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ÉLEUCIE [CONCILE DE)
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bien qu’elle évite le tenue ôfxooûenoç ; il est pour le moins très vraisemblable qu’elle fut signée par le pape Libère ; cf. art. Libère, t. ix. col. 653 sq. Pour la genèse de cette formule, voir Sozomène, llist. eccl., t. IV, e. xv. P. G., t. î.xvii. col. 1 lot' sq.. et ici SlRMIUM.

2° Dans le but île faire reconnaître la doctrine homéousienne par toute l'Église, Basile obtint de l’empereur Constance la convocation d’un concile général qui devait se réunir à Xicomédie à l’automne île cette même année 358. Mais, comme les évêques s’acheminaient vers l’ancienne résidence du persécuteur Dioclétien, celle-ci fut en grande partie détruite par un tremblement de terre, le 24 août 358. Constance songea alors à réunir le concile projeté à Nicée, puis il se ravisa et chargea Basile d'écrire aux évèqucs pour leur demander de faire des propositions concernant le lieu de réunion du futur synode. Ces consultations demandant du temps, les adversaires de Basile en profitèrent pour retourner l’empereur en leur faveur. Deux vétérans de l’arianisme, Narcisse de N'éroniade et Patrophile de Scythopolis, accoururent à Sirmium et représentèrent à Constance qu’il serait plus pratique et moins coûteux de réunir deux conciles de pacification au lieu d’un, les évêques d’Occident ne pouvant facilement se rendre à un concile siégeant dans une ville d’Orient. En outre, ils persuadèrent à l’empereur que Basile d’Ancyre n'était qu’un brouillon peu apte à réaliser la pacification, ses procédés violents envers ses adversaires ayant indisposé contre lui la majorité de l'épiscopat d’Orient. Ébranlé par ces considérations, Constance convoqua deux conciles d’union, un pour les Occidentaux à Rimini, l’autre pour les Orientaux à Séleucie d’Isaurie. Un certain nombre d 'évêques, réunis à Sirmium au printemps de l’année 359, rédigèrent une formule de foi susceptible de rallier tout le monde. Ce symbole, appelé le « credo daté » ou quatrième formule de Sirmium, proclamait le Fils « semblable au Père selon les Écritures, existant avant tous les siècles… avant tout temps… avant toute substance » et proscrivait le terme d’ousie comme susceptible de troubler les fidèles. Voir cette formule dans S. Athanase, De synodis, c. viii. /'. G., t. xxvi, col. (>92 sq. ; Socratc, Hist. eccl., t. II, c. xxxvii, P. G., t. i.xviii, col. 305 sq. ; Ilahn. Bibliothek der Symbole, : {' éd., p. 204 ; voir ici Rimini, t. xiii, col. 2708 et Sirmium.

N’osant heurter de front l’empereur. Basile d’Ancyre, qui assistait à cette réunion de Sirmium, se résigna à signer la formule susdite, mais il accola à sa signature l’affirmation que le Verbe est semblable au l'ère xxtï TTjv 'j-ôotocctiv y.a.1 xarà tJjv ui : atpç !.v xal xarà tô eïvai. Épiphane, Hier., lxxiii, c. xxii, P. ('., t. xlii, col. 411. Cette protestation n’empêcha pas son autorité d'être fort ébranlée dans son parti du fait de son adhésion à la formule homéenne. On le verra bien au cours des débats du concile de Séleucie, où il fut obligé de se tenir au deuxième plan.

3° Le 27 septembre 350, le comte Léonas, assislé du duc Lauricius, commandant la force année de la province d’Isaurie, ouvrit le concile de Séleucie. Environ cent cinquante évêques étaient présents. Une torte majorité était favorable à la doctrine homéousienne et, comme Basile d’Ancyre n'étail pas encore arrivé, elle se. groupait autour d'Éleusius de Cyzique, de Si ! vain de Tarse, de Georges de Laodicée et d’Eustathe de

Sébaste. Cyrille de.Jérusalem et llilaire de Poitiers. tous deux présents a Séleucie. sympal hisaient aec les

boméousiens. Une minorité d’une trentaine de membres, soupçonnés de t endances anoméennes, suivait la direction d’Acace de Césarée, d’Eudoxe d’Antloche et de Georges de Cappadoce, l'évêque Intrus d’Alexandrie. Vprès quelques hésitations, le concile décida de traiter la question de foi en premier lieu, les questions de personnes devant être réglées ensuite. La proposi tion de la minorité tendant à la promulgation d’une nouvelle profession de foi suscita un Ions et tumultueux débat. A en croire saint 1 lilaire, des membres de la minorité auraient avancé que « rien ne peut être semblable à l’ousie divine et que le Christ est une créature tirée du néant. On aurait aussi donne lecture d’un passage d’un discours d’Eudoxe, portant que Dieu n’a jamais été l'ère car il n’a pas de Fils, s’il avait eu un Fils il aurait fallu qu’il eût une femme… i Voir le texte complet de ce passage d’Eudoxe dans saint llilaire, Contra Constantium, I. ii, c. xii. P. /… t. x. col. 590 sq. Finalement, sur la proposition de Silvain de Tarse, la majorité décida de s’en tenir au symbole de la Dédicace. Ce symbole est le second de ceux dits de la Dédicace. Sur ce point voir Bardy, Le symbole de Lucien d’Antioche et les formules du synode in encœniis », dans Recherches de science religieuse, t. iii, 1912, p. 148 sq. Nous avens donné plus haut les passages principaux de ce symbole. Quand cette décision fut prise, la tmnoiit : ix ut diji quitti la salle coiui liaire.

La seconde session eut lieu à huis clos le lendemain 28 septembre. Malgré les protestations d’Acace. le symbole de la Dédicace fut signé par 105 membres du concile.

A la troisième session, le 29 septembre, Basile d’Ancyre était présent ; Acacc, au nom de son parti, déclara qu’il refusait de siéger si les évêques qui axaient été déposés ou qui étaient sous le coup d’une accusation continuaient à prendre part aux délibérations conciliaires. Pour le bien de la paix, les évêques visés par la déclaration d’Acace se retirèrent. Cyrille de Jérusalem était du nombre de ceux-ci, car il avait été déposé par un concile ; probablement aussi Basile d’Ancyre, car des plaintes avaient été déposées contre lui pour actes de violence perpétrés par lui au temps de sa faveur, en 358, après la troisième déclaration de Sirmium. Le comte Léonas donna ensuite lecture d’un écrit qu’Acace lui avait remis. Les procèdes tumultueux de la première session y étaient blâmés ; ensuite il y était dit : Nous ne repoussons pas la foi authentique promulguée a la Dédicace d’Antioche… mais comme les termes ô|i.ooûotOÇ et ôjxoto’jaioç ont causé bien des troubles et en suscitent encore… nous lts repoussons comme étrangers à l'Écriture et nous frappons d’anal hème le terme iv6(XOlOÇ… Nous confessons le Fils semblable au l'ère, selon la parole de l’Apôtre qui a dit du Fils qu’il est l’image du Dieu Invisible… Pour le reste, la pièce, lue par le comte Léonas. reproduisait la quatrième formule de Sirmium. Cet expose de la toi n’obtint aucun succès auprès de la majorité du concile bien que la réprobation de l’anoméisme et la citation de Col., i. 15, constituât une avance aux boméousiens. Sophrone. éxèquc de Pompéiopolis, s'écria : Si l’affermissement de la foi consiste dans la concession faite à un chacun d'émettre chaque jour une opinion particulière, c’en est fait de la certitude de la foi. » Éleusius de Cyzique déclara : Si Basile et Marc (d’Aréthuse qui axait tenu la plume pour la rédaction de la quatrième formule de Sirmium) ont fait quelque chose en leur particulier, si eux et les acariens s’entre accusent sur tel point particulier, cela ne re garde pas le concile, il n’a pas à rechercher si leur exposition de la foi est satisfaisante ou non.

A la quatrième session (30 septembre). Acace lit remarquer que, à plusieurs reprises depuis le concile de Nicée, on axait promulgué une nouvelle formule de toi. Éleusius lui répondit que le concile n'étail pas réuni pour élaborer un nouvel exposé de la foi. mais pour s’en tenir a celle des Pères, lesquels, selon la pensée

d'Éleusius, étaient ceux du concile de. la Dédicace

d’Antioche. Le lendemain. I" octobre, le comte Léonas refusa de venir a la séance. Il dil aux envoyés de