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    1. STERCORANISME##


STERCORANISME. Al' XIIIe SIÈCLE

lifins

non in substimtia corporis, sed in ipsa forma punis sacrumentaliter peri, ut vera /radio sit ibi (put fit non in substantia sed in sacramento, id est in specie. Edit. de Quaracchi, p. 810. Pourquoi n’applique-t-il point la même distinction réaliste à la question de la manducation par les animaux des hosties consacrées : Illud tant dici potest quod in brutis onimalibus corpus Christi non sumitur, etsi mdeatur. Quid ergo sumit nuis ? quid manducat ? Deus novit. Ibid., dist. XIII, p. 818.

2. Gandulphe de Bologne résout la question de la fraction et répond à la difficulté tirée de la profession de foi de Bérenger de 1059 comme le Maître des Sentences dont il dépend ; quant à la question de la tnanducation réelle des espèces, il parait, dans sa solution, plus près de la vérité que le Lombard : Illud eliam sont asserendum videtur, quod in brutis animalibus corpus Christi non sumitur, etsi sunii videatur. Formam ergo et saporem, non corpus Domini sumunl. J. de Walter, Magistri Gandulphi Bononiensis Sententiarum libri quatuor, 1. IV. col. 458.

3. Alain de Lille, très représentatif des opinions d'école dans la seconde moitié du xii l e siècle s’inspire de la solution subjectiviste dans sa réponse aux problèmes du devenir des espèces en face des outrages ou dans la digestion.

Touchant la question de la fraction, il est plus objectif : il en appelle au miracle pour la résoudre : Dicunl quidam nulla accidentia ibi esse post transsubslantialionem, sed videri esse, cum nonsint… nec dicunt ibi esse prsestigium sed sacramentum… quia hoc non fit ad decipiendum, sed potius <id inslruendum et in sacramentum. Sed quid ire volumus per verborum unjractus ? L’nica est ad hier responsio quod in miraculo non est quærenda ratio. Contra hssrelicos, I. 1. /'. L., t. ccx, col. 362. Il affirme l’intégrité du Christ incorruptible dans chaque partie d’hostie.

Touchant le sort de l’hostie atteinte par un animal, il écrit : De mure accedente ad pixidem, dicimus quod non COmedit corpus Christi. sed formata illam fiams (pue miraculose cedit in ejus nutrimentum ac si effet substantia /xiiiis. Nec mirum, cum in naturalibus contingat, quod aliquis inebriatur solo odore vini. Ibid.. col. 363. Quant à la digestion de l’hostie, il ne veut pas qu’elle nourrisse et suive les voies de tout aliment : Quod autem Christus ail : « omne quod in as mirai », intelligendum est de cibo materiali non spirituali. Sicut materialis ci bus vadil in sécession ; ila spiritualis in mentis excessum. Ille enim est cibus rcnlris, hic mentis.

I. Innocent III.

On rel louve chez lui à peu lires les mêmes idées que chez Alain de Lille et Hugues de Saint-Victor. La fraction affecte la forme du pain et non le corps du Christ ; c’est dans ce sens qu’il faut interpréter largement la confession de Bérenger de L059. De sacro aliaris mysterio, I. L /'. /-., l. ccxvii, col. 861 863. Quanl aux outrages extérieurs des animaux ou des flammes, il admet qu’un nouveau pain est créé avant que les espèces de iennent la proie des flammes ou d’un animal bien que, toutefois, les accidents

sépares puissent être aussi brûlés ou mangés. S’il pose

avec la même discrétion qu’Hugues de Saint-Victor

la question du devenir des espèces dans le coinniu niant, s’il y répond pour une part dans les termes

mêmes du savant Victorin, il ajoute à ces termes des

réflexions qui montrent combien il est loin de la conception d’une véritable objectivité des espèces : <tre comeditur, sed stomacho non digeritur. Ile/ici l m animam sed niai effluit m secessam…. C XV, (/(//(/ //"/ de

corpore Christi postquam fuerit sumptum et comestum, et c. xvi : Quod si secessus mit vomilus post solam eu charislise perceptionem eveniat. Col. 867.

III. La S’il. m s rHÉOLOOIENS CLASSIQUES. —

i" Saint Bonaventure dans son commentaire du

l livre des Sentences, dist. XIII, a. 2, q. I, Se pose

deux questions : Utrum corpus Christi trajiciatur in rentrem mûris ? el l’trum corpus Christi descendat in ventrem hominis ? A la première, il répond : Prsefertur opinio quod casu illo occurente, corpus Christi non descendit in rentrem mûris ; et à la seconde : relatis quatuor opinionibus, securior dcclaratur ea quæ asserit, quod corpus Christi manet in stomacho sub speciebus, quamdiu hsec sunt sub propria forma et habent rationem deficiendi.

2° Il faut arriver à saint Albert le Grand et à saint Thomas pour trouver les principes lumineux qui dissiperont les craintes et les préjugés qu’avait fait naître, dans bon nombre d’esprits, le faux problème du stercoranisme et qui, en même temps, fourniront une réponse organique, respectueuse de l’expérience et de la foi, au problème de la nature des espèces, de leur objectivité et de leur devenir.

Alger de Liège avait bien affirmé une certaine réalité des accidentia sine subjecto. Et dès lors toute une série de maîtres orthodoxes l’avait suivi dans cette affirmation : mais l'écolàtre de Liège et ses successeurs n’avaient pas su tirer de ce principe tout ce qu’il contenait.

Plus soucieux des données d’expérience que ses prédécesseurs, Albert le Grand va se débarrasser de ces scrupules illusoires et tirer les conséquences immédiates de la persévérance à l’autel après la consécration des accidentia sine subjecto. II ne faut pas confondre l’essence de l’accident avec l’inhérence. Quoique l’expérience ordinaire nous montre toujours la réalité des accidents inhérente à un sujet, sur l’autel les accidents existent miraculeusement sans sujet et, ainsi posés parla puissance divine, ils sont, en conséquence, par eux-mêmes aussi principes d’action et termes d’altération : Accidens apud naturam nec agit, nec patitur ab alio sine subjecto, quia non est sine subjecto : et ideo subjccliim non confert illi virtutem agendi et patiendi sed potius sustinet ipsum tantum et subjectum neutri est contrarium, sed si effet secundum se sine subjecto, absque dubio propria uirtute acjerel et pateretur ; cum ii/iltir, secundum opinionem cclebriorcm et maqis cutholicam, formas illæ maneant sine subjecto, dico quod per se possunt aqerc et pati admixtionern et putrcfætionem et per se in aliud subjectum Iransfcrri… In IV nm Seul.. dist. XII, a. Ki, éd. Vives, l. xxix, p. 313. En conséquence, la fraction des espèces objectives est réelle : /n veritate realis est fractio in sacramento… Cum sic l’irtute divina teneatur, frangi secundum se et dividi potest. Ibid., dist. X III, a. 1, p. 335. De même (brimera t il d’une façon réaliste la question : An mus vel aliud animal brutiun potest siimere corpus Christi ? — Dicendum est lue quod sumere dicit unionem vel potentiam ad illam (pue non est in brulo : sed in peccalore in quo sensus ad rationem est ordinatus secundum quam ipse capax est spiritualis munducationis, quod non est mus. lienc tamen concéda quod quamdiu sunt ibi species discernibiles, tanidiu est ibi corpus Christi.

En parlant des principes de son maître, saint Thomas va organiser en une synthèse équilibrée sa théorie sur la nature et l’activité des espèces eucharistiques. la base de cette synthèse se trouve le respect des données des sens dans le mystère eucharistique : In hoc sacramento rcritalis, sensus non decipitur eirca ea quorum juilicium ad ipsum pertinet inter qiue est fractio per quam ex uno ftunt multa ; quæ quidem sunt sensibilia communia. Sum. theol., 1 1 [ », q, i.xxvii. a. 7.

Après la conversion, les accidents demeurent dans le même être individuel qu’ils avaient auparavant ; ils demeurent sensibles. Ibid., ad 3° ni.

( ; n (t ni t donna ds conservent leur ittivito ils

sont par eux-mêmes principes d’action et termes d’al léralion : V numqiiodque agit, in quantum est uctu, con sapiens est quoi ! unumquodqiie sicut se hubet ad esse.