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SIMON (MAITRE] — SIMON (KICIIAHD)


confirmation n’est nécessaire, pour l’adulte, qu’en vertu d’un simple précepte divin, non pas de nécessité de moyen.

lui ce qui concerne la pénitence, Simon, qui distingue la pœntientia familiaris et la pmnitentia sollempnis, qui consiste dans l’exclusion île l'Église, la pénitence sous le cilice et la cendre, ne reconnaît qu'à cette dernière, seule, le caractère sacramentel. Celle-ci, en effet, n’est point réitérante, tandis que la première peut l'être ; or, c’est un principe pour lui que tout sacrement est irréitérable, sinon l’on douterait de son efficacité.

Il n’y a rien de très original dans son enseignement sur l’eucharistie. Il est bon de noter pourtant que, sans employer le terme de transsubstantiation, il en admet pratiquement le contenu quand il parle de commutalio substantiiv in substantiam. Sous les accidents qui couvraient auparavant la substance du pain, c’est maintenant la substance du corps du Christ qui est présente.

La position qu’il prend au sujet de l’extrêmeonction est plus personnelle. Les onctions opérées sur les différents membres du corps les consacrent à Dieu ; aussi après la réception du sacrement, les rapports conjugaux sont-ils prohibés. C’est pourquoi son administration requiert le consentement préalable du conjoint, tout comme l’entrée dans les ordres ou le vœu de chasteté de l’un des époux. Il va sans dire que ce sacrement ne peut être réitéré. Il donne rémission des péchés ; son e/Jeclus, plus large que la seule res sacramenti, comporte aussi la vertu curative.

Les cinq premiers sacrements sont ceux qu’il appelle les sacramenta communia que tous peuvent recevoir ; les deux autres sont réservés à certains états : non communia, mariage et ordre. Simon reproduit au sujet du mariage la doctrine commune. Quand il traite de son caractère sacramentel, il le trouve en ce que le mariage est le signe de l’union du Christ et de l'Église, son épouse. Mais, pour cela, la consommation de l’acte conjugal, id per quod fit matrimonium, n’est pas requise. Dans le consentement mutuel se trouvent suffisamment les trois éléments qui rappellent et symbolisent l’amour du Christ pour son Église : id ad quod fit : concours de deux volontés, affection réciproque, obligation de protection et d’obéissance. L’accord des conjoints doit exister sur la conception du devoir conjugal (et c’est pourquoi il définit le mariage : consensus inler légitimas personas… in idem de carnali copula et de jure conjuf/ii pro posse servando) ; ils ne doivent pas cependant, et le contenu du contrat ne va pas nécessairement jusque là, avoir la volonté de l’accomplir effectivement par l’acte conjugal. Aussi l’union de Joseph et de Marie a-t-elle constitué un véritable mariage, car on trouve aussi chez eux l’autre élément du contrat : la volonté commune de sauvegarder par la cohabitation et l’affection mutuelle les droits conjugaux réciproques.

Le problème de la dissolution du mariage non consommé est assez longuement étudié par lui ; il en admet trois motifs : l’adultère, la frigidité, l’error conditionis ; mais le premier n’autorise pas à se remarier ensuite ; pour les autres, d’ailleurs, c’est l’intervention de l'Église qui est prépondérante. Comme empêchements de mariage, il connaît la parenté et le vœu de chasteté ; mais il n’admet pas (pue par elles-mêmes l’ordination ou la vêture religieuse constituent un empêchement de mariage ; celui-ci résulte seulement du vœu.

Dans son exposé relatif à l’ordre, le trait caractéristique est que, pour lui, l'épiscopat constitue un huitième ordre, au même titre que les sept autres, les résumant tous, comme la huitième béatitude inclut les précédentes. La consécration épiscopale compte donc

parmi les ordres proprement sacramentels : pontifica1cm oero dignitatem sacramentum esse nemo ambigat. « Dans leur ensemble, ces doctrines nous mettent en présence d’une toute nouvelle école qui connaît et reprend peut-être les doctrines de l’une ou l’autre tendance du milieu du xii c siècle, mais en maintenant toujours sa position propre. »

L’ouvrage désormais classique est l'étude de H. Wels weller, Maître Simon et son groupe « De sacramentis », dans Spicilegiuw sacrum Lovaiiicnsc, fasc. 17, Louvain, 1937. On y trouvera toute la bibliographie antérieure.

I'. Glorieux.

2. SIMON Grégoire (1720-1766?), né à Paris, le 20 janvier 1720, fit ses études à Paris. Il entra dans la congrégation des Pères de la doctrine chrétienne, connue sous le nom de doctrinaires. Il fut docteur de Sorbonne et devint supérieur de la petite communauté de Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Il mourut probablement à Paris, après 1766.

Simon Grégoire publia une réfutation des thèses de l’abbé de Prades (voir ici, t.xii, col. 2773), sous le titre : Thesis Joannis Martini de Prades, theologice discussa et impugnuta, Paris, 1753, in-12. Un autre écrit intitulé Tractatus de religione juxta methodum scholasticam adornatus, Paris, 1758, 2 vol. in-12, parut d’abord anonyme, puis sous le nom de Grégoire dans une nouvelle édition, Paris, 1766, 3 vol. in-12.

Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, t. xxiv, p. 97 ; Quérard, La France littéraire, t. ix, p. 162.

J. Carreyre.

    1. SIMON Mathurin##


3. SIMON Mathurin, auteur d’un ouvrage sur L’ancien rite de la pénitence dans l’ancienne Eglise, Paris, 1623.

Ellies Du Pin, Table des auteurs ecclésiastiques du A' VII* siècle, col. 1724 ; Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, t. xxiv, p. 93.

J. Mercier.

    1. SIMON Pierre##


4. SIMON Pierre, frère mineur espagnol (xvi c xviie s.). — Originaire de San Lorenzo délia Parrilla, dans le diocèse de Cuenca, il appartint à la province de Carthagène où il exerça la charge de lecteur de théologie. Il fut aussi qualificateur de l’Inquisition. Il évangélisa le Mexique et pénétra dans la Nouvelle-Grenade (Colombie), où il travailla pendant de longues années aux missions, enseigna la théologie à ses confrères et régit cette nouvelle province de l’ordre. Il est l’auteur d’un ouvrage d’une grande importance pour l’histoire tant religieuse que civile des Indes occidentales, en trois gros volumes, dont le premier seul fut publié : Primera parte de las noticias historiales de las ennquistas de Tierrafirme en las Indias occidentales, Cuenca, 1627, in-fol., viii-671 p. La troisième partie de ce t. i a été rééditée par le vicomte Kingsborough, dans Antiquilies of Mexico, t. viii, p. 219-271, et la sixième partie traduite en anglais par W. Bollært, The expédition of Pedro de Ursua and Lope de Aguirre in search of El Dorado and Omagua in 1Ï60-1561, translated from fraij Pedro Simon’s « Sixt historical notice of the conquest of Tierrafirme >, avec une introduction par Cl. -H. Markham, Londres, 1861. Les deux autres volumes inédits sont conservés à la bibliothèque de l’académie royale d’histoire à Madrid.

L. Waddlng, Scriptores O. M., 3e éd., Rome, 1906, p. 193 ; .I.-II. Sbaralea, Supplementum, 2e éd., t. ii, Rome, 1921, p. 366 ; Marcellin de Civezza, Sagqio di bibliografla sanfrancescana, Prato, 1879, p. 571-573 ; Brasseur de Rourbourg, Bibliothèque mexico-guatémalienne, Paris, 1871, p. 137-138 ; J.-Ch. Brunet, Manuel du libraire, t. v. Berlin, 1921, col. 393-394, et Supplément, t. ii, Paris, 1880, col <i.V>.

A. I I 1, 1 VERT.

    1. SIMON Richard##


5. SIMON Richard, prêtre de l’Oratoire (16381712), le fondateur de la critique biblique. — I. Vie et