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SYMÉON LE NOUVEAU T II KOLOO I E N

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reste est une métaphrase néo-grecque. Elle n’a rien de Critique et est inabordable. Celle de Migne est la reproduction de traductions latines, d’ailleurs sérieuses, de J. Pontanus (quelques omissions a signaler), mais elle est très incomplète et le texte grec fait généralement défaut.

Nous adopterons donc une subdivision empirique fondée surtout sur la prédominance de certains groupes dans les manuscrits et en nous référant autant que possible à la liste d’Allatius. P. G., t. c.xx. col. 290 sq.

Les discours.

1. Trente-quatre catéchèses introduites et conclues par une action de grâces, qui répondent aux trente-cinq premiers numéros d’Allatius

(l’action de grâces initiale se trouve au n° 70 de la même liste). Ainsi dans le Mosq. syn. gr. 417, le Vat. gr. 1436, les Ottob. gr. 245, 246. Vingt-huit se retrouvent dans le Coislin. 292, fol. 208 sq. Dix ont été publiés par J. Pontanus (n. 7, 18, 19, 25-28, 30, 32, 33) qui utilisait un groupement attesté par le Mon. gr. 177, les Coisl. 291 et 292. le Hegin. 21 et dont cinq morceaux encore se rencontrent dans la liste d’Allatius (n. 07-09, 71, 72). On ajoutera donc aux trente-quatre catéchèses citées les vingt-trois discours de Pontanus qui forment un groupe distinct.

2. Trois discours théologiques, c’est-à-dire sur la Trinité (Allatius, n. 73-75), qui paraissent bien viser à l’exaltation du Saint-Esprit et de ses vrais et authentiques instruments. Ils viennent toujours ensemble et précèdent généralement, v. g. Coisl. 291 ; Regin. gr. 25.

3. Quinze discours moraux (Allatius, n. 30-01 ; 30-47 sont les chapitres d’un même traité) dont les incipits soulignent assez souvent une fin apologétique. I. Hausherr a édité le n. li, dans La méthode d’oraison hésychaste, Rome, 1927, p. 173 sq.

4. Vingt-quatre autres dans les Taur. gr. 37, Regin. gr. 21, Sinaii. 434. Aucun ne figure dans la liste d’Allatius.

Le tout forme environ cent pièces. La MéOoSoç rcepi tt, < ; Upâç r.prjazuyrfi (Allatius, n. 77-78, éd. I. Hausherr, ibid., p. 150 sq.) nous paraît bien ne pas appartenir à Syméon : les idées exposées ne sont pas les siennes et cet écrit a obtenu dans la tradition manuscrite un sort bien distinct des recueils sûrement symëoniques ; cf. un exposé étendu dans I. Hausherr, ibid., p. 1Il sq. L’opuscule est cependant ancien puisqu’on en possède un témoin de la première moitié du XIIe siècle, le Vat. gr. 658.

2° Les h'/mnes : Tcôv Œîwv 6u, vedv o[ spw-reç, au nombre de cinquante-sept, en excluant une lettre au syncelle Etienne de N’icomédie (le n. 21 de l’inventaire d’Allatius). Les recueils les plus complets sont le Marc, gr. 494, le Par. suppl. gr. 103. Dans l'édition de D. Zagoraios ne manquent que les n. 10, 15, 21, 53, 54. J. Pontanus en a traduit quarante d’après le Monac. gr. 177. P. G., t. cxx, col. 507-602. N’ont été jusqu'à présent l’objet d’une édition critique que les n. 4, 5, 10, 15 ; cf. bibliographie. P. Maas caractérise ainsi la métrique de Syméon : « Elle comporte trois sortes de vers, de quinze, douze et huit syllabes, tous construits paroxytoniquement et sans aucun égard à la quantité. Il est le premier byzantin considérable qui ait employé le vers populaire et il a sans doute contribué à obtenir au « vers politique » sa place dominante dans la littérature grecque du Moyen-Age et de l'époque moderne. Il traite strictement le nombre des syllabes, la césure et l’accent final ; à l’intérieur du vers, l’accent n’est pleinement fixé que dans l’octosyllabe ; de sorte qu’on a une cadence de pure alternance ; dans le pentédécasyllabe, les accents sont tout a fait libres, au moins au début des hémistiches ; dans ie dodécasyllabe, se trahit, à la césure qui suit la septième syllabe, l’effort très net de tous les Byzantins vers la proparoxytonèse mais aucune régulation de l’accent de césure. Souvent,

par une négligence sans pareille, Syméon change de mètre au milieu d’un morceau voire au milieu d’une phrase… A remarquer aussi la fréquence de l 'enjambement si sévèrement banni par les Byzantins. » Aus der l’oesie des Mystikers Syméon, Reitrâge zur Geschichte des christlichen Altertums…, Bonn, 1922, p. 330.

Ces hymnes sont un très précieux témoignage des expériences mystiques de Syméon et en général de toute sa psychologie de visionnaire. Partout une grande chaleur de sentiment et, à l’occasion, ici ou là, une note de polémique notamment dans les pièces datées de l’exil, comme le n° 15, cf. P. Maas, ibid., p. 336 sq.

3° Les chapitres pratiques, gnostiques, théologiques. J. Pontanus en a traduit 220 sur la base d’un manuscrit de Munich. Migne a réimprimé son texte en refoulant en note les morceaux qui ne se trouvaient pas dans la collection de 135 numéros de la Philocalie de Venise.

Ceux-ci n’appartiennent d’ailleurs pas tous à notre Syméon. Les n° 120 sq. sont de son maître, le Studite (cf. plus bas, art. Syméon Studite). La confrontation de nombreux manuscrits v. g., Barocc. gr. 69, Laud. gr. 21, Canon, gr. 15, Escorial gr. Y, 111-2 et V, 111-19, Mosq. syn. gr. 424, Paris, gr. 1610 etc., montre qu’on doit y distinguer trois groupes : une première centurie de chapitres pratiques et théologiques (J. Pontanus, 1-102, P. G., t. cxx, col. 003 A-031 C) ; vingt-cinq chapitres théologiques et gnostiques (J. Pontanus, 102127, P. G., ibid., col. 631 D-636 C), enfin une deuxième centurie théologique et pratique (J. Pontanus, 127227, P. G., ibid., col. 630 C-068 D). La numérotation des chapitres varie parfois d’un codex à l’autre, mais pas assez pour dissimuler la disposition primitive. Ce genre supporte difficilement l’analyse. Du moins les titres respectifs indiquent-ils assez objectivement le contenu général. Les deux centuries mêlent les préceptes ascétiques aux prescriptions intéressant les formes plus élevées de la Œtùpîoc et de la OsoXoyÎoc. Les vingt-cinq chapitres se cantonnent à ce dernier domaine.

Lettres.

La Vie de Syméon nous fournit le texte

de deux de ses lettres au syncelle ; cf. op. cit., n. 96, 99. Elle fait allusion à d’autres, ainsi, celle au même destinataire touchant le défi théologique relaté plus haut. Certaines forment de vrais traités ; cf. liste d’Allatius. n. 62, 64-66. Ce sont la lettre sur la confession… et ceux qui ont le pouvoir d’absoudre, éditée par Le Quien parmi les œuvres de saint Jean Damascène, P. G., t. xcv, col. 283-304, rééditée par K. Holl, op. cit., p. 110-117 ; une sur la pénitence et les actes de celui qui vient de se confesser ; sur les critères de la sainteté ; sur ceux qui se sont ordonnés eux-mêmes, ceux-là sans doute à qui fait défaut la confirmation mystique de l’habitation divine. Toutes semblent avoir trait aux sujets qui firent suspecter l’orthodoxie de Syméon.

Divers.

Restent un certain nombre de morceaux qui seraient à inventorier. Cf. P. G., t. cxx,

col. 300 sq. Ce sont des chapitres ou des prières. Relevons seulement la prière ir : b puTrapwv yeivécov de l’acolouthie de la communion, qu’on attribue à Syméon dans Vllorologion.

Il serait très hasardeux de lui attribuer aussi une série de trente-deux discours sur les passions, abondamment copiés et inscrits au nom de Syméon moine, cf. Jan. gr. 30, liurocc. gr. 197. Les copistes prennent parfois soin de distinguer ce dernier du nouveau Théologien ; cf. I. Hausherr, La méthode d’oraison, p. 119. Un examen direct des morceaux ne sérail pas inutile ; notons a ce sujet que le contenu, à quelques exceptions près, répondrait fort bien aux o chapitres ascétiques sur les vertus et les vices opposés » que Nice-