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SIONITE — SI H ICI' ANTOINE)

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teiprète du roi pour l’arabe et le syriaque. A ce même ouvrage, ils ont ajouté un petit traité De nonnullis orientalium urbibus necnon indigenarum religione ac moribus. Cette étude a été rééditée dans l’Arabia de Blæn, Amsterdam. 1635 et ailleurs. Puis parut, en 1630, Veleris philosophé Syride Sapientia divina poema senigmaticum, 30 pages en syriaque et latin. Toujours à Paris en 1634, Gabriel lit païaîtreTestamentumetpaclionts intcr Mohammedem et christiante fidei cultores, texte arabe et traduction latine, la traduction latine a été imprimée par Jean Fabricius de Dantzig, à Rostock, 1038. Il publia avec Victor Scialac la Doetrina cristtana ad usa de' fideli orientait, traduction latine et arabe sur le texte italien, réimprimée à Rome en 1668.

La gloire de Sionite est dans sa collaboration à la Polyglotte de Ports. Le cardinal Du Perron et Jacques de Thou, bibliothécaire du roi, avaient conçu l’idée de rééditer la Polyglotte d’Anvers. La mort du premier en HilT. celle du second, l’année suivante, firent échouer le projet. Mais Gabriel Sionite et Jean 1 lesronite avaient commence leur travail et, sur leur requête, ils obtinrent de l’assemblée du clergé réunie à Blois la promesse qu on leur viendrait en aide pour publier leurs travaux. Mais cette promesse ne fut jamais accomplie, (.'est seulement en 1628 que Guy Michel Le Jay, avocat au parlement de Paris, demanda aux deux Maronites de l’aider dans la publication de la Polyglotte et il les chargea des textes syriaque et arabe et de leur traduction en latin. Sionite fournit les modèles des caractères samaritains et syriaques et, en mars 1628, commença l’impression. Les quatre premiers tomes furent achevés en 1629 ; la l rc partie du t. v porte la date de 1630 et la 2° celle de 1633. Le t. vi fut publié en 1632. Le t. viii en 1635 ; l’impression du t. vu commencée en 1635 fut interrompue à cause de la lenteur de Sionite et de sa maladie. Le Jay obtint du roi, par Richelieu, qui tenait à attacher son nom à la Polyglotte, que Sionite fi t enfermé au château de Vincennes i pour hâter son zèle » ; cf. Huart, Histoire des Arabes, t. ii, p. 391 ; il y resta trois mois jusqu’au 12 juillet 1640. Libéré, il acheva son travail et le t. vu parut en 1042. La Polyglotte fut achevée en 1645. Elle comprend 9 t. en 15 vol. et porte pour titre : liibliu hebraica, samarilunu, chaldaica, græca, syriacu, latina, arabica, quibus textus originales totius Scriptum sacræ quorum />ars in Antuerpiensi loto fere orbe quæsilis exemplaribus exhibentur.

Par suite de son travail, Sionite eut les yeux très affaiblis. Travail immense en vérité, car il révisa plusieurs parties du texte samaritain (d’après Beauvois) et sûrement du texte syriaque et arabe. Il rétablit le texte syriaque des épîtres catholiques et de l’Apocalypse et traduisit en latin le texte syriaque de l’Ancien Testament. Ecchellensis se chargea du livre de Ruth et de ses traductions latines sur l’arabe et le syriaque. 1 lesronite eut a traduire les livres sapientiaux. Pour ce qui est de la traduction latine de l’arabe, Sionite fit celle de tous les livres, a I exception de Ruth (voir plus haut) et des quatre évangiles dont il revisa simplement la traduction. Il est à noter qu’il n’a fait pour le livre de Job qu’une seule traduction latine. Jacques Le Long, dans sa Bibliotheca sacra, Paris, 1709, t. i, p. 159, 161, 624 sq. ; t. ii, p. 512, 578, 592 el 637, semble attribuer la traduction latine du Pentateuque arabe à I lesronite. Ln tout cas. tous deux ont collaboré à la publication de la Polyglotte, mais c’est a Sionite que l’on doit la plus grande part du trav ail qui leur a été cou lié.

et il fut le premier à introduire en Europe les accents voyelles dans les publications syriaques. Cf. Le Long, op. cit., t. i. p- ^2 sq., 161.

Walton, tout en signalant les lacunes de cette Hep taglotle, loue le travail de Sionite et dit que ((Me Bible tut appelée urbis miraculum. Cf. liibliu sacra

polyglotta, Londres, 1657, Prologomena, t. i, p. 33, 89, 96 ; il ajoute que Sionite avait préparé au texte arabe une introduction qui n’a pas été publiée, et de la Roque de dire qu’il conduisit cet ouvrage jusqu'à un certain temps avec un travail immense et une égale capacité ». Cf. de La Roque, op. cit., t. ti, p. 123.

A cause d’un différend avec l'éditeur Le Jaj ci l’imprimeur Vitré, Gabriel publia plusieurs pamphlets réimprimés dans les Dissertations sur les bibles en plusieurs langues. Ces trois écrits sont de 1640-1642. Enfin on a imprimé en 16-18 sous le nom de Sionite l’ouvrage suivant cpii a été communément attribué à Jean Bonneret : Ad Abrahamum Ecchellensem commonitorium apologeticum pro bibliis polyglottis, Paris, 1648.

II. Antoine.

Condisciple du précédent au collège maronite et son parent, est né à Ehden où il revint, après avoir terminé ses études, pour se faire moine ; il fut ordonné plus tard périodeute ; cf. Cheikho, op. cit., p. 102 sq. Copiste, on lui doit plusieurs manuscrits arabes et syriaques laissés à la bibliothèque de Médicis, cf. Debs, op. cit., p. 344 sq., et Steph.-Ev. Assémani, Bibliotheciv Mediceæ Luurenlianæ et Palatinse codicum mss. orientalium catalogus, Florence, 1742, p. 51 et n. 176-179 et 274.

J. Le Long, Bibliotheca sacra, t. i et ii, Paris, 1700, et Dissertations sur les Bibles en plusieurs langues ; Discours historiques sur les principales éditions des Bibles polyglottes, l’ai is, 1713 ; l’abbé Goujel, Mémoires historiques et littéraires sur le Collège de France, t. iii, p. 97 sq. ; Lefranc, Histoire du Collège de France, Paris, 1893. p. 383 sq. ; J.-Th. Zenker, Bibliotheca oriintalis Leipzig, 1840. Scnnurrer, Bibliotheca arabica, n. 50, 324, 390 ; Joseph Debs, archevêque maronite de Beyrouth (1007), Histoire de la Syrie, t. vii, Beyrouth, 1903, p. 328 sq. et 344 ; Louis Cheikho, La nation maronite etla Compagnie de Jésus aux A VJ’ei A V 11° siècles, Beyrouth, 1923 ; I'.-E.Bechalany, Le Liban et Joseph Karain, Beyrouth, 1928 (les trois ouvrages précités sont en arabe) ; B. Ristelhuebei, Les traditions françaises au Liban, Paris, 1925 ; Cl. Huart, Histoire des Arabes, t. ii, Paris, 1913, p. 391 ; K.-T. Khairallab, La Syrie, Paris, 1912 ; de La Roque, Voyage de Syrie et du mont Liban, t. ii, Paris, 1722, p. 123 sq.

Articles Maronite (Église), ici même t. x, col. 115 ; Gabriel Sionita ou Sionite dans T/ie catholic Encgclopedia, I. vi, NewYork, 1913, p. 331 sq. ; Hoefer, Nouv. biogr. générale, t. xix, Paris, 1857, col. 105 sq. ; Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, 2° éd., t. xv, p. 325 sq. ; art. Polyglottes, dans Dictionn.de la Bible, t. v, col. 520 sq.

I. ZlADÉ.

    1. SIRECT Antoine##


SIRECT Antoine, frère mineur conventuel français de la fin du xve et du début du xvie siècle. — Originaire de Tours, il appartint à la province de Paris des conventuels. Docteur en théologie de l’université de Paris, il fut lecteur ordinaire de théologie dans le sludium franciscain de cette ville. On lui doit Hebdomades formalitatum recentiores secundum Doctorem subtilem ad usum Parisiensem, ou Formalitates moderniores de mente elarissimi Doctoris subiilis Scoti, in florentissimo Parisiensi gymnasio eompilatu-, s. 1., 1484 ; Venise, 1498, avec la Logica de Nicolas de Orbellis et d’autres opuscules ; Venise, I 193 et 1518, avec les Expositiones ad formalitates Scoti ab Ant. Syrrecio éditât du conventuel Antoine Trombetta ; Venise, 1505 et 1517, avec le Tractatus formalitatum d’Etienne Brûleferet les Fxpositiones d’Antoine Trombetta ; Venise, 1501, 1502, avec les ouvrages précédents et des Novæ addiliones et concordantiæ du mineur Maurice d’Irlande ; Venise, 1516, 1525, et 1588 avec tous les traites précédents et les Annotationes <u mineur Antoine de Fantis ; Paris, 1605, dans le Gymnasium speculativum du franciscain Augustin Gothutius. l’es commentaires sur les Formalitates moderniores d’Antoine Sirect Ont été édités par les mineurs Laurent de Brescia, In Formalitates Anhuui Syrecti Turonensis isagoges ad Scoti theologiam, Brescia, 1537, et Paris, 1587 ; François Pitigiani, Expositio m formalitates