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SIDOINE APOLLINAIR

SIGEBERT DE GEMBLOUX

ii :  ; i ;

1 -ter l à 11° is'.it. Une édition nouvel le a été publiée par 1'. Mohr, dans la Bibliotheca Teubneriana, Leipzig, 1895.

Paul Allant, Saint Sidoine Apollinaire et son temps,

Paris, 1910 ; E. Grupe, /ur Sprache « / « .s Apollinaris Sidonius, Saverne, 1892 ; E. Geisler, De Apollinaris Sidonii stndiis, Brestau, 1885 ; M. Schuster, De G. Solti Apollinaris Sidonii imitationibus studiisque horatianis, Mali tsch-Ostrau, 1906 ; II. LégierDesgranges, Les Apollinaire*, Paris, 1937 ; P. Henry, Ptofinef l’Occident, Louvain, 1934 ; Hamlsh Rutherford, Sidonius Apollinaris, fclude d’une figure yalloromaine du i' c siècle, Clermont-Ferrand, 1938.

G. Bardy. SIGAUD DE LAFOND Jean-René, savant et apologiste français, né à Dijon en 1740, mort à Bourges en 1810. — Célèbre chirurgien, il composa de tris nombreux livres de médecine et de physique, et fut nommé membre de l’Institut en 179(3. Il a écrit l'École du bonheur, ou Tableau des vertus sociales, Paris. 1782, 1 vol. in-12, réédité en 2 vol. in-12 en 1802. Il faut surtout signaler ici ses deux ouvrages apologétiques : 1. La religion défendue contre l’incrédulité du siècle, contenant un Précis de l’histoire sainte, Paris, 1785, 6 vol. in-12. L’auteur y relate les événements de l’histoire du monde en suivant le récit de la Bible, et réfute au fur et à mesure les objections « que les incrédules modernes opposent hardiment et qu’ils rajeunissent à leur manière ». Préface, p. x. L’ouvrage auquel il est fait le plus souvent allusion est celui de Voltaire, publié à Londres en 1777 sous le titre : La Hible en /ut expliquée par plusieurs aumôniers de S. M. L. H. I). P. Sigaud de Lafond répond aux adversaires du christianisme en un style alerte et incisif ; son apologétique a évidemment beaucoup perdu de sa valeur ; le t. vi, qui traite de l’authenticité des Évangiles, de la résurrection du Christ, du témoignage des martyrs, est peut-être celui qui a le moins vieilli. — 2. L'économie de ta Providence dans l'établissement de la religion, Paris, 1787, 2 vol. in-12, est la suite de l’ouvrage précédent. L’auteur y veut montrer o la conduite du Seigneur à notre égard, la marche qu’il a suivie depuis l’origine du monde dans la préparation et l'établissement de notre religion ». Préface, p. xxxvi. Contre les incrédules, il établit la nécessité d’une religion fondée sur la révélation ; contre les juifs, il prouve que la loi judaïque est abrogée ; contre les protestants surtout, il défend la valeur de la tradition et fait un véritable traité sur les caractères et la constitution de l'Église. En cette dernière partie, il soutient les idées gallicanes sur la supériorité du concile et sur ce qu’il appelle « la prétendue infaillibilité du pape » ; il loue les quatre articles de la déclaration des évêques de France à l’assemblée de 1082 ; cf. t. ii, p. 38 1-385, 411-425. Sigaud de Lafond annonce dans la préface de l'Économie de lu Providence qu’il veut faire un autre ouvrage, « qui embrassera le dogme et la morale de la religion chrétienne >. Il ne l’a pas composé.

Michaud, Biographie universelle, t. xxxix, p. 320-321 ; F.-X. <le Peller, Dictionnaire historique, t. v, ». 497 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, 1. i.m, col. 060.

L. IillK.1 i.

    1. SIGEBERT DE GEMBLOUX##


SIGEBERT DE GEMBLOUX, moine belge de la fin du re siècle et du début du xii 1 ', hagiographe, Chroniqueur et polémiste ; l’un des principaux adversaires de la politique du pape Grégoire VII. — I. Vie. 11. Œuvres. III. Doctrine politique.

I. Vie. Des renseignements directs sont fournis sur Sigebert par l’un des auteurs qui oui continué après lui les Ccstn abbatum (icrnblaccnsiiim, cf. /'. L., i. cix, col. 11-12. Divers passages de ses œuvres donnent aussi sur lui des notions intéressantes ; cf. L.-C. Bethmann, dans les Prolegomena à l'édition de la Chronique de Sigebert, /'. /… toc. « 7., col. Ci i l. Mais surtout Slgeberi a été tellement mêlé aux événements de son temps que beaucoup d’autres documents

sont à consulter pour connaître sa vie. On les trouve indiqués dans tous les ouvrages qui traitent de l’histoire de cette époque. Parmi ces livres, voir A. C.auchie, t. a querelle des investitures dans les diocèses de Liège et de Cambrai, Louvain, 2 vol., 1800-1891 ; A. 1-liche, La réforme grégorienne, 3 vol., Louvain, 192 1. 1925, 1037 ; ll.-X. Arquillière, Saint Grégoire VII. lissai sur sa conception du pouvoir pontifical, Paris, 1034.

On ne sait pas le lieu où naquit Sigebert et on ne peut pas fixer avec précision la date de sa naissance. Il entra de bonne heure à l’abbaye de Gembloux. Parmi les nombreux monastères du pays liégeois, si célèbres à cette époque, Gembloux avait acquis une haute réputation de science et de vertu. Cf. A. Cauchie, op. cit., t. i, p. lxiv. Sigebert n’y resta pas longtemps ; le frère de l’abbé de Gembloux, Folculn, lui-même abbé de Saint-Vincent de Metz, lit venir près de lui le moine encore tout jeune. Dans cette nouvelle résidence, Sigebert demeura durant de longues années ; il composa un certain nombre de Vies de saints et sut promptement gagner, au dire de son biographe, l’affection de ses confrères et des habitants de Metz. Sur sa demande, il revint pourtant à l’abbaye de Gembloux, qu’il ne devait plus quitter jusqu'à sa mort. Il fut alors, dans toute la région, l’un des hommes les plus consultés et, pendant près de trente ans, sans négliger les travaux purement intellectuels, il prêcha la résistance à la politique des papes. C’est en 1081 que pour la première fois, semble-t-il, il lit œuvre de polémiste. Grégoire VII venait d’excommunier Henri IV pour la seconde fois (mars 1080), et cette nouvelle avait provoqué, dans les pays fidèles à l’empereur, une vive indignation. Les évêques du parti impérial, réunis à Brixen, avaient prononcé la déposition de Grégoire VII, et élu pour le remplacer Guibert de Ravenne, sous le nom de Clément III. Déjà en 1076, à l’annonce de la première excommunication du souverain, on s'était troublé en Belgique, et Grégoire VII avait du expliquer les raisons de sa conduite dans une lettre à l'évêque de Metz, llermann, qu’il savait dévoué à sa cause. En 1081, sollicité par son correspondant, il usa du même moyen ; sa seconde lettre à llermann, plus longue et plus précise que la première, est un véritable exposé doctrinal, établissant le droit des papes de déposer et. d’excommunier les empereurs. Cf. cette lettre dans Grégoire VII, Registrum, viii, 21, édit. Caspar, p. 545-563 ; édit. Jaffé, p. 453-467 ; /'. L., t. cxlviii, col. 594-601 ; pour le commentaire, cf. A. Cauchie, dans la Revue dhist. ceci, t. v, 1901, p. 588597 ; A. Fllche, op. cit., t. ii, p. 389-414 ; et surtout I l.-X. Arquillière, op. cit., c. iv. Sigebert de Gembloux entreprit de réfuter les arguments de Grégoire VII ; la façon dont lui-même a parlé de son écrit laisse suffisamment deviner le contenu et les idées politiques qu’il défend. Respondi episloue Hildebrandi papw, quam scripsit ad llerimannum… in potestatis regiæ calurnniam. P. L., t. clx, col. 587.

Il devait bientôt reprendre la plume alin de protester contre un décret du pape au sujet des prêtres mariés. Malgré les exemples de vertu donnés par ses évêques et la ferveur généralement maintenue dans ses monastères, l'Église de Liège n’avait pas complètement

échappé a la contagion du vice ; peu à peu le relâche

ment s'était introduit et Grégoire VU l’avait signalé

en 1075 à l'évêque Théoduin. Cf. A. Cauchie, op. cit., t. i, p. 37. L’avertissement ne sullit pas, sans doute, puisqu’un décret pontifical intervint, qui interdisait aux fidèles d’assister aux offices célébrés par les prêtres mariés. Les Liégeois protestèrent contre cette décision et Sigebert fut leur porte-parole. Ce n'était point qu’il approuvât la conduite scandaleuse des ministres de la religion ; mais il voyait dans le décret la source d’une funeste anarchie, capable en bien des cas de dresser