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SIMPLICE — SINGLIN M'(Hl
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mesures énergiques soient prises contre Timothée l’iure (dont il ignore encore le trépas), contre I’aul d'Éphèse, contre Pierre le Foulon d’Antioche. Jaffé,

n. 577. Mêmes idées dans plusieurs lettres de l’année

suivante aux deux mêmes destinataires, Jaffé, n. 579 et 581, à Zenon ; n. 578, 580, 582 a Acace. C’est que la situation, ni à Alexandrie, ni à Antioche. ne se clarifie aussi vite que le voudrait le pape. I.e chalcedo nien Salofaciole, à Alexandrie, est obligé de faire des concessions au parti adverse et de rétablir dans les diptyques le nom de Dioscore ; il faudrait, dit le pape, éloigner de la ville Pierre Monge dont la présence entretient l’agitation.

Puis, en 179, c’est a Antioche que les troubles prennent un caractère menaçant. Le patriarche Etienne est assassiné. Aussitôt, et pour éviter la permanence <le l’agitation, la cour, depuis Constantinople, décide de faire occuper le siège par C.alendion. qui est consacré dans la ville impériale même par Acace. en dépit des canons. Xénon et Acace jugent convenable néanmoins de s’excuser auprès du pape de cette violation de la règle de Nicée qui réserve au synode même d’Antioche l'élection et la consécration du patriarche. I.a réponse de Simplice au basileus et à Acace prend acte de l’assurance formulée par l’un et par l’autre qu’un tel fait ne se renouvellera plus. .[allé. n. 58 I et 585, du 22 juin 179 (date fournie par la Collectai Avellana et qu’il faut préférer à celle de Jaffé).

C’est seulement trois ans plus tard que le pape fut informé directement par Calendion et son synode de sa prise de possession du siège patriarcal. Passant par Constantinople, le porteur de cette lettre reçut d’Acace à l’adresse du pape Simplice une simple lettre de salutation. Cf. Y. Crumcl. Regestes de Constantinople, n. ltiit. Jusqu’en 179, Acace avait fidèlement tenu le pape au courant des événements orientaux et c'était par lui, somme toute, que le pape avait essayé, sans y réussir toujours, de diriger la politique religieuse. Le silence d’Acace qui se contentait de le saluer ne laissa pas d'étonner Simplice. Par d’autres voies il avait appris la moi t de Salofaciole d’Alexandrie et l'élection de Jean Talaïa : pourquoi le patriarche constanlinopolitain ne lui faisait-il point part de ces graves événements ? Simplice le lui dit dans une lettre assez sévère.. Jaffé, n. 586, qu’il faudrait dater du 13 juin-182. Voir Grumel. loc. cit. Mais cette lettre n'était pas encore partie, que des nouvelles plus fraîches amenèrent Simplice à expédier une nouvelle lettre a Acace, . latte, n. 587. du 15 juillet. Aussi bien le message revu du basileus dans l’intervalle contenait-il de graves accusations contre le nouvel élu alexandrin, Jean Talaïa, convaincu, OU presque, du crime de haute trahison. L’intention du basileus était de se débarrasser de celui-ci et de laisser le trône patriarcal a Pierre Monge, antichalcédonien déclare. On comprend les perplexités du pape, les objurgations qu’il ni à Zenon de ne pas s’engager dans cette voie qui menait droit au rejet de Chalcédoine, Jaffé, n. 588, les graves admonestations qu’il adressa au patriarche, le suppliant de ne pas rompre a ce la polit] que suivie jusque là. Jaffé, n. 587. Quatre mois plus lard il renouvelait ses reproches et disait a Acace son étonnement de ne plus recevoir de lui aucune nouvelle. Jaffé, n.."'M ».

Mais Acace avail ses raisons pour s’enfermer, a l’endroit du pape, dans le silence le plus complet.

Cette seconde partie de l’année 182 était l'époque où

il adoptait pour son compte et faisait adopter par le basileus la politique qui allait conduire a l’Hénotique el en lui de compte au i schisme acacien. Voir l’art.

Hénotique, i. vi, col. 2153-2173, particulièrement

col. 2159. I >n ignore la date exacte OÙ fut rendu cet « édil d’union. I.e pape Simplice, qui mourut le

10 mars 183, n’a pas dû en avoir connaissance. Mal interprètes par le rédacteur de la notice du Liber ponti/icaHs, ces antécédents du « schisme acacien » n’ont pas laissé d’y être mentionnés, 'l’une archiepiscopus Simplicius, écrit-il. dissimulons nunquam rescripsit Acacio, serf damntwit Pelrum (Pierre Monge) expectans tempus psenitentite. !.. Duchesne fait remarquer qu’il faudrait lire : Simplicio dissimulons nunquam rescripsit Acacius ; mais il est impossible d’aller contre le témoignage des manuscrits. Comme on vient de le dire, le pape Simplice mourut le 10 mars 183, date à laquelle il Rgure au martyrologe romain ; il fut enterré dans le portique de Saint-Pierre, comme l’avait été vingt ans plus tôt le pape saint Léon.

Liber pontificalis, éd. Duchesne, i. I, p. 92-93 ; p. '21'.)251 ; JafTé, Regesta pontifleum romanorum, t. i. p. 77-80,

nous avons corrigé plusieurs dates d’après des travaux

plus récents ; les lettres du pape Simplice dans /'./, ., t. i.v iii, col. 35-62 (reproduit les collections conciliaires), quatorze sont fournies par la Collectio Avellana, epist. i. i-i.xix, dans Corpus île Vienne, t. xxxv « , p. 124-155, on proférera leur texte a celui de /'. L. ; voir aussi les lettres correspondantes d’Acace, dans Y. Grumcl, Regestes des actes du patriarcal de Constantinople, tasc. 1, 1932, p. » l-711 ; i ;. Caspar, Geschichte des Papsltums, t. n. Tubingue, 1933, p. 10-25 ; <'.. Hardy, dans Fliche-Martin, Histoire de l'Église, t. iv, l'.r, 57, p. J.xi 2 ! >2.

Ê. Amann, SINGLIN Antoine (1607-1664), né à Paris, en 1607, d’une très modeste famille, suivit d’abord les directions de Vincent de Paul, puis s’attacha à l’abbé de Saint-Cyran. M. de Gondy, archevêque de Paris, le désigna comme directeur des religieuses de Poil Royal ; le cardinal de Retz le nomma supérieur des maisons de Port-Koyal-des-Champs et de Port-Royal de Paris. Il fut le confesseur des religieuses pendant plus de vingt ans et fut mêlé à toutes les affaires de Port-Royal. Son austérité dans la direction et dans la prédication lui valut une très grande réputation parmi les amis de cette maison, lai 1661, il se retira dans une terre de la duchesse de Longue ville ; il mourut le 17 avril 1664. Son corps fut rapporté et enseveli à PortRoyal-des-Champs.

Le P. Rapin, en divers passages de ses Mémoires, va particulier, t. i, p. 166-470 ; t. ii, p. 268-270, accuse Singlin d’avoir capté les biens de ses pénitents, mais Godefroi < ermant, Mémoires, t. î, p. 070-1597, édit. Gazier, a défendu Singlin contre une pareille calomnie. Sainte-Beuve, Port-Royal, t. ii, p. 502-57(1. a reproduit en entier le plaidoyer d’I fermant.

C’est surtout par sa direction que Singlin a exercé une grande influence sur Port-Royal et le jansénisme de la première époque. On trouve de nombreuses lettres écrites par lui dans les Mémoires de Godefroi llermant, t. iv, p. 566-570 ; t. v. p. 152-151 ; t. vi, p. 116, 122. 162-166, et surtout p. 155-470 : longue lettre à Arnauld, 10 septembre 1663. H y a aussi des lettres a la Mère Marie des Anges Suireau. dans la Vit de cette religieuse, édit. de 1751. p. 569-584. Enfin, après la mort de Singlin. ses amis et disciples ont recueilli les Instructions chrétiennes sur les mystères île X. S.. !.('. el sur les dimanches et principales jetés de l’année. Paris. 1071, 1672, K17 : i, 1682, 5 vol. in-8°. lue nouvelle édition, en 12 vol. In- 12, fut publiée en 'M et l’abbé Goujet a mis en léte du I. i une Vie de Singlin.

On trouvera de nombreuses biographies de Singlin dans les diverses histoires de l 'ori-Kov al : l >u Fossé, Mémoires, 1739, p. 220-223 ; Fontaine, Mémoires, t. i, 1751, p. 1-24 ; Clémencet, Histoire générale de Port-Royal, i. iii, p. 79-81, 101-104, 182-484 ; I. i, p. 112-150, 297-309 ; Racine, Histoire ecclésiastique, t. xi, p. 303-307 ; Mlle Poulain, Vies

choisies de MM. de Port-Royal, I. iii, p. 109-120 ; Vie de

Singlin, par (ioujel, en lèledos Instructions chrétiennes, t. I de l’ed. de 1736 ; SéCTOlogt de l’ort-lioijal, p. 160-162 et