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SIXTK IV

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Panne et, en mars 1 184, à Ascanio-Marie Sforza, par motifs purement politiques.

Sixte IV s’est acquis un titre de gloire incontestable par le zèle qu’il déploya pendant tout sou pontificat

à promouvoir les lettres et les arts, de manière à faire de Rome le centre de la renaissance artistique et littéraire. Un « les grands mérites de Sixte IV est sans conteste le merveilleux développement qu’il donna à li bibliothèque itu me, qui fondu par Nicolas V fut complètement réorganisée sous son pontificat. Il la transféra dans le palais de Nicolas Y. au C.ortile du Perroquet. Sixte IV enrichit dans une large mesure la bibliothèque, portant le nombre des volumes de 1209 a environ 2500. Il en organisa aussi l’administration et la direction, lui assigna des tonds fixes et la pourvut d’un règlement. Enfin il la rendit accessible au public. Imbu lui-même de l’esprit et du goût de la Renaissance, Sixte IV appela à Rome les plus célèbres savants de son temps comme professeurs a l’université romaine et s’entoura des plus illustres humanistes, parmi lesquels Pomponio l.elo et B. Platina, que, malgré leur opposition ouverte au Saint Siège, il réussit a gagner à sa cause. Sixte IV combla de laveurs les bis riens Sigismond de Conti, qui par son Histoire contemporaine, en 1° livres, qui va de I I7."> à 1510, occupe une place d’honneur parmi les écrivains du XVIe siècle. Jacques Gerardi de Volterre, célèbre par ses mémoires, Mathias l’almieri de l’ise, qui continua la chronique de Matthieu l’almieri de Florence, et surtout B. Platina, qu’il chargea de rassembler les documents relatifs aux droits du Saint-Siège, conservés de nos jours dans (rois volumes des archives vaticanes, et qui remit dès la fin de 1474 ou au début de N7°> au pape sa fameuse Histoire des papes, sur la valeur critique de laquelle on peut voir L. von Pastor, op. cit., p. 669(>7.'L Sixte IV. ne voyant dans l’humanisme qu’un mouvement purement littéraire, sans aucun péril pour la religion, rouvrit aussi l’Académie romaine, en confia la présidence à Pomponio l.elo et prit à son service quelques académiciens qui, comme H. Platina et Démet de de I.ucques. avaient pris part à la conjuration contre Paul II. Pour les détails, voir L. von Pastor, op. cit., p. 655-674.

Un autre grand mérite de Sixte IV est d’avoir contribué grandement à l’embellissement de Rome par des fondations grandioses, l'élargissement des rues cl la création de nouvelles voies, comme par exemple la via Sistina, la construction d’un nouveau pont sur le Tibre, le ponte Sisto, la restauration des basiliques et des églises et la construction de nouvelles, comme Santa Maria del Popoloet Santa Maria délia l’ace, la restauration et la construction de palais et d'établissements d’utilité publique, parmi lesquels l’hôpital del Santo Spirilo occupe le premier rang. Il étendit sou œuvre d’embellissement à presque toutes les villes des États pontificaux et même a Avignon. A l’exemple du pape, les cardinaux, principalement les neveux de

Sixte IV, rivalisèrent entre eux pour faire restaurer et

construire îles églises, des palais ci d’autres édifices et surtout pour taire ériger de splendides monuments Funéraires. Sixte l favorisa aussi les peintres de son

temps et lit trav ailler pour lui les plus célèbres comme

Ghirlandaio, Botticelli, le Pérugin, Pinturicchio et Melozzo de Forli. L'œuvre la plus célèbre, par laquelle

Sixte IY s’est immortalise, est sans conteste la magni

Pique chapelle, appelée de son nom Sixtine, qu’il fil construire par < iovannino de' Dolci et dédia à l’Im maculée-Conception. Pour les détails des embellisse

inenls apportes par Sixte l à Home, voir I.. von

Pastor, op. cit., p. 67 i 710.

L’activité inlassable déployée par Sixte l contre l’invasion îles 1 mis et son zèle a promouvoir les arts et les lettres sont obscurcis par le favoritisme dont il

fit preuve à l'égard de ses neveux et de sa famille. .'est le reproche le plus « rave qu’on puisse lui faire. Comme nous l’avons déjà vu. il éleva six de ses neveux à la dignité cardinalice et donna le gouvernement d’Imola et de Forli à un autre neveu, Jérôme Riario, qui exerça une influence néfaste sur Sixte IV. le jeta dans les entreprises les plus aventureuses et lui causa les déboires les plus amers, l’n autre neveu, Léonard Délia Rovere, fut fait, en 1172, préfet de Rome et épousa une tille naturelle du roi de Naples, Jeanne, qui lui apporta une grosse dot. A sa mort, le 11 novembre 1475, lui succéda son cousin. Jean Délia Rovere, un autre neveu de Sixte IY. qui épousa Jeanne de Montefeltre, tille du duc Frédéric d’L’rbino. En un mot. le pape combla ses parents de faveurs et de richesses et un bon nombre de possessions pontificales leur furent données en fief. Voir à ce sujet / nepoli di Sisto IV. dans Civiltà cattolica, 1868, t. i. p. 667-683. Ce népotisme, universellement reproché à Sixte IY, trouve quelque excuse dans la situation troublée de l’Italie et le peu de fidélité qui se rencontrait parmi les nobles. Pour se faire assister dans sa lourde tâche. Sixte IY eut donc recours à ses propres parents, dans lesquels il trouvait en général les instruments les plus dociles et les collaborateurs les plus sûrs. Tout ceci néanmoins n’excuse pas une conduite qui ouvrit la voie a la déchéance de la discipline ecclésiastique. Si la critique doit rejeter en grande partie les graves accusations portées par Etienne Infessura, partisan des Colonna. contre Sixte IY, elle doit se garder d’autre part de le considérer a l’exemple de Pastor, op. cit., p. 640-654, comme un pontife idéal. L’appréciation donnée dans I lefele-l.ei lereq. op. cit.. p. 113111. est autrement nuancée : Plus savant qu’homme d’Etat, aux prises avec d’innombrables oppositions, rejeté vers ses parents par la déloyauté alors générale dans le monde politique, Sixte IY n’a point été étranger aux faiblesses humaines, mais son énergie au service de grands desseins, surtout des croisades, des lettres et des arts, lui assure une place honorable dans l’histoire. Rome montre encore aujourd’hui les résultats de son activité vigilante. Dans un temps et au milieu de circonstances où la passion entassait à plai sir les calomnies, en dépit de la haine d’un Infessura et des Florentins, qui certainement en matière de mœurs ne sont pas des juges au-dessus de tout soupçon, les vertus qui honorèrent son pontificat ont été reconnues même par ses ennemis. C’est manquer trop évidemment à la vérité et à la justice que île le repre senter comme un homme sans parole et sans foi, sans honte et sans conscience, chez qui lien de ce qui est immoral n’est impossible (cf. M. Brosch, Papst Julius II. and die Grùndung des Kirchenstaates, p. 2129, Gotha, 1878). »

L. Wadding, Annales minorum, 3' éd., t. xiii, Quaracchi, 1932, an. 1464, n. i-vi, p. 391-395 ; n. xi-xii, p. : W7 ; an. 1468, n. xiii, p. 192-493 ; an. 1471, n. i-x, p. 534 538 ; t. xiv, Quaracchi, 1933, an. 1172. n. i-vn, p. i-."> ; n. x, p. (i-T ; an. 1 I7 : i, n. i-xxxi, p. 87-97 ; an. 14741484, passimi du même, Scriptores ord. min., 3° éd., Rome, 1906, p. 211-2(2 ;.i.-ll. Sbaralea, Supplementum ait scriptores ont. min.. 2' éd., l. iii, Moine, 1936, p. 104-106 ; 11. Platina, VitaSixti IV, dans !.. Muratori, Rerum italicartun scriptores, nouv. éd., I. iii, Fasc. I, p. 398 sq. ; Jacques de Volteira, Diarium romanum ab an. 1472 ust/nc ml on. i isi. ibid., i. wiu, lase. 3 ; E. Infessura, Otario delta città di Roma, edii. par o. Tommasini, Home, is'.po ;. de Tummulillis, Notabilia temporum, édlt, par (.. Corvisleii, dans Fonfi per la storia d’Italia, Rome, 1890 ; S. de' Contlde Poligno, Le storie de suoi tempi dal 1475 al 15/0, 1. 1, Rome, 1883 ; E. Fiantz, Sixtus IV. und die Republik Florenz, Ratisbonne, 1880 ; II. Holzapfel, Handbuch der Geschichte des Franziskanerordens, Fribourg-en-B., 1909, p. 132-138 ; l-'r. de Sossevalle, Histoire générale de l’ordre de Saint-François, Paris, i. i, 1935, p, 21 1-220, 618-624 ; / calunniatort di