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RUSSIE. LA THÉOLOGIE DANS LES ACADÉMIES

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reur Alexandre I er, le 30 août 1814. M. Bogoslovskij, loc. cit., p. 380.

Les études théologiques, selon Ja loi de 1814, comprenaient les matières suivantes :
1. l’Écriture sainte, pour laquelle était recommandée l’Intraduction à la lecture des saintes Ecritures du métropolite Ambroise et les commentaires de Chrysostome et de Théodoret ;
2. l’herméneutique, selon le livre de Rambach, Institutioncs hermeneutieie sacrée ;
3. la théologie dogmatique, selon les manuels de Théophylacte (Gorskij), Orthodoxa doctrina de credendis ; Sylvestre (Lebedinskij), Compendium théologies ; Irénée (Falkovskij), Compendium theologiæ dogmatiese polemiese ;
4. la théologie morale, suivant Buddeus, Institutiones theologiæ moralis et Théophylacte (Gorskij), Orthodoxa doctrina de agendis ;
5. la théologie polémique, prenant comme auteur Schubert. Institutiones theologiæ polemicæ ;
6. l’homilétique avec I Ici 1er, Institutiones theologiæ homileticæ ;
7. le droit canon. Voir B.-V. Titlinov, Dukhovnaja Skola v Rossii v xix stolêtii, t. i, p. 122-125.

Dans la réforme de 1814, la Société biblique de Saint-Pétersbourg joua un rôle considérable. Elle ressemblait beaucoup à la Société biblique anglaise, et avait été fondée, en 1812, sous la présidence de Galitsin, qui, en occupant en 1817 le nouveau ministère des Cultes et de. l’Instruction publique, soutenait les tentances protestantisantes dans l’enseignement des saintes Écritures. Titlinov, op. cit., t. i, p. 127.

La réaction eut lieu quand le comte Nicolas Alexandrèv Protasov fut nommé procureur du Saint-Synode. Alarmé en voyant les progrès des nouvelles doctrines qui s’infiltraient chaque jour davantage dans la théologie russe, Protasov, à partir de 1837, multiplia les éditions des Confessions de foi de Moghila et de Dosithée, propagea l’ouvrage de Javorskij, Kamen vêry. et bannit des séminaires et des académies les manuels théologiques prokopoviens. Plus tard, quelques auteurs virent dans ces mesures de Protasov l’influence des catholiques, et en particulier celle des jésuites. Voir, par exemple A. Nadezdin, Istorija S. Petersburgskoi pravoslavnoi dukhovnoi seminarii, Saint-Pétersbourg, 1885, p. 289-290. En réalité, Protasov, malgré les obstacles qu’opposèrent à son œuvre des hommes aussi éminents que le métropolite Philarète de Moscou (voir son article), sauva en grande partie la foi orthodoxe du danger protestant et rationaliste. Mais son intervention dans l’enseignement théologique des académies, surtout l’oukase de 1840, n’occasionna qu’un changement Important, à savoir la créai ion de la chaire de palrologic, qui commença à être enseignée dans les académies à partir de 1814. 13. -V. Titlinov. Dukhovnaja Skola v Rossii v xix stolêtii, t. ii, Vilna, 1909, p. 26.

Une réforme plus complète des études théologiques eut lieu en 1867-1869. Par ordre de lober-procureur du Saint-Synode, le comte A. Tolsloi, et après consultation des académies, on nomma, le 15 juillet 18(17, un comité présidé par l’évêque Nectaire. Dans ce comité qui comptait neuf membres, les académies étaient représentées par le recteur (Janisev) et un professeur (Cislovic) de l’académie de Saint-Pétersbourg ; plus tard, en février 1869, la commission compta en plus les professeurs Gorskij de Moscou et Sokolov de Kazan. B.-V. Titlinov, Dukhovnaja ëkola v Rossii » ZIX stolêtii, t. ii, p. 382, 103. Dès les premiers travaux de la commission, on devinait déjà le but principal de cette réforme qui tendait à assurer la vitalité et l’indépendance des académies, en augmentant leurs ressources, en facilitant leur accès aux étudiants de toutes les classes sociales et en distribuant les matières qui surchargeaient le programme théologique, suivant un critérium de spécialisation. Th.-I. Titov, Preobrazovanie dukhovnykh akademii v Rossii v I. i.. dans Trudg, 1906, t. ii, p. 29. Pour réaliser ceci, on fit disparaître des académies l’étude des sciences naturelles, physiques et mathématiques, et on divisa les matières en générales, pour tous les élèves, et en spéciales. B.-V. Titlinov, op. cit., p. 381.

Le projet fut sur pied en juillet 1808 et fut communiqué aux métropolites de Kiev et de Moscou, Innocent et Arsène, à Macairc, alors archevêque de Lithuanie, à l’archevêque de Kazan, Antoine (Anflteatrov), à Eusèbe de Mogilev et à l’inspecteur général des académies, Léonce de Podolsk. Cf. Th.-I. Titov, loc. cit.. p. 112. La rigoureuse critique d’Antoine Anliteatrov, qui déplorait dans ce projet son esprit tendant au laïeisme, ne fit pas impression sur la commission. Par contre, les observations de Macaire au sujet de la division et du plan d’enseignement furent prises en considération et elles entrèrent dans la rédaction définitive de la loi académique sanctionnée par l’empereur Alexandre II le 30 mai 1869. Les matières obligatoires pour tous étaient : l’Écriture sainte, la théologie fondamentale, la métaphysique, la pédagogie et une langue classique ou moderne. Dans la section de théologie spéciale ou ecclésiasticothéorique étaient comprises : la théologie dogmatique, la théologie morale, la théologie polémique, la patristique, l’hébreu et l’archéologie biblique, la logique et la psychologie. La section théologieo-historique comprenait : l’histoire biblique, l’histoire générale de l’Église, l’histoire de l’Église russe, l’histoire du Raskol, l’histoire universelle, l’histoire russe. À la section théologico-pratique appartenaient : la théologie pastorale, l’homilétique, l’archéologie sacrée, la liturgie, le droit canon, la logique et la psychologie, la philologie slave, l’histoire de la littérature russe.

La loi de 1809 fut en vigueur un peu plus de vingt ans. En visitant les quatre académies en 1874-1875, l’archevêque de Lithuanie, Macaire (Bulgakov), eut l’impression que dans l’ensemble on aspirait à de nouvelles réformes. Le 19 novembre 1881, le Saint-Synode nomma une commission sous la présidence de l’archevêque Serge (plus tard métropolite de Moscou), dans laquelle il y avait quatre professeurs d’académie : I.-E. Troitskij, de Saint-Pétersbourg : B.-Th. Pèvnitskij, de Kiev ; V.-D. Kudrjatscv, de Moscou, et I.-S. Berdnikov, de Kazan. Voir Th.-l. Titov. Preobrazovanie dukhovnykh akademii v Rossii v xix v., dans Trudg, 19(10, t. ii, p. 57 sq. La commission dut réformer la loi de 1809 et parer aux inconvénients qu’avaient occasionnés l’indépendance des académies et le nombre réduit des matières obligatoires pour tous les élèves. Le nouveau projet était prêt pour 1881. Examiné et corrigé par le métropolite de Moscou. Ioannikij et par les archevêques Léonce de Varsovie et Sabba de Tver, il fut présenté à la signature du tsar Alexandre III le 20 avril 188-4. Cf. Th.-I. Titov, Inc. cit., p. 81. Les académies étaient ouvertes aux jeunes gens formés dans les séminaires et les lycées et étaient mises plus directement sous l’autorité diocésaine : quant aux études, on élargissait notamment le nombre des matières obligatoires et on diminuait les cours libres. À la première catégorie appartenaient les matières suivantes : propédeutique à la théologie. Écriture sainte, histoire biblique, théologie dogmatique, théologie morale, homilétique, théologie pastorale, dr >it canon, histoire ecclésiastique (universelle, orientale, russe), patristique, archéologie sacrée et liturgie, logique, psychologie, métaphysique et histoire de la philosophie. En plus de ces matières il avait une section historique où l’on faisait place à l’analyse des confessions occidentales, à l’histoire et à la réfutation du Raskol, à l’histoire universelle et russe ; et une autre section pratique avec rhétorique, histoire de la littérature, langue russe et paléoslavc,