Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.1.djvu/531

Cette page n’a pas encore été corrigée
104
1048
SALMERON (ALPHONSE) — SALONIUS


clairement indiqués. Dans la partie d’exposition, Salmcron commence par bien définir ce qu’il faut entendre par droit divin, par origine divine immédiate ; puis il cherche à établir par l'Écriture que les apôtres euxmêmes tenaient leur juridiction de Pierre et ne la reçurent de Notre-Seigneur Jésus-Christ que par son intermédiaire, [/analyse des promesses faites soit a Pierre soit aux autres, la comparaison avec l’autorité et la charge donnée définitivement à Pierre de paître tout le troupeau lui rendent la chose plus probable. Il en vient ensuite à la question directement envisagée, qui concerne la juridiction, non plus des apôtres, mais de leurs successeurs. Une nouvelle analyse des textes et l'étude de l’institution des premiers évêques parles apôtres, tels qu’ils nous la révèlent, conduisent à des conclusions qui cette fois paraissent certaines à l’auteur. L’unité de l'Église exige que la source des pouvoirs nouvellement conférés soit unique : elle ne peut l'être qu’en Pierre.

Pour porter un jugement d’ensemble sur Salmeron, il ne faut pas séparer son action au concile ou dans la chaire de son œuvre écrite. Celle-ci ne le classe pas parmi ceux qui marquent vraiment dans l’histoire de la théologie ; celle-là lui mérite la reconnaissante attention de l’historien catholique.

Il eut le mérite d’ouvrir la voie vers une théologie plus profondément et plus largement fondée en Écriture et en Tradition, poursuivant les adversaires sur leur propre terrain et ouvrant ainsi la voie aux grands controversistes et aux études patristiques.

On peut, dans l'œuvre qu’il a laissée, regretter une manière trop analytique, l’accumulation de preuves d’une valeur très inégale, le manque de perspective. A vouloir tenir le milieu entre le commentaire d'Écriture et le traité de théologie, l'œuvre entière garde un caractère indécis : le commentaire sent la surcharge ; l’exposé théologique paraît fragmentaire. Le profit demeure néanmoins du commerce avec un auteur dont la science est prodigieuse, le sens catholique très ferme, et la culture, pleine d’agrément.

P. Ribadeneyra, S..1., Lu vida y rouerie d<l /'. Al. Salmeron, à la suite de sa Vida del P. Diego Laynez, Madrid, 1594 (dans ses Obras, t. i, Madrid, 1605, p. 304) ;.1. Boero, S..1., Vita dcl servo <li Dio /'. Alf. Salmeron, Florence, issu, trad. en espagnol par le P. Ignace Torre, Barcelone, issT ; Monumenta historien Societatis Jesu : Epistolee /'..1. Salmerouis, I. r, pnefulio (avec une liste de ses écrits inédits) ; A. Astrain, S..1., Hisloria de In Comp. de Jesûs en lu asisleneia de Espafia, t. i et it, Madrid, 1902 et 1905, passim ; Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. vii, col. 178-183 ; Hurter, Nomenclator, '.'<° éd., t. iii, col. 221-227.

F. de Lanversin. SALOMON, frère mineur anglais de la fin du xiii° ou du début du xive siècle, complètement ignoré jusqu’ici, dont les vespéries sont conservées dans le mis. Q. un, fol. m r°-91 v°, de la bibliothèque de la cathédrale de Worcester. Cette question débute : ( 'Irum opérai io ultimse /inrlis ymaginativæ sit in génère entis absoluti vel respectivi : et simul est judicium de intelligere. Et <iu<>d sint respectas probatur primo sic : quod e.e non cognoscente facit min cognoscere formaliter, est actus cognitionis, et termine : Item iti quolibet instanti sit>e lemporis sire naturæ includunt respectum, igitur, aliter essent !)rns.- igitur intrinsece includunt respectum. Quære solutiones in quolibet 1 Scoti. D’après A. -G. Mille, celle référence doit se rapporter probablement au Quodlibet, q. xiii de Duns Scot : Utrum actus cognos cendi et appetendi sint essentialiter absoluti vel essentialiter relativi. Voir Oxford theologu <<nd theologians r. a. D. 1282 lui-'., p. 322. Comme les disputes quodlibétiques étaient exclusivement réservées aux mattresen

théologie et comme Duns Scot n’a été promu à ce grade qu’en 1305, il faut donc que la question des ves péries de fr. Salomon soit postérieure à cette date. Il est impossible de dire si c’est à Paris ou à Oxford que cette question a été débattue.

En fait, dans le ms. Vat. lai. 1080 sont contenues de nombreuses questions « disputées » ou « quodlibétales « de différents auteurs, qui les unes et les autres oui eu lieu à Paris. Parmi les premières, il y en a quatre qui sont explicitement attribuées à un certain Sall’o, Soll’o, Sal’o, ou Salomon. (fol. 214 v°-216v°). Faut-il identifier ce Salomon des questions disputées du ms. Val. lai. 1080 avec le Salomon minor des vespéries du ms. de Worcester ? Tout porte à croire qu’il s’agit d’un seul et même personnage.

A.-G. Little-Fr. Pelster, Oxford theoloqu nnd theologians C. a. D. 1282-1-302, dans Oxford hist. Societi) publications, t. xevi, Oxford, 1934, p. 22.">, 232, 231, 2t2, 278-279, 322 ; A. Polzer, Codices Vulicani latini, t. il a, codices 679-1134, 1931, p. 009.

A. Te et æ ht.

    1. SALON Michel-Barthélémy##


SALON Michel-Barthélémy, de l’ordre des ermites de Saint-Augustin, né à Valence en 1538, mort dans la même ville en 1620. est l’auteur d’un traité De justitia, commentant la / I"-II æ, en 2 vol. in-fol., Valence, 1581 ; le sous-titre de l'édition de Venise indique que l’on y traite de ce qui est juste ou injuste dans toutes les actions, commerces et contrats.

Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. iii, col. 589.

É. Amann.
    1. SALON IUS##


SALON IUS, évêque de Genève au ve siècle. — Fils de saint Luther qui devint évoque de Lyon vers 404, il fut élevé au monastère de Lérins, où Kucher s'était retiré vers 410, avec sa femme Galla et ses deux enfants. Il demeura à Lérins, même après qu’Eucher et Galla eurent cherché à Sainte-Marguerite une solitude plus complète, et ce fut là qu’il reçut de son père, entre 428 et 13 1, la dédicace des deux livres d’Instructions, recueil de questions et réponses et d’explications sur des passages difficiles de. l'Écriture sainte.

Avant 139, Salonius fut élevé à la dignité d'évêquede Genève. Son frère Véranus devait, de son côté, devenir évêque de Vence un peu plus tard, mais avant 450. Cette année-là, les deux frère- ; adressèrent, de concert avec l'évêque Cerchus de Grenoble, une lettre à saint Léon le Grand ; lettre conservée sous le titre cL’Epistola dogmatica, parmi les lettres du pape, P. L., t. liv, col. 887-890.

Salonius est l’auteur d’une Expositio mgstica in Parabolas Salomonis et Ecclesiastem, qui fut éditée pour la première fois à Ilague.nau, en 1532, et qui a été reproduite dans I'. L., t. lui, col. 967-1012. Cet ouvrage a la forme d’un entretien entre Salonius et Véranus, celui-ci posant les questions et le premier fournissant les réponses. Les passages difficiles de CCS deux livres sont ainsi examinés et interprétés dans un sens allégorique. Sous le titre de Quæslioncs et ad easdem responsiones in duos Sca’omonis libros Proverbia el Ecclesiastem, l’ouvrage est encore reproduit, sous une forme quelque peu abrégée, parmi les œuvres de l'énigmatique Honorius d’Autun, /'. L., t. clxxii, col. 311-348. Celui-ci pourtant ne se présente pas comme l’auteur du livre, mais seulement comme un copiste.

Salonius et encore connu comme le destinataire d’une lettre de Salvien, Epist., ix, écrite en I IO, à propos tu livre Ad Ecclesiam, qui venait de paraître. Il prit pari aux conciles d’Orange et de Vaison en lit cl I 12 : ou le retrouve après 150 à un concile d’Arles, relatif à l’abbaye de Lérins. Il dut mourir assez, peu après. Sa fête es ! marquée au 28 septembre dans le martj rologe hiéronymien.

Histoire littéraire île la France, t. II, Paris, 173.">, p. 133137 ; M. BesSOH, ( ; i évêque exégète de Genève au milieu du

i e siècle, satni Salone, dans Anzeiger fiir schweizeriche