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SERVASANCTUS DE FAENZA — SERVET MICHEL)


m i siècle, sous le titre de Delhi miseria délia umana generatione, édité par F. Tassi, Trallati morali di Bono Giamboni, Florence, 1836, p. 1-158.

Servasanctus doit avoir composé doux ouvrages non encore retrouves, que l’on connaît par les citations qu’il en fait dans sa Somma de virtutibus et vitiis, à savoir : Dialogus, traitant, en plusieurs livres, de questions dogmatiques et morales ; Summula Monaldina, qui constitue un oompendiuni de la Summa juris canonici du franciscain Monald.

J.-1I. Sbaralea, Supplementum ad scriptores 0. M., 2° éd., t. iii, Rome, 1936, ». 98-99 ; B. Krultwagen, De Summa de pœnitenlia van fr. Servasanctus fe. 1390), dans eerlandia francise, t. ii, 1919, p. 56-66 ; le même, Dos Anlidotarium anima' von ir. Servasanctus, 0. F. M., dans Wiegendrucke nnd Handschriften. Festgabe Konrad Hæbler, Leipzig, 1919, ]>. 80-106 ; t.. Oliger, Servasanto <la Fænza, (). ! '. M., e II sua < Liber de virtutibus et vitiis », dans Miscellanea lr. Ehrle, t. i. Rome, 1924, p. 1 18-189 ; le même, De duobus noviscodicibus jr. Servasancti de Faoentia, <>. /". M., dans Antonianum, t. i, 1926, p. 165-466 ; le même, Narraliones duæ jr. Servasancti de Faoentia it e. 1300) cirea vilain antiquorum jrutruni Imoue et in provincia S. Francisci, dans Antonianum, t. m. 1927, p. 28l-2H : i ; M. Grabmann, Der Liber de exemplis naturalibus des Franziskanectheologen Servasanctus, dans Franzisk. Studien, 1. mi, 1920, p. 85-117 ; I'.-M. Delorme, Meditatio pauperis in solitudine, auetnre anonyme sœc. IIII, dans Ilibl. franc, ascet. Medii Moi, t. VII, Quaracchi, 1929, p. xviii-xix ; 1. Squadrani, Tractatus de luce jr. liartholoma’i de llnnnnia, dans Antonianum, t. vii, 1932, p. 215, 225 et 346, où il es1 dit que la deuxième partie du Tractatus de luce de Barthélémy de Bologne a été repris presque en entier dans la Summa de virtutibus et vitiis de Servasanctus ; Fr. Eiximenis, Terp </</ Crestia, I. i, a cura d.ls Pares Marti de Barcelona i Norbert d’Ordal, Barcelone,

r.12 ! (, p. 13-1 t, OÙ les éditeurs soutiennent que les art. i v-x du / : r ; del (nslii de 1 lanc, ::i 1 IXlmenlS, (). 1 M., (U pendent étroitement, entre autres, de la Summa de virtutibus ii vitiis de Servasanctus.

A. Teetært.

    1. SERVET Michel##


SERVET Michel. — Probablement Miguel Serveto y Rêves, médecin et théologien dissident du xvie siècle (1511-1553). — I. Vie. II. Œuvres et doctrine.

1. Vie.

Michel Servet naquit le 21) septembre 1511, à Tudèla, en Navarre. Mais sa famille était de Villanueva de Sigena, en Aragon, d’où il tira le nom de Villanovanus, ou Michel de Villeneuve, sous lequel il dissimula longtemps son identité. Il étudia à Saragosse, puis à Toulouse. C’est dans cette ville qu’il devint, selon son mot, estudieux de la saincte Escripture ». De bonne heure, il voyagea. On le trouve en

1529, au couronnement de Charles-Quint, à Bologne, en qualité de secrétaire de Juan de Quintana, confesseur de l’empereur, puis à la diète d’Augsbourg, en

1530. Il y vit Mélanchthon, dont il lut avidement les Loci communes (de 1521), Bucer, avec qui il fut en étroites relations. 1 >ès lors, il montre un esprit curieux, avide de nouveautés, original, inquiet. Il adopte le principe du biblicisine absolu, ce qui ne permet pas d’en faire un rationaliste, au sens actuel de ce mot. Mais il applique le biblicisine avec plus de rigueur que les novateurs allemands. El il croit découvrir que le dogme nicéen de la Trinité n’a aucun fondement réel dans la Bible, qu’il n’en est pas question dans les

Évangiles. A Ingl ans. sou opinion es1 faite là dessus. Il a quitté sa place et s’est établi à Bâle, OÙ il a rencontré Œcolampade, puis a Strasbourg, où il trouve surioui faveur auprès 'le Capito. Dès 1531, il publie

a 1 lagueiiau, chez.lean t.esseï ius. un volume de 120 p..

pet. in-8°, intitulé : De Trinilatis erroribus libri il.

Naturellement, le livre lit scandale dans le monde pro testant. D’après I liillingor, Lwingli aurai ! dil alors à

Bucer, Capito el Œcolampade : i Prenez > bien garde, i.. doctrine fausse et pernicieuse de ce détestable Espa

gnol renverserait les bases de noire religion cluél ienne.

Cependant, en 1532, Servet récidivait en publiant, toujours à 1 laguenau et sous son nom : Dialogorum de Trinilate libri duo avec un appendice en quatre chapitres intitulé : De justicia regni Christi et de charitate, 18 p.. pet. in-8°. Ce n'était qu’une apologie de son premier ouvrage, avec certains adoucissements de pure forme. Il se voit alors repoussé avec colère du inonde protestant, prend le nom de Villanovanus, vient à Paris, mi il ne fait que passer. D’après Bèze, dans sa ie de Calvin, ce dernier aurait, en lâ.'i I, donné rendez-vous dans cette ville au jeune Espagnol, afin de réfuter ses erreurs sur la Trinité. Mais ledit Servet ne comparut point, quoiqu’on l’attendit longtemps. Corpus reformalorum, Opéra Calvin :, t. xxi, p. 57.

On retrouve Servet a Lyon, en 1535, chez les frères Trechsel, en qualité de correcteur d’imprimerie. Il passe pour un jeune homme très instruit et de grand mérite. On le charge de publier une nouvelle édition de la Géographie tic Ptolémée, qui paraît en effet à Lyon, en 1535, sous ce titre : Claudii Ptolonuei Alexandrini Géographie enarrationis libri octo, grand in fol. avec gravures. Mais Serve ! était changeant. Il s'épril de médecine en publiant les ouvrages de Symphorien Champier, célèbre docteur, botaniste et astrologue lyonnais du temps. Dès 1537, Servet publie a Taris. chez Simon Collines, un Traite général des sirefs, Syruporum universa ratio, avec méthode purgative, où il se déclarait disciple de Galien. Il habita quelques années Paris, OÙ il eut des démêlés assez vifs avec la fai ullé de médecine, pour avoir soutenu l’importance capitale de l’astrologie en thérapeutique. Il n'échappa que de justesse au bûcher. Ses études de médecine achevées, non sans orages, Servet se rendit à Charlieu en Forez, pour y exercer son art. Ce serait là qu’il aurait fait connaissance d’un petit groupe d’anabaptistes et aurait accepté d'être rebaptisé par eux. Il devait être cependant assez prudent à l'égard des autorités religieuses, car, après deux ans de séjour à Charlieu (1539-1541), il put se taire admettre au service de l’archevêque de Vienne en Dauphiné, Pierre Paulmier, en qualité de médecin, et il y resta douze ans (1541-1553). C’est au cours de cette période qu’il prépara la publication de son principal ouvrage, dont le titre rappelle ['Institutio de Calvin, qu’il vise à réfuter : Christianismi restitutio. Il ne devait le publier qu’en 1553. Mais il n’avait pas attendu jusque la pour en donner quelques aperçus aux novateurs qu’il espérait naïvement gagner à ses idées. Il communiqua avec Calvin, secrètement, par l’intermédiaire du libraire lyonnais, .lean ITellon. Nous avons de Calvin une lettre a ce personnage qui indique les impatiences du réformateur genevois, à la lecture des écrits du médecin de Vienne : Seigneur Jehan, pour ce que vos lettres nie furent apportées sur mon parlement, je n’eus pas loisir de faire response à ce qui était enclos dedans. Depuis mon retour, au premier loisir que j’ay eu. j’ay bien voulu satisfaire à VOStre désir ; non pas que j’axe grand espoir de profiter guères envers tel homme, selon que je le VOJ disposé, mais alin d’essayer encore s’il y aura moyen de le réduire, qui sera, quand Dieu aura si bien besongné en luy, qu’il devienne tout aullre. Pour ce qu’il m’avail escril d’un esperit tant superbe, je luy a bien voulu rabat Ire un petil son orgueil, parlant a luy plus durement que ma coustume ne porte,

mais je ne l’aj peu faire nuit renient. Car je VOUS

asseure qu’il n’y a leçon qui luy soit plus nécessaire que d’apprendre humilité, ce qui luy viendra del’es perit de Dieu, non d’ailleurs. Mais nous J devons aussi tenir la main. Si Dieu nous laicl ceste grâce à luj el à nous, cpie la présente responsr lu prolile. j’aurax de

quoj me réjouir. S’il poursuil d’un tel style comme il

a l.ii.l maintenant, vous perdrez temps a nie plus solliciter à travailler envers luj car j’ay d’aultres