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SARZIANO (ALBERT DE)
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mahmer Nicodème avait également donné au diacre Pierre, chef de sa délégation, une lettre pour le pape, datée du 14 octobre 1440. Mais, n'étant pas officiellement autorisé par l’empereur à travailler à l’union, il déclarait que la délégation éthiopienne n’avait aucun mandat officiel pour opérer le retour des jacobites à l'Église romaine. Débarqués a Aucune en 1411, Albert et la double légation copte d’Egypte et de Jérusalem se rendirent aussitôt à Florence, où le concile était réuni. Eugène IV envoya à leur rencontre une brillante escorte et donna ordre, à. toutes les villes où ils passeraient de leur faire une magnifique réception. Arrivés à Florence vers la fin du mois d’août de 1441, le moine André lut, le 31, dans une séance solennelle présidée par le pape, les lettres de soumission de son patriarche et, le surlendemain, 2 septembre 1441, le diacre Pierre, l’envoyé de Jérusalem, tint également une allocution au pape et au concile. Dans la session générale du concile de Florence, le 4 février 1442, l’union fut enfin conclue avec les jacobites, en l'église de Santa-Maria-Novella. Il est toutefois à noter que de fait l’union ne fut opérée qu’avec les jacobites d’Egypte et nullement avec ceux d’Ethiopie, puisque la délégation de Jérusalem n’avait aucune mission officielle, comme le montre Th. Somigli, O.F.M., Etiopia francescana nci documenti dei secoli XVIIe XVIII, t. i, l re part., 1C33-1643, introduzione, dans Biblioteca biobibliografica délia Terra santa, IIIe sér., t. i, 1° part., Quaracchi, 1928, p. liv-lx.

Retourné dans sa province, le P. Albert n’y resta pas longtemps. Il fut élu, en effet, à l’unanimité, en juin 1442, ministre de la province de Padoue à la place du provincial décédé. Voir Augustin de Stroncone, L’Umbria seraftea, dans Miscellanea franc, t. iv, 1889, p. 185. Comme en cette même année saint Bernardin de Sienne se démit de la charge de commissaire général des observants cismontains, Albert de Sarziano fut nommé à sa place. Enfin, toujours cette même année, comme le ministre général Guillaume de Gasale était mort le 2 février 1442, Eugène IV éleva le 1'. Albert à la dignité de vicaire général de tout l’ordre le 18 juillet 1442, espérant ainsi obtenir l’union de l’ordre entier des franciscains, parce que le P. Albert était aimé et des frères de la communauté et des frères de l’Observance. Son gouvernement toutefois ne dura cpie dix mois. Le chapitre général célébré à Padoue en 1443, auquel au moins deux mille frères tant observants que conventuels prirent part, fut présidé par Albert de Sarziano, que le pape avait désigné comme candidat au généralat. Les conventuels s’y opposèrent toutefois de toutes leurs forces, de sorte que saint Bernardin de Sienne, voulant apaiser les esprits, aurait dissuadé les observants de voter pour Albert. Aussi Antoine Rusconi de Côme fut-il élu général. Sur les prières d’Albert de Sarziano le pape confirma cette élection et lui promit également d’intervenir pour libérer les franciscains envoyés en Abyssinie et devenus prisonniers des musulmans.

Le P. Albert, ayant repris sa vie de missionnaire, parcourut en prêchant l’Emilie, la Vénétie, la Lombardie et y fonda des hôpitaux et des maisons de refuge pour les vieillards et les enfants. Au chapitre général de Montpellier, en 1446, le pape le désigna avec Jacques de Primadizzi et les saints Jean de Capistran et Jacques de La Marche, pour prêcher la croisade contre les Turcs. La même année il pacifia la cité de Brcscia en proie à. la guerre civile et y fonda un couvent de clarisses. Le 18 mai 1449, il assista au chapitre général des observants au couvent de Mugello, près de Florence et, le 15 août 1450, il mourut saintement au couvent de Saint-Ange à Milan, opérant des miracles après comme avant sa mort. Avec saint Bernardin de Sienne, saint Jacques de La Marche,

saint Jean de Capistran. Albert de Sarziano forma ce qu’on appelle « les quatre colonnes de l’Observance ». Malgré ses nombreuses occupations de tous genres, Albert trouva encore le temps d'écrire quelques traités comme Tractatus de pœnitentia, composé en 1433, qui débute : À plerisquc et multis in locis ; — Tractatus de eucharistise sacramento, rédigé en 1422, qui commence Credo vos patres carissimi, etc., et de nombreusestettres, dont certaines constituent de véritables opuscules, comme par exemple les deux lettres, qu’il écrivit en 1430 à Poggio Bracciolini et Nicolas Niccoli, sous le titre Apologeticum pro fr. observant : bus, pour défendre la réforme de l’Observance contre les attaques de ces deux personnages ; une lettre envoyée, en 1445, à Thomas Bibbio, intitulée : De conditione amicitise et de malitia inoidentix ; trois lettres, destinées à. François Marescalco, Philippe Benedidio et Christophe, évêque de Himini, dans lesquelles, en 1 131, il attaqua et réfuta les théories obscènes, développées par Antoine de Païenne dans son murage intitulé : Frmafrodita et dédié à Côme de Médicis : une lettre écrite a Eugène IV : Contra martyrum vituperatores, dans laquelle il prend la défense du culte donné aux martyrs après leur mort ; une lettre adressée, en 14 15, au mineur Antoine Raudensis de Milan, dans laquelle i ! développe la thèse : Quod nihil noceai ad virtutem humili locu nasci ; une autre, écrite en 1446, dans laquelle il traite De insolentibus corripiendis, etc. Lent vingt-cinq lettres et plusieurs traités d’Albert lurent collationnés et annotés par le mineur irlandais François Ilarold, qui y ajouta la biographie du célèbre franciscain. Tout cela fut revu, corrigé, illustré de notes et édité par un autre mineur irlandais, Patrice Dullius, sous le titre : Beati Alberti a Sarthiano, ord. min. reg. obs., vita et opéra, Home, 1088. Les bénédictins Edmond Martèneet l’rsin Durand publièrent à leur tour vingt deux lettres d’Albert de Sarziano, dans leur Veterum scriptorum et monumentorum… amplissima collectio, t. iii, Paris. 1720.

L. Wadding, Annales min., 3° éd., t. ix, an. 1415, u. xxviii, Quaracchi, 1932, p. 17.' !  ; I. x, an. 1430, n. xxxviiixii, ibid., p. 198-200 ; an. 1 131, n. v, p. 210 ; an. 1 133, n. xi, p. 218 ; an. 1431, n. ix-xi, p. 261-200 ; t. xi, an. 113°), n. iv, ibid., p. 07 ; n. xiv-xx, p. 81-88 ; an. 1441, n. i-vi, p. 137151 ; an. 1112, n. m-vii, p. 179-185 ; an. 1113, n. n-ni, p. 200-201 ; an. 1 145, n. x, p. 273-271 ; an. 1116, n. xv-xvi, p. 303 ; t. xii, an. 1 11 !), a. xviii, ibid., p. 33-31 ; an. 1450, n. xi-xii, p. 73-74 ; Scriptorcs O. M., 3° éd., Rome, 1906, p. S ;.). -II. Sbaralea, Supplementum, 2° éd., 1. 1, Home, 1908, p. 8-9 ; N. Glassberger, Chronica, dans Analecta franc, t. ii, Quaracchi, 1887, p. 307-308 ; Mari. mus de Florence, Compendium chronicarum ff. min., extrait d’Arch. franc. Iiist., t. i-iv, 1908-1911, Quaracchi, 1911, p. 90, 98, 102, 101-106, 110 ; Denis Pulinari de Florence, Cronache dei fr. minori d. prov. di Toscana, édile dal P. S. Mencherini, O. F. M., Arezzo, 1913, p. 31, 32, 35, 36, 11, 305, 360, 380-387, 414, 120, 432 ; Arthur de.Munster, Martyrologium franc, Paris, 1053, p. 369-370 ; Maiccllin de Civezza, O. F. M., Storia nniversale délie missioni francescane, t. iv, Rome, 1800, p. 554585 ; L. Lemmeus, Beati Bernardini Aquilani chronica fr. min. obs., Rome, 1902, p. 19, 30-31 ; T. Somigli, O. F. M., Etiopia jranc. citée, p. xlv-i.x ; Hefele-Leclercq, Histoire des conciles, t. vii, 2' part., Paris, 1916, p. 1072 et 10841088 ; II. Holzapfel, Handbuch <ler Geschichte 'les Franziskanerordens, Fribourg-en-Rr., 1909, p. 95, 118-119, 213, 221. 251, 690, 694 ; Fr. Ilaroldus, II. Alberti a Sarthiano… vita el opéra, Rome, 1688 ; R. Neri, La vitae i lempi dei beato Alberto da Sarteano, Quaracchi, 1902 ; Fr. de Sessevalle, Histoire ijénérale de l’ordre de Saint-François, t. i, Paris, 1935, p. 196-197 ; R. Bughetti, L’archivio dei S. Francesco di Fiasole, dans Studt francescani, IIIe série, t. x, 1938, p. 60-86, et en tiré à part, avec le titre : / francescani al concilio di Firenze, Florence, 1938 ; FI. Riccellari, Un francescanoumanista. Il b. Alberto da Sarteano, étude bien documentée, en cours de publication dans Studi francescani, III" série, t. x, 1938, p. 22-48, 97-127, etc.

A. Tijetæut.