Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.2.djvu/732

Cette page n’a pas encore été corrigée

J : m ; —,

SYMÉON MÉTAPHRASTE

2966

vers de quinze syllabes sur la crucifixion : As’jtsPpotoê, dans Vind. th. gr. ccxi.vii (Nessel). -- Le tropaire

indiqué par AJlatius, <>/). cit., p. 131 : 'E ; âpçxrs xopxi. — Une pièce dodécasyllabique sur l’incarnation, par

questions et réponses : T£ atorep sic yr ( v oùpavoùç xXivaç s6r ;. dans Ambros. gr. 86 ; Par. gr. 426, etc. — Un morceau également dodécasyllabique sur les apôtres : Tcôur, liosi Ovr ; ay.o/TX tov HxûXov [3Xé-ei, dans Ambros. gr. S6.

4° Œuvres édifiantes diverses. — Ce sont d’abord trois compilations : 'HO'.xoL Xôyot x8', extraits de saint Basile, P. G., t. xxxii. col. 1115-1382 ; de saint Jean Chrysostome (inédits. Peu : gr. 509) ; de saint Macaire : Ilxpâopxa'.ç… sic, pv' xsoàXaia sic toùç v' Xôyooç toj àyto-j Maxapiou. dans OiXoxocXEoc, Venise, 1782, p. 699-751. P. G.', t. xxxiv. col. S61-965. On rencontre aussi cent trente et un xsçdcXaioc YWùUXxà, censés de même provenance fPar. gr. 509). On y joindra encore quelques discours sur la Compassion de la SainteVierge, P. G., t. exiv, col. 209 sq., un autre pour le samedi saint, Combe fis, Biblioth. concionat., t. ru. Un certain nombre de prières sont parfois aussi mises sous le nom de notre auteur, par exemple pour la communion, les unes, en prose, les autres, en vers, P. G., t. exiv, col. 224, 223. 219-221. introduites dans l"QpoXoYiov y.éyx, Venise, 1778, p. 472, 473, 475, 463-464 ; une invocation à la sainte Vierge pour s’assurer son secours au moment de l’agonie ; elle se rencontre dans d’assez nombreux manuscrits parfois avec des ineipits un peu différents. Il va sans dire que ces attributions ne sauraient être que provisoires, tant qu’on n’aura pas procédé au dépouillement scientifique des témoins manuscrits.

5° L'œuvre hagiographique : Le ménologe de Métaphraste. — Syméon lui doit, avec son surnom de Métaphraste, toute sa renommée littéraire et son auréole de saint. Elle est pratiquement pour la postérité son unique production et c’est d’elle exclusivement que s’est toujours recommandée l’admiration sans limites dont il fut l’objet à Byzance durant des siècles ; cf. L. Allatius, op. cit., p. 33-37.

1. Authenticité.

Rien de mieux avéré que l'œuvre. N. Ouranos, un contemporain de Syméon, célèbre déjà en celui-ci le o’jvypacpsùç… tûv picov xal twv aGXov, Ottobon. gr. 324, fol. 193. Yahya d’Antioche relate l’entreprise dans sa Chronique, comme on l’a vu. De même, Éphrem le Petit (col. 2960) et Psellos surtout, P. G., t. exiv, col. 184-200, qui nous en détaillent intention et méthode. Les légendes de martyrs et les vies de confesseurs, nous dit ce dernier, avaient perdu toute clientèle : la simplicité naïve et le négligé de leur présentation littéraire n’allaient plus à une époque raffinée comme l'était la fin du xe siècle. Le logothète en fit donc une refonte d’ordre stylistique en « métaplirasant » les anciennes pièces. Le nom lui en vint et lui resta de Métaphraste. Il y avait là, ni plus ni moins « qu’une révolution hagiographique : abandon des anciens textes, remplacement par des remaniements rhétoriques formant un grand recueil, destiné aux lectures liturgiques et qui devait prendre la place des anciens ménologes … A. Ehrhard, Die Lcberliejerung…, I re part., t. ii, p. 307.

Si attesté que fût le fait, il a fallu refaire, de notre temps, i l’invention de l'œuvre du Métaphraste. L’examen paléographique a prouvé) contrairement à ce qu’on avait pu penser (II. Delehaye, Analecta bolland., t. xvi, 1897. p. 310, et t. xvii, 1K9N. p. 119) que jamais, considérée comme tout, elle n’est tombée dans l’oubli. Les tijpica la désignant, une fois pour toutes, d’un renvoi général et dont la constitution a été reconnue dans la suite comme calquée sur le ménologe métaphrastique (celui de Saint Sal>as, par exemple), la supposaient bien connue et immédiatement

repérable. En outre, un certain nombre de scribes ont montré par les suscriptions qu’ils introduisaient dans leurs copies que son identité ne leur échappait pas, bien qu’elle, se fût présentée à l’origine comme impersonnelle et anonyme. Cf. A. Ehrhard, loc. cit., p. 315 sq., 700 sq.

2. Essais de reconstitution de l'œuvre. — Les éditions ou les inventaires des métaphrases, du xvi p au xix 6 siècle, ont cependant manqué à restituer la physionomie de l'œuvre. Le premier éditeur des Vies en latin, A. Lipomani, évêque de Vérone ( Yilarum sanctorum Patruni t. v, Venise, 1556 ; t. vi et vii, Rome, 1558), se contentait d’un choix empirique de manuscrits réunis de manière à constituer une année, sans s’inquiéter aucunement d’interroger la tradition manuscrite ; il érigeait en principe l’admission comme authentique de toute Vie anonyme rencontrée dans ses recueils. Il arrivait ainsi au chiffre de 174. Allatius a pertinemment critiqué la faiblesse de ce dernier axiome. Op. cit., p. 76. Ses instruments de recherches qui lui firent ramener le nombre à 122 Vies n'étaient cependant pas suffisants. Pour lui ne doivent être retenus que les morceaux décelant la manière métaphrastique telle que nous la connaissons par Psellos ; seront exclus ceux qui présenteraient des indices, chronologiques ou autres, incompatibles avec notre auteur. C'était là s’exposer à laisser passer beaucoup de Vies que rien ne désignait pour un autre temps ou un autre lieu ou à en rejeter qui étaient authentiques. On a, en effet, constaté sur ce dernier point, que Syméon a plus d’une fois conservé dans ses métaphrases des détails chronologiques incompatibles avec son temps, cf. col. 2960, l’exemple de la Vie de sainte Théoctiste. Les catalogues entrepris ensuite par M. Hancke, P. G., t. exiv, col. 293, et D. Nessel, ibid., col. 299 sq., qui comptaient respectivement 97 et 139 Vies n'échappent pas davantage à ces critiques. Voir, sur l’histoire de ces différents essais, H. Delehaye, Analecta bolland., t. xvi, 1897, p. 312 sq.

Au xixe siècle, J.-B. Malou a rendu un grand service en publiant en grec et en latin, ou en latin seulement, 138 Vies. Laissé de côté l’aspect de critique textuelle assez faible, puisqu’on ne recourait guère qu'à un seul texte, l'édition s’inspirait des principes consacrés par Allatius et ses successeurs. « Elle partait de cette supposition qu’il règne dans les manuscrits hagiographiques un irrémédiable désordre ; se contentait de réunir les textes reconnus de Métaphraste par Surius, les Acta sanctorum, etc., en négligeant ceux qui étaient dits se trouver in Métaphraste vel apud Metaphrasten, de doubler le texte, jusqu’alors uniquement édité en latin, du texte grec chaque fois qu’on le trouvait dans les manuscrits parisiens et d’ordonner le tout selon le calendrier latin. L'édition commence donc au mois de janvier et donne pour premier texte, au 1 er janvier, la vie de sainte Euphrosyne d’Alexandrie qui se trouve dans Métaphraste au 25 septembre. » A. Ehrhard, loc. cit., p. 306, n. 1.

3. Reconstitution définitive.

A la faveur du renouveau des études hagiographiques accentué à la fin du xixe siècle, notamment par les travaux des Bollandisles, on a enfin substitué à la méthode littéraire du passé celle de la critique paléographique. C’est à celleci qu’est due la reconstitution du Ménologe. Partis de la commune conviction qu’il est avant tout une unité collective et doit être étudié comme tel, à même les fonds hagiographiques manuscrits, A. Ehrhard et IL Delehaye, malgré des divergences sensibles sur le détail de la méthode, sont parvenus à un accord sur les résultats.

A. Ehrhard dont h' nom restera attaché à cette découverte (voir la bibliographie) constata, grâce à une indication du Mosq. syn. 382 (daté de 1063), que le