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SIONITE

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théologien que serviteur fidèle de IT.glise romaine. Homme vraiment universel, dom Sinsart était un mathématicien remarquable H un artiste de talent qui manifestait un intérêt égal à la musique, à l’architecture et à la peinture. Dom Sinsart mourut à Munster le 22 juin 177b.

Ol VRAGES. — 1. Les véritables principes de suint Augustin sur la grâce, et son accord avec la liberté, ouvrage dans lequel on réfute le système de Jansénius, Rouen (Bâle), 1739, in-8°. — 2. La vérité de la religion catholique démontrée contre les protestons, et mise à la portée de tout le monde, avec une réfutation de la réponse de M. l’/af] à la seconde lettre du R. I’. Scheff mâcher il un gentilhomme protestant et des remarques sur un sermon de M. Ibbas, docteur anglois, Strasbourg, 17I<>. in-12. 3. Défense du dogme catholique sur l’éternité des peines, par dom Sinsart, abbé régulier de Munster, …. ouvrage dans lequel on réfute les erreurs de quelques modernes et spécialement celles d’un Anglois. dédie à M. le cardinal de Itohan, Strasbourg, 1748, in 8°. Ce traité, qui suffirait à établir sa réputation, est précédé d’une dissertation dans laquelle l’auteur étudie si la raison est fondée a porter un jugement sur le révélé et si les objections qu’elle élève contre les mystères sont dignes d’attention. — 4. Essai sur l’accord de la foi) et de lu raison louchant l’eucharistie, Cologne, 1748, in-8°.

— 5. Les chrétiens anciens et modernes, ou abrégé des points les plus intéressants de l’histoire ecclésiastique, Londres, in-12. - <>. Recueil de pensées diverses sur l’immatérialité de l’âme, son immortalité, sa liberté el sa distinction d’arec le corjis. ou réfutation du matérialisme, avec réponse aux objections de M. Client ; el de Lucrèce le philosophe, Colmar, 1751°. in-8°. — Dom Sinsart a également l ravaillé a un nouveau rituel pour le diocèse de Bâle. Dom François lui attribue un petit traité sur l’utilité des moines. I.a bibliothèque du grand séminaire de Nancy conserve trente-trois lettres de Sinsart ; on eu peut lire deux autres dans le ms. fr. 19 670, fol. 168 el 181, de la Bibliothèque nationale.

Dont Calmet, Bibliothèque lorraine, Nancꝟ. 1751, p. 900 ; (Dom François), Bibliothèque générale des écrivains de l’ordre hSaint-Benoit, t. m. Bouillon, 1728, p. 65-66 ; Ziegelbauer, Historia rei lilerarue ordinis Sancti Benedicli, Augsbourg el Wurzbourg, 1754, t. ii, p. 158-159 ; t. iii, p. >.">7 ; t. i, p. 134 ; Godefroy, Bibliothèque des bénédictins de la congrégation de Saint-Vanne, Ligugé et Paris, 1927, p. 186-187 ; Sitzmann, Dictionn. de biograph. des hommes célèbres île l’Alsace, t. ii, Rixheim, 1899, ». 790 ; Boulliot, Biographie ardennaise, t. ii, Paris, 1830, p. 378-380 ; Picot, Mémoires

pour servir à l’Itisl. eCClés. pendant le -V 17/Psiècle, t. V, l’a ; is,

1855, p. il) ; Quérard, I.a France littéraire, t. ix, Paris, 1838, p. 183-184 ; Hurter, Nomenclator, : i- éd., t.. …I ". :  ;  ; Michaud, i. xi. p. 407-408 ; Hoefer, t. xi.iv, col. 34-35 ; Ohl, Gescl ichte der Stadt Munster und titrer Abtei, ( olmar, 1897, p. 110-423.

.1. Mercier.

SIONITE ou SIONITAou SYOlMITA (en arabe F.s-Sahinuni). — Famille maronite qui donna deux savants à l’Église : Gabriel et Antoine. L’on trouve quelquefois l’appellation de - Bhdeni ou Ehdenensis après leurs noms pour designer leur lieu de naissance : Bhden, * illage du Liban nord.

i. Gabriel. [.Vie. Né vers 1577, Gabriel fut envoyé à Rome des l’âge de sept ans pour y raire ses éludes au Collège maronite, fondé depuis peu, par

Grégoire XIII. Apres ses études, il fui chargé d’enseigner l’arabe et le s riaque a la Sapience. puis a cuise.

Lu 1614, il accompagna a Paris Savary de Brèves, ambassadeur de France auprès de la cour pontificale, lequel était appelé par Louis Xlll pour s’occuper de il i. m de Gaston d’Orléans, frère du roi. Le président < i - i hou et Savary de Brèves obtinrent du roi une pension pour Gabriel et pour son collègue.ban Hesronite (El Hasrouni). Louis in les autorisa a

demeurer soit au Collège royal, soit pour leur faciliter les choses, dans tout autre endroit à leur convenance, où ils s’occuperont de la traduction en latin et de la publication des livres de leur langue. Leur loyer et leur nourriture sont aux frais du roi. Cf. archives du patriarcat maronite, document daté du 17 janvier 1618, traduit et insère dans l’ouvrage de Kistclliue ber. Les traditions françaises au Liban. Paris, 1925, p. I2(i sq. et 326.

I)es 161 I, Gabriel fut chargé, au Collège royal (Col lège de France), de la chaire d’arabe, en remplacement d’Etienne Hubert alors en mission auprès du sultan du Maroc : en même temps il devint le premier titulaire de la chaire de syriaque qu’on venait de fonder. Cf. art. Maronite, t. x, col. 115. Il obtenait également a cette époque, le titre d’interprète du roi. Ce n’est qu’en 1620 ou 1622 qu’il reçut la prêtrise, cf. L. Cheikho, L<< nation maronite et la Compagnie de Jésus aux x VIe et XVIIe siècles, Beyrouth. 1923, p. 103 et 108.

En raison de sa science et de ses travaux, son nom a été gravé à l’entrée du Collège de France parmi la liste des grands professeurs ; on y lit aussi celui d’Ecchellensis (AJ-Haklani) son compatriote et son collaborateur qui lui a succédé au Collège de France après sa mort, survenue à Paris en 1648, cf. Ristelhueber, op. cit., p. 120 sq.

II. Œuvres. — Trois élèves du collège maronite de Home. Georgius Carmeniensis, Mikæl Ednith et Gabriel Syonita, ont traduit en syriaque la Vie de saint Maron et l’ont insérée à la fin du Missule Chai daicum juxta ritum Ecclesiæ nationis Maronitarum, Home. 1592-1594, p. 269-273. Cette première édition du Missel maronite a ete préparée par les élevés de Home et Gabriel était des plus brillants en syriaque : c’est pourquoi il semble qu’il ait pris part à ce travail, quoi qu’en dise Le Brun dans son Explication de la messe, I. n. Paris. 1860, p. 550. Si wabriel. en 1644, dans sa lettre a Nibisius. n’a parlé que du Liber oblationis, c’est que le missel maronite, même imprimé a Home, porte ce titre en syriaque. L’argument du silence ne peut donc être invoqué dans toute sa rigueur. Par ailleurs, la présence du nom de Sionite au bas de la traduction dont il a été question peut-elle s’expliquer autrement que par sa collaboration effective ? De plus, Sionite. étant encore élève en 1596, a très probablement travaillé aussi à l’édition du Liber ministri missse juxta ritum Ecclesise nationis Maronitarum, Home, 1596 : second travail prépare par les élèves de H. mie.

En 1614, Gabriel, avec la collaboration de Victor Scialac Accurensis (en arabe Mansour Chalac AJ Acouri), traduisit en latin les psaumes sur une version arabe et les publia en te colonnes sous ce titre : Liber psalmoriun Davidis régis et prophétie. Home, 161 I. Cinq ans plus tard parut une nouvelle édition avec un titre différent : Davidis régis et prophètes psulmi. Quelques exemplaires, probablement destines a l’Orient, ne contiennent que le texte arabe. A Paris, il fera paraître une nouvelle traduction latine, faite sur le syriaque : Liber psalmorum Davidis régis et pro phehr. Paris, 1625, en icu colonnes, texte syriaque el traduction latine. On voit déjà la préoccupation du

professeur de fournir aux étudiants un texte a étudier.

Ce même souci le poussa à publier a ec Jean Hesronite

une grammaire arabe : Crummatica arabica annula rum m libros V divisa, Paris, 1616. Le titre ne répond pas à la réalité, le I. I" seul a paru qui donne quelques préceptes de lecture.

Ces deux Maronites traduisirent en latin la géogra plue d’Édrissi, sur l’édition arabe qui en a été donnée a Rome en 1592. et publièrent leur travail, en 1619, a Paris sous ce litre G cm/raphia Xubicnsis. On trouve

le nom de Gabriel, avec le titre de professeui et d’in