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ROBERT DE MELUN — ROBERTI (JEAN ;
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théologiques, 1923, p. 308-333 ; A. Landgraf, Familienbildur. g bei Paulinenkommentaren des 12. Jahrhunderts : Robert von Melvm and seine Schule, dans Biblica, 11)32, p. 169-193.

M.-M. Gorce.

6. ROBERT D’OXFORD ou DE HERE FOR D, dominicain du xme siècle dont on sait par divers catalogues qu’il écrivit en faveur de saint Thomas contre Henri de Gand, et aussi contre un certain Gilles qu’il serait peut-être téméraire d’assimiler à Gilles de Lessines ou à Gilles de Rome.

G. Meersseman, Laur. Pignon catalogi etchronica ; accedunt catalogiStamsensiseiUpsalensisscripiorum O.P., Rome, 1936.

M.-M. Gorce.

7. ROBERT PAU LU LUS (xiie siècle). Le nom de Maître Robert Paululus, d’Amiens, se lit dans le ms. lut. Il 579, fol. 53 v°, de la Bibliothèque nationale de Paris, en tête d’un ouvrage de 20 folios sur les cérémonies et les sacrements. Ce même nom Magister Roberlus Paululus, minister episcopi Ambianensis a été lu par Mabillon dans des chartes de Corbie de 1174, 1179 et 1184. Voir Acla sanct. O. S. B., éd. de Venise, t. iii, 1734, p. xxxv. Il est tout indiqué d’identifier ces deux noms, ce qui fixe Robert Paululus dans le dernier tiers du xiie siècle. Le De cwremoniis, sacramentis, o/f.ciis et observationibus ecclesiaslicis, qui lui est attribué par le ms. en question, a figuré d’abord parmi les œuvres d’Hugues de Saint-Victor. P. L., t. ci.xxvii, col. 381456. C’est une explication en trois livres des diverses cérémonies et des sacrements, qui présente assez exactement l’état de la théologie à la fin du XIIe siècle.

C. Oudin, Scriptores ecclesiastici, 1722, t. ii, col. 1569 ; Fabricius, Bibl. lut. Media-.Btatis, 1736, t. V, p. 609 ; t. VI, p. 300 ; Ceillier, Hist. des auteurs sacrés et ecclés., l re édit., t. xxii, p. 216 sq. ; Histoire littéraire de la France, t. XIV, 1822, p. 556-558 (Daunou).

É. Amann.
    1. ROBERT PULLEYN##


8. ROBERT PULLEYN, ecclésiastique anglais, devenu cardinal et chancelier de l’Église romaine (f vers 1150). Il est difficile de tracer son curriculum vide, et il vaut mieux signaler les quelques documents qui jalonnent sa vie. Les Annales d’Osneg, marquent en 1133 qu’à cette date « Robert Pulein » commença d’expliquer à Oxford les divines Écritures, dont l’étude était bien tombée en Angleterre. Rerum britann. M..-£. scriptores, Annal, monastici, t. iv, p. 19. En 1 134, il figure comme archidiacre de Rochester ; cf. Le Neve, Fasl. Eccles. anglic, t. ii, p. 579. Le continuateur de la chronique de Siméon de Durham sait que le roi Henri I er († 1 er décembre 1135) avait offert un évêché à Robert, qui le refusa. Rer. britann.. t. lxxv, 2, p. 319. Vers 1140, une lettre de saint Bernard nous apprend qu’il est à Paris ; l’abbé de Clairvaux sollicite à deux reprises de l’évêque de Rochester la permission pour Robert de demeurer en France, où il exerce par son enseignement une heureuse action. Epist., cev, P. L., t. clxxxii, col. 372. .Mime renseignement fourni pour cette même date approximative par Jean de Salisbury, qui, à Paris, étudie quelque temps la théologie sous Roberlus Pullus. Voir Metalogicus, I, v ; II, x, P. L., t. cxcix, col. 833 A, 869 A. Pourtant en 1143 Robert est encore désigné comme archidiacre de Rochester ; cf. Le Neve, ibid. Mais en 1145, il est à Rome et contresigne, comme prêtre cardinal et chancelier de l’Église romaine, la dernière bulle du pape Lucius II. Jalfé, Regesta PP. RR., n. 8713. De même contresigne-t-il les bulles d’Eugène III depuis le début du pontificat jusqu’au 2 septembre 1146. Voir Jafîé, ibid., t. ii, p. 21. A partir de cette dernière date son nom disparaît des registres. Dans les tout premiers mois du règne d’Eugène, saint Bernard avait écrit à Robert pour lui demander de veiller sur le nouveau pape. Episl., ccclxii, col. 563. Ainsi, Anglais d’origine,

archidiacre de Rochester, professeur à Oxford (qui le compte comme un de ses fondateurs), Robert vient ultérieurement enseigner à Paris (où rien n’indique qu’il se soit formé avant de professer à Oxford) ; c’est pour peu de temps ; la Curie l’accapare, et c’est à Rome qu’il termine sa vie, vers le milieu du xiie siècle.

Son œuvre littéraire fut assez considérable. Les bibliographes se transmettent, depuis Pits, une série de titres d’ouvrages inédits ; Sermons, Commentaires sur l’Apocalypse et les Psaumes ; traité De conlemplu mundi, etc. Nous pouvons juger de la contribution de Robert aux études théologiques par les Sententiarum libri VIII, publiés en 1655 par dom H. Mathoud, et réimprimés dans P. L., t. clxxxvi, col. 639-1010. C’est un exposé complet, assez bien ordonné de toute la théologie, aussi bien spéculative que pratique. Une capitulation complète, rédigée par l’auteur lui-même, permet d’en suivre assez aisément la marche, col. 639674 ; on trouvera une analyse dans Ceillier, Hist. des ailleurs sacrés et ecclés., 2e éd., t. xiv, p. 392-399.

Après avoir établi, surtout par la dialectique, l’existence et les attributs de Dieu, l’auteur expose, à l’aide des sources de la révélation, le mystère de la Trinité, puis le problème du mal, celui aussi de la prédestination, enfin la question de la puissance divine. L. I. Vient ensuite l’étude de la création, où il est surtout question de l’homme, de sa nature, puis de la chute el de ses conséquences. L. II. Pour restaurer l’homme et le racheter, l’incarnation est le moyen prévu par Dieu ; c’est l’occasionvde développer les doctrines christologiques. L. III et IV. L’œuvre du Sauveur se continue par l’Église, qui propose aux hommes la foi et les sacrements, et tout d’abord le baptême. L. V. Ce sacrement efface le péché originel, mais n’en supprime pas toutes les séquelles ; l’auteur les étudie, surtout la concupiscence et l’ignorance, ce tpii amène la considération des causes qui diminuent ou suppriment la responsabilité. Nient ensuite l’étude relative aux anges, bons et mauvais. Enfin retour aux sacrements, et d’abord à la pénitence. L, VI. Non sans digression sont étudiés ensuite la satisfaction, puis l’ordre et le mariage. L. VII. L’eucharistie couronne cette étude. Enfin la considération des tins dernières termine tout l’ouvrage. L. VIII.

La marche générale est donc assez différente de celle d’Abélard ; elle fait plutôt présager celle du Lombard. Sur les rapports entre ces diverses œuvres, et d’autres de la même époque, voir l’article Sententiaires. La dialectique joue un rôle considérable dans l’œuvre de Robert, et la discussion des « autorités i est plus sobre que dans Abélard. L’esprit général est très conservateur et l’on comprend bien la sympathie qu’éprouvait saint Bernard pour Robert Pulleyn.

Outre les articles déjà anciens des encyclopédies, Kirchenlexicon et Prot. Realencyclopædie, au mot Pulh iii, voir surtout Dictionary of national biography, I. xvii, 1896, p. 19 sq. ; R.-L. Poole et M. Bateson, Index Britannirorum scriptorum, Oxford, 1902, p. 385 ; A. Landgraf, dans The new-scholasticism, Washington, 1930, p. 1-14. Quelques aperçus intéressants dans.1. de Ghellinck, I. ; mouvement théologique du XII’siècle, Paris, 191 1, passim l voir la table).

É. A.MANN.

    1. ROBERTI Jean##


ROBERTI Jean, jésuite ( 1 56$1-$2 651). Né le 4 août 1569 à Saint-Hubert (Luxembourg belge), il entra au noviciat de Trêves le 27 mars 1592, enseigna la logique et la physique à Wurtzbourg ( 1 601 1-161 12), l’Écriture sainte à Mayence (1605-1607), puis fut recteur à Fuldætà Paderborn. Il revint ensuite à l’enseignement à Trêves (1619-1620), et à Douai. De 1621 a 1647 il est à Liège préfet de la sodalité des ecclésiastiques ; transféré à Namur, il y mourut le 14 février 1651. Polémiste acharné, il commença par entrer en lutte contre certaines théories du médecin Paracelse (1493-1541), sur