Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.1.djvu/565

Cette page n’a pas encore été corrigée
115
1116
SARGAR (ELISÉE) - SARPI (FRA PAOLO)


    1. SARGAR Elisée##


SARGAR Elisée, frère mineur allemand (xvir 2 xviii 8 siècles). — Entré à Bamberg dans l’ordre, il appartint à la province monastique de Bavière, dans laquelle il fut, en 1078, gardien et, en 1681, professeur et vicaire au couvent de Dettelbach. Il exerça aussi la charge de déflniteur provincial dans sa province et de visiteur général de la province de Cologne. Il laissa des Conferentis morales, dont la 6e édition parut à Augsbourg, en 1720 (656 p.), et la 7, ibid., en 1728 (964 p.). Le I'. Chilien Katzenbcrger († 1750) du même ordre a ajouté un Sûpplementum au Conferentise morales du P. Sargar, qui fut imprimé à Augsbourg, en 1725.

P. Minges, O. F. M., Geschichte der Franziskaner in Bayent, Munich, 1896, p. 225 ; A. Gôtzelmann, O. F. M., Dos Studium marianum theologicum im Framiskanerkloster tu Dettelbach a. M., dans Franz. Sludien, t. vi, 1919, p. 360 et 364 ; M. Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. iv, col. 971, qui l’appelle Sagar.

A. TEErAEKT.

    1. SARMENTERO Barthélémy##


SARMENTERO Barthélémy, frère mineur récollet espagnol (xviii siècle). — Originaire de Vcga de Valdetronco. il embrassa la vie franciscaine au couvent de Saint-François de Valladolid et appartint à la province de l' Immaculée-Conception de la Vieille Castille de la réforme dite la santa recolleccion. Il enseigna la théologie à l’université de Valladolid et fut élu provincial en 1719 et en 1749. Sous son premier provincialat furent rédigées de nouvelles constitutions pour le gouvernement particulier des récollets, qui furent approuvées par le général de l’ordre le 20 novembre 1721 et imprimées la même année, sous le titre : Constituciones y estalutos hechos para las ocho casas de la santa rccolecciôn de esta santa provincia de la Purissima Concepcion, Madrid, 1721. Le P. Sarmentero fut promu évêque de Vich le 26 septembre 1752. Il mourut le 6 décembre 1775. Avec la collaboration du P. François de la Lanza, du même ordre, il édita un Cursus theologiiv scholasticss in ria subtilis marianique docloris Joan. Duns Scoti, en 5 vol., dont le nie parut à Valladolid, en 1748, le iv°, ibid., en 1750, le v c, ibid., en 1752.

M. Alcocer y Martinez, Catâlogo razonado de obras impresas en Valladolid, 1481-1800, Valladolid, 1926, n. 12 tô, 1283, 1307, dans Arch. ibero-americ, t. xxviii, 1927, p. 10 1105 ; A. Lopez, C). F. M., Notas de bibliografla franciscana, dans Arch. ibero-americ, t. xxxii, 1929, p. 74-75 ; L. Carrion Gonzalez, O. F. M., Historia documentada del convenlo « Domus Dei » de La Aguilcra, Madrid, 1930, p. 175-176 et 566-567 ; II. Hurter, Xomenclalor, 3e éd., t. v, col. 14 ; J. Ortega Rubio, Historia de los pueblos de la provincia de Valladolid, t. ii, p. 37.

A. Teetært.

    1. SARPETRI Dominique##


SARPETRI Dominique, dominicain missionnaire en Chine. Théologien rigoriste dans la dispute sur les rites chinois, il a composé à ce sujet : Libellas asseriorius in gratiam methodi quo ulnntur PP. S..L in Sinensium conversione permittendo ipsis sai Confucii scu parenium defunctorum cultum, Kuang-Tung, 1668. Il revint sur ce même sujet dans une Epistola ad sacrant Congregationem de Propaganda flde, 1668 et dans une Expositio brevis…, 1670. Sarpetri blâmait les rites chinois beaucoup plus pour ce qui concernait leur pratique que pour ce qui concernait leur théorie.

Quétif-Échard, Script. S. ordin. preedic, t. ii, 1 730, p. 677678.

M. -M. Gorce.

    1. SARPI Paul##


SARPI Paul, servite vénitien (1552-162 : 1).

I. Vie. Né a Venise même d’une modeste Camille, orphelin de bonne heure, remarqué dès ses premières études pour ses belles qualités d’intelligence et de travail, Sarpi entrait dès l'âge de quatorze ans dans l’ordre des servîtes, où il faisait profession en 1568, devenant ainsi frà i’aolo. Après 1570, le duc de MantOUe, qui t’avait distingué à une soutenance, le

faisait détacher à son service, en même temps que l'évêque du lieu lui confiait l’enseignement du droit canonique. Mais cette discipline n'était pas seule à retenir l’attention du jeune religieux. D’une extraordinaire curiosité, il s’adonnait non seulement aux sciences ecclésiastiques, mais faisait ses délices des recherches physiques, chimiques, anatomiques ; il aurait fait, dans ce domaine, de remarquables découvertes et aurait reconnu avant Harvey la circulation du sang, le rôle, en particulier, des valvules veineuses. Ordonné prêtre à l'âge de vingt-deux ans, il rentre à Venise, prend à Padoue le doctorat en théologie et, par une exception remarquable, est élu provincial en 1579, ayant à peine atteint sa vingt-septième année. Professeur ensuite dans son couvent, il est, en 1585, élu procureur général de l’ordre, et réside à Rome pendant trois ans. À ce moment l’ordre est troublé par des discordes intestine ? ; il n’est pas impossible que les intrigues dont frà Paolo fut alors le témoin, parfois la victime, lui aient inspiré pour la Curie et tout le personnel qui gravite autour d’elle une extraordinaire méfiance. Rentré à Venise en 1588, il aurait été l’objet, à plusieurs reprises, de propositions pour l'épiscopat, qui n’eurent pas de suite. Dès ce moment la Curie le suspectait à cause de ses relations trop suivies avec des personnages haut placés dans le protestantisme ; sa correspondance était surveillée, ses démarches épiées, ses propos relevés. À diverses reprises il dut répondre devant l’Inquisition de certaines phrases qui lui avaient échappé. Tout cela n'était pas de nature à augmenter sa dévotion à l’endroit de l’administration centrale de l'Église.

La lutte qui éclate en 1606 entre la République de Venise et le pape Paul V (voir Paul V, t.xii, col. 2831) allait donner à frà Paolo l’occasion de faire éclater ses sentiments antiromains. Consulteur officiel et largement appointé de la Sérénissime, c’est lui qui estle principal inspirateur des mesures violentes prises par la République pour mettre en échec l’autorité pontificale ; il multiplie à ce moment les œuvres littéraires qui sont presque des pamphlets. Condamné par l’Inquisition romaine, mandé à Rome par décret du 30 octobre 1606, il refuse d’obtempérer et continue à Venise son rôle de consulteur. Excommunié, il ne tient pas plus compte de la sentence que l’on ne respecte à Venise l’interdit général lancé par le pape. Quand, au printemps de 1007, la médiation du roi de France Henri IV, prépare la réconciliation entre la Curie et la Sérénissime, frà l’ao'.o se garde de favoriser les procédures pacifiques. Aussi, quand la paix est rétablie (avril 1607), de violentes rancunes s’amassent contre lui dans certains milieux fanatisés. Le 6 octobre 1607, frà I’aolo est victime d’une tentative d’assassinat dont l’auteur principal pourrait bien avoir cherché ses inspirations dans les États de l'Église. En tout état de cause, il y trouva un refuge et c’est bien tardivement trop tardivement, estimèrent les contemporains — que la justice pontificale mit la main sur lui. En donnant à frà I’aolo une sorte d’auréole de martyr, ce crime avorté devait encore contribuer à grandir le rôle de Sarpi à Venise. Dans les quinze années qui suivent, il reste le conseiller officiel de la République, son canoniste, son théologien. Et quand il meurt, le 15 janvier 1623, ses funérailles sont un triomphe. C’est le grand patriote vénitien que l’on veut honorer en lui ; on décide qu’un monument lui sera élevé, commémorant les services rendus ; c’est seulement en 1892 que ce décret a été définitivement mis à exécution ; l'érection de cette statue fut d’ailleurs l’occasion de manifestation* ! anticléricales ou, si l’on veut, antiromaincs. qui n’avaient rien d'étonnant à ce moment.

II. Œuvres. Ce qui est imprimé de l’oeuvre littéraire de I’aolo Sarpi. se trouve rassemblé en 6 petits