Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.2.djvu/358

Cette page n’a pas encore été corrigée
2129
2130
REIFFENSTUEL (ANACLET) — REIMS (J.-F. DE)


fallait répéter encore les deux parties. La Theologia moralis d’A. Reifîenstuel resta longtemps classique, de sorte qu’au xixe siècle elle servait encore de manuel dans VAcademia ecclesiastica.

Le P. Reifîenstuel est encore l’auteur d’un ouvrage de droit canonique, qui, de l’aveu de canonistes éminents comme A. Van Hove et Fr. von Schulte, lui vaut une place d’honneur parmi les canonistes de premier rang et qui jouit encore toujours de nos jours d’une grande estime. Cette œuvre monumentale est intitulée : Jus canonicum universum clara melhodo juxta litulos quinque librorum Decretalium in quæstiones distributum, solidisque responsionibus et objectionum solutionibus dilucidalum, et a eu un nombre considérable d'éditions. Il est difficile de donner le nom des lieux et la date exacte des différentes éditions, vu les divergences qui existent à ce sujet chez les divers auteurs. Il paraît toutefois qu’il faut placer la première édition à Munich, en 1700-1714, comme l’affirment H. Hurter, op. cit., col. 931, A. Van Hove, art. cil. et I. Jeiler, art. cit., et non à Freising, en 1700, comme le disent Fr. von Schulte, Die Geschichte der Quellen und Literatur des canonischen Rechts, t. m a, p. 154, et A. Van Hove, Protegomena, dans Commentarium Lovaniense in Codicem juris canonici, vol. i, t. i, Malines, 1928, p. 287. Les meilleures éditions selon A. Van Hove, dans The calh. encycl., t.xii, p. 725, sont celles de Venise, 1830-1*33 ; de Rome, 1831-1832 ; de Paris, 1864-1870, en 7 vol. in-4°, de xi-642, viii-617, vii-657, vii-697, vii-760, vii-663, vii-472 p. Dans toutes les éditions postérieures à 1733 on trouve le traité De regulis juris, qui fut publié pour la première fois à Ingolstadt, en 1 733. Dans l'édition d’Anvers, 1 743, il y a aussi un Appendix omnium regularum juris civilis in digestis contentarum et un Repertorium générale. Enfin une Edilio compendiosa fut publiée à Paris, en 1853, à l’usage des séminaires.

A. Reifîenstuel se rallie étroitement à la collection des Décrétales de Grégoire IX, qu’il a prise comme base de son commentaire et dont il a repris la division, en suivant toutefois la méthode en usage depuis le xin siècle. Il n’adopte en effet les rubriques des titres que comme base pour la division des matières, tandis que dans les titres eux-mêmes la matière est exposée et traitée systématiquement dans une série de questions. L’auteur n’a pas utilisé directement les anciens décrétai istes, à l’exclusion de Hostiensis et de Durandus, mais seulement ceux du xv 9 siècle, principalement Panormitanus, chez qui il trouvait d’ailleurs les citations des anciens commentateurs et glossateurs des Décrétales. La grande qualité de cet ouvrage est son intégralité et son étendue ; il embrasse tout le domaine du droit canonique, ainsi que les décrets du concile de Trente, les constitutions pontificales parues depuis ce concile et la pratique romaine, bref le nouveau droit tant général que particulier. Pour toutes ces raisons le Jus canonicum d’A. Reifîenstuel constitue un des exposés les plus complets du droit canonique ; il fut aussi une source précieuse pour les canonistes suivants. Il est enfin à noter que les questions pratiques qui se rapportent au ministère des prêtres auprès des fidèles et au soin des âmes, y sont traitées d’une façon très ample.

Il faut attribuer très probablement encore à A. Reiffenstuel une Praxis compendiosa sacrorum riluum et cseremoniarum, quee juxta rubricas missalis romani in missis, præsertim solemnibus, a ministris observandæ sunt, ad usum fralrum minorum S. Francisci reformatorum provincise Bavarise collecta et accommodala, anno salutis 1670, éditée sans nom à Munich. Il composa cet ouvrage probablement à la demande du définitoire provincial. Pour avoir l’unité dans les cérémonies, le chapitre provincial de 1670 ordonna que désormais dans

tous les couvents les fonctions liturgiques solennelles se feraient d’après cette Praxis compendiosa. Cet ouvrage doit être identifié avec celui que V. Greiderer, Germania franciscana, t. ii, p. 424, n. 322, intitule : Libellus de cseremoniis et ritibus ecclesiasticis una cum formula cantandurum. A. Reifîenstuel est encore l’auteur de Thèses theologicse de septem novie Legis sacramentis, Munich, 1675, in-16, vi-38 p. ; Thèses theologicse de actibus humanis, conscientia et peccalis, Munich, 1677, in-12, viii-50 p. ; Kurzer Inhalt vom Leben, Tugenden und Wunderwerken des seligen Vaters B. Francisci Solani, Munich, 1676, in-12, xii-280 p. Il composa en 1680 un traité intitulé Verbum abbrrviatum, non encore retrouvé jusqu’ici. Enfin la Dombibliothek de Passau conserve dans le ms. lat. Il 120 (2 vol. in-8°) un Compendium de la Theologia moralis d’A. Reifîenstuel, corrigée par FI. Ricci : Ordinalum instaurais Theologiæ moralis R. P. Reifîenstuel compendium ad facilitandum aut minuendum laborem pro consucto examine quod studiis etiam dudum absolulis et occupationibus aliis distentus venerabilis clerus, præsertim ad uliud curatum beneficium aut officium parochialr promovendus, neenon in visitationibus ordinariis seu episcopalibus aliquando subeundum habet, optima mente ac fideli cura confeclum. D’après le chronogramme, qu’on lit à la fin du titre, ce Compendium aurait été rédigé en 1768.

Fr. von Schulte, Die Geschichte der Qufllen und LUeratur des canonischen Rechts, t. m a, Stuttgart, 1880. p. 154-155 ; J. P. Migne, Theologiæ cursus complétas, t. Jtvin, Paris, 1862, col. 689-690, où sont édités le De bene Tiens, jure patronatus et decimis (col. 691-756) et le De immunilate ecclesiastica (col. 903-934) ; V. Greiderer, Germania franciscana, t. ii, Inspruck, 1781, p. 424 et 393 : Histor.-polilischp Blatler, t. lxxii, Munich, 1873, p. 520-593, 897-900 ; H. Hurter, Nomenclator, 3 « éd., t.iv, col. 929-931 ; P. Minges, Geschichte der Franziskaner in Bayern, Munich, 1896. p. 144-145 ; J. Obermayr, Die Pfarrei Gmnnd am Tcqernsee und die Reiflanstuel, Freising, 1868, p. 388-400 ; TI. Holzapfel. Handbuch der Gescl.ichte des Franziskanernrdens, Fril>our2-en-B., 1909, p. 576 ; A. Gôtzelmann, Das Studium morianum theologicuip im Franziskanerklnstcr zu Deltclhacli a. M., dans l’ranzisk. Sluilien, t. vi, 1919. p. 353 ; Th. Kogler, Das Studium in der bayrischen Reformatenprovinz, ibiil., t.xii, 1925, p. 31-32 et 37 ; H. Dausend, Die Liturgie in der bayrischen Franziskanerprooinz.ibid., p. 87-88 ; le môme, Das Studium der Liturgie als besonderes theologisclies Fach im Lichte franziskanischer Ueberlieferung, ibid., t. xv, 1928., . 353 ; J. Rpinl.old, Zum Streitum die Mnralsijsteme des Probabilismus und Probabiliorismus bei den sàchsisehen Franziskanern im 18. Jahrlinndert, ibid., t. xxi. 1934. p. 116 sq. ; Th. Rouler, Dos philosophisch-theolngische Studium der bayrischen Franzisktuier, dans Franzisk. Stutlien, Beiheft x, Miinster-en-W., 1925, p. 58-62, 64-67, 76, 90, 92 ; B. Lins. Dus Totrnhuch der b>nrischen Franziskancrprnoinz viin l/>21bis 1928. t. ii, l.andshut, 1930, p. 193 ; le môme, G chirhie des Franzi’ikarierklnstirs in Ingohtaiit, t. ii, Geschichte des j>-l : iqrn /'ranci kanerklosiers in Ingolstadt, Ing)lstadt, 1920, p. '52-' 57.

A. Teetært. REIMS (Jean-François de), frère mineur capucin de la province de Paris du xviie siècle. Originaire de Reims, il s’appelait dans le monde Dozet. Entré dans l’ordre des capucins, il fit son noviciat sous la direction du grand formateur d'âmes le P. Martial d'Étampes. Il exerça les charges de gardien et de définiteur provincial et mourut à Paris au couvent de la rue Saint-Honoré en 1660. On a de lui deux ouvrages, qui mériteraient une longue étude selon fe P. Ubald d’Alençon, dans Éludes franciscaines, t. xxxix, 1927, p. 465. Bien qu’ils se rattachent plutôt à la théologie ascético-mystique, ils présentent cependant un intérêt peu ordinaire surtout pour la théologie morale. Le premier de ces ouvrages est Le directeur pacifique des consciences, où les personnes dévoles tant religieuses, que séculières pourront connaître clairement l'état de leur conscience, s'éclairer sur toutes les difficultés, discerner le péché mortel d’avec le véniel, découvrir plusieurs