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SC HE RIO fLO

SCHIFFINI (SANTO)

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auteurs ne concordent pas. Tandis que les uns l’appellent Grégoire ( J.-H. Sbaralea, Sii[>plementum, 2e éd., t. i, Rome, 1908, p. 331 ; H. Hurtcr, Nomenclator, 3e éd., t. iii, col. 043), d’autres le dénomment Bonaventure, comme N. Toppi, op. cit., p. 52. La plupart, ne sachant quel nom lui donner, le désignent du nom de Bonaventure et de celui de Grégoire et en traitent en deux endroits différents. Il nous apparaît toutefois plus probable qu’il s’appelait Grégoire, puisqu’il porte ce nom dans le titre de son ouvrage : De Deo uno et trino, comme cela résulte d’un catalogue du libraire de Lyon, Laurent Armisson, édité en 1669, p. 104.

D’après J.-H. Sbaralea, op. cit., t. i, p. 331 et t. iii, p. 205, Lo Scherio serait originaire de Lecce. Il entra chez les mineurs réformés à Lecce le 12 juillet 1602, fit son noviciat au couvent de Copertino, étudia la philosophie et la théologie, d’abord au couvent de Lecce et ensuite à l’université d’Alcaln, en Espagne, où il eut pour professeur de théologie le fameux cistercien Pierre de Lorca, qui y occupa la chaire de Duns Scot. Retourné dans sa province de Pouille, il enseigna la philosophie au couvent de Lecce où il s’acquit une telle renommée que l'évêque de cette ville, Louis Pappacoda, choisit Lo Scherio pour son théologien et pour examinateur de son clergé et censeur des livres. Comme toutes ces dignités et tous ces honneurs excitaient l’envie autour de lui. il quitta à l’insu de tous sa province et se rendit à Rome où il fut nommé lecteur de théologie. Quand les ennuis et les embarras suscités contre lui dans sa province se furent calmés, il y retourna et y fut élu custode. En cette qualité il assista au chapitre général qui fut célébré en 1639, à Rome, où il fut nommé probablement commissaire général pour les mineurs ultramontains. En 1641, il devint définiteur de sa province, mais ne le resta pas longtemps, puisqu’il mourut au mois de mai de 1642.

Bien que Lo Scherio se soit illustré surtout en histoire, il ne négligea cependant pas la théologie et composa dans ce domaine des Disputationes et quasstiones dcDeo uno et trino, ad inentem Subtilis doctoris, publiées à Lecce, en 1644, d’après L. Armison, op. cit., p. lui ; en 1646, selon Jean de Saint-Antoine, Hiblioth. francise, t. ii, p. 33 ; J.-H. Sbaralea, Supplementum, t. i, p. 331 ; avant 1669, d’après X. Toppi, toc. cit. ; J.-H. Sbaralea, op. cit., t. iii, p. 205 et 238. D. Scaramuzzi, O. F. M., // pensiero di Giovanni Duns Scolo nel mezzogiorno d’Italia, Rome, 1027, p. 216, note, cite une édition de Naples, 1645, in-1°, faite par les soins du mineur réformé Séraphin de Secli, dans laquelle se trouve aussi le portrait du P. Lo Scherio. Celui-ci est encore l’auteur d’ouvrages théologiques inédits : De incarnalione ; De gratia ; De divinis auxiliis ; De visione béatifie a.

.Jean de Saint-Antoine, Bibliolh. univ. francise., .Madrid, 1732-1733, t. i, p. 239 ; t. ii, p. 27 et 33 ; J.-H. Sbaralea, Supplementum, 2 « éd., t. i, Home, 1908, p. 193 et 331 ; t. iii, Rome, 1936, p. 205 et 239 ; N. Toppi, Bibtioteca nupolilana, Naples, 1678, p. 52 ; H. Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. iii, col. 943 ; L. Ferraris, (). F. M., Prompla bibliothcca canonial, juridica, moralis, theologica, t. VIII, Paris, 1865, col. 638.

A. TEETAERT.

    1. SCHEVICHAVIUS Gisbert##


SCHEVICHAVIUS Gisbert, jésuite hollandais, né à Arnhem en 1558, entra dans la Compagnie en 1575 ; il mourut le 20 mai 1622 à Mayence, où il avait été recteur et directeur de conscience. Il composa De augustissima et sanctissima Trinitate cognoscenda, amanda et laudanda, Mayence, 1619, in-8°. L’auteur avertit de n’avoir à redouter de sa part aucune nouveauté, car il a suivi « le chemin royal et très sûr de la Tradition ». L’ouvrage est divisé en douze livres dont cinq seulement constituent nos traités actuels De Trinitate (1. II-VI) ; le premier est consacré à l’unité de Dieu ; à partir du septième, il s’agit des apparitions

DICT. DE THÉOL. CATHOL.

de la Trinité, de son culte, de ses martyrs, de ses défenseurs, des louanges que les créatures inanimées lui rendent, et du culte public. Les définitions sont classiques, les positions des adversaires qualifiés de scelerati sont à peine discutées ; la raison théologique n’apparaît guère ; cependant, Schevichavius, en un style très clair, donne un magnifique florilège patristique sur la Trinité. Bellarmin écrivait à l’auteur, le 12 juin 1620 : « Très souvent je lis votre ouvrage et je le lis comme un vrai livre spirituel, tout à fait capable d’enflammer, d'élever et de nourrir l'âme. » Éloge mérité. Chaque chapitre se termine par une prière ou une élé vation qui fait de ce traité non seulement un exposé propre à éclairer l’esprit, mais aussi à satisfaire l'âme. On retrouve les mêmes caractéristiques dans le De ecclesiasticorum vita, moribus, ofjiciis, Mayence, 1621, in-8°. Fruit des instructions que Schevichavius faisait tous les dimanches aux prêtres de la congrégation du Saint-Sacrement et de la Sainte-Vierge, établie à Mayence cet ouvrage relève plutôt de la spiritualité. A signaler le règlement de cette congrégation, p. 816822. L’auteur promettait de traiter en trois livres « l’humilité du Christ » (p. 782) ; il ne semble pas qu’il ait eu le temps de mettre son projet à exécution.

Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. vii, col. 776 ; Hurter, NomencZa<or, 3° éd., t.in, col. 631-632 ; E. de Guilheimy, Mênologe de Germanie, II' sér., t. i, p. 135 ; H. Duhr. Geschichte <ler Jesuiten in <len l.dndcrn deutsclier Zunge, t. i, p. 102-103, 417 ; t. n a, p. 337 ; t. n />, p. 111, 406-467.

A. Rayez. SCHIFFINI Santo, jésuite italien, philosophe et théologien du xixe siècle. — Il naquit à Santa Domenica (province de Cosenza), le 20 juillet 1841. À l'âge de quatorze ans, il fut admis au noviciat de Naples. Pendant ses études il dut s’exiler à Léon en Espagne, puis à Laval, où il termina sa théologie en 1871. Immédiatement après ses études il fut nommé professeur de philosophie et de théologie et le resta jusqu'à sa mort. Il enseigna à Laval (1872-1880), puis à l’Université grégorienne (1881-1885). Une grave maladie l’ayant obligé à quitter Rome, il passa les vingt dernières années de sa vie comme professeur au séminaire de Chieri en Piémont, où il mourut le 10 décembre 1906. Profondeur et solidité de la doctrine, enchaînement logique des problèmes, clarté dans l’exposé et rigueur dans l’argumentation, souci d'écarter les questions et développements inutiles et de tout ramener aux grands principes de solution : telles sont les qualités qui classent le P. Schillini parmi les meilleurs philosophes et théologiens du xixe siècle.

Il professait un véritable culte pour le Docteur angélique. Il aimait à dire que, plus il étudiait saint Thomas, plus il était convaincu que sa science était en quelque manière inspirée ; il ajoutait que souvent il trouvait dans les œuvres de saint Thomas la solution de difficultés qui lui avaient longtemps paru insolubles. Œuvres. — I^lles datent toutes du séjour à Chieri. 1° Philosophie.

Schillini publia un cours de philosophie en 5 volumes : Principia philosophica ad inentem Aquinatis, Turin, 1886, 2e éd., 1892. — Dispulationes metaphysiese specialis, 1. 1 : De nutura corporea et

anima ralionali, Turin, 1888 ; 2e éd., 1894 ; t. il : Theologia naturalis, ibid., 1894. — Disputationes philos-jphiie moralis, t. i : Ethica generalis, ibid., 1891 ; t. n : Ethica specialis, ibid., 1891. Cette œuvre obtint très rapidement une large diffusion, surtout dans les séminaires d’Italie. On s’accorde d’ailleurs à en reconnaître les mérites. Qu’il suflise de mentionner deux points : sur la question capitale de la certitude et de l'évidence, ainsi qu’en éthique sur le problème du fondement de l’obligation, on trouvera difficilement ailleurs un exposé plus approfondi et plus clair. En 1893, l’auteur publia un résumé en deux volumes : Instiluliones phi T.

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