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SK H VITES. — SÉVÈRE D’ANTIOCHE


ment mis pour alunanno), et par le fait du manuscrit

que l’on disait se trouver à Padoue, et qui portait le nom d’Henri de Gand ordinis servorum. Pour ces raisons, dit Poccianti, l’idée quorumdam Patrum majorum prit corps qu’en fait le Doctor solemnis avait appartenu en quelque manière à l’ordre des servîtes. Avec une légèreté peu louable, Poccianti introduisit cette légende, à l’année 1301, dans son (.hronicon, publié eu 1507 ; à sa suite, le P. Giani l’accueillit dans les Annules, 1018, bien qu’il eût remarqué l’inconsistance de cette légende. La diffusion de celle-ci iut le curieux résultat de dévnr les études de l’ordre en les détournant du scotisme prédominant pour les diriger vers la doctrine du Docteur solennel. C’est pourquoi, en 1613, on publia : M. I leur ici Goethals a (Jandavo ordinis servorum B. M. V. aurai qiwdlibclu, avec les commentaires de Vital Zuccoli et la vie écrite par le P. Archange Piccioni. lui 1044, le P. Jérôme Scarpari († 10511) réimprima la Mtdulla Summse Henrici Gandavensis, en y ajoutant des notes et appendices. Le P. Henri Antoine Borghi, professeur à l’université de Pise, publia en 1027 Henrici Gandavensis, Doctoris solemnis ordinis servorum paradoxa, ad exeitandose jusdan insiiiuti juvenes, explieaia et defensa. Il n’y eut pas jusqu’au P. Calliste Lodigeri († 1710) qui ne publiât en 1098 trois gros volumes Disputationum theologicarum… juxta genuinam Henrici de Gandavo mentent. L’enseignement théologique de l’ordre fut généralement pénétré de la doctrine de Henri de Gand, au nom duquel fut institué à Rome, au couvent de Saint-Marcel, un athénée théologique pour les jeunes prêtres de l’ordre, destinés à prendre les grades de docteur en théologie.

Il faut ajouter cependant que, durant la même période, l’ordre eut des écrivains qui suivaient plus librement d’autres écoles : par exemple le P. Gérard Baldi, auteur de plusieurs œuvres, parmi lesquelles la Catholica monarchia Christi, theologica disquisitio en 5 vol. in-fol., 1051-1050, où il suit de plus près que Us autres la doctrine de saint Thomas ; tandis que le P. Marc Struggl, dans sa Theologia universa, Vienne, 1745-1758, 4 vol. in-fol., professait le molinisme.

In des premiers qui entre]) ii, au commencement du xixe siècle, la restauration des études théologiqius en Italie fut le P. Constantin Bat Uni, mort en 1830 ; il publia en cinq volumes, un Cursus theologia dogmaticiL qui eut plusieurs éditions.

Il ne faut pas non plus passer sous silence un des bons représentants du pur thomisme de nos jours, le cardinal A. Lépicier, mort en 1930, qui consacra la plus grande partie de sa vie à l'étude de saint Thomas, dont il commenta amplement la Summa théologien dans les vingt-cinq volumes de ses Institutiones ad textum S. Thomee.

M. Poccianti, Chronieon rerum totius ordinis servorum li. M, t., Florence, 1567 ; A, Giani, Annallum S. ordinis fratrum servorum 11. M. V. Centuries quatuor, Florence, 1618 ; Giani-Garbl, Annules ordinis servorum B. M. V., Lucques, I71 ; i-17^.">. : î vol. In-fol. ; Monumenta ordinis servorum S. Mariée, t. i-, Bruxelles-Rome, 18H7 sq. ; Acta ordinis servorum II. M., Borne, 1916 sq. ; Studi storici snir ordine dei servi di Mario, dans Revue trimestrielle. Borne,

1934 sq.J P. Soulier, Histoire des sept saints fondateurs de

l’ordre des servîtes de Marie, Rome, 1888 ; A. Morlnl, Studi storico-critlcl supra i sanli fondatori dell' online dei servi di Maria, Sienne, 1888' ; B. Spflrr, Lebens-Btlder ans dem Servtten-Orden, fnspruck, 1892-1895, I vol.

R. Taucci. SESSA Jean-Antoine, frère mineur observant italien |, xli'-xlii' s.). - - Né à l’alerine, en 1640, il

revêtit l’habit franciscain dans la province romaine,

OÙ il exerça la charge de lecteur, d’abord de philosophie, puis de théologie pendant quinze ans, à l’Aracœll à Rome. Parmi les treize lecteurs appelés à Rome par le pape pour enseigner le droit canonique,

le P. Sessa fut choisi pour expliquer les droits pontificaux. Il s’en acquitta pendant sept ans à la satisfaction de tous. Versé dans la théologie et l’histoire ecclésiastique, il fut souvent consulté dans les questions compliquées. Il a exercé les charges les plus honorifiques tant hors que dans l’ordre : commissaire général de la famille cisinontaine des observants depuis 1703 jusqu’en 1706, consulteur de la Congrégation de l’Index et des Rites et qualificateur de l’Inquisition romaine. En cette dernière qualité, il fut chargé, avec quelques autres savants, de l’examen des ouvrages de P. Quesnel. Il mourut, soit en 1723, d’après A. Gioia, La minoritiea provincia di Val Montra, p. 344, soit en 1713, selon A. Chiappini, La produzione letteraria di S. Giovanni da Capestrano, dans Misccllanea /rancesc, t. xxiv, 1924, p. 130. Toutefois, A. Mongitore, dans le t. n de sa Hibliotheca Sicula, édité en 1714, le dit encore en vie en cette année.

Il est l’auteur de quelques ouvrages dont le principal est : Scrulinium doctrinarum qualificandis asserlionibus, lliesibus atque libris conducentium, exemplis propositionuni a conciliis œcumenicis vel ab apostolica sede reprobatarum ditatum, ac plerisque rnisceltaneis resolutionibus dogmatico-moralibus ad uberiorcm censurarum theologicarum notitiam collimantium refertum, Rome, 1709, in-fol., dans lequel il expose les diverses censures doctrinales dont le Saint-Siège et les conciles ont l’habitude de qualifier les théories et les propositions opposées à la foi. Il aurait composé encore un Opus de conciliis generalibus et nationalibus, de hæresibus et hsereticis, en 2 vol. in-fol., restés inédits, et. pendant vingt ans, il aurait travaillé à rassembler les écrits de saint Jean de Capistranct à les commenter. Cette collection, qui en 1714 était prête à être imprimée, est conservée dans la bibliothèque du couvent de l’Aracœll et comprend 16 volumes, distribués en 5 tomes. Selon A. Chiappini, art. cit., p. 136, il ne faudrait point regretter que cette collection n’ait jamais été éditée, parce qu’elle serait très imparfaite. Il en donne d’ailleurs une longue description dans l’article cité, p. 130149, et le bollandiste Joseph Van l'.cke donne la table des titres des différents traités contenus dans cette collection, dans Acta sanctorum, oct. t. x, Paris, 1869, ]). 137-439.

A. Mongitore, Bibliotheca sicuta, t. i, l’alerine, 1708, p. 121 ; I. ii, ibid., 171 1, Appendice au t. i ;.1. Franchlnl, Bibliosoftae memorie letterarie di serittori francescani conventuali, che hanno scritto dopo l’anno lôs.ï, Modène, 1693, p. (io7 ;.1.-11. Sbaralea et B. Rinaldl, Scriptores trium ordinum s. Franclsci continuait, dans.1.-1 1. Sbaralea, Supplementum, 2° éd., t. iii, Rome, 1936, ». 217 ; 11. Hurler, ."omenclator, 3' éd., t. iv, col. 684 ; A. Glola, La minoritiea provincia di Val Mazara, p. 310-315 ; II. Holzapfel, Handbuch iler Geseh. des Franxiskanerordens, Frlbourg-en-B., 1909,

p. O'.IK.

A. l’EliTAERT.

    1. SÉTHIENS##


SÉTHIENS. -Voirait. Ôphitbs, t. xi. col. 1063.

    1. SÉVÈRE D’ANTIOCHE##


1. SÉVÈRE D’ANTIOCHE. Sévère fut

patriarche d’Antloche de 512 à 538. En réalité, il fut exilé dès 518 et empêché dès lors de remplir ses fonctions. I. Vie. II. Écrits (col. 1991). III. Doctrine (col. 1995).

I. Vie.

Nous sommes renseignés sur la vie de Sévère d’Antioche par trois anciennes biographies. Un de ses amis de jeunesse, Xæharic le Rhéteur, écrivit entre 512 et 518, avec des intentions apologétiques, le récit de la vie de Sévère jusqu'à 512, c’est-à-dire jus : qu'à son élévation sur le siège patriarcal d’Antioche. L’original grec de cette biographie est perdu, mais

nous en possédons une traduction syriaque. M. -A.

Ku gêner, Vie de Sévère par 'Lachunc le Sclwlastiquc ; texte syriaque publié, traduit et annoté dans l’atrologia orientons l>. 0.], t. ii, fasc, 1. Paris. 1903.