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RAOUL DE REIMS — RAPHAËL DE DIEPPE


furent bien revus, remirent au patriarche une lettre du pape et eurent avec les Grecs plusieurs conférences, soit à Nicée en Bithynie, soit à Nympha en Lydie sur les deux principaux dissentiments, qui séparaient les Églises grecque et latine, à savoir la procession du Saint-Esprit et l’emploi du pain azyme ou du pain levé pour célébrer la messe. Ne pouvant arriver à un compromis les envoyés ponti beaux regagnèrent Home après avoir consigné par écrit leurs discussions : Dispuialio latinorum et græcorum seu relatio aprocrisiariorum Dni papæ Gregorii IX de gestis Nicsem in Bithynia et Nymphœæ in Lydia, 1234.

Thomas d’Eccleston, /, « advenlu fr. niinoruin in Angliam, éd. A. G. Llttle, dans Collection d'études et de documents, t. vii, Paris, 1909, p. 35, 90, 91, 95 ; dans Anal, franc., t. I, Quaracchi, 1885, p. 229, 244-246 ; I lefele-Leclercq, Histoire <les conciles, t. v, 2e part., Paris, 1913, p. 1567-1572 ; L. Wadding, Annales minorum, t. ii, an. 1233, n. vin-xxv, p. 300399, Quaracchi, 1931 ; Quétif-Échard, Hibl. scriptorum ord. prmdicatorum, 1. 1, Paris, 1712, p. 911-927 ; Mansi, Concil., t. xxiii, Venise. 1779, col. 277-320 ; G. (ïohibovich, Biblioteca bio-bibliograflca délia Terra santa, I" série. I. i, Quaracchi. 1906, p. 163-169 ; le même, Dispuialio latinorum et græcorum seu relatio apocrisiariorum Gregorii IX, dans Areh. fnaic. hist., t.xii, 1919, p. 118-470.

A. Teetært.

    1. RAOUL DE RODINGTON##


4. RAOUL DE RODINGTON, frère mineur de la province d’Angleterre appelé aussi Rodimpton, Hadiutorius, Radimptorius, Oroipton, maître en théologie de l’université d’Oxford et lecteur de son ordre dans la même ville vers 1350. Il y commenta les Sentences et à cause de la grâce et de. la facilité de son langage, il fut dénommé facundus Apollo. D’après L. Wadding et H. Hurter il serait l’auteur de commentaires sur plusieurs livres de la sainte Écriture, d’un Commenturium super Magislrum Seiilentiarum, de Lecturx scholasticæ et de Quæsliones ordinariæ. Notons toutefois que Thomas d’Eccleston ne l'énumère pas parmi les lecteurs franciscains qui enseignèrent à Oxford. Il signale cependant vers la même époque un autre frère mineur, dont le nom ressemble beaucoup à celui du précédent, à savoir Jean de Rudington ou Ruddington, dans le comté de Nottingham ou de Lincoln, qui fut le cinquante-sixième lecteur des mineurs à Oxford et le dix-neuvième ministre provincial et qui fut à Bàle le 10 juillet 1340.

L. Wadding, Scriplores ord. minorum, Rome, 1906, p. 196 ; Barthélémy de Pise, 75c conjormitaic vilæ b. l’raiicisci ad vitam Domini Jesu, dans Anal, franc., t. iv, Quaracchi, 1900, p. 339 et 547 ; Thomas d’Kccleston, De adventu fr. minorum in Angliam, éd. A. G. Little, dans Collection d'études et de documents, t. vii, Paris, 1909, p. 70 ; Hurter, Xomenclalor, 3e éd., t. ii, col. 531.

A. Teetært,

    1. RAPHAËL DE CLAYES##


1. RAPHAËL DE CLAYES, frère mineur capucin de la province de Normandie du XVIIe siècle. Issu de la noble famille des marquis de Clayes, il se lit un nom comme prédicateur et composa un certain nombre d’ouvrages dont le suivant seul fut édité : Sublimes et profundæ theologicæ ac. morales veritates de auguslissimo eucharisties sacramento super quatuor Iranscendenlia enlis, unilalis, veritatis et bonitatis, quic in sublimi hoc mgsterio elucescunt, Rouen, 1 649 : Avranches, 1653, 4 vol. in-4°.

Bernard de Bologne, llibl. scriplorum ord. min. capuccinorum, Venise. 1747, p. 220.

A. Teetært.

    1. RAPHAËL DE DIEPPE##


2. RAPHAËL DE DIEPPE, frère mineur capucin de la province de Normandie. Originaire de Dieppe, ou il doit être né vers 1588. il s’est distingué par son zèle apostolique tant en France OÙ il combattit les réformés, quc dans les missions lointaines où il travailla à convertir les païens. En 1636 il partit avec cinq autres capucins pour l’Ile Saint-Christophe, où il

exerça pendant un certain temps la charge de supérieur de la mission. En 1642 cette mission fut incorporée à celle que les capucins possédaient en Acadie. Par suite de la révolte de M. de Poincy, gouverneur de l'île, contre M. de Thoisy, le nouveau lieutenantgénéral de Saint-Christophe, auquel il défendit de mettre pied à terre dans son île, les capucins se virent obligés de (put 1er leur mission de Saint-Christophe. Comme ils avaient contribué de tout leur pouvoir à faire relever de Poincy de ses fonctions, la révolte de ce dernier ruinait toutes leurs espérances. Au lieu de rentrer en vainqueurs à Saint-Christophe, les derniers capucins qui s’y trouvaient encore, furent à cette occasion, le 25 janvier 1646, emprisonnés et expulsés. D’après Roch de Cesinale, le P. Raphaël se serait retiré au Canada, où il serait mort en 1648.

Le P. Raphaël s’est acquis une célébrité peu ordinaire par un ouvrage qui au xvii° siècle fut très estimé et exerça une grande influence : Méthode très facile pour convaincre toutes sortes d’hérétiques, mais particulièrement les modernes, Rouen, 1640, in-4° ; ibid., 1657, in-8°, 687 p. ; ibid. 1663, in-8°, ix-687-25 p. ; Paris, 1665, in-8°, ix-754 p. ; ibid., 1682, in-8°, ix954 p. ; Lyon, 1669 et 1671. Tandis que les trois premières éditions ne comprennent que deux parties, la quatrième en possède trois, dont la dernière a été ajoutée par les éditeurs. Dans la première partie le P. Raphaël veut démontrer que la religion réformée est fausse. Il fait précéder le texte de quatre prolégomènes, dans lesquels il expose quatre questions préliminaires, nécessaires pour disposer l’esprit à la vérité : dans le premier il examine si le Christ a institué plusieurs Eglises ; dans le second si l’on peut être sauvé dans n’importe quelle religion ; dans le troisième si l’on peut reconnaître la vérité d’une Église par rapport à une autre par la note (pue les ministres réformés donnent pour la distinguer de toutes les autres sociétés qui s’attribuent faussement ce titre, à savoir par la promesse que l’on fait de ne vouloir prêcher que l'Écriture dans sa pureté ; flans le quatrième il établit par où il faut commencer pour reconnaître la vérité ou la fausseté d’une Église.

L’auteur passe ensuite à l’exposé de la première partie en supposant que l’on est encore au temps où la religion réformée a fait son apparition en France, où les prétendus réformateurs accusèrent l'Église romaine d’avoir abandonné son époux et publièrent qu’elle s'était prostituée aux idoles et partant que c'était une Église adultère et idolâtre. Le P. Raphaël la défend comme un avocat défend une princesse accusée d’avoir manqué de fidélité à son époux et démontre que les ministres protestants qui ont accusé l'Église romaine d'être une Église adultère sont des hérétiques. Il le prouve par huit raisons, qui constituent autant de traités : 1. ces ministres n'étaient point envoyés de Dieu ; 2. ils ont répandu une fausse doctrine en disant que l'Église était tombée en ruines ;

3. ils ont rejeté presque le tiers de la parole de Dieu ;

4. ils ont falsifié ce qu’ils en ont conservé ; 5. ils ne peuvent trouver dans la parole de Dieu les principaux fondements de leur prétendue réforme ; 6. ils ont retenu quelques doctrines et en ont rejeté d’autres sans raisons plausibles ; 7. ils se sont mariés après avoir fait a Dieu le vœu de chasteté perpétuelle ; 8. sur les fondements établis par eux on peut fonder toutes sortes d’hérésies. L’auteur conclut qu’il ne faut point écouler les ministres protestants, mais les fuir et se retirer de leur société.

Dans la deuxième partie le P. Raphaël défend l'Église romaine contre les injustes attaques des réformés et démontre en dix traites qu’elle n’a jamais failli dans son enseignement et qu’elle seule possède la doctrine véritable telle qu’elle fut proposée par le