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ROUMANIE. PROTESTANTISME ET SECTES

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sants roumains, dits « stylistes », furent encouragés dans leur révolte, par une Éptlre ou trompette des ermites de la sainte montagne d’Allws, tirée à Athènes à 15 000 exemplaires, œuvre d’un ancien moine, Arsène Cotia, transfuge de la république monacale athonienne. Cette « épître » est le nouvel évangile des stylistes roumains. Ils n’ont pas besoin d'église « de pierre ou de bois » ; ils prient sous les arbres, loin de toute muraille. A Mâstacân-Ncamtz, ils ont fondé la » Société des hommes croyants », sous le patronage des saints apôtres Pierre et Paul. Un autre groupe, « le baptême du Seigneur », fut créé dans le département de Putna en 1932, à l’instigation de Théodore Petrea, ex-adjudant d’adminisl ration. Certains ne veulent plus de prêtres, intermédiaires entre les hommes et Dieu. Tous réclament le maintien des rites religieux, comme « par le passé ». Ils parlent avec mépris, non seulement du clergé, mais aussi de l'État. Quel est pour eux le crime des prêtres ? C’est d'être les « popes de l'État ». Us ont fait des lois qu’aucun des leurs ne va observer. L'État ? C’est « l’empire des sept esprits malins ». Interdits par le gouvernement, les stylistes n’en continuent pas moins à soulever les masses. Ainsi, en 1935, à AlbinetJ-Bàlti, 309 stylistes, sous l’instigation de Basile Pletosu, moine du département de Baïa, l’un des foyers du stylisme, déclarent officiellement leur conversion de l'Église orthodoxe du nouveau calendrier, à celle qui est restée fidèle à l’ancien, afin d’avoir un prétexte pour fonder une nouvelle communauté. Les stylistes sont encouragés, non seulement par les agents étrangers, mais également par des politiciens roumains sans scrupule.

Nous avons insisté davantage sur ces trois sectes, car elles sont d’origine roumaine. Mais combien d’autres se répandent à travers le pays entier, comme les scoptsi (châtrés), les lutteurs de l’esprit, les khlistes, les stundistes, les millénistes ou étudiants bibliques, les nazaréniens, les pocaïtes, les pentecostalistes, les tremblants, les moissonneurs, les pocaïtes à la Croix, les spirites, les théosophes, les tolstoïsants, la secte de la science chrétienne, les fotescanes et surtout les francsmaçons.

Le Dr B. Trifu, député de Storojineti (Bukovine), au cours d’une interpellation à la Chambre des députés le 5 novembre 1932, mentionna avec noms à l’appui, une foule d’organisations maçonniques, dont dépendent les postes les plus importants du nouvel État roumain : premiers ministres, ministres, secrétaires et directeurs généraux, professeurs d’université, plénipotentiaires, généraux et officiers supérieurs, journalistes, etc. Dans sa réponse, datant du même jour, N. Ottesco, sous-secrétaire d'État à l’Intérieur sous le gouvernement du professeur N. Iorga, fit l'éloge de la franc-maçonnerie et prétendit que, dans ses rangs, à côté de Napoléon I effet Napoléon III, on peut retrouver un grand nombre de sommités politiques et culturelles du pays, aussi bien que de l'ét ranger.

Dans une conférence aux fidèles de l'église Nifon de Tàrgovistc, » sur l’incroyance contemporaine », le prêtre Rizea Dobresco, de l'église Saint-Élie de Pitesti, fait au sujet de la multiplication des sectes de bien tristes constatations : Ainsi est bâti notre Roumain ; c’est un véritable hypocrite. Il écoute tout le monde et ne croit à tien. Il croil à sa religion seul in 1 1 1 pour la forme, parce qu’ainsi ont fait ses grands pères et ses arrière-grands-pères ; mais sa foi n’a aucune base. » Si ces constatations contiennent une part d’exagération, on y retrouve cependant une part de vérité. Le Roumain, surtout celui de l’ancien royaume, est légèrement sceptique. Il a été trompé si souvent, On peut encore trouver, à l’apparition d’un aussi grand nombre de sectes eu Roumanie, d’autres explications, signalons, par exemple, ce l’ait, que les pro

fesseurs des facultés de théologie et des séminaires orthodoxes vont trop souvent puiser leur doctrine religieuse aux facultés de théologie protestante et encore ces fraternisations systém itiques avec les représentants de l'élite protestante, fraternisations si fréquentes depuis quelque temps, et qui eurent lieu à Stockholm, à Lausanne, à Genève et plus récemment à Londres.

Les conférences « panorthodoxes » de Constantinople, Vatopédi, Sinaïa, Athènes, etc., ne sont pas sans danger, elles non plus, et contribuant à désagréger le bloc de l’orthodoxie roumaine. Certaines Églises orthodoxes sont absolument sectaires. Ainsi, lors de la visite, le 23 septembre 1927, de Mgr d’Hsrbigny a Mélétios-Métaxakis « pape > et patriarche d’Alexandrie, celui-ci déclara en propres termes : « Le présent, l’avenir appartiennent aux Églises d’Angleterre et des États-Unis, aux protestants. Là-bas se trouve notre espérance, car, je le répète souvent à iii, -s amis qui ne veulent pas me croire, par notre protestation contre le pape, nous sommes les premiers protestants. »

Dès lors, au lieu d’unité, de charité, de force, on ne peut attendre de ce côté que division, haine et faiblesse.

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