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SCHMID (MAURICE ; — SCHMITZ (BRU NON


de provincial depuis 1784 jusqu’en 1791. Il mourut le 2 juin 1801. Il est l’auteur d’une bonne dissertation sur la tradition divine : De truditione divina per arcanam primnrum sœculorum disciplinant firmata, Inspruck, 1775.

H. Hurtcr, Xomenclator, 3e éd., t. v, col. 656.

A. Teetært.

    1. SCHMIDT Philippe-Antoine##


SCHMIDT Philippe-Antoine, jésuite allemand. — Il naquit à Arnstein le 31 mai 1734. Après ses études faites à Wurzbourg. il entra dans la Compagnie le 21 septembre 1751, enseigna les humanités de 1754 à 1759 à Bamberg et, de 1759 à 1763, poursuivit ses propres éludes de théologie et de droit canon, couronnées par deux doctorats. Dès lors, président du « Musreum » philosophique du séminaire d’Heidelberg, il enseigne le droit canon et garde sa chaire, même après la suppression de la Compagnie de Jésus, jusqu’en 1776. Devenu à cette date conseiller du prince-évêque de Spire et chanoine, il est nommé évêque coadjutcur de Spire en 1789. Il meurt le 13 septembre 1805.

L’activité littéraire du P. Schmidt a été considérable et s’est surtout déployée dans le domaine du droit. En 1768, en même temps qu’il écrit une dissertation sur la structure interne du globe, il publie un écrit purement philosophique : Meditationes philosophicæ in varias recentiorum quorundam opiniones maximum partem juris naturæ, Heidelberg, 1768, in-8° (autre éd. en 1779). Mais dès 1770 il fait paraître une série d'études de droit public : Diatribe de imperalore concordatorum protectore ad illuslrandum art. 14 Capitulât. Csesar. § 1 et 3, Heidelberg, 1770 ; Disserlatio de processible in causis religionis ab imperalore non permiltendis ad Capit. Cœsar. art 1, § 11, Heidelberg, 1771 ; Vindiciæ adversus fïesponsiones aJustino Febronio variis locis Inslitutionum juris ecclesiasiici, Heidelbergse an. 1771 edilarum opposilas, Heidelberg, 1772 ; Disserlatio de guaranlia puctorum religionis in Germania, Heidelberg, 1772 ; Vindiciæ pro sententia celeb. L. B. de Icksladt de justa et efjicaci summi pontificis prolestatione… adversus nuperam Cl. Schottii, prof. Lipsiensis, censuram, Heidelberg, 1772 ; Dissertalio de imperalore statulorum in Ecclesiis germanicis protectore, Heidelberg, 1772 ; De varielate prsebendarum in Ecclesiis germanicis disserlatio, Heidelberg, 1773 ; Disserlatio de synodis archidiaconalibus et archipresbyteralibus in Germania, Heidelberg. 1773 ; Disserlatio de eo quod justum est circa juramenta religionem concernentia, Heidelberg, 1774. Ces neuf études ont été insérées dans le recueil intitulé par l’auteur Thésaurus juris ecclesiasiici polissimum germanici, siue Disserlaliones selectæ in jus ecclesiasticum…, Heidelberg, Bamberg et Wurzbourg, 1772-1779, 7 vol. in-4°. C’est l’ouvrage le plus important de Schmidt. Il y réunit 126 travaux et dissertations de 50 auteurs différents, nous donnant ainsi le meilleur de ce que publièrent des juristes et des historiens catholiques de 1740 à la fin de 1779. Il ne s’est pas cependant contenté d’une simple réimpression ; mais, mettant en valeur ces travaux, souvent avec beaucoup d’objectivité, il les a accompagnés de notes, de remarques et de mémoires explicatifs. — Il a écrit en outre, en 1771, un ouvrage de droit public ecclésiastique : Institutiones juris ecclesiastici Germanise adcommodaliv, Heidelberg et Bamberg, 1771, 2 vol. in-8° (2 « éd., 1774 ; 3° éd. 1778), qui est un des tout premiers traités de droit canonique dans lequel soient étudiés séparément droit public et droit privé.

Esprit juridique aiguisé. I’h. A. Schmidt est surtout un des meilleurs historiens du droit canonique du xvin c siècle. Non seulement érudit, il avait le sens de l’histoire. Il fut ainsi capable de répondre avec succès aux attaques de Fébronius contre la hiérarchie ecclésiastique et la primauté de Borne. Dans ses exposés,

comme dans ses critiques des positions adverses, il part et des données juridiques et des faits historiques. Sans doute il n’a pas toujours dans certaines affirmations toute la rigueur qu’un théologien pourrait souhaiter. Ses Insliluliones juris ecclesiasiici notamment, donnent parfois des réponses vraiment imprécises. On peut lui reprocher aussi d’avoir, sur certains points de doctrine, volontairement gardé le silence. C’est ainsi que, se retranchant derrière son caractère de juriste et d’historien, il a laissé aux théologiens le soin de trancher la grosse question des rapports du pape et des évêques. Id itaque theologis libens relinquo, dit-il au sujet de l’autorité du concile : la question est encore trop débattue, vexatissima, pour qu’on puisse prendre position. Institutiones, 3e éd., § 32 et 33.

Mais, de ce fait, on ne peut admettre les affirmations tendancieuses de von Schulte, selon qui Schmidt n’aurait pas reconnu au pape la primauté telle qu’elle devait être définie au concile du Vatican, et aurait présenté l'Église moins comme une monarchie que comme une aristocratie ; cf. Institutiones, pars II", ci, sect. ii, § 16-41 ; sect. ni §41-81.

En fait Schmidt s’affirme toujours clairement adversaire de Fébronius. Il distingue les droits du pape en jura primigenia et jura secundaria. On aurait dû, à son avis, dans bien des controverses, partir de. cette distinction que beaucoup semblent méconnaître, § 47-50. Or, dit-il, refuser au pape les jura primigenia, c’est nier le caractère de droit divin de la primauté et c’est se rendre schismatique. La difficulté surgit, il est vrai, dès qu’il s’agit de préciser le contenu de ces jura primigenia, notamment dans la question des rapports du pape et du concile. On observera toutefois que l’auteur rejette les arguments de Fébronius tirés des conciles de Constance et de Bâle, en raison de ce que ces conciles ne furent ni œcuméniques, ni approuvés par le pape, § 36. A noter également son souci d’accord, dans toute cette question de la primauté, avec Bellarmin et Petau, § 46. En définitive Schmidt peut bien être taxé, au point de vue dogmatique, d’un certain défaut de rigueur ; il s’est toujours déclaré, entant que juriste et historien, fidèle défenseur des droits du souverain pontife.

Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. vii, col. 808811, et t. ix, col. SI 1-845 ; Hurler, Somenclator, 3e éd., t. v, col. 771-773 ; von Schulte, Die Geschichte der Quellen uiui I.iteratur des canonischen Beehls, t. m a, n. 196, p. 248-250 ; A. Ottaviani, Insliluliones juris publici eccl., t. I, 2e éd., p. 21, Rome, 1935.

A. Delchard.

    1. SCHMITTH ou SCHMITH##


SCHMITTH ou SCHMITH, SCHMIDT Nicolas, jésuite hongrois. — Né en 1707, il entra dans la Compagnie en 1728, devint professeur de philosophie et de théologie au collège de Tyrnau, dont il fut nommé chancelier ; il mourut en 1767. En 1739, en plus de livres d’histoire locale, il publia une Histoire des Palatins de Hongrie de 1001 à 1732 ; puis, de 1747 à 1752, une Histoire des empereurs ottomans depuis la chute de Constantinople jusque 1818, en 9 vol. in-8°, qui resta longtemps le seul ouvrage à consulter sur la question : enfin, de 1756 à 1762, des Institutiones theologicæ dogmatico-scholastico-morales, Tyrnau, 4 vol. in-4°, qui furent rééditées ; elles comprennent : De jure et justifia, De virtutibus theolagicis, De Yerbi mysterio, De divina gratia.

Sommervogel, Iïibl. de la Comp. de Jésus, t. vii, col. 812815 ; E.-M. Rivière, Corrections et additions à la Bibl. de la Comp. de Jésus, Toulouse, 1911-1930, col. 276 ; Ilurter, Nomenclator, 3° éd., t. v, col. 163 ; Feller, Dictionnaire universel, t. vii, p. 492.

A. Bayez.

SC H M ITZ Brunon, frère mineur conventuel allemand de la province monastique de Cologne, dont il fut provincial. — Docteur en théologie de l’université