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SCHMITZ (BRUNON) — SCHNEEMANN (GÉRARD)

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de Cologne, il y enseigna la théologie et y fut doyen de la faculté de théologie. Il mourut à Cologne le 10 juin 1720. Il est l’auteur des ouvrages suivants : Directorium scholasticum in dirigendis lam humaniuribus litkris quam philosophicis et theologicis studiis, Cologne, 1712 ; Directorium scholasticum et concionatorium tripartitum, ibid., 1712 ; Modus concionandi, ibid., 1720, et de quelques autres encore qui ont rapport à la règle et aux constitutions des franciscains.

J.-H. Sbaralea-E. Rinaldi, Scriptores trium ordinum S. Francisci contirviati, dans J.-H. Sbaralea, Supplementum ad scriptores ord. minorant, 2e éd., t. iii, Rome, 1936, p. 200 ; K. Eubel, Geschichte der Kolnischen Mirwrilen-Ordensprovinz, Cologne, 1906, p. 57 et 296.

A. Teetært. SCHNEEMANN Gérard, jésuite allemand (1829-1885). — Originaire de Wesel en Prusse rhénane, il couronna ses études par trois années de droit et de théologie à l’université de Bonn, entra en 1849 au séminaire de Munster, passa l’année suivante au Collège germanique de Rome, demanda en novembre 1851 son admission dans la Compagnie de Jésus et fut ordonné prêtre en décembre 1856. Les débuts de sa carrière scientifique furent consacrés à la philosophie, qu’il enseigna à Bonn et Aix-la-Chapelle. En 1863, les jésuites allemands qui avaient besoin d’une maison d'études en rapport avec le nombre de leurs étudiants, Tirent l’acquisition de la vieille abbaye de Maria-Laach, dans le diocèse de Coblenz. Le P. Schneemann y fut envoyé, non plus pour enseigner la philosophie, mais comme professeur de droit canonique et d’histoire de l'Église, fonctions auxquelles il ajouta celle de bibliothécaire. Avec cela, ardent au travail, il allait trouver le temps de faire paraître toute une série de publications qui eussent suffi à occuper à elles seules un homme moins actif.

Ce fut d’abord une étude sur la question du pape Honorius : Studien iïber Honoriusfrage, Fribourg, 1864, en réponse à l’ouvrage de Dôllinger, Papstfabeln des Mittelalters, Munich, 1863. Puis vinrent diverses contributions à la collection lancée par le P. Florian Riess, en vue de défendre devant le public allemand la doctrine du Syllabus. Cette collection avait pour titre général : Die Encijclica des Papstes Pius IX. vom S. December 1864, avec le sous-titre Slimmen aus MariaLaach. Elle parut de 1865 à 1869 et fit place alors à la nouvelle série : Das œcumenische Concil, Stimmen ans Maria-Laach, qui devint à son tour, en 1871, le périodique mensuel Slimmen aus Maria-Laach (depuis 1915, Stimmen der Zeit). La troisième brochure de la collectio Die Encijclica…, qui vit le jour vers la fin de 1865, était due au P. Schneemann. Elle passait en revue les principales erreurs modernes relatives à la question du mariage. Elle fut suivie de plusieurs autres travaux solides et clairs, atteignant parfois 200 pages et plus, sur l’autorité doctrinale de l'Église et du pape, l’indépendance de l'Église vis-à-vis du pouvoir civil, etc. Voir le détail dans Sommervogel.

En même temps qu’il prenait sa part des controverses qui passionnaient en ces années l’opinion publique, Schneemann s'était mis à une tâche de nature toute différente. Des grandes collections de conciles qui avaient paru jusqu’alors, et dont celle de Hardouin était la plus complète, aucune ne dépassait le xviie siècle. Il avait entrepris de les continuer, en publiant les documents relatifs aux conciles tenus dans les deux mondes depuis 1682. Grâce à un travail acharné, il put faire paraître le premier volume dès 1869 et cinq autres jusqu’en 1882, dans l’ordre iv, ni, ii, v, vi. Mais il devait laisser à son principal collaborateur, le P. Granderath, le soin de publier après lui le dernier volume, consacré au concile du Vatican. Du jour où il s'était mis à l'œuvre, d’ailleurs, il avait

bénéficié de la collaboration de ses collègues de MariaLaach, ainsi qu’il le déclarait dans la préface de 1869. Aussi ne voulut-il pas que son nom figurât au titre de l’ouvrage : Acta et dccreta sacrorum conciliorum recentiorum. Collectio Lacensis…, Fribourg, 1869-1890, 7 vol. Il faut dire, à l’honneur des artisans de cette œuvre collective, que, surtout par rapport à ce qui avait précédé, elle représente une incontestable réussite. Le plan suivi, combinaison des deux ordres chronologique et géographique, en facilite dans bien des cas l’utilisation. Un choix de documents et de notes situe et éclaire le travail des divers conciles, sans se départir de la sobriété qui était de mise pour une période dont l’histoire est assez connue. Enfin, des tables dressées avec intelligence et méthode débitent en de multiples catégories, pour la commodité des chercheurs, le contenu de chaque volume. Signalons qu’au t. iv, réunissant les conciles français du xixe siècle et paru en 1 873, figure en appendice une dissertation sur le fameux texte de saint Irénée relatif à la primauté romaine. L’importance dogmatique du témoignage d' Irénée et les discussions dont il était l’objet avaient dès longtemps excité l’intérêt de Schneemann. Il avait dit son sentiment sur la question dans la revue Der Kaiholik, en mai 1867, p. 419-451 : Das Zeugniss des hl. Irenàus fur das Papstthum. Remarquant ensuite que les conciles français aimaient à faire remonter au vieil évèquc de Lyon leur loyalisme envers l’autorité romaine, l’idée lui vint d’insérer dans son grand ouvrage, au tome qui rassemblerait les conciles tenus en France, une traduction latine de l’article de 1867 légèrement remanié. Imprimée dès 1870, la dissertation fut même mise en vente par l'éditeur ilerder comme tiré à part du futur t. iv de la Collectio Lacensis : Sancli I ranci de Ecclesiæ romanse principatu testimonium. Sans doute, dans l’esprit de l’auteur, cette publication anticipée n'était-elle pas sans rapport avec la tenue du concile du Vatican, vers lequel, à ce moment-là, convergeaient ses pensées et dont il se hâterait de faire connaître les travaux, aussitôt leur achèvement, en donnant au public Die Kanones und Beschliïsse des hochheiligen… Vaticanischen Concils. Sacrosancti… Concilii Yaticani canones et décréta. Deutsch-lateinische Ausgabe, Fribourg, 1871.

Cependant, le Kulturkampf déclenchait ses mesures de rigueur contre les religieux. En 1872, les jésuites de Maria-Laach durent chercher asile à l'étranger. Tandis que les philosophes allaient s'établir dans le Limbourg hollandais, au château de Blijenbeck, les théologiens partaient pour l’Angleterre et s’installaient à Ditton près de YVarrington, en attendant que se cons truisît en terre hollandaise le scolasticat de Yalkenburg. Déchargé de tout enseignement depuis trois années déjà, le P. Schneemann ne les suivit pas. Etant donnés les fréquents voyages qu’exigeait la préparation de la Collectio Lacensis, il était mieux sur le continent, même séparé de ses aides. Il rejoignit donc le noviciat. à Exaten, près de Ruremonde. Le controversiste qui naguère avait défendu avec ardeur les droits de la Sainte Église se devait de relever maintenant les calomnies répandues dans son pays contre les congrégations religieuses et en particulier contre les jésuites. Il le fit dans différents écrits où, sous l’anonymat, se reconnaît l’ouvrier de métier. Notamment Der Jesuiten-Orden, seine Gesetze, Werke und Geheimnisse, Ratisbonne, 1872.

En 1879, il succéda au P. Cornely comme directeur des Stimmen, dont la rédaction avait reçu l’hospitalité dans une maison amie, à Tervueren, aux portes de Bruxelles. Mais l’installation était vraiment trop delà vorable au travail : l’année suivante, il se transporta avec sa revue au scolasticat de philosophie de Blijenbeck. C’est durant ces mois chargés de soucis qu’il fit