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entre autres le pontifical, le rituel et le cérémonial. Elle s’occuperait en outre de la canonisation des saints. La quatrième des nouvelles Congrégations reçut la surveillance de la typographie vaticane, fondée par Sixte V : elle veillerait à une publication correcte des ouvrages religieux tels que la Hible, les décrétâtes, la patrologie et à l’exploration des manuscrits qui se trouvaient dans les bibliothèques romaines, cidre autres a la Vaticane. Le centre de gravité du gouvernement de l'Église reposa désormais dans ces Congrégations, auxquelles passèrent la plus grande partit' des affaires jusque là expédiées en consistoire. Un des

plus grands avantages de ces Congrégations fut de

libérer les cardinaux de la tutelle des ramilles régnantes et des gouvernements : avec la division du travail, ils obtinrent une plus grande liberté et purent échapper plus souvent aux sollicitations importunes. En général, toutes les affaires furent traitées avec plus de connaissance, plus de réflexion, plus de rapidité et dans un plus grand secret. L’ensemble de cette grande réforme, conservée quant à la substance jusqu'à nos jours, nous atteste la sûreté de regard et les dons géniaux d’administrateur que possédait Sixte V. »

G. Protection des lettres et arts. — Sixte V ne se montra pas seulement un diplomate de grande envergure, un administrateur génial, il fut aussi le protecteur libéral et le promoteur assidu des sciences, lettres et arts. Les savants de tout genre, les historiens et les poètes qui lui dédièrent leurs ouvrages ne se comptent pas. Il se montra très généreux envers l’université de Rome, dont en 1580 il rénova le corps professoral, en augmentant les honoraires. Dans la grande réforme administrative de 1588 il transforma la commission en une Congrégation des Études. Il fonda les universités de Fermo, Grazet Quito, ainsi que le collège Montalto à Kologne et celui de Saint-Bonaventure à Home. Il construisit la bibliothèque Vaticane dans la cour du Belvédère et érigea la typographie vaticane, qu’il confia à une Congrégation spéciale. Il fit restaurer l’aqueduc de l’Arqua Alessandrina, construit par l’empereur Alexandre Sévère et l’appela de son nom de Félix, Acqua h’elice. Commencés en 1585, les travaux furent terminés en 1589 et, à la fête de la Nativité de la Vierge, l’eau jaillit à Rome de toutes les fontaines construites par les soins de Sixte V, parmi lesquelles une des plus célèbres est de celle de Moïse, près de Sainte-Susanne. Il fit tracer de nouvelles grandes artères qui reliaient les principales basiliques et les endroits les plus peuplés de Rome, ainsi que la ville basse du Tibre avec les hauteurs du Viminal, de l’Esquilin et du Quirinal. La basilique de Sainte-Marie Majeure constituait le point central d’où les nouvelles avenues partaient et où elles aboutissaient. Voulant christianiser les monuments païens, il lit placer la statue de saint Pierre sur la colonne Trajanc et celle de saint Paul sur la colonne de Marc-Aurèle. Il lit ériger plusieurs obélisques, surmontés de la croix, sur la place de Saint-Pierre, « le Sainte-Croix de Jérusalem, du Latran, de Sainte-Marie-Majeure, sur la l’iazLa dcl Popolo. Il lit bâtir la façade méridionale de la basilique de Latran, où se trouve la loggia de Sixte Y. Il reconstruisit le palais du Latran et lit transporter la Scala Santa dans les bâtiments adjacents. Il restaura et embellit de nombreuses églises. Il construisit un nouvel escalier monumental qui conduit du Vatican à SaintPleiTe et lit de nombreuses restaurations dans le palais Vatican. Il fil ériger du côté est de la cour Saint I >n mase, en face « le l’ancien palais du Vatican, une nouvelle construction, qui « levait servir de résidence aux papes, « pii y habitent encore « le nos jours. Il acheta en

1587 le palais « lu Quirinal et le fit arranger, agrandir et embellir pour en faire une autre résidence, où, de fait, il venait habiter pendant « pie le palais du

Vatican était en construction. Une des plus grandes gloires, enfin, de Sixte V est d’avoir achevé la coupole de Saint-Piem qui constitue une des merveilles du monde.

Pendant tout son pontificat, Sixte Y avait joui d’une bonne santé, malgré le peu de soin qu’il prenait de son corps et l’immense travail qu’il exigeait de lui sans trêve ni repos. Après cinq ans de règne toutefois, sa constitution, bien que robuste, commença a fléchir, sous l’influence probablement des inquiétudes <|ue lui donnaient les guerres de religion en France et les « raves difficultés qu’il rencontrait dans cette affaire de la part du roi d’Espagne, Philippe II. Il ressentit vers la fin d’avril 1590 les premiers accès de la lièvre qui devait le conduire à la mort. Le 27 août, il sentit que sa fin approchait. Il se confessa et reçut l’extrêmeonction. Il ne put cependant recevoir la communion à cause d’un violent catarrhe dont il souffrait. Il mourut dans la soirée.

Sa mort fut pour ses ennemis le signal d’une explosion de leur haine féroce à l'égard de ce grand pontife. Tandis que la plèbe tentait de détruire la statue que le sénat avait fait ériger à Sixte V dans le Palais des Conservateurs, les représentants de Philippe II, Olivarès et Sessa, accablaient le pape des calomnies les plus infâmes auprès de leur souverain et allaient jusqu'à affirmer « pie Sixte V était mort sans sacrements. Le corps du pape défunt fut transporté la nuit après son décès du Quirinal à Saint-Pierre, où il fut enterré provisoirement. Le '2(> août 1591, son arrière-neveu, le cardinal Montalto le fit porter solennellement à la basilique de Sainte-Marie-Majeure, où il fut dépose dans le tombeau monumental « ju’il s'était fait ériger dans la chapelle de la crèche, en face de celui qu’il avait fait construire pour son bienfaiteur et ami. saint Pie Y.

Ce fut un grand pape. Peu après sa mort de nombreuses légendes circulèrent à son sujet à Home, où d’ailleurs de nos jours il continue à vivre dans un grand nombre d’anecdotes qui célèbrent l’extirpation des bandits, la réorganisation des finances, la reforme de l’administration ecclésiastique et l’embellissement monumental de Home. Mais plus on découvrit dans la suite de documents diplomatiques, plus aussi apparurent dans leur pleine lumière la rare lucidité d’intelligence, la vaste et profonde connaissance, la grandeur d’esprit, l'énergie de volonté et l’intrépidité extraordinaire « pii caractérisent ce grand pontife. L’idéal poursuivi par Sixte Y et le principe fondamental de sa politique furent de prendre, comme père commun de toute la chrétienté, la position la plus impartiale à l'égard de toutes les puissances et de poursuivre avant toute autre chose le bien de l'Église et l’honneur du Saint-Siège. Libre ainsi de toute influence politique, il put travailler plus efficacement à sauver et à accroître la foi, qu’il avait préchée comme franciscain et défendue comme inquisiteur.

L. Wadding-Jean « le Luca, Annales minorum, '. r éd.. t. xvii i, Quaracchi, 1933, an. 1546, n. clxxii ; L. WaddingJoseph M. d’AncOne, Annales minorum, t. « x, 3° éd., Quaracchi, 1933, an. 1557, n. xiv, |>. 90 ; au. 1551°, n. i.v, 1>. 162 ; an. 15(10, n. xxxiv, p. 217 ; an. 1562, n. CCO KX,

p. 187 ; L. Waddlug-C, IVflchelesio d’AscoU-E. Feimendzin, Annales minorum, t. xx, 3° éd., Quaracchi, 1933, an. 1565, n. CXXXIV, p. 63 ; an. 1566, n. vi.mii-m.iv, p. 92-93 ; an. I r><>7, n. i.xxiii, ]>. 159, n. xc, p. 166 ; an. 1570, n. i.iv, p. 307308 ; an. 1571, n. lix, p. 351 ; an. 157 1, n. xcni-xcrv, p. 493 ; l.. Waddlng-St. Melchiorri, Annales minorum, t. xxi, 2° éd., Quaracchi, 1934, an. 1580, n. tx, p. 2.">c>, n. i xxxiii, p. 287 ; t. xxii Quaracchi. 1934, passun L. Widdinn, sripions

on/, minorum, 8° éd., Home, 1906, p. 212 ;.1.-11. Sh.ualea. Supplementum ml tcrlplarti on/, min., 3 r éd., I. m. Home,

1936, p. 106-108 ; H. Holzapfel, Handbuch der Geschlchte des Franzlskanerordens, Frlbourg-en-B., 1909, p. 311, 129, 154-455, 536, 551, 579, 590-591, 593, 599, 605, (177 ; Card. J.-A. Santorlo, Acta conslatorlalla Slxti Qulntl dans Ana-