Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.2.djvu/570

Cette page n’a pas encore été corrigée

! 641

SI REZ. TRAITÉS SCOL VST loi l S

2642

l’impression ; mais l’apparition de tel d’entre eux se trouvait différée sine die par l’interdiction de rien publier sur le sujet des controverses de auxiliis. Les

autres, pendant les dix ans qui suivirent la mort de Suarez, furent presque tous édités par le P. lialthazar Alvarés. son collègue et son ami, qui édita aussi les cours que Suarez avait laissés sans pouvoir lui-même en faire la revision. Toutefois Alvarès, à son tour, mourut sans avoir achevé la tftche, et celle-ci, malgré le volume donné encore en 1859 par Mgr Malou, SuaTtzii opiiscula sex inedita, reste toujours à terminer. On peut dire qu’il n’y a jusqu'à présent qu’une édition d’Opéra omnia, puisque celle de Paris, 1856-1878, chez Vives, reproduit celle de Venise, 1740-1751 ; mais précédemment les ouvrages avaient été abondamment réédités. Rivière, op. cit.. Préface, lait remarquer que « de 1590 à 1636, c’est-à-dire pendant une période de près de cinquante ans, ouvrages et rééditions se succèdent presque sans interruption d’année en année ». Certains de ces vieux volumes sont parfois bien utiles pour remédier aux fautes de l'édition Vives, spécialement pour les trois premiers tomes. On a fait aussi grief à l'édition complète de la façon dont sont distribués les différents ouvrages selon l’ordre de la Somme de saint Thomas. C'était en effet intervertir notablement l’ordre dans lequel Suarez a donné ses ouvrages. Mais il n’est pas possible de suivre simplement l’ordre chronologique de l’apparition des ouvrages : on disjoindrait des parties qui font un tout. La liste suivante essaiera de concilier les deux points de vue.

Liste détaillée.

1. Traités scolastiques de philosophie. - — a) Commentaires sur différents traités d’Aristote. — Leur existence a été attestée plus haut,

col. 2638. Leur édition avait été promise par Alvarts comme en témoigne la Vita auctoris mise en tête du premier volume De gralia, édit. Vives, en tête du t. i, p. vi. Actuellement il faut se contenter de citer les principales mentions que Suarez a faites lui-même de ces commentaires : sur le Perihermeneias, dans le De anima, t. III, c. x, n. 1. édit. Vives, t. iii, p. 651 ; sur les deux livres des Analytica posteriora, par exemple De anima, t. IV, c. iii, dub. 2, n. 15 ; t. II, c. ii, n. 10, édit. Vives, t. iii, p. 727 et p. 576 ; sur les livres de la Physique, soit en général, soit notamment les t. I, II, III, VIII, par exemple dans le premier traité De Deo, t. I, c. i. n. 7, édit. Vives, t. i, p. 48 ; De anima, t. V, c. i, n. 1 ; t. III, c. ix, n. 9 ; I. V, c. x ; t. IV, c. vi, n. 3, édit. Vives, t. iii, p. 753, 649, 777, 73(5 : sur le De generatione et le De cselo, dans le De anima, t. II, c. xi, n. 6 ; t. IV, c. viii, n. 5, édit. Vives, t. iii, p. 607 et 742. Il peut être question de référence tout à fait précise, par exemple celle-ci : diximus in libro De generatione, disputalione prima, quæst. 4, circa secundam confirmationem oclavi argumenti secundæ opinionis, et secunda solutio ibi data est conformior doctrinæ hic traditæ. De anima, t. II, c. ni, n. 12, t. iii, p. 583.

b) De anima. — Le traité était en cours de transformation quand Suarez mourut. Le remaniement s’arrête avec les douze premiers chapitres et donc la presque totalité du traité publié est un traité de philosophie datant de la jeunesse de Suarez ; pourtant Suarez était en train de le faire passer dans un ensemble théologique, c’est là qu’on le retrouvera. Voir plus loin, col. 2645.

c) Disputationes metaphijsicæ, Salamanque, 1597, Vives, t. xxv et xxvi. - Cette métaphysique de Suarez est l’introduction voulue par lui-même à son œuvre théologique ; indépendamment de sa valeur philosophique absolue, elle est donc comme la clé de l’intelligence des positions théologiques de son auteur, et c’est à regret qu’on en omettra i< i l’exposé. On peut en croire sur ce sujet un historien non suspect de bienveillance excessive pour la philosophie suarézienne et qui écrit : « Quelle que soit l’importance de ces tl

DICT. DE TIIÉOL. CATHOL.

OÙ il semble que la connaissance des dogmes fondamentaux et ce qu’on a appelé le bon sens de la foi aient suffi à faire prendre position à Suarez, il faut dire que l’ensemble de ses positions théologiques, du moins en matière dogmatique, se ressent avant tout et foncièrement de sa philosophie. » L. Mahieu, François Suarez, sa philosophie et les rapports qu’elle a avec sa théologie, Paris, 1921, p. 495. D’ailleurs cette métaphysique ne parut qu’après une vingtaine d’années d’enseignement théologique et la publication de trois gros volumes sur la Tertio pars de la Somme de saint Thomas. Suarez, parti pour rédiger une théologie, a constaté la nécessité de s’interrompre et de rédiger d’abord une métaphysique. Il en avait toujours eu un peu l’idée, nous confie-t-il dans son ad lectorem et son Proœmium ; il ne s’est pourtant mis vraiment à l’ouvrage que vers 1595, semble-t-il. Le premier volume sur les sacrements, qui fut édité cette année-là, ne mentionne pas la Métaphysique, tandis que l'édition définitive du De Verbo incarnato, qui est de cette même année 1595, annonce la prochaine apparition des Disputes métaphysiques : plura tradentur in dispulationibus metaphysicis quas propediem in lucem dabimus, disp. VII, sect. iii, n. 7, t. xvii, p. 311 ; quæ omnia in Disputationibus jam prælo mandandis laie traclanda sunt, disp. VIII, sect. ii, n. 6, t. xvii, p. 342. Suarez y renvoie déjà au passé : ut in disputationibus metaphysicis latius declaratum et probatum est, disp. XXXI, sect. vi, n. 65, t. xviii, p. 132 ; il y renvoie au futur : forlasse in Melaphysica pressius examinabo, disp. XIV, sect. i, n. 21, t. xvii, p. 510. Avant cette édition définitive du De Verbo, Suarez renvoyait à un opuscule, écrit ou à écrire, sur l’essence, l’existence et la subsistence de la créature. Voici, selon l'édition de Lyon, 1592, les passages qui correspondent aux deux premiers de ceux qui viennent d'être cités : Plura tradentur in dispulatione de essentia, existentia et subsistentia creaturæ, p. 135 aD ; Quæ omnia in illo opusculo de essentia, existentia, et subsistentia late traclata sunt, p. 145 bF. On peut croire que les développements de cet opuscule ont passé dans la Métaphysique, laquelle a dû bénéficier aussi des cours philosophiques de la jeunesse de Suarez. Tout en rédigeant, non pas un manuel, mais une récapitulation préparatoire à la théologie — la métaphysique du théologien et non celle du simple philosophe — Suarez a en effet pris soin d’y rendre possible, grâce à son Index locuplctissimus in metaphysicam Aristotelis, la présentation de toutes les questions du programme scolaire d’alors dans l’ordre scolaire d’un commentaire d’Aristote.

2. Traités scolastiques de théologie.

a) Commentaires sur la Somme de saint Thomas. — C’est la première manière suarézienne. Le texte de la Somme est reproduit, suivi d’un commentaire, après lequel viennent les disputationes, subdivisées en sections. Le commentaire est toujours très bref, réduit la plupart du temps à quelques courtes remarques ou renvoyé aux disputationes. Tarn quæstio ipsa quam littera D. Tlwmæ perspicua est, neque aliquid addendum occurrit… Dehacre jam disputatum est, et littera nulla indiget expositionc. In III » iii, q. ni, a. 5 et a. 8, édit. Vives, t. xvii.p. 475 et 481. Les disputationes au contraire sont très copieuses. Ce n’est pas le texte de saint Thomas qui intéresse Suarez, c’est la doctrine, pour la pénétration de laquelle il se met du reste sous la conduite de saint Thomas. Cette première manière a été appliquée à toute la Tertia pars, et comme saint Thomas a laissé la Somme inachevée, les derniers tomes suaréziens ne comportent que des disputationes.

a. Commentariorum ac disputaiionum in lertiam parlem Divi Thonue tomus primus. Al cal a, 1590 (Vives, t. xvii-xviii). — (/est le De Verbo incarnato. Suarez le remania et l’augmenta considérablement : ut non

I.

XIV.

84.