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SC RI HA NI (CHARLES) — SCRUPULE


spirituels ses conseils et, sans doute, y note-t-il aussi sa manière d’agir. Nous ne ferons que les citer, car ils relèvent plutôt de la spiritualité. On livre de Méditations parut en flamand, Anvers, 1613 et fut traduit en latin par le P. J. Brissel, Anvers, 1615, et en français (avec quelques suppressions) par Philippe Dinet, Paris, 1619 ; ces Méditations ne font que développer le thème des Exercices. — Philosophus cliristianus, Anvers, 161 1. — Amor divinus, Anvers, 1615, plusieurs éditions parurent chez Chevalier à Lyon du vivant de l’auteur ; on pourrait l’appeler aussi bien Élévations sur les mystères. — Medicus religiosus, de animorum morbis et curalionibus, Anvers, 1618, Lyon, 1619, Munster, 1620, etc., traité de direction spirituelle destiné à des religieux. — Superior religiosus de prudenti ac religiosa gubernatione, Anvers, 1619, Lyon, 1620, Munster, 1620, etc., dédié à l’abbé de Liessies ; ces deux ouvrages semblent s’inspirer du Panarion de Busée, 1608, mais où l’apparat scripturaire et patristique aurait été considérablement allégé et où les remédia proposés seraient devenus pratiques, concrets. — Adotescens prodigus, Lyon, 1622, sous forme de dialogue. — Polit icus christianus, 1621, etc. Scribani eut aussi quelque part à l'édition des œuvres posthumes de Lessius.

Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iii, col. 724-725 ; Sommarvogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. vii, col. 982-990 ; t. ix, col. 819 ; Sotvell, Bibl. script. Soc. Jesu, p. 133 ; de Guillienny, Ménologe de la Compagnie de Jésus, Germanie, II » sér., t. r, p. 609 ; Feller, Biographie uniuers’lle, t. vii, p. 512 ; Biographie nationale de Belgique, t. xxii, col. 116129 (on y trouvera une bibliographie plus détaillée) ; Poncelet, La Compagnie de Jésus dans les anciens Pays-Bas, t. i et ii, passim (cf. la table à la fin du t. n) ; J.-M. Prat, Recherches historiques et critiques sur la Compagnie de Jésus en France du temps du P. Coton, t. ii, p. 138-117, à propos de l’Arn/ hilheatrum de Scribani.

A. Rayez. SCR I BON IUS Jean-Marius, frère mineur français de la stricte Observance (xviie siècle). — Originaire du diocèse de Contantes, il appartint tour à tour, semble-t-il, à la province de Saint-Thomas et de SaintDenis des observants, de sorte que Jean de Saintvntoine, Bibliotheca universel franciscana, Madrid, 1732-1733, distinguerait à tort deux mineurs de l’Observance, dont l’un, Jean-Marius Scribonius, aurait appartenu à la province monastique de Saint-Denis et l’autre, Marius Scribonius, à celle de Saint-Thomas. Après avoir enseigné pendant quinze ans la théologie il édita : Pantalilhia seu Summa tolius veritatis théologies :, Paris, 1620, dans laquelle il s’efforce de ressusciter la théorie oubliée et ensevelie depuis assez longtemps du dominicain Ambroise Calharin (Lan (dot Politi), d’après laquelle, pour administrer validement un sacrement, une intention purement extérieure, et nullement intérieure, serait seule requise dans le ministre. Voir ici, au mot Poi.rn (Lancelot), t.xii, col. 2431-2433. Il serait encore l’auteur de Conciones in omnia Jesu c : hristi evangelia loto Adventus eurriculo legi solitu, Paris, 1619 ; Sermones de Yerbi incornatione per loluin Adventum, ibid., 1622 ; Super universum Testamentum commentarii, qui, d’après .Jean de Saint-Antoine, op. cit., t. ii, p. 332, étaient conservés de son temps au couvent Sainte-Marie-desvnges à Turin ; Epistola S. Judée elucidata tempore <lncntus in ecclesia Metensi, Chambérꝟ. 1634,

L. Wadding, Scriptores <>. M., 3*éd„ Home, 1906, p. 1 1°> ; i.-lt. Sbaralea, Supplementum, '- éd., t. ii, Rome, 1921, p. K » 2 ;.1. Pérennès, Dictionnaire de bibliographie catholique, t. i, Paris, ts'.s, col. 399 ; II. Hurter, Nomenclator, 3° éd., t. iii, col. 641.

A. Teetært.

    1. SCRUPULE##


SCRUPULE. - I. Sa nature. II. Ses causes III. Ses effets néfastes, iv. c.oiiiincni remédier au scrupule.

I. Nature du scrupule.

1° Notion analytique. — Le scrupule, qui est une obsession et une phobie dans les matières qui relèvent de la conscience morale, est une disposition d'âme, mal fondée, qui fait croire à celui qui en est affecté qu’une action est illicite alors qu’en réalité elle ne l’est pas. Le sujet appréhende aussi ordinairement de tomber fréquemment dans le péché, même dans la faute grave et cela uniquement pour des motifs vains ou légers. Cette anxiété trouble la paix de l'âme et la remplit d’une inquiétude d’autant plus forte que le scrupuleux est d’une sensibilité plus vive. De ce fait le jugement porté par la conscience risque d'être faussé. Suivant les cas il est certain ou douteux. Or, c’est l’enseignement des théologiens, le dictamen de la conscience certaine doit être suivi. Dans l’autre cas, à savoir si l'âme est « agitée par les scrupules », il ne doit pas être écouté. Seule cette situation morale nous retiendra en cet article.

Le scrupule se distingue de la conscience délicate. Celle-ci essaie de connaître les plus petits défauts de l'âme, les considère comme des faiblesses, des imperfections ou des fautes vénielles et non pas comme des péchés graves et essaie par amour pour Dieu de s’en corriger : bref, elle s’alarme du péché réel et non pas de celui qui n’est qu’imaginaire, ne consent à rien de peccamineux, même en matière très légère et pour demeurer fidèle à Dieu fuit toujours les occasions qui pourraient lui être spirituellement funestes.

Signes du scrupule.

La notion analytique qui

vient d'être donnée du scrupule se précise davantage par la connaissance des principaux symptômes par lesquels il se manifeste, bien qu’ils ne se trouvent jamais tous ensemble chez le même sujet. C’est l’incapacité de parvenir à la certitude, le doute et la crainte, l’anxiété sur la qualité des confessions, le jugement obstiné et certaines bizarreries extérieures.

1. L’incertitude. I.e symptôme le plus général, semble-t-il, du scrupule est l’incapacité de l'âme à parvenir au sentiment de certitude dans les questions d’ordre moral. Quand elle y atteint, ce n’est que d’une façon éphémère. Aussi, privée de la paix et du contentement intérieurs, éprouve-t-elle un malaise moral qui la met en sérieux état d’infériorité.

2. Le doute et la crainte. — L’incertitude dans laquelle clic vit engendre le doute sur la moralité de toutes les manifestations publiques ou intimes de sa vie morale et surnaturelle. Puisqu’il s’agit de ses intérêts les plus sacrés, elle est à la torture, car elle craint de commettre le péché, et le péché grave, en toute occurrence, même s’il est question de choses honnêtes ou indifférentes. L’angoisse causée par la crainte est parfois si vive qu’elle brise l'équilibre des facultés, exalte au maximum l’imagination, obnubile l’intelligence et produit un tel affolement intérieur que toute appréciation morale est rendue presque impossible.

3. Intégrité des confessions.

Les anxiétés des âmes scrupuleuses portent souvent sur l’intégrité de leurs confessions. Par rapport au passé, elles éprouvent des inquiétudes, car elles craignent de ne pas avoir fait connaître, comme il fallait, les détails de leurs fautes. Aussi, pour y mettre fin, désirent -cl les sans cesse produire de nouvelles accusations générales ou reprendre telle partie de leurs confessions antérieures. Par ailleurs, quand elles s’approchent du tribunal de la pénitence, leurs aveux se répètent et se perdent dans les détails ou dans le récit de circonstances dont la connaissance est inutile. Il ne faudrait pas cependant se hâter de généraliser, Un nouveau converti qui a beaucoup péché est parfois inquiet de certaines de ses confessions du passé cl, après une accusation générale au tribunal de la pénitence, peut légitimement revenir sur certains détails, jugés Insuffisamment accuses. De

même dans la vie morale, la culpabilité peut quelque-