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1785 SÉLESTAT (HUGUES DE) — SÉLEUCIE (CONCILE DE) 1786

Domino nostro Jesu Christo, sit omnis honor et gloria per infinita ssecula steeulorum. Amen : il se lit dans

le ni-. 572, fol. 10 r°-124 v°, de la même bibliothèque. Il va de soi que cet épilogue ne semble pas convenir à un commentaire sur le deuxième livre des Sentences,

mais jusqu’ici on n’est pas encore parvenu à expliquer comment il se fait qu’il a été inséré en cet endroit. Ensuite il est à noter qu’au commencement du dernier manuscrit on lit des prologues qui semblent étrangers au commentaire de Hugues tic Sélestat. Ainsi au fol. 1 r° il y a un prologue qui commence : Fundamentum primum jaspis, secundum saphirus, tertius calcedonius, quurtus smaragdus, tout comme le prologue du Commentaire sur Osée de Simon Henton et du Commentaire sur les Sentences du mineur Landulplie Caracciolo. et après la divisio lextus (fol. 1 v°7 v°). il y a, au fol. 8 r°, un autre prologue, qui débute : Numquid nosti ordinem cteli, dont Yincipit s’accorde avec celui du prologue de l’Alphabetum vitæ religiosæ du franciscain Jean de Galles et du Commentaire sur le deuxième lirre des Sentences du dominicain Pierre de Tarantaise. On peut voir la description détaillée de ces manuscrits dans L. Meier, O. F. M., Die Handschriften des Senten ; enkommentars des fr. Hugo von Schlettsladt, O. F. M., dans Archiuum franc, histor., t. xxii, 1929, p. 182-185.

On ne connaît jusqu’ici aucun manuscrit du commentaire sur le 1. III et le 1. IV des Sentences de Hugues de Sélestat. L. Meier, art. cit., p. 182, tient, en effet, que le Commentaire sur les Sentences, qui dans l’ancien catalogue de la bibliothèque Paulinienne de Leipzig est attribué à un certain Hugues (voir L.-J. Feller, Catalogus codicum mss bibliolheese Paulime in Academia Lipsiensi, Leipzig. 1686, p. 183, n. 24) et que les bibliographes attribuent à Hugues de Sélestat (p. ex. C. Oudin, loc. cit., J.-H. Sbaralea, Supplementum ad scriptores ord. min., 2e éd., t. i, Rome, 1908, p. 384), doit être considéré plutôt comme l'œuvre du dominicain Hugues de Saint-Cher. Le même auteur, art. cit., p. 183, après avoir examiné le commentaire sur les Sentences, allégué par les éditeurs des Opéra omnia de saint Bonaventure, t. i, Quaracchi, 1882, p. lxix, n. 48, conservé dans le ms. 3872 de la bibliothèque de l'État à Vienne et débutant : Fluvius egrediebatur de loco voluptatis, affirme que nous ne sommes pas en présence ici d’un autre exemplaire du Commentaire sur les Sentences de Hugues de Sélestat.

Par une comparaison minutieuse du texte du Commentaire sur les Sentences de saint Bonaventure et de celui de Hugues de Sélestat, le même L. Meier, art. cit., dans Sludi francescani, p. 289-293, prouve que ce dernier, bien qu’en beaucoup d’endroits il se rapproche parfois littéralement du commentaire de saint Bonaventure, n’en est cependant pas une pure et servile abréviation, comme le soutient Fr. Pelster, loc. cit., parce que chez Hugues de Sélestat on rencontre des autorités, des développements, qui ne se retrouvent point dans le commentaire de saint Bonaventure. C’est pourquoi L. Meier tient que le Commentaire sur les Sentences de Hugues de Sélestat constitue plutôt une compilation, faite pendant qu’il étudiait à Paris, des écrits et des leçons de ses maîtres, comme l’affirme la rubrique finale citée plus haut de son commentaire sur le premier livre des Sentences.

Enfin, quelques textes se rapportant à la composition des substances spirituelles en matière spirituelle et forme, ont été édités par I.. Meier, dans l’article cité des Studi francescani, p. 294-297, à savoir deux questions entières du Commentaire sur le 1. II des Sentences, dist. II, q. vi : L’trum angélus sit composilus ex maleria et forma (ms. cité, fol. 19 v°-20 r° ;  ; dist. III, q. i : L’trum una sit materia corporalium et spiritualium

(ibid., fol. 20), ainsi qu’un texte de la dist. XIX, q. i : l’trum anima rationalis sit immortalis (ibid., fol. 58 v°-60 r°).

S. Bonaventure, Commentarius in I Sententiarum, dans Opéra omnia, 1. 1, Quaracchi, 1882, p. lxix, n. 48 et p. i.xxi, n. 6 ; K. Kubel, GescUichle der oberdeulschen (Slrassburger) Minoritenprovinz, Wurzbourg, 1886, p. 3.~> et 258 ; L..Meier, O. F. M., Die Handschriften des Sentenzenkommentars des Fr. Hugo von Schlettstadl, O. F. AL, dans Archivum franc. histor., t. xxii, 1929, p. 181-18."> ; le même, Hugonis de Schlettstadt, O. F. M., doclrina. de materia spirituali, dans Studi francescani, III « série, t. ii, 1930, p. 288-297. Les notices bio-bibliographiques de C. Oudin, Commentarius, t. III, col. 2585 ; de Trithème, De script, eccles., Cologne, 1594, col. 702 ; Fabiicius, Bibl. lai. médise et infimes œtatis, éd. de 1754, t. iii, p. 299 ; L. Wadding, Scriptores O. M., 3e éd., Rome, 190(i, p. 121 ; J.-H. Sbaralea, Supplementum, 2e éd., t. i, Rome, 1908, p. 384 ; et parmi les plus récents : l’art. Hugo von Schlettstadt de l’Allgem.deutsche Biographie, t. xiii, 1881, p. 320.

A. Teetært.

    1. SÉLEUCIE D’ISAURIE (concile de)##


SÉLEUCIE D’ISAURIE (concile de). — Ce concile fut convoqué par l’empereur Constance dans le but de pacifier les Églises d’Orient par l’acceptation de la formule de foi élaborée à Sirmium le 22 mai 359 et qui est appelée le « credo daté » ou quatrième formule de Sirmium. La question de foi réglée, le concile devait liquider les litiges locaux concernant certains évêques. Parallèlement au concile de Séleucie, un synode des évêques d’Occident réunis à Rimini devait réaliser le même programme pour la partie occidentale de l’empire. — Voir ici Rimini, t. xiii, col. 2707 sq.

1° Le dessein de la convocation d’un concile d’union et de pacification avait été suggéré à l’empereur par Basile d’Ancyre. Dans le courant de l'été 358, en compagnie d’Eustathe de Sébaste et d'Éleusius de Cyzique, Basile s'était rendu à la résidence impériale de Sirmium (Mitrovitsa) et avait gagné l’empereur à la doctrine qui professe que « le Verbe étant véritablement Fils de Dieu selon la nature, son « ousie » est nécessairement semblable (ôjxoîa) à celle du Père et radicalement différente de celle des créatures ». Par cette doctrine « homéousienne » Basile se séparait nettement de 1' « anoméisme » d’Aétius, qu’il réprouvait sévèrement, et se rapprochait du dogme de Nicée, mais il n’admettait pas le terme ôjjloooctloç, qui, pour lui, avait un sens sabellien et qui avait le tort d’avoir été condamné par le concile réuni contre Paul de Samosate. Voir l’exposé de la doctrine homéousienne dans la synodale du concile réuni à Ancyre vers Pâques de l’année 358, synodale conservée par saint Épiphane, Hier., lxxiii, § 2-11, et dans un exposé fait un peu plus tard au nom de Basile et de Georges de Laodicée, exposé conservé par saint Épiphane, op. cit., § 12-22 ; ci-dessous, col. 1793.

Constance convaincu par Basile se hâta de faire approuver l’homéousianisme par un concile réuni à Sirmium à l'été de 358. La profession de foi qui y fut rédigée se contente d’accoler les anathématismes fulminés contre Photin en 351 au symbole dit de la Dédicace promulgué à Antioche en 341. Voir Sirmium. Ce symbole proclame le Fils « image fidèle de la divinité, de l’ousie, de la volonté et de la gloire du Père » et il condamne ceux qui nient l'éternité du Fils ou voient en lui une créature comme les autres créatures. Le symbole de la Dédicace dont il est ici question est la seconde des formules désignées sous ce nom, c’est également à cette seconde formule de la Dédicace que se réfère la synodale du concile d’Ancyre citée plus haut. Voir sur ce point Hardy, dans Riche-Martin, Histoire de l'Église, t. in. p. 158. Cette profession de foi. rédigée sous les auspices de liasile d’Ancyre, est connue sous le nom de troisième formule de Sirmium. Elle est susceptible d’une interprétation orthodoxe,