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STIGMATISATION — STOCKMANNS (PIERRE)

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JHutungen, 1927. Il paraît enfin qu’expérimentant sur une Jeune protestante, fortement hystérique, un autre professeur, le D r Lechner a pu provoquer par autosuggestion « le véritables stigmates aux pieds, aux mains, au front. Lechler, Das Râtsel von Konnersreuth im Lichte eines Folles von Stigmatisation, 1933. ((".es deux remarques sont empruntées au Lexikon fur Théologie und Kirche de Mgr Buchberger, t. ix, col. 830 ; il nous a été impossible de vérifier personnellement ces données. ) Voir a ce sujet les remarques de.1. Lhermitte, dans Et. carmil., 20* année, t. iii, oct. 1930, p. 65-72.

A quoi il n’est pas sans intérêt d’ajouter les remarques faites par Kœniger dans l’encyclopédie protestante. Die licligion in Geschichte und Gegenwurt. à l’art. Stigmatisierte, 2e éd., t. v, 1931, col. 811 : « Des suggestions étrangères, ou l’autosuggestion artificiellement provoquée n’ont jamais pu engendrer de vraies stigmatisations. Les cas jusqu’ici connuset provoqués dans l’état hypnotique par une suggestion étrangère et qui présentent quelque analogie : stases sanguines locales, légères exsudations sanguines, formation d’ampoules ou de taches avec inflammation, sont encore très loin des stigmatisations proprement dites avec rupture des capillaires sanguins… lui tout état de cause, il s’agit là de phénomènes extraordinairement complexes à l’explication desquels tous sont convoqués, médecins et physiologistes, psychologues et psychiatres, sans oublier les théologiens et toutes les personnes qui s’intéressent aux sciences religieuses. C’est justement là ce qui fait la complexité et la dilliculté du problème, lequel d’ailleurs, compte tenu des différences individuelles, ne semble pas admettre une solution unique. On comprend donc l’attitude de ceux qui pensent ne pouvoir arriver que du point de vue religieux à une explication adéquate et qui, accentuant avec force le caractère de grâce, de charisme divin, recourent en fin de compte à l’idée de miracle. »

Explication surnaturelle.

A coup sur chez les

stigmatisés que vénère l’Église — qui ne s’est jamais d’ailleurs prononcée sur le caractère même de la stigmatisation — chez d’autres qui, en ces temps derniers, ont éveillé la curiosité publique, il est facile de constater que le phénomène extérieur s’accompagne d’une vie intérieure plus qu’ordinaire, de vertus chrétiennes poussées jusqu’à l’héroïsme. C’est bien le cas de répéter avec Pascal que la doctrine discerne les miracles ». D’où l’importance qu’il convient d’attacher aux circonstances mêmes de la stigmatisation, circonstances qu’ont bien étudiées les PP. Garrigou-Lagrange et Rivaud, dans Et. carmél., loc. cit., p. 188-207.

Qui empêche d’ailleurs la Providence de mettre en œuvre pour le bien personnel du stigmatisé, pour l’édification aussi de ceux qui sont les témoins du phénomène, en dernière analyse pour le profit spirituel de l’Église, des mécanismes psycho-physiologiques qui, en d’autres sujets, moralement moins bien disposés, n’aboutissent qu’à des phénomènes n’ayant aucune valeur morale et religieuse. Que, de ce chef, tel ou tel stigmatisé « accomplisse encore dans sa chair ce qui manque à la passion du Christ », poui parler comme saint Paul, col., i, 21, il n’y a lieu ni de se récrier, ni de se scandaliser. ne maladie nerveuse, voire l’hystérie, qui semble renforcer les mécanismes en question, sei ait elle, plus que telle autre infirmité soinatique, un empêchement à la vie intérieure et morale de celui qui en est atteint ? Suivant les cas, la force inconsciente

idéoplastique peut Être déclenchée par une méditation toute sainte de la passion du Sauveur, tout comme par une suggestion étrangère ou par l’attente de l’entourage. C’est dire que, prise en elle même, abstraction faite (le loules les circonstances de personne, de temps, de lieu, la Stigmatisation n’est jamais un témoignage

irrécusable ni de la sainteté héroïque, ni de grâces mystiques absolument authentiques ; qu’il est par contre des cas de stigmatisation où le croyant peut, sans imprudence, déclarer que « le doigt de Dieu est là », encore que Dieu use, pour produire ces effets, de virtualités qui sommeillaient au fond de l’organisme.

Les ouvrages indiqués au cours de l’article donneront les renseignements nécessaires. Bien que vieillis à beaucoup d’égards, les ouvrages du n r Imbert-Gourbeyre touraironl

beaucoup d’indications historiques et bibliographiques mais

qu’il faut savoir „ontroler. Le cas de Th. Neumann a donné

lieu à une littérature énorme, surtout de langue allemande, qu’il serait fastidieux de détailler ici. Retenir au moins P. Masoin, Thérèse Neumann et autres stigmatisées, Bruxelles, 1933 ; K. Kiefer, Thérèse Xeumann, 1928, donne une critique de l’ensemble de la littérature parue à ce moment ; voir aussi Mgr. J. Teodorovvicz, archevêque de Lemberg, Konnersreuth im Lichte der Mgslik mil Psychologie, Salzb >urg-Lcipzig, 1936. Les Études carmélitaines ont consacré à la voyante de Konnersreuth d’assez nombreux articles d’ailleurs en des sens opposés : B.-MJLavaud, octobre 1932 et avril HI33 ; R. Van der Elst, octobre 1932. Voir aussi dans le même recueil la critique des faits relatifs à M. -Th. Noblet, octobre 1938, notes de H. Dalbiez et d’A. Delmas au IV" congrès de psychologie religieuse, l.e t. n de l’année 1936 du même recueil est consacre tout entier aux divers problèmes soulevés par la stigmatisation.

É. Amann.
    1. STOBNICA (Jean de)##


STOBNICA (Jean de), frère mineur polonais de l’Observance (xvr s.). — Originaire deStobnica.cn Pologne, il fut promu maître ès-arts et docteur en philosophie (1491) à l’université de Cracovie, où il enseigna ensuite la philosophie. Après quelques années d’enseignement il entra dans l’ordre franciscain. Il composa les ouvrages suivants : Parvulus philosophiæ naturnlis cum expositione texluali ac dubiorum magis necessariorum dissolulione ad intentionem Scoli congesta, Cracovie, 1507, 1513 et 1517 : Bâle, 1516 ; Quæsliones in universa philosophia sublilissimie, que Thomas de Posen, le disciple de Jean de Stobnica, aurait terminées ad mentem Seoti ; Inlroductio in Claudii Ptolomsei cosniographiam, cum longitudinibus et latitudinibus regionum, Cracovie, sans année ; puis en 1512 et 1519 ; Historia tolius vitæ el passionis Domini nostri Jesu Christi, ex quatuor evangeliis collecta, Cracovie, 1523 et 1525. Il édita à Cracovie, 1508, les Quæstiones ueteris ac novæ Logiez cum resolutionc texlus Arislotelis clarissima ad intenlionem doctoris Scoti de Michel de Paris, qui avait été son professeur de philosophie à Cracovie. Quant à l’ouvrage intitulé : Lconardi Aretini in moralem disciplinam inlroductio, jamiliari Joannis de Stobnicza commentario cxplanata. Cracovie, 1511, il faudrait l’attribuer, d’après S. Starawolski, Scriptores polonici, Francfort, 1625, n. xxxii, à un autre auteur, appelé également de Stobnica, qui fut docteur en médecine et composa des commentaires sur la philosophie morale.

L. Wadding, Annales minorum, 3e éd., t. xv, an. 1 199, n. xxiii, Quaracchi, 1933, p. 221 ; J.-H. Sbaralea, Supple mentiim ad scriptores ord. min., 2e éd., t. II, Home, 1921, I). 133-134.

A. Teetært.

STOCKIVIANNS Pierre (1608-1671). —Né à

Anvers, le 3 septembre 1008. il lit ses études à l’université de Couvain et s’adonna spécialement au droit. Docteur le 7 décembre 1031, il devint professeur de droit le 7 novembre 1033, et fut nommé conseiller ordinaire au Conseil de Brabant, le 27 mars 1643. Il remplil diverses charges officielles et plusieurs missions diplomatiques. Il prit paît aux polémiques soulevées aux Pays Bas par la condamnation des écrits de.lan senius. Il mourut à Bruxelles le 7 mai 1071 et il fut inhumé dans le chœur de l’église des dominicains. avec une épilaphe fort élogieuse.