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SOTO (DOMINIQUE DE). ŒUVRES


dominio ; De indulgentiis ; De canone sacraScriplunv ; De sensibus S. Seriptune (deux leçons) ; De hxresi ; De ration » tegendi et detegendi seeretum donnée au cours de L540-1541, (la seule qui ait été imprimée par l’auteur). Une autre relectio, donnée en 1542-1543, traitait de l’aumône ; retondue, elle a donné l’opuscule Delibcratio in causa paupertun, cf. ci-dessus, col. 2423. Tandis qu’il occupait la chaire de prime, Soto lit aussi une relectio sur ce thème : An liceal eirilates in/idelium expugnare oh idololatriam, qui paraît bien avoir fourni une partie du livre De ratione promulgandi eoangelium. Livre et relectio ont disparu, sauf un fragment de celleci qui a été publié par nous avec les manuscrits de Vittoria. Enfin il s’est conservé une partie d’une autre relectio sur le thème : An Judœi cognoverint Christum esse Filium Dei naturalem.

4. Divers.

En dehors de ces productions académiques, Soto a écrit un traité sur l’abus des serments, en latin et en castillan, Salamanque, 1551, traduit ultérieurement en italien. Home, 1586, et un Catéchisme, Salamanque, 1552. Au xviir 3 siècle on a publié à Madrid, sous --on nom. un Tratado del amor de Dios. Est demeure inédit un Commentaire sur saint Matthieu, qui a disparu. Dans les bibliothèques espagnoles et à la Vaticane se conservent divers cours de l’auteur provenant de ses élèves (sauf VOttob. lat. 782 qui est autographe), et qui reproduisent en substance son enseignement.

Ouvrages de polémique.

 Bien que le tempérament de Soto le portât à fuir toute discussion, le devoir ou l’amour de la vérité l’entraînèrent plus d’une

fois en des controverses assez vives.

1. A propos de Fero.

C’est ce qui arriva pour les écrits de Jean Fero (Wild). En passant à Mayenee, où le franciscain allemand avait exercé avec fruit son apostolat. Soto avait eu sur lui de bons renseignements. .Mais, quand notre dominicain rentra en Espagne, on lui signala dans les commentaires de Fero sur l'évangile de saint Jean divers passages de saveur luthérienne, ce dont il put se convaincre en recourant luimême au livre. Et comme, par son style élégant et l’abondance de sa doctrine, le franciscain se faisait bien voir en Espagne, sans que nul ne protestât contre ses erreurs, Soto se crut obligé d’attirer là-dessus l’attention du public, ce qui lui valut des difficultés avec tout l’ordre dés frères mineurs, pour lequel cependant il professait une sincère vénération. Soto commença par publier Annolationes in commentarios Joannis Feri, Moguntinensis, super eoangelium Joannis, per fratrem Duminicum Soto… ad leclores admonendos. Salamanque, 1554. Dès le début, Soto demande au lecteur de croire a la droiture de ses intentions et il écrit : si meam conscientiam in Dei tribunali de/endere aliter possem, mortem cilius oplarem quam de hac re in publicum prodire. Il s’efforce de sauver le bon renom de l’auteur qu’il tient pour modéré et catholique, étant en cela plus indulgent que saint Pierre Canisius, qui compte celui( i parmi les écrivains qui ne sont pas catholiques rêvera et intègre. Four terminer, afin d'éviter toute cause de scandale ou de discorde, il ajoute : Universos per viseera Jesu Christi deprecor et obtestor ut in causa hac pro/iugnandi /idem, quæ tanlam exigit caritatis concordiam, nemo mihi adversus studio litigandi exeat, sed eadem animorum pietate personam, qualenus veritas permiserii de/endentes, eidem verilati omnes patrocinemur.

Fn dépit de ces précautions, parut à Alcala en 1558 une Apologia Joannis Feri, par le franciscain Michel de Médina ; sous une forme agressive, celui-ci attaquait 1rs 87 animadversiones que Soto avait consacrées a autant de p.^ages de Fero. Cette apologie était dédiée à l’inquisiteur général. Mais celui-ci, convoquant l’auteur, lui reprocha vivement son imprudence, comme

l'écrit Soto. et lui donna l’ordre de retirer le livre delà circulation. Aussi est-il Impossible île le trouver aujourd’hui en Espagne et l’on ne le connaît que par les extraits qu’en a donnés Sixte de Sienne dans sa liibliothecu sancta. Ultérieurement furent dénoncées à l’Inquisition d’autres éditions de Fero corrigées par Médina, lequel fut même arrête parle Saint-Office comme suspect de complicité avec certains novateurs. La défense qu’il avait prise de Fero contre Soto continuait à peser sur lui. Quant au dominicain, pardonnant à son adversaire les copieuses injures qu’il en avait revues, il se contenta d’y faire une allusion rapide dans la finale de son commentaire sur le 1. IV des Sentences : Quidam bonus pater conslituit canos meos nescio quibus atris Poribus respergere. Ego vero, ut os mihi libenlius obtruderem, oculos etiam claudere constilui ne Apologiam cernerem ; idque non solum ne meam potius quam publicam causam defendere judicarer, verum ne bos longo jam jugo dccalvatus cum eleganti vitulo corrixari viderer.

2. Avec Catharin.

Une autre polémique beaucoup plus animée mit Soto aux prises avec l'évêque de Minori, Ambroise Catharin, O. P. En son livre De natura et gralia, Soto, traitant du c. ix du décret de Trente sur la justification, avait étudié le problème qui avait été tranché par le concile de savoir s’il est possible d’avoir une certitude de foi que l’on est en état de grâce. L’interprétation du décret conciliaire, courante dans l'école thomiste et commune parmi les catholiques, soutient que, en dehors d’une révélation spéciale, on ne peut arriver là-dessus aune certitude absolue, mais qu’il est possible d’en avoir une certitude morale. Car notre justification dépendant pour une part de la promesse divine, pour une autre de nos dispositions, en ce qui concerne ce second élément, il est de loi commune que nul ne peut avoir une sécurité, comparable à celle de la foi, d’avoir fait tout ce qui est requis de son côté. Et, quoique l’assentiment, s’il était vraiment l'œuvre du Saint-Esprit qui l’atteste à la conscience, ne serait point sujet à l’erreur, néanmoins, comme il n’est pas évident qu’il y ait ici attestation spéciale de Dieu, il demeure toujours une possibilité de se tromper.

Au moment même où Soto imprimait son livre à Venise, Catharin faisait paraître son opuscule intitulé : Inlerpretatio noni capituli synodalis decreti de juslificatione. Il y persistait dans l’idée qu’il avait manifestée au concile. Selon lui, le sens du décret était que, encore qu’il ne soit pas possible d’avoir sur l'état de grâce une certitude de foi, cui non potest subesse falsum, une certitude pourtant était possible, qui, faillible en soi, néanmoins ne trompait pas de facto, à cause de l’application que l’on mettait à l’atteindre et du témoignage que rendait à la conscience l’Espril-Saint qui précisément nous met en état de grâce : Homo potest esse cerlus suæ gratiæ certitudine fidei per illam comrnunem revelationem et lestimonium quod jacit Spirilus Sanclus in eorum cordibus qui Domino serviunt et sollicite ambulant cum Deo suo. C'était précisément l’opinion de quelques catholiques que réprouvait Soto, sans faire mention de Catharin. Mais celui-ci, déjà en froid avec le dominicain espagnol à cause d’une discussion qu’ils avaient eue à Trente, quand Soto avait attaqué sa doctrine relative aux actions des infidèles (cf. Catharin, Disceptationes, n. 4), saisit l’occasion de pren dre sa revanche et, en même temps, de défendre des idées qui lui étaient communes avec quelques catholi ques. Il publia donc, cette même aimés 1517, une Dejensio catholicorum qui pro possibili certitudine præsentis gratiæ disseruerunl, où il persistait dans son interprétation du décret et attribuait a Solo une duc tiine identique dans le fond, encore « pie différente dans l’expression, l’accusant même d'être Inconstant dans