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    1. SYLVIUS FRANÇOIS) - SYMBOI##


SYLVIUS FRANÇOIS) - SYMBOI.I S

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Foppans, Bibliotheea belglca, t. i, p. 309-317 ; Paquot, Mémoires pour servir à l’histoire littirairt des dix-sept provinces unies, eilit. in-12. t. ii, p. 28.">-2 l.iS ; Hurter, Nomencltilor. 3’cit., l. ni. col. 953 ; Biographie nationale de Belgique. , au mot Du /fois, t. vi, p. 191-195.

É. Amann.
    1. SYMBOLES##


SYMBOLES. — Le mot cr^okov signifie littéralement signe, indice, marque de reconnaissance. Dans le cas présent, le symbole est un signe de reconnaissance entre chrétiens : c’est une formule qui exprime, d’une Façon sommaire, les vérités de la foi. Sur d’autres emplois du mot symbole, voir t. i, col. 16601661. I. Symboles, règles et professions de foi en gêné rai. II. Origines historiques des différents symboles. III. Valeur dogmatique.

I. Symboles, règles et i’hofessioxs de foi, en général. — 1° En définissant le symbole « une formule qui exprime, d’une manière sommaire les vérités de la foi », on indique la raison qui incite certains auteurs à distinguer les symboles des « professions de foi ». I.e symbole est la formule abrégée ; la profession de foi, la formule plus développée. Cf. Van Noort, Tractatus de fontibus revelationis, Amsterdam, 1911, p. 130. Cette distinction toutefois est extrinsèque à la nature même des formules dogmatiques : le symbole ne se distinguerait de la profession de foi que comme un abrégé de son développement. De plus, il n’est pas inouï qu’une formule de foi qualifiée symbole soit fort longue. Voir le symbole du XIe concile de Tolède, Denz.-Bannw., n. 275-287. Il n’est donc pas étonnant que Denzinger-Bannwart renvoie des professions de foi aux symboles et étiquette sous les deux dénominations la « profession de foi tridentine », n. 994, ou encore que Hahn emploie indifféremment les termes Symbol ou Glaubensbekenntnis. Bibliothek der Symbole und Glaubensreç/eln der alten Kirche, 3e éd., Brestau, 1897, § 168 sq.

2° On pourrait aussi chercher un principe de discrimination dans le but que certains assignent au symbole et à la profession de foi. En principe, le symbole serait la profession de foi exigée du catéchumène lors de son agrégation à l’Église par le baptême : d’où l’expression « symbole baptismal ». La profession de foi proprement dite serait spécialement dirigée contre une ou des doctrines hétérodoxes dont un vrai catholique doit se préserver ou qu’il doit désavouer : elle serait ainsi imposée au baptisé pour manifester son orthodoxie. Mais ici encore, outre qu’il semble difficile de compter certains symboles authentiques (VAlhanasianum, par exemple) comme des symboles baptismaux, on est obligé de reconnaître que même le symbole baptismal peut contenir un désaveu implicite et même explicite des erreurs. Le symbole d’Épiphane et le symbole de Nicée-Constantinople en sont des exemples obvies. Et il est vraisemblable que, dans les formules plus simples qui ont préparé la formule définitive du Symbole des apôtres, des additions ont été introduites sous la pression de doctrines hétérodoxes à éliminer.

3° Four ce qui est des règles de foi » qu’on rencontre fréquemment chez les auteurs anciens : Ignace, Aristide, Justin, Irénée, Hippolyte, Tertullien, Origëne, les Constitutions apostoliques, Novatien, Cyprien, Victorin de Pettau, l’Adamantius, Alexandre d’Alexandrie, Aphraate (voir les textes dans Hahn, p. 1-21). elles ne constituent pas des formules officielles aaut reçu la consécration du magistère. Formules vénérables sans doute, d’une incontestable utilité pour l’historien du dogme, mais qu’on doit négliger dans une étude générale sur les symboles.

4° Quant aux professions de foi et symboles proprement dits qui continuent les symboles primitifs en les complétant, le nombre en est considérable. On les

trouve dans Hahn, tout au moins jusqu’au VIIIe siècle. Les » symboles privés couvrent une époque un peu plus longue. Il ne saurait être question de nous attarder à tous ces détails : on retiendra ici simplement les principaux symboles et professions de foi auxquels les théologiens recourent plus volontiers et qu’a accueillis l’Enchiridion symbolorum de Denzinger-Bannwart-Umberg.

5° Parmi les documents a retenir. l’Enchiridion cite : le Symbole des apôtres, forme primitive, n. 1, forme occidentale, n. 2-6 et orientale, n. 8-10 ; le symbole d’Épiphane, n. 13-14 ; la Fides Damasi, n. 15-16 ; la formule Clemens Trinitas, n. 17-18 ; le Libellus Pastoris. , n. 19-38 ; le symbole Quicumque (symbole dit d’Athanase), n. 39-40 ; le symbole de Nicée, n. 54 ; le symbole dit de Nicée-Constantinople, n. 86 ; le symbole de Chalcédoine, n. 148 ; le symbole du XIe concile de Tolède, n. 275-287 ; le symbole de saint Léon IX, n. 343-349 ; les professions de foi d’Innocent III, n. 420-129 ; la profession de foi de Michel Paléologue, au IIe concile de Lyon, n. 461-466 ; la profession de foi de Pie IV ou symbole tridentin, n. 994-1000 ; la profession de foi imposée par Benoît XIV aux Orientaux (Maronites), n. 1459-1473.

On doit également signaler le serment antimoderniste de Pie X, dont certaines expressions, n. 2145, 2147, fine, s’apparentent à celles du formulaire antijanséniste d’Alexandre VII, n. 1099. Nous nous attacherons particulièrement aux trois principaux symboles entrés dans la liturgie, sans cependant négliger les autres documents qu’on vient de signaler.

IL Origines historiques. — 1° Le Symbole des apôtres. — La question a déjà été étudiée en un article spécial, voir t. i, col. 1673-1680. Les travaux parus depuis la publication de cette étude, déjà relativement ancienne, nous obligent à apporter ici quelques compléments, surtout en ce qui concerne les grandes lignes de la formation première.

1. Le Symbole des apôtres reproduit, à coup sûr, la doctrine même enseignée par les apôtres, voir col. 1679-1680. Il est donc vraisemblable que certaines formules que nous pouvons déjà recueillir dans les écrits apostoliques en ont été les premiers linéaments.

La plus ancienne profession de foi baptismale connue semble être celle de l’eunuque de la reine d’Ethiopie : « Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. » Act., viii, 37. Bien qu’on ne trouve pas ce verset dans quelques manuscrits, par exemple, VAlexandrinus et le Yaticanus, il se lisait certainement dans les manuscrits plus anciens qui ont servi à l’auteur de l’Italique, à saint Irénée, à saint Cyprien. Aussi nous ne suivons pas Westcott-Hort qui ne l’ont pas accueilli dans le texte critique des Actes. Cette profession de foi répondait-elle à la formule baptismale in nomine Jesu ? Act., viii, 16. Croire que Jésus est le Fils de Dieu implique la foi au Père et, comme Jésus a été reconnu Fils de Dieu à son baptême par la manifestation du Saint-Esprit, croire en Jésus comme au Fils de Dieu implique également la foi au Saint-Esprit. Cf. Harnack, Dogmengeschichte, t. i (4e éd.), qui conclut (p. 90) de ce raisonnement que « la profession de. foi au Père, au Fils et au Saint-Esprit est le développement (Entfaltung) de la foi que Jésus est le Christ ». La première épttre aux Corinthiens, xv, 3-4, donne une formule de foi christologique plus explicite : « Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’ai appris moi-même, que le Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Écritures ; qu’il a été enseveli et qu’il est ressuscité le troisième jour, conformément aux Écritures. » .Mais très certainement c’est Matth., xxviii, 19, qui a provoqué les formules de foi trinitaircs. Il n’est pas rare, d’ailleurs, de trouver, surtout chez saint Paul, des formules où sont affirmées la trinité des personnes