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STOLBERG (FRÉD. DE ; — STOZ (MATTHIEU)


tion et en considérant les faits historiques du point de vue catholique, l’histoire de Stolberg rompait avec les conceptions historiques de VAufklûrung ; elle contribua à rendre aux catholiques la confiance en euxmêmes que l’ambiance du xviir siècle avait ébranlée et provoqua « les conversions de protestants. Outre une biographie de saint Vincent de Paul, Stolberg publia encore une histoire du roi d’Angleterre, Alfred le Grand, « dans le but de donner à la jeunesse patriote et à l’ensemble des Allemands l’exemple d’une véritable héros royal, d’un législateur et d’un sage ».

Sur la fin de sa vie Stolberg écrivit pour ses enfants des Considérations sur la Sainte Écriture, ainsi que Le petit livre de l’amour lequel dans la suite fut réédité plusieurs fois. Sans atteindre l’importance de Sailcr et île Schlegel, Stolberg par ses écrits et par ses relations personnelles a été un des meilleurs ouvriers du renouveau catholique en Allemagne au début du

XIX 1, siècle.

Les œuvres complètes de Stolberg ont élé éditées à Hambourg de 1820 à 1825 ; Janssen a publié sa biographie en 2 volumes en 1877 ; voir aussi l’article qui lui est consacré dans l’Allgemeine Deutsche Biographie et dans le Lexikon /iir Théologie und Kirche, t. ix, col. 839.

G. Fritz.

    1. STORCH Ambroise##


STORCH Ambroise, dominicain du xvi c siècle, plus connu sous son nom gréco-latin de Pélargus. — Né à Nidda (liesse) vers 1493, il lit ses études à Francfort puis à Ileidelberg. De 1525 à 1529, il est prédicateur à Bâle, où il combat vivement le réformateur Œcolampade et ses doctrines radicales sur l’eucharistie et la sainte messe. Ainsi naquit V Apologia sacrificîi eucharisties, rationem exigenle inclgto senalu Basileensi, Hàle et Vienne. 1528, et aussi en allemand, Vienne, 1528 ; l’année suivante il reprit la démonstration avec plus d'àpreté : Hyperaspismus sive propugnatio apologiæ, quo eucharistie sacri/icium ab œcolampadiana calumnia strenue asseritur, Bâle, 1529. Expulsé de Baie par les réformateurs, Storch se rendit à Fribourg (1529-1533), où il prit le doctorat (1533). Il y continua, contre les iconoclastes et les anabaptistes, une polémique qui donna naissance à plusieurs opuscules publiés successivement et qui parurent en un recueil à Cologne en 1534. Le 1 er est In anabaptistarum errores aliquot, ]e 2e, In eleutherobaptistas, le 3e, Refutatio concilii Œcolampadii de differendo parvulorum baptismo in trimulam aut quadrimulam usque wtatem, le 4e, An fas sil in anabaptistas adeoque in hæreticos pœna capitis animadvertere ; le 5e, In iconomachos ; le 6e, Conflictatiuncula Hieroprepii et Misolilurgi de ratione sacrificii misses. De Fribourg il gagna Trêves, où il sera prédicateur de la cathédrale et professeur de 1533 à sa mort. Ce séjour fut coupé par divers voyages, lui 1540, Storch est au colloque de Worms et il profite de ses loisirs pour publier une traduction avec notes de la Liturgie de saint Jean Chrysostome, Worms, 1541. lui 151(1 il est au concile de Trente comme procureur de l’archevêque de Trêves : cf. Concil. Trident., t. v, p. 111, 149, et siège avec voix délibérative ; voir ses différentes interventions à l’index de ce même volume, p. 1066. Quand l’assemblée est transférée à Bologne (1547), il part pour cette ville avec son archevêque et suit encore ce dernier à la diète d’Augsbourg. En 1551 il est de nouveau à Trente et, comme orateur du concile, il prend une part active aux discussions sur l’eucharistie, la pénitence, la messe. Rentré à Trêves après la prorogation de l’assemblée, il reprend son enseignement, démissionne au début de 1561 et meurt le 5 juillet de la même année. Lié avec Érasme, il avait échangé avec lui une correspondance qu’il publia trois ans après la mort du grand humaniste, sous le titre : Uelluriu epistolarum, Erasmi Rot, et Ambr. Pelargi, vicissim missarum (il pièces

d'Érasme, 21 de Storch), adjectum est his Judicium A. Pelargi de declarationibus Erasmi ad censuras theologorum Parisiensium, Cologne, 1539.

Quétif-Echnrd, Scriptores O. P., t. ii, p. 158 ; N. Paulus, Die deutschen Doininikaner im Kampfe (jeyen Luther, Fribourg, 1903, p. 190-212 ; Elises, dans Pastor bonus, 1897, p. 56 sq., 322-328, 361 ; Hurter, Xamenclator, 3e éd., t. iii, col. 1428-1430 ; Lexikon jùr Théologie und Kirche, t. viii, col. 66 (au mot Pehu-gus).

É. Amann.
    1. STOZ Matthieu##


STOZ Matthieu, jésuite allemand, né à Miinkhausen, en Souabe, le 24 septembre 1614. Entré au noviciat le 9 janvier 1631, il professa diverses sciences théologiques et spécialement la morale (douze ans, d’après Sommervogel) à Augsbourg, Lucerne et Fribourg-en-Brisgau. Dollinger-Reusch, Moralslreit., t. ii, n. 71, p. 364 sq., ont publié une lettre d’un jeune jésuite, écrite de Feldkirch au P. général, J.-P. Oliva, 23 août 1668, où le P. Matthieu, qui avait été son maître en théologie dogmatique à Fribourg, est sévèrement apprécié quant à son enseignement et à son caractère. Les accusations portées peuvent fort bien n'être que des exagérations d’esprit chagrin ou des rancunes de candidat malheureux. Les éditeurs de la lettre (op. cit., t. i, p. 647) et Reusch dans VAllgem. Deustehe Biographie, t. xxxvi, col. 479, prennent ces reproches à la lettre ; mais on comprend mal, si tout cela est exact, que le P. Stoz soit devenu dans la suite recteur de Lucerne (1673) et de Constance. Il mourut à Munich, le 10 février 1678.

Nous avons du P. M. Stoz cinq programmes de discussions publiques en diverses universités ; cf. Sommervogel, col. 1603 ; le plus intéressant paraît être celui sur le Dominium rerum, Fribourg-en-B., 1664. De plus, il publia une Instructio et praxis recte et expedite confilendi, Inspruck, 1661, in-12, 484 p. Loué par le P. G. Gobât, l’opuscule eut du succès. L’auteur travaillait à une réédition, quand il mourut. Son frère, le P. Jean Stoz (1619-1696), entré dans la Compagnie en 1638, professeur de théologie morale dix ans et de droit canon dix ans aussi — on lui doit une relation succincte, De gestis in sacrosancto concilio Tridentino, d’après Pallavicini, 1695 — acheva cette revision et y ajouta une deuxième partie sur le confesseur. Il publia l’ouvrage ainsi complété sous le titre : Tribunal pœnitentiæ seu libri duo, prior de pœnitente ut reo, posterior de confessurio ut judice, Opus aulore H. P. Matthxo Stoz, S..I. theologo, inchoatum, opéra fratris germani ex eadem Soc. perfectum, totoque secundo libro auctum…, Dillingen, 1684, 2 vol. in-4, de 403 et 344 p. L’approbation du P. F. Truchsess, provincial de Germanie supérieure, est du 22 avril 1683 ; rééditions à Dillingen 1684, à Augsbourg et Dillingen en 1701 et 1739, à Bamberg en 1756.

L’ouvrage est une pastorale pénitenliclle où sont successivement étudiées toutes les questions qui concernent le pénitent (l or livre, 5 parties), et le confesseur (2e livre, 4 questions, avec un appendice, sur le pouvoir d’absoudre les cas réservés). Les décrets d’Alexandre VII et d’Innocent XI, condamnant diverses propositions de morale, sont reproduits en supplément. A un moment où, surtout en France, la réaction rigoriste, qui suivit les Provinciales et les condamnations pontificales des propositions relâchées, se faisait déjà sentir, le Tribunal, tout en tenant compte de ces condamnations, reste dans la note de douceur et d’indulgence qui caractérisait la casuistique et la pratique pénitentielle de la première moitié du xvii 8 siècle : cf. traitement des habitudinaires et des récidivistes, Stoz ne craint pas de s’autoriser de 1)iana, Jean SancheI. et DicastUlO, t. I, p. ii, n. 98 sq. ; à plusieurs reprises, il déclare qu’en général il faut, dans le choix des opinions, tenir compte, plus encore que