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L675 RAPT (EMPÊCHEMENT DE) — BASSLER (CHRISTOPHE ;

1676

à mitigation ou à suppression de la peine canonique, conformément au canon 2223, § 3, 2° et 3°.

Le Code prévoit enfin des peines destinées à réprimer le rapt des impubères pratiqué pour une autre fin que le mariage ou la satisfaction de la luxure, can. 2354 ; c’est ce que les codes des diverses nations appellent

enlèvement, détournement de mineurs », cf. Code pénal français, art. 354 ; — italien, art. 148 ; allemand, § 235 ; — autrichien, § 90. Si le délinquant est un laïc, on a un délit du for mixte, pour la punition duquel les deux pouvoirs civil et ecclésiastique sont également compétents ; l'Église accepte les peines légitimement portées par l’autorité séculière, si elle s’est prononcée en premier lieu ; elle y ajoute l’exclusion des actes légitimes et la déchéance de tout emploi ecclésiastique, nonobstant l’obligation de réparer le dommage causé. Si le ravisseur est un clerc, l'Église (dans la théorie) le jugeant seule, le punira de peines pouvant aller, suivant la gravité du cas, jusqu'à la déposition, can. 2354 § 2 : dans le cas où le clerc, nonobstant le privilège du for (lequel ne fonctionne pas partout), aurait déjà élé condamné par le tribunal séculier, le juge ecclésiastique procédera en toute équité suivant les règles tracées au canon 2223, § 3, 2°.

On notera enfin que les peines ainsi encourues ou inlligées ne cessent pas par la purgation du rapt, ni même par la libre célébration du mariage ; même après la cessation de l’empêchement, elles gardent leur vigueur et devront être observées jusqu'à expiation, à moins que n’intervienne une absolution ou une dispense.

I. Histoire du rapt.

Corpus jtiris eanonici, éd.

Friedberg, Leipzig, 1881 ; Hefele-Leclercq, Histoire des conciles, Paris, 1907 et sq. ; Esmein, I.e mariage en droit canonique, 2 vol.. Paris, 1801 ; Wernz-Vidal, Jus canonicum, t. v, Jus matrimoniale, Rome, 1925.

Parmi les auteurs anciens : Schmalzgrueber, Jus ecclesiaslicnm universum, t. iv, Naples, 17 : 58 ; Sanchez, De sancto matrimonii sacramento, Nuremberg, 1706 ; Reiffenstuel, Jus canonicum, t. iv, Venise, 172R.

II. Ijroit actuel.

Les principaux commentaires des 1. III et V du Code, spécialement ; Capello, Traclalus canonico-moralis de sacramentis, t. ni. De matrimonio, TurinHome, 1927 ; De Smet, De sponsatibus et matrimonio, Bruges, 1927 ; Vlaming, Pnvlcclioncs juris matrimonii. 2 vol., Bussum (Hollande), 1919 ; Farrugia, De matrimonio et causis matrimonialibus, Turin, 1921 ; Vcrmecrsch-Creusen, Epitome juris eanonici, t. n et m. Malines 1925 ; Clayes Simenon, Manuale juris eanonici, Gand-Louvain, 1931 ; (iasparri, Tractatus canonieus de matrimonio, 2 vol., Paris, 1932 ; Fourneret, Le mariage chrétien, Paris, 1921 ; Chrétien, De matrimonio, Metz, 1927 ; Cocclii. Commentarium in Codicem juris eanonici, t. viii, Turin, 1925 ; Chelodi, Jus prenale. Trente, 1925.

A. Bkide.

    1. RASSLER Christophe##


RASSLER Christophe, jésuite, né à Constance, le 12 août 1654, admis dans la Compagnie, province de Germanie supérieure, le 30 septembre 1669 ; il enseigna la grammaire et les humanités, puis de 1685 à 1714 la théologie dogmatique, la théologie morale, l’exégèse à Ingolstadt et à Dillingen ; il fut préfet des <'tudes et enfin recteur (1714-1716) de cette dernière université. Appelé à Rome par le P. général Tamburini, il y exerça les charges de réviseur général, de conseiller (héologique du cardinal jésuite Tolomcï et de préfet des études au Collège romain. C’est là qu’il mourut, emporté soudainement par le typhus, le lli juillet 1723, en grande réputation de travailleur acharné, d’esprit prudent et loyal.

Ouvrages. I" Rasster publia de 1688 a 1701 une série fie huit opuscules et volumes Intitulés Controversi ; c. où il examine avec plus ou moins de développements des questions philosophiques ou théologiques

discutées publiquement sous sa direct ion par ses (lèves

d’Ingolstadl et de Dilligen. Le plus Intéressant de ces

ouvrages paraît être celui qui a pour titre : Controversia theologica de. régula exlerna fidei divirue… Ingolstadt, 1701, in-8°, 422 p. La déclaration du clergé français de 1682 contre l’infaillibilité du pontife romain y est attaqué sous une forme du reste modérée et avec des arguments positifs.

2° Mais ce sont surtout l’oeuvre du moraliste et ses interventions dans les luttes alors si vives de la théologie morale, qui méritent d'être signalées.

1. En 1693, parmi ses Controversiæ, Rasster voulut faire paraître une Controversia theologica Iripartita de reclo usu opinionum probabilium…, dirigée contre le probabiliorisine du P. Thyrsc Gonzalez, général de la Compagnie depuis 1687. Voir l’art. Gonzalez de Santanf.i.ia, col 1494. A cette date le célèbre ouvrage de ce dernier, Fundamentum Iheologiæ moralis…, n’avait pas encore vu le jour ; mais un écrit plus court de Gonzalez destiné à en être la préface, Traclalus succinctus de reclo usu opinionum probabilium, avait été imprimé en 1691 à Dillingen même. Cet écrit fut supprimé devant les protestations des PP. assistants. Rasster put le connaître, et c’est vraisemblablement contre lui qu’allaient ses thèses. Approuvées à Dillingen, elles furent envoyées à Rome pour dernière revision. Celleci fut défavorable ; l’impression du livre commencée fut arrêté à la 16e feuille. Dôllinger-Reusch ont publié dans leur Geschichte der Moralslrciligkeiten, t. ii, p. 9091, des Observaliones sur l’ouvrage de Rassler, qui paraissent être le résumé des critiques faites par les reviseurs romains, et une série de huit lettres très intéressantes, adressées par Rasster en 1694-1695, à l’occasion de cette affaire, au P. assistant Truchsesz et au secrétaire de la Compagnie, le P. François Guarini. Op. cil., p. 169-191, 216-219. Une seule des réponses de ce dernier y est jointe (p. 177). Cette correspondance est résumée et commentée par les mêmes auteurs au t. i, p. 236-245, de leur ouvrage ; certains détails du commentaire prêteraient à discussion.

2. En 1703, M. de Sève de Rochechouart, évêque d’Arras, avait porté une censure très sévère contre 32 propositions extraites des œuvres du célèbre casuiste jésuite, Georges Gobât († 1679), œuvres complètes, Ingolstadt et Munich, 1678-1681, Douai, 1700 ; voir dans ce dict. l’art. Gobât Georges, col. 1469, 1470. La censure de M. de Rochechouart est du 17 août 1703 et se trouve dans le Recueil des ordonnances, mandements et censures de M. V évêque, d’Arras… Arras, 1710, p. 162191. Après le P. Charles Daniel (Liège, 1703), Rassler prit la défense de son confrère et, en 1706, publia, sans nom d’auteur ni indication de lieu, les Vindiciæ GobaHanse, sive Examen proposilionum, quas ex operibus P. Georgii Gobai exe.erplas Illuslrissimus Atrebatensis Episcopus severissima censura nolavit, et ipsius censurée crisis a quodam sacrée Iheologiæ doclore édita, in-4°, 417 p. Rasster reconnaît que certaines des propositions censurées sont exagérées ou fausses ; mais il soutient que de bons auteurs les ont également admises avant les condamnations de l'Église, que d’autres sont acceptables et que de toute manière les censures de I évêque sont trop rigoureuses.

3. Enfin dans les dernières années de son enseignement en Allemagne et avant son rectorat de Dillingen, Rasster composa un ouvrage destiné à exposer sa pensée complète sur la question du probabilisme. Le titre en est long ; nous le liions en entier parce qu’il résume tout l’ouvrage : Norma recli seu traclalus théologiens, in quo lum de objectiva, tum eliam de formait régula honeslalis ac prsecipue de reclo usu opinionum probabilium magna accuratione ila disseritur, ut et rigore le ni las et lenilate rigor salubriler tempcretur, ostendendo scilicel, quod in concursu opinionum ulrinque probabilium cirea honestatem et licentiam alicujus actionis parlent minus lulam seu faventem libertati fas sil in