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SERVICE MILITAIRE — SI. KV1TES


Lo canon auquel il est fait ici allusion est le 13' de saint Basile dans sa première épître canonique à Amphiloquc. Dans son commentaire canonique, Zonaras dit de ce canon que, vu les guerres perpétuelles, il ne saurait être observe. Il ajoute toutefois qu’il est susceptible de rendre des services à ceux qui défendent les usages ecclésiastiques contre les puissants de ce monde, connue ce fut le cas au temps du patriarche Poryeucte qui avait à défendre les coutumes de l'Église contre les exigences de l’empereur Nioépbore. P. G., t. c.xxxviii, col. 636 sq.

A. Harnæk, Milllia Christi, Tublngue, 1905 ; E. Vacan dard, La question du service militaire chez les chrétiens des premiers siècles, dans Études de critique et d’histoire religieuse, II » série, p. 129 sq. — Nous ne connaissons pas d'étude d’ensemble concernant l’histoire du service militaire an Moyeu Age. On trouve toutefois de bons renseignements danC. Krdmann, Die Lntstehung der Krcuzzugsgediuiken, Stuttgart, 19 : 5, p. 3 sq.

G. Fritz.

    1. SERVIN Louis##


SERVIN Louis, magistrat français (1555-1626). — Né à Verdun, vers 1555, il eut une jeunesse très laborieuse ; il étudia la jurisprudence et cultiva la poésie latine et française : mais il se distingua surtout par une vaste érudition, qui le mit en relation avec la plupart des savants de son temps. Henri III le nomma avocat général, après la translation du parlement de Paris à Tours, le 21 mars 1580 ; il exerça cette charge sous les règnes de Henri IV et de Louis XIII et il se signala toujours par son zèle ardent en faveur des « libertés de l'Église gallicane. Il mourut d’une attaque d’apoplexie, le 19 mars 1626, quelques heures après avoir fait des remontrances très vives à Louis XIII, qui, froissé de ses remarques, avait interrompu son discours.

Les écrits les plus intéressants de L. Servin se rapportent à la question, alors fort débattue, des libertés de l'Église gallicane et des droits du royaume contre les « prétentions de la cour romaine ». Il faut citer : Vindicte secundum libertatem Ecclesise gallicanæ et de/ensio regii status Callo-I’rancorum, Tours, 1593, in-8°. Cet écrit reprend leidées déjà exposées par L. Servin dans Recueil des points principaux de la harangue faite à l’ouverture du Parlement, le jour de la Saint-Martin, 1589, Tours, 1589, in-l°, et dans le Recueil de ce qui fut dit par M. Servin, avocat général du roi en la cour du Parlement, lors de la lecture des lettres patentes du roi du 5 janvier 1590 contenant déclaration de Sa Majesté à la venue d’un des cardinaux de la cour de Rome, envoyé par le pape au royaume de France, s. 1. n. d., in-8°. Ce discours prononcé le 16 janvier 1590 défend les droits et libertés de l'Église gallicane et limite les pouvoirs du pape et de ses légats, après avoir reproché au pape d’avoir empiété sur les droits du souverain.

Actions notables et plaidoyers, Paris, 1603, 1620,

in-8°, et Paris, 1640, in-fol. La première édition

fut censurée par la Sorbonne, le 16 février 1604. —

Pro libertale reipubliar Yenetorum, Paris, 1606, in-4°.

— Remontrances sur le livre de Rellarmin : De summo pontifiee, Paris, 1610, in-4°.

Spes augusta Ludoviei XIII, christianissimi régis Francorum et Xuvarnr, Paris, 1611. in-fol. — Action des gens du roi, sur la Déclaration de Louis XIII, roi de France, séant en son lit de justice, en sa cour de Parlement, au jour de sa majorité, Paris, 1615, in-4°.

— Harangue au roi, pur Louis Servin, son avocat général au Parlement, Sa Majesté y étant en son lit de justice, le mardi 18 février 1620, s. 1., 1620, in-8°. — (Jn Traité de l’origine île la convocation des États généraux, manuscrit de la Bibl. nat., fonds SaintGermain, n. 249.

Michand, Biographie universelle, t. xxxix, p. 155-156 ; Moréri, l* grand dictionnaire historique, édit. de 1759, t. ix,

p. 374-375 ; Pasquier, Recherches sur la France, t. vi, e. n ;

Discours sur les mœurs et honneurs de M. Servin, 1617. (On y lit que Servin appartenait à une famille protestante et qu’il resta protestant en regardant tous les catholiques comme des ligueurs révoltés contre la foi.) La thèse contraire est défendue dans Le tombeau de M. Servin, Paris, 1626, in-8° (il a vécu en bon Français lorsque L’Espagne même a gouverné l'État et comme un vrai champion de la vertu) ; La justice « n deuil (/< M. Servin, Paris, 16 : 26, in-8° ; Lndoyici Servini elogium, Paris, 1626, in-8° ; Dialogue des morts entre l’avocat général Louis Servin et le P. Coton, s. L, 1626, in-8°, dialogue assez, pittoresque qui est tout rempli d'éloges pour Servin, tandis que le P. Coton doit confesser son hypocrisie et ses fourberies.

J. Carkeyre.

    1. SERVITES (Ordre des)##


SERVITES (Ordre des). — I. Origine et développement. IL Les études théologiques dans l’ordre (col. 1984).

I. Origine et développement. — 1° Les débuts, jusqu’au xive siècle. — Frère Pierre de Todi narre avec beaucoup de clarté et d’exactitude l’origine de l’ordre des servîtes de Marie, dont il fut général de 1314 à 1345. Il avait d’ailleurs connu à Florence le dernier survivant des sept saints fondateurs, saint Alexis, lequel lui apprit l’histoire des origines. Il en entreprit le récit dans la Legenda de origine ordinis servorum S. Mariée, qu’il écrivit en 1318. Il utilisa à cet effet, outre les renseignements que lui avait fournis dès 1295, saint Alexis, les témoignages de quelques vieux religieux et laïques, qui avaient connu personnellement les premiers frères, et particulièrement le plus illustre d’entre eux, saint Philippe Benizi, dont il se proposait d'écrire la vie. Il ne put malheureusement accomplir son projet, car il interrompit sa narration à l’année 1267, année de l'élection de ce saint au généralat.

Cette Legenda nous rapporte que, du temps de saint François et de saint Dominique, vivaient à Florence sept marchands déjà membres d’une vieille confrérie de laïques, dont le but principal était l’assistance des malades et d’autres œuvres de miséricorde. Cette association portait le nom de Confrérie majeure de Sainte-Marie. En 1233, ces sept Florentins se réunirent pour mener la vie commune à Cafaggio, hors les murs de leur ville, en une masure et un oratoire dits >< le cimetière des frères mineurs », parce que c’est là que ceux-ci avaient établi leur demeure, au début de leur arrivée à Florence.

La pauvreté, la pénitence, l’austérité de toute la vie, l’apostolat de l’exemple, le culte à Dieu et à la sainte ierge constituaient les bases de la première association de ces très pieux marchands. Quelepues-uns d’entre eux étaient célibataires, d’autres veufs et d’autres même mariés, comme du reste leurs premiers associés. A leur avis, leur association devait prendre place parmi les confréries laïques et probablement devait ressembler à la première institution franciscaine. Ils n’avaient nullement l’intention d’alle-r de l’avant, ni même de fonder un orelre nouveau, mais après avoir, avec le conseil de personnes avisées, rédigé des constitutions aptes à pareille fin, ils menaient une vie commune qui leur permettait néanmoins de prendre part aux affaires de la cité.

Leur ferveur cependant, et le désir d’une vie encore plus retirée les poussèrent à s'éloigner de la ville. C’est à dix-huit kilomètres de Florence, au Mont-Senario, sans toutefois abandonner Cafaggio, que, vers 1241, ils commencèrent la vie érémitique qui, pendant plusieurs années, eut la prédominance dans leur institut.

En 1245, saint Pierre Martyr qui se trouvait à Florence et y prêchait contre les patarms, les connut el se lia d’amitié avec eux. Il leur donna la règle de Saint-Augustin et l’habit propre qu’ils n’avaient pas encore. Leurs propres constitutions reçurent premièrement l’approbation du très pieux évêque de Florence,