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la majorité qui insistaient auprès de lui : J’ai été

envoyé par l’empereur à un concile uni ((liant à la doctrine : comme plusieurs d’entre nous ne sont pas d’accord, je ne puis cire avec vous ; aile/ disputailler à l'église. la minorité s’abstint aussi, niais la majorité siégea. Elle rétablit Cyrille sur le siège de.Jérusalem, prononça la déposition d’Acace, de Georges, l’intrus d’Alexandrie, et d’Eudoxe, lequel fut incontinent remplacé par Annien. Enfin elle chargea dix de ses membres d’aller rendre compte à l’empereur de ce qui s'était passé. Eustathe de Sébaste, Basile d’Ancyre. Ëleusius de Cyzique et Silvain <le Tarse faisaient partie de cette délégation, à laquelle se joignit saint Hilaire.

4° Acace et Eudoxe qui les avaient précédés à Constantinople étaient parvenus à susciter dans l’esprit de l’empereur des préventions contre la majorité du concile de Séleucie. Quand la délégation de cette majorité se présenta à l’audience impériale. Basile d’Ancyre, se fiant à son ancien ascendant sur l’esprit de Constance, lui reprocha de s'être éloigné des dogmes apostoliques. Mais l’empereur lui imposa silence et le traita de fauteur de troubles. De longs et orageux pourparlers s’engagèrent ensuite en présence de l’empereur entre les envoyés de la majorité d’une part, Acace et Eudoxe d’autre part. Eustathe de Sébaste donna lecture d’un exposé de la foi à tendance nettement anoméenne et dénonça Eudoxe comme son auteur. Celuici essaya d’esquiver cette accusation en affirmant que cet exposé n'était pas de lui mais d’Aétius. Sur les menaces de l’empereur. Eudoxe anathématisa l'écrit de son protégé anoméen, mais réussit à se maintenir dans les bonnes grâces de Constance. Pour embarrasser ses adversaires, il proposa la réprobation des termes ôpoouaioç et ôu.oioûmoç comme non contenus dans l'Écriture. Les homéousiens parèrent le coup en demandant la condamnation des termes y-Laj.tx et ÉTEpooùa'.oç qui, eux non plus, ne sont pas dans l'Écriture. Silvain de Tarse essaya ensuite de démontrer le bien fondé de la doctrine homéousienne par le moyen de syllogismes, mais il n’arriva pas à convaincre ses adversaires. Les discussions s'éternisaient parce que Constance attendait de jour en jour l’arrivée des délégués du concile de Rimini qui devaient lui apporter l’adhésion des évêques d’Occident à la quatrième formule de Sirmium. A l’arrivée de la délégation de Rimini, Silvain de Tarse et ses compagnons lui écrivirent pour la mettre en garde contre Acace et Eudoxe qui, tout en condamnant la personne d’Aétius, voulaient imposer sa doctrine à l'Église. Voir cette lettre dans S. Hilaire, Fragmenta historica, x, P. L., t. x, col. 705 —, q. Mais, au grand désespoir de saint Hilaire. les délégués de Rimini s’unirent à Acace et Eudoxe. Fort de l’adhésion de l'épiscopat d’Occident, l’empereur entreprit de mater l’opposition des délégués du concile de Séleucie. Il y arriva en employant les moyens dont il usait habituellement en pareil cas et, dans la nuit du 31 décembre 359 au 1 er janvier 360, tous les délégués de Séleucie avaient apposé leur signature à la quatrième formule de Sirmium. Voir cette formule et son appréciation dogmatique à Rimini, t. xiii, col. 2708 sq. En inaugurant son dixième consulat, le 1 er janvier 360, l’empereur Constance proclama la pacification religieuse de tout l’empire, toutes les Églises ayant accepté la formule de foi proposée sous les auspices impériales.

Les chefs du parti homéousien étaient en règle du fait d’avoir apposé leur signature au formulaire de foi proposé par l’empereur. Néanmoins ils furent tous déposés au début de l’année 360, non pas pour des raisons doctrinales mais pour des faits d’ordre disciplinaire. Pour rendre la balance tant soit peu > Aétius fut déposé du diaconat et excommunié.

Socrate, Hist. rai., I. ii, c. xxxrx sq., /'. <.. i. lxvii, col. 332 sq. ; Sozomène, Hist. eccl., 1. tV, c. xiia sq., P. G., t. lxvii, col. tiTii. Socrate et Sozomène nui eu connaissance par Sàbinus des procès-verbaux tachygraphiés do concile ; Théodoret, Hist. ceci., I. II, c. xxii, P.G., t.LXXXi, col. 1064 sq. n’entre en ligne de compte que poui les pourparlers qui eurent lieu a Constantinople. — 1 hichesne, Histoire ancienne de l'Église, t. iii, p. 300 sq. ; Bank, dans Fliche-Martin, Histoire île l'Église, t. iii, p. 161 sq.

G. Fritz.

    1. SÉLEUCIENS##


SÉLEUCIENS, secte hérétique (date indéter

minée). Philastre de BreSCia, Hures.. i.. et a sa

suite saint Augustin. De luvres., i.ix. font de Séleucus un compagnon d’ilennias, (ialate comme lui et enseignant les mêmes erreurs. Voir l’art. IIkumi.vs, t. vi,

col. 2306.

    1. SEMI -ARIENS##


SEMI -ARIENS. -C’est un vocable qui prête à confusion. Il entend désigner ceux qui, sans être tout à fait ariens, ne sont pas non plus tout à fait catholiques. Mais, si l’arianisme est la négation de la consubstantialité des trois personnes divines, cm peut se rapprocher de lui en exprimant des doutes sur la parfaite consubstantialité avec le Père, soit du Fils, soit de l’Esprit-Saint. En sorte que le vocable de semi-arianisme peut théoriquement s’appliquer à deux aberrations doctrinales complètement distinctes.

I. Les pneumatomaques.

En fait, dans un document officiel contemporain des événements, le canon 1 er du concile de Constantinople de 381, le mot < semiariens » est donné comme la traduction du mot « pneumatistes » ou « pneumatomaques ». Après avoir exprimé sa fidélité à la foi de Nicée, le concile anathématise toutes les hérésies et tout particulièrement celle des eunomiens ou anoméens, celle des ariens ou eudoxiens, celle des semi-ariens ou pneumatomaques (xal tt ; v Tcov ^tuapeiavûv, 7jyo’jv 7rveuu.aTO(ià/ojv), celle des sabelliens (ou) marcelliens, celle des photiniens et (enfin) celle des apollinaristes ». Denz.-Bannw., n. 85. On remarquera que, dans sa traduction latine (ibid.l, Denys le Petit ne parle pas de semi-ariens ; l'équivalent pour lui du nom de ceux qui combattent le Saint-Esprit, c’est le mot « macédoniens » : (luvresim) macedonianorum vel Spiritui Sanclo résistent ium. Ainsi semi-ariens, pneumatomaques, macédoniens, c’est tout un. C’est la terminologie que saint Augustin déclare préférable : « Les macédoniens sont ainsi nommés de Macédonius ; les Grecs les appellent aussi pneumatomaques, parce qu’ils élèvent des contestations au sujet de l’Esprit-Saint. Sur le Père et leFils, ilspensent, conformément à l’orthodoxie, qu’ils sont tous deux d’une seule et même substance ou essence : ils ne veulent pas le croire du Saint-Esprit, dont ils disent qu’il n’est qu’une créature. Ce sont eux que l’on appelle de préférence les semi-ariens, parce qu’en cette question (de la consubstantialité), ils sont partiellement avec les ariens, partiellement avec nous. » De hæres., n. lii, P. L., t. xlii, col. 30. Le semi-arianisme ainsi entendu a été étudié à l’art. Macédonh-s et les macédoniens, t. ix, col. 1464-1478.

IL Les homéousiens. — 1° Saint Augustin et saint Épipliane. — Mais Augustin sait aussi que le mut de semi-ariens s’applique à d’autres qu’aux pneumato maques. Dans la notice qui précède celle que nous venons de traduire, il écrit : « D’après Épipliane, les semi-ariens sont ceux qui disent le Fils d’un (nature) semblable à celle du Père, ôp-oioûaiov, i sorte ils se séparent des ariens, lesquels ne veulenl même pas admettre (que) l’essence (du Fils) est semblable (à celle du Père) ; les eunomiens, <n, passant pour faire cette concession. > Ibid. Ce dernier point n’est pas tout à fait exact ; laissons-le de côté.

Épipbane, au dire d’Augustin, les seml arien sont

donc les homéousiens, se distinguant nettement des