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ROUMANIE

ROUSSEAU (JEAN-JACQUESj

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choses de l’Église des adventistes], Bucarest, 1929 ; Hans Pétri, Evg. Diasporapfarrer in Rumânien im 19. Jhd., 1930 ; J. Pokoly, Azerdélyi reformatus egyhâz tôrlénete [L’histoire de l’Église calviniste de Transylvanie], [en magyar], 3 vol., 1904 ; Th. -M. Popesco, Cum falsiftca baptistii istoria crestinimului [Comment les baptistes falsifient l’histoire du christianisme], Arad, 1931, Bibliothèque du chrétien orthodoxe, n. 88-89 ; Pr.-T. Popesco, Adevarul asupra invinuirilor aduse preotului T. Popesco si marturisirea de credintza a preotului T. Popesco [La vérité au sujet des accusations portées contre le prêtre Th. Popesco et la profession de la foi du prêtre Th. Popesco], Bucarest, 1923 ; Nie. Popovschi, Miscarea de la Balta sau Inochentismul in Basarabia [Le mouvement de Balta ou l’innocentisme en Bessarabie], Chisinau, 1926 ; Jean S. Savin, Iconoclasti si aposlalzi contemporani [Iconoclastes et apostats contemporains], Bucarest, 1932 ; A. Schullerus, Die Auguslana in Siebenbùrgen, dans Archiv des Vereins fur siebenb. Landeskunde, N. F., t. xli, 1926, p. 161 sq. ; le même, Unsere Volkskirche, 1928 ; Dr. Sebastien Stanca, Pocaïtzii [Les pocaïtes], Sibiu, 1913 ; F. Teutsch, Gesch. der siebenbiirger Sachsen, 4 vol., Sibiu, 1899-1926 ; F. Teutsch, Die siebenbiirger Sachsen in Vergangenheit und Gegenwart, 1923 ; le même, Kirche und Schule der siebenb. Sachsen in Vergangenheit und Gegenwart, 1923 ; le même, Bilder aus der Kulturgesch. der siebenb. Sachsen, 2 vol., 1928 ; le même, Geschichte der evg. Kirche in Siebenbùrgen, 2 vol., 1921-1922 ; G.-D. Teutsch, Die Generalkirchenvisitationsberichte, 1925 ; F. Teutschlænder, Gesch. der evg. Gemeinden im Rumânien, Bucarest, 1891 ; Dr. V. Trifu, Interpelare asupra franemasoneriei facuta in sedintza Adunarii Dcputalzilor de la 5 Februarie 1 932 [Interpellation sur la franc-maçonnerie dans la séance de la Chambre des députés du.5 février 1932], Bucarest, 1932 ; Max Tschurl, Biserica regnicolara evanghelica C. A. (Confesiunea de la Augsburg) in cei din urma zece ani [L’Église évangélique C. A. (Confession d’Augsbourg) dans les dix dernières années] dans la monographie Transilvania, Banatul, Crisana, Maramuresul, t. ii, Bucarest, 1929, p. 823-831 ; et un grand nombre d’articles parus au sujet des sectes dans les revues religieuses Biserica ortodoxa româna, Candela, Revista teologica, etc.

J. Georgesco.

ROUSERGUES (Bernard de), appelé aussi quelquefois, par erreur, Bernard ou Bernardin du Rosier, archevêque de Toulouse (1452-1475), après avoir été longtemps prévôt du chapitre (1433), puis évêque de Bazas (1447) et de Montauban (1450). — Toute la première partie de sa carrière fut consacrée à l’enseignement, soit chez les augustins de Toulouse auxquels il appartenait, soit à Rome où il fit de longs séjours. Sa science et son dévouement au Saint-Siège lui valurent un prestige considérable auprès de la Curie. Attaché (1427-1430) à l’ambassade envoyée en Aragon, qui finit par briser la résistance de Clément VIII, le schismatique successeur de Benoît XIII, il a laissé de ces négociations un précieux récit, déjà utilisé par Bzovius, Annales ecclesiaslici post Baronium, t. xv, ad an. 1425-1430. Sa promotion épiscopale fut sans doute la récompense des loyaux services par lui rendus à la papauté.

Outre quelques travaux d’histoiie profane, voir J. Lelong, Bibliothèque historique de la France, n. 13049 et 16 272, et un certain nombre de compositions exégétiques ou oratoires, De laudibus S. Mariæ virginis, souvent réunies en une sorte de corpus, le principal de son activité littéraire porta sur les problèmes ecclésiologiques mis ou maintenus à l’ordre du jour par les affaires du temps. Conformément à la tradition de son ordre, il fut toujours le défenseur du droit pontifical le plus absolu.

Il existe encore de lui : un Accensus veri luminis Francorum cliristianissimi reyis et regni contra tenorem Pragmalicæ sanctionis (bibl. de Toulouse, ms. 385) ; un Liber de statu, auctoritale et potestate / ?. H… cardinalium (ibid.. et bibl. Vatic, ms. lai. 1022) : un Promptuarium Ecclesiæ (bibl. Vat c, ms. lat. 1010 et 1°20), où il est question De edificatione Ecclesise militanlis et, en appendice, de l’obéissance au concile de Baie ; un Agoranimus (et non Agoramnus) de sacro principalu (bibl. Vat., ms. lai. 1021 ; bibl. de Toulouse, ms. 385).

Composé à Rome en 1446, sous le pape Nicolas V, ce dernier traité est le seul dont il soit possible jusqu’ici de connaître avec quelque détail l’esprit et le contenu. Il semble être une véritable somme De sacro principalu Domini nostri papæ et s. romanæ Ecclesise comme cette époque en vit naître tant. On en devine suffisamment la tendance par l’intitulé des chapitres suivants : De générait potestate D. papæ circa quæcumque lemporalia in universo mundo ; De plenaria potestate utriusque gladii ecclesiaslici et sœcularis qtiam habet D. papa… ; De excellenli potestate quam habet D. papa circa imperium Romanorum, lalinorum atque grsecorum christianorum, et circa alia quæcumque régna et dominia lemporalia quorumcumqne christifidelium in universo mundo ; De plenaria potestate D. papæ circa régna lerrse, terras et dominia, quorumeumque infidelium ; De excellenli et plenaria potestate D. papœ… generaliter et circa omnem populum catholicum lolius orbis.

Il n’y a pas de doute que Bernard de Rousergues ne mérite de compter, après ses illustres confrères augustins du xive siècle, Gilles de Rome, Jacques de Viterbe et Augustin Trionfo d’Ancône, parmi les théoriciens du’pouvoir direct ».

Notice par A. Degert, dans Dict. d’hist. et de géogr. eccl. t. viii, col. 760-761 ; Fr. Ehrle, Bernard von 1 ousergues Aclen der Légation des Cardinals de Foix in Aragonien, dans Arch. far Literalur-und Kirchengescli. des Mittelalters, t. vii, 1900, p. 427-463.

Inventaire de ses œuvres manuscrites : bibliothèque de Toulouse (sous le n. 385), dans Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques des départements, t. vii, Paris, 1885, p. 232-234 ; bibliothèque d’Auch (sous le n. 4), même collection, nouvelle série, t. iv, Paris, 1886, p. 392-393 ; bibliothèque Vaticane (sous les n. 1019-1023), dans Codices Vaticani latini, t. n a, par A. Pelzer, Borne, 1931, p. 520527.

Sur sa doctrine du pouvoir pontifical : M. Grabmann, Studien uber den Einfluss der aristolelisehen Philosophie auf die mitlelallerliehen 1 heorien uber das Verh dtnis von Kirche und Slaat, Munich, 1934, p. 101-102, où sont publiés les titres des chapitres y afférents dans son Agoranimus de sacro principatu. — Une biographie du personnage est souhaitée par Fr. Ehrle, loc. cit., p. 429-430 ; en attendant, l’Institut catholique de Toulouse a couronné (27 juin 1922) une thèse, restée inédite, de M. Carrel, sur Bernard de Rousergues, sa nie jusqu’à l’élévation à l’épiscopat. Voir Bulletin de litt. eccl., 1922, p. 394 ; 1932, p. 47.

J. Rivière.

ROUSSEAU Jean-Jacques, écrivain français, né à Genève le 28 juin 1712, mort à Ermenonville le 2 juillet 1778.
I. Vie et œuvres.
II. Idées philosophiques et religieuses (col. 121).
III. Influence (col. 128).

I. Vie et œuvres.

La vie jusqu’en 1749.

1. L’enfance calviniste (1712-1728). —

Rousseau est né d’une famille d’origine parisienne, mais réfugiée à Genève depuis 1545. De sa cité natale il gardera l’empreinte et tiendra le goût des institutions républicaines et l’âme calviniste ; il passera par le catholicisme, par le philosophisme, mais il reviendra au calvinisme, non sans doute au calvinisme orthodoxe, mais à un calvinisme adapté à son individualisme. Le milieu dans lequel il grandit n’avait d’ailleurs rien de rigide ; sa mère Suzanne Bernard, morte peu après la naissance de Jean-Jacques, avait scandalisé le consistoire par sa légèreté ; son père, Isaac Rousseau, était horloger ; mais, citoyen de Genève, très conscient de sa dignité civique, il l’était moins de ses devoirs. Il donna à son fils, le goût de la lecture, lui faisant lire YAstrée, le Grand Cyrus, les Vies de Plutarque, le Discours sur l’histoire universelle… En 1722, ce père quitta Genève pour Nyon, afin de se dérober aux suites judiciaires d’une querelle violente. Jean-Jacques, confié à un frère de sa mère, Samuel Bernard, fut mis en pension