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RICHARD (FRANÇOIS’RICHARD DE CORNOUAILLES 2668

Dom Calmet, Bibliothèque lorraine, p. 812 ; E. Lcgrnnd, Bibliographie hellénique du XVII’s., t. ii, p. 100-105 ; Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. VI, col. 1>S09. ^.

E. Amanx.

3. R ICHARD Gilles. Voir Gilles, t. vi, col. 1358.

    1. RICHARD D’ARMAGH##


4. RICHARD D’ARMAGH, ainsi nommé de la ville d’Irlande dont il fut archevêque (d’où, son nom latin d’AïuiAGHANUs) ; nommé aussi Fitzralph (ftlius KadulphiJ, prélat anglais du xive siècle († 1360). Né aux dernières années du xiii c siècle, à Dunkalk (comté de Louth), il fit ses études à Oxford, où il aurait été l’élève de Jean de Baconthorp et devint fellow de Balliol Collège ; en 1333, il était vice-chancelier de l’université, puis chancelier. En 1334, il est chancelier de la cathédrale de Lincoln et, peu après, archidiacre de Chester ; en 1337 le pape Benoît XII le fait doyen du chapitre cathédral de Lichtficld. Dix ans plus tard le pape Clément VI le nommait archevêque d’Armagh, et il était sacré à Exeter le 8 juillet 1317. Aussi bien, il était pour lors fort connu à la cour d’Avignon, où l’on relève sa présence en 1335, 1338, 1341, 1342, 1344, 1349, sans qu’il soit nécessaire d’ailleurs, d’admettre un séjour continu.

C’est à la cour de Benoît XII (1334-1342), que Richard Fitzralph entre en relations avec les prélats arméniens venus pour négocier l’union de leur Église avec Rome. Ce lui fut l’occasion de rédiger un ouvrage important en 19 livres : Summa in quæslionibus Armenorum (dont le 1. I porte le titre Summa de erroribus Armenorum), qui sera imprimé à Paris, par Jean Petit, en 1511, in-fol. (très rare ; à la Bibl. nat. de Paris sous la cote D. 934 ; ctRés.D. 2344) ; Richard y examine et y discute les doctrines où les arméniens dilïèrent des catholiques. En voir un sommaire dans A. Possevin, Apparatus sacer, t. ii, 1608, p. 325-326.

Rentré dans les Iles britanniques, l’archevêque d’Armagh se fit une réputation de grand prédicateur, et il s’est conservé en manuscrits un certain nombre de ses sermons. Mais il fut particulièrement célèbre par la position qu’il adopta dans la querelle entre le clergé séculier et les ordres mendiants, qui reprend de plus belle dans la seconde moitié du xive siècle. Chargé, au cours de 1349, d’une visite canonique en Angleterre, il recueille les échos des plaintes des curés et transmet à la Curie pontificale, en juillet 1350, le mémoire qui les contient : Propositio ex parle preelatorum et omnium curatorum lotius Ecclesiæ coram papa in pleno consistorio. .. adversus ordines mendicantes (en ms. à la Bodléienne d’Oxford, n. 144, fol. 251 b). En même temps, Richard mettait en chantier un traité plus personnel : De pauperie Salvatoris qu’il complétera ultérieurement. En 1356, lors d’une nouvelle visite canonique dans le diocèse de Londres, il retrouve, plus excitée que jamais la même controverse, et il prend position de manière plus résolue encore en beaucoup de sermons (quatre de ces sermons sont publiés à la fin de l’édition de la Summa in quæslionibus Armenorum de 1511). S’il fallaiten croireles religieux mendiants qui, bien entendu, combattirent l’archevêque, celui-ci aurait avancé de graves erreurs : la mendicité volontaire était chose répréhensible ; le Christ n’avait jamais mendié, ni n’avait conseillé la mendicité, il l’avait plutôt interdite ) etc. (voir un résumé dans Wadding, Annales minorum, an. 1357, n. iv et v). Un franciscain, Roger Conway (Rogerius Chonnous), prit la défense du genre de vie des moines mendiants dans Defensiones pr<> mendicantibus contra Armachanum. Les adversaires de Richard firent si bien que finalement l’archevêque fut cité à Avignon par le pape Innocent N’l. Le 8 novembre 1357, il prononçait devant la cour pontificale sa De jensio curatorum contrit eos i/ui privilegiatos se ilicunt, souvent publiée depuis 1175, soit à part, soit en di vers recueils ; on la trouvera en particulier dans Goldast, Monarchia, t. ii, p. 1392 sq., et dans Brown, Fasciculus rcrum expetendarum et fugiendarum, t. ii, p. 466 sq. C’est sans doute à la même occasion que Richard mit la dernière main à son traité en sept livres De pauperie Salvatoris : les quatre premiers livres et le sommaire des trois derniers sont publiés par R. L. Poole en appendice à l’édition du De dominio divino libri III de Wyclef, publiée par la Wyclif sociely, Londres, 1890. C’est une œuvre considérable et qui demanderait une sérieuse étude. Plusieurs des idées émises par l’Armaghanus ont été reprises par Wyclef. Le procès de Richard à la Curie ne semble pas avoir eu de conclusion ; et l’archevêque mourut en Avignon, sans avoir été condamné, le 20 novembre 1360. Il laissait une réputation de sainteté bien établie en Angleterre. En dehors des ouvrages signalés, il reste de lui bon nombre de manuscrits dont nous reproduisons les indications d’après Tanner, Bibliotheca brilannico-hibernica, 1748, p. 284 sq. : Sermons, dont une série est intitulée : De laudibus Mariée. Avenioni, Lectura Sententiarum, Qusesliones Sententiarum, Lectura thenlogiæ, De peccato ignoranliæ, De vafritiis judseorum, Dialogus de rébus ad sanctam Scripturam pertinenlibus, Vita sancti Manchini abbatis et des lettres. On trouvera dans Tanner, d’après Leland, les indications des manuscrits.

R. L. Poole, art. Fitzralph (Richard), dans le Dictionarg of national biographg, t. xlx, 1889, p. 194-198 : Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. ii, col. 631 (sous le mot Fitzralph) ; Trithème a déjà une courte notice, De scriptor. eccles., éd. de Paris, 1512, fol. cxl.

É. Amann.
    1. RICHARD DE CORNOUAILLES##


5. RICHARD DE CORNOUAILLES, appelé

aussi Richard le Roux, fut à Oxford, d’après Thomas d’Eccleston, le cinquième maître en théologie du couvent des frères mineurs. De advenlu minorum in Anglia, édit. A. -G. Little, p. 65. Originaire d’Angleterre, il était entré chez les mineurs à Paris « au moment où frère Élie troublait tout l’ordre et où son appel était encore pendant », et donc vers 1238. Il rentra en Angleterre, où il fit profession, sans aucun doute à Oxford. En 1248 il y était encore. C’est à ce moment que le ministre général, Jean de Parme, lui donna congé de se rendre à Paris ; mais Richard, se ravisant, prit le parti de continuer à Oxford son enseignement ; il commença à y « lire » les Sentences en 1250, comme nous l’apprend un texte de Roger Bacon. Compendium studii theologici, édit. Rashdall, p. 52-53. Mais « à cause de certains troubles », il demanda un peu plus tard à quitter l’Angleterre pour rentrer à Paris. Tous ces détails sont fournis par les lettres d’Adam de Marisco, dans Monumenla franciscana, dans Rolls séries, 1. 1, p. 330, 349, 359, 360, 365. Le départ pour la France doit se placer en 1253. A Paris, au dire d’Eccleston, Richard aurait professé avec beaucoup d’éclat, magnus et admirabilis philosophus judicaius est. Ce n’est pas l’avis de Roger Bacon, qui, dans le passage cité plus haut, l’accable de son mépris et le rend responsable de lourdes erreurs philosophiques qui se sont perpétuées longtemps (Bacon écrit en 1292). Vers 1256, Richard fut rappelé à Oxford, pour prendre la succession de Thomas d’York. Après 1259 on perd sa trace.

Richard ayant été, à Paris, le successeur et peut-être le contemporain de saint Ronaventurc, qui y professa à partir de 1251, il y aurait intérêt à pouvoir lire les Commentaires des Sentences qu’il a composés. Le commentaire de Ronaventure a même figuré, en certains mss. sous son nom. Diaix mss. d’Assise contenant, le premier un commentaire des 1. I et II expressément attribué à Richard de Cornouailles (n. 346, de l’ancienne Ilibliolhcca sécréta), le second un commentaire du t. I, ayant même incipit (n. 339 du même catalogue) ont disparu d’Assise et n’ont pas encore été identifiés.