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SIMON DE I1INTON — SIMON DE TOURNAI


nature, ses circonstances, ses effets, ses divisions, etc. ; où paraissent saint Thomas, Hugues Ripe-lin et son Compendium, etc. Il n’est à aucun titre de Simon de I linton, non plus que de Gcrson d’ailleurs.

Quétif-Échard, Scriptores ordinis priedicatorum, Paris, 1719, p. 648 ; B. Jarretti The English Domintcans, Londres, 1921, p. 219 ; F. Pelster, An Oxford collection of sermons of Ihe end oj the thirteenth century, dans The liodleitut Quarlerly Hecord, 1930, p. 109-171 ; G. Lacombe, La Summa Abendonensis, dans Mélangea Mandonnet, t. ii, 1930, p. 103-190 ; A. W’alz, The Kxeeptiunes » from the « Snminn oj Simon o llinton, dans Angelicum, 1930, p. 283-368 ; A. Dondaine, La Somme de Simon de Hinton, dans Recherches de théol. anc. et méd., 1937, p. 5-22, 205-218.

P. Glorieux.

10. SIMON DE LENS, frère mineur français du xiiie siècle, sur qui nous ne possédons jusqu’ici que peu de renseignements. Nous savons au moins qu’il étudia à Paris, où, en 1282, il était déjà maître en théologie, et qu’il y fut contemporain et collègue de Dreux de Provins, Arlotto de Prato et Jean de Galles, avec qui il prit part, en novembre 1282, à la consultation des quinze maîtres assemblés sous la présidence de l'évêque de Paris, Raoul de Homblières, au sujet du problème soulevé par la bulle Ad fructus uberes du 13 décembre 1281.

Peut-être Simon, à cette date, était-il encore tout jeune maître, n’ayant été promu qu’en 1281. Il a donc pu être étudiant à Paris vers 1273 et avoir connu saint Bonaventure. Simon de Lens fit partie aussi de la commission des sept maîtres qui, en 1283, furent chargés à Paris par le général Bonagrazia, conformément à la décision prise par le chapitre général de Strasbourg, en 1282, de l’examen des thèses d’Olieu, qui aboutit à la lettre connue sous le nom de Litlera seplem sigillorum. Simon de Lens est en effet nommé par Olieu dans l’Apologia adressée à ceux qui l’avaient condamné. Voir l’art. Olieu, t. xi, col. 982-983. Enfin, le recueil de Nicolas de Bar, conservé dans le ms. lat. 15 850 de la Bibliothèque nationale de Paris, contient un extrait d’un quodlibet soutenu à Paris vers 12941295 et cité comme étant de fris. S. minoris. P. Glorieux estime qu’on ne voit guère, pour répondre au signalement de ce ms., que Simon de Lens ; celui-ci aurait donc été maître-régent à Paris en 1294-1295. Voir Notices sur quelques théologiens de Paris de lu fin du XIIIe siècle, dans Arch. hist. doctr. et tilt, du Moyen Age, t. iii, 1928, p. 229.

Simon de Lens a laissé : un Quodlibetum, dont quatre questions sont conservées dans le ms. lat. 15 850, fol. 33 r°-34 r°, de la Bibliothèque nationale de Paris ; les titres en ont été édités par P. Glorieux, art. cit., p. 230 ; un Commentarius in l. Il am Sententiarum, conservé dans le ms. 120 de la bibliothèque communale de Todi, débutant : Creulionem rerum insinuons Scriplura. Hic quæruntur tria. Prùniun est de rerum principio, et terminant : quanta amplior est caritas, lanto minus considérât rationem debiti ; sed non est verum quantum ad rationem obedientiæ ipsius exsequentis, qui a 316 questions d’après la table ; un Commentarius in I. I ura Sententiarum aurait été conservé autrefois dans la bibliothèque du couvent des franciscains à Gubbio ; un sermon prononcé à Paris le 24 février 1273, à la Saint-Matthias, conservé dans le ms. lat. 16 581, fol. 131, de la Bibliothèque nationale de Paris ; un autre sermon, prononcé pendant l’octave de l’Epiphanie, conservé dans le ms. lat. 16 500, fol. 221, de la môme bibliothèque, commençant : Post triduum invenerunt… Concnrdia evangelia. D’après l’ancien catalogue de la bibliothèque de Saint Fortunat, conservé dans le ms. 158 de la bibliothèque communale de Todi, on y possédait jadis de Simon de Lens un Cornmentarius in I. /// um Sententiarum et des Exposiliones evungeliorum.

D’après L. Longpré, Guillaume de La Mare, O. F. M., dans La France francise, t. iv, p. 289, n. 2, Simon de Lens continue en général les traditions philosophiques et théologiques de saint Bonaventure et se rallie étroitement aux thèses traditionnelles de l'école franciscaine. Il rejette la possibilité de la création ab œterno ; il admet la composition hylémorphique des anges et de l'âme humaine, ainsi que la théorie des raisons séminales ; il croit aussi à la possibilité de l’immaculée conception.

Denifle-Chatelain, Charlularium univers. Paris., t. î, n. 592 ; Chronica XXIV generalium ord. min., dans Analecta franc, t. iii, Quaracchi, 1897, p. 374-376 ; Fr. Ehrle, Dos Studium der Handschriften (fer mitieîalterl. Scholastik, dans Zeitschr. f. kath. Théologie, 1883, p. 46 ; E. Hocedez, Richard de Middleton, Louvain, 1925, p. 39, 58, 75, 76, 81, 82 ; M. Lecoy de La Marche, La chaire française au Moyen Age, Paris, 1868, p. 487 ; M. Faloci Pulignani, La biblioteca francescana di Gubbio, dans Miscellanea franc, t. ix, 1902, p. 102 ; Gratien de Paris, Histoire de l’ordre des fr. mineurs au XIIIe siècle, Paris, 1928, p. 341-342 et 381-382 ; A. Callebaut, Les provinciaux de la province de France au XIII* siècle, dans Arch. franc, hist., t. x, 1917, p. 343-345 ; P. Glorieux, Notes sur quelques théologiens de Paris de la fin du XIIIe siècle, dans Arch. d’hist. doctr. et litt. du Moyen Age, t. iii, 1928, p. 229-230 ; le même, Répertoire des maîtres en théologie de Paris au XIIIe siècle, t. ii, Paris, 1934, n. 331, ]). 141 ; le même, D’Alexandre de Ilalès à Pierre Auriol. La suite des maîtres franciscains de Paris au XIIIe siècle, dans Arch. franc, hist., t. XXVI, 1933, p. 200, 261, 263, 267, 277, 281 ; le même, La littérature quodlibétique, t. ii, dans I31bl. thomiste, t. xxi, Paris, 1935, p. 271 ; V. Doucet, Maîtres franciscains de Paris. Supplément au « Répertoire de P. Glorieux, dans Arch. franc hist., t. xxvii, 1934, p. 557.

A. ThETAERT.

11. SIMON DE TOURNAI.— I. Vie. IL Œuvres. III. Position doctrinale.

I. Vie.

Si on la dégage des légendes qui l’entourent et l’obscurcissent, la vie de Simon de Tournai se ramène à un petit nombre de points, les uns incontestés, les autres hautement vraisemblables. Son origine tournaisienne est certaine. La date de sa naissance est à placer sans doute vers 1130. Bien n’est connu concernant ses premières études ; mais, suivant la coutume, c’est à l'école du chapitre de Tournai qu’il dut recevoir sa formation littéraire. C’est à Paris qu’on le retrouve ensuite, maître en théologie et tenant école dès 1175-1180. Sans doute peut-on assigner à son séjour en cette ville et surtout à ses études théologiques une date plus reculée, si la conjecture proposée par son dernier, et son seul vrai historien, J. Warichez, Les Disputationes de Simon de Tournai, p. xiii sq. est exacte. Se basant sur certaines particularités que présentent les Qutestiones d’Eudes (Odon) de Soissons (éditées par le cardinal Pitra, Analecta novissima spicilegii Solesmensis, altéra continuatio, t. ii, Tusculum, 1888), particularités de style surtout et de rédaction, spécialement sensibles à partir de la question cc.i.xxxviii et étrangement apparentées au style et aux méthodes de Simon, J. Warichez propose de voir dans l'étudiant tournaisien le disciple grâce auquel les reportations d’Eudes de Soissons nous sont parvenues. S’il en était ainsi, cette période de son histoire s'éclairerait. Vers 11(')5, au moment où il quittait sa chaire de théologie pour se retirer chez les cisterciens d’Ourscamp, Eudes de Soissons recommandait à Maurice de Sully, pour lui succéder dans sa prébende parisienne quemdam discipulorum meorum, gui prsepositus meus in scolis fuerat mihiqut successit in scolis, virum probatum scientia sed probatiorem vita, L'évêque île Paris ayant conféré le bénéfice à un autre, Eudes en écrivit au pape Alexandre III (la lettre a été éditée par l’itra, Analecta novissima…, p. xxxix sq.), se plaignant du procédé et vantant son candidat : « Quoique arrivé à la maturité de l'âge et du savoir, ajoutait-il, la situation