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1° l RGATOIRE. ÊGL. GRÉCO-RUSSE, LES PARTISANS

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<iui les supportent a la fin de leur épreuve, de telle sorte quiiv>, 'mio seraient déll> rées automat [quement par la vertu même de leur soulTrance (de leur salisi supposer que n’Interviennent pas les suffrages de l'Église, l’entente ne règne pas parmi les théologiens dont nous p. nions l n assea grand nombre d’entre eux, surtout parmi 1rs plu-- récents, tout dé pendre la délivrance des.imo uniquement des sut trages des i.mts Ces suffrages, du reste, ne manquent pas. puisque l'Église ne cesse de prier pour les défunts dans ses offices publics. Cette conception étrange peut siréclamer de Marc d'Éphèse. Celui-ci parle s.ms doute d’une purification (xddapoiç) desjxéoo » p.ir des peints d’ordre moral. Toutefois, de plusieurs passages de ses dissertations il ressort clairement que, pour lui. la délivrance ne vient pas du support de la peine, mais uniquement « le la clémence divine sollicitée par les prières îles vivants, si l'Église de la terre ne priait pas pour les défunts, si Dieu ne relâchait

rien îles rigueurs <le sa justice, les lia', : resteraient Indéfiniment dans leur état, sans que la durée de leurs souffrances pût par elle-même amener leur libération. A proprement parler, il n’x a pas purification progressive par la peine aboutissant nécessairement à la délivrance ; il j a simple délivrance venant du dehors, <ifr extrinseco. Cette conception est sans doute la conséquence logique du principe posé également par Mate que la faute n’est jamais remise avant la peine, mais que toutes les deux sont pardonnées en même temps. Les péchés véniels des j.zwj : ne leur seront remis qu’au moment même de leur délivrance. Ce même principe, en effet, ne laisse subsister qu’une

seule raison d'être du purgatoire, a savoir les péchés

véniels non pardonnes axant la mort. Il supprime, après la mort, toute peine temporelle pour tout péché pardonné pendant la vie. Sur ce point spécial, comme sur les autres questions accessoires, la scolastiquc de Marc d'Éphèse Imaginée au cours des débats conciliaires a laisse des traces sérieuses dans la théologie postérieure. Elle a été du reste heureusement contrebalancée par la théologie latine, comme nous allons le voir, en passant en revue les principaux théologiens appartenant a la catégorie dont nous parlons.

1° Le premier qui se présente a nous est Georges Sehularios, dont nous parlions tout à l’heure. Sa connaissance approfondie de la théologie latine et en particulier des ouvrages de saint Thomas lui a fait éviter les obscurités, les imprécisions, les lacunes, les erreurs, voire les contradictions qu’on peut relever dans les dissertations de Marc d'Éphèse. Quand on compare celles-ci aux trois petits traités sur les lins dernières que nous a laissés Georges et qui ont été publiés récemment a la fin du t. i des Œuvra complètes. Paris. 1928, p. 505-539, on voit toute la supériorité de Seholarios. Ces opuscules (qu’il composa dans la dernière période de sa vie, alors que, patriarche démissionnaire île Constant inople sous le nom de < iennade. il vivait retiré au couvent du Prodrome sur le mont Méhécée, près de Serres) nous livrent, sur les fins dernières en général et sur la question du purgatoire en particulier, une doctrine irréprochable, qui cadre sur tous les points importants et sur la plupart des points secondaires avec les positions de la théocatholique. Si dans le premier traité, adressé au hiéromoine Sabbatios, du cornent du Sinal, et traitant ri professe du sort des âmes après la mort, il émet, en passant, une opinion erronée SUT la nature de la béatitude des, 'nnes justes avant le Jugement dernier il ne leur accorde qu’un bonheur d’ordre naturel, .ml la béatitude Vraiment surnaturelle pour le

jour de la résurrection glorieuse ; cf. op. cit., p. ~>l">

516, 518 ' ! '. il abandonne cette erreur dans les

deux autres opuscules et ailleurs pour enseigner la

pure doctrine catholique l’our ce qui regarde le

purgatoire en particulier, VOicl, eu résume, l’essentiel

de son enseignement :

i. Tout d’abord, a la différence de M.ne d'Éphèse,

qui prétend que la peine du peche mortel ou véniel est

toujours remise en même temps que la coulpe, ne

laissant ainsi subsister qu’une seule raison d’elle de

l'étal Intermédiaire ou purgatoire, a savoir le péché véniel non pardonné avant la inorl. notre théologien

affirme très clairement a plusieurs reprises l’existence

d’une peine temporelle a subir cil ce inonde ou eu l’autre pour le peche même pardonne par l’absolution

sacerdotale. Cf. Œuoret complètes </' Gennade Schola rii’s. t. i. p. 523-524,."> : >.' !  : t. i : Différence entre les péchés véniels et les péchés mortels, p. 281 : 'H p.èv s/Opï à'.à r ?, ç [X£Txvj£aç Xûerai…, ô ùz pùrcoç (iivuv rîjç ixuuprtttc, ~r, IxocvoTTOpæi -xrrxXsiçsTxi…. toù 8è y>-', j rr, bctzvoTCOpoei xa6aipop.évou r, 4v ~r, "<of, TOÛrf), r, GarrpovSia rôjvzf l ç'Kxxr l aiy.c, çapiadcxoiv. On remarquera Cemploi du terme '.xavo7roîr ; r7'. ;. traduction littérale du mot latin satisfactio.

2. Les peines temporelles Infligées aux [izesot. salis

font par elles-mêmes a la justice divine. Clles durent plus ou moins longtemps, selon la gravité des dettes contractées ici-bas et non payées par une pénitence

suffisante. Par elles-mêmes, en dehors de tout secours

venu du dehors, elles conduiraient le patient à la délivrance finale, après le délai lixé par la justice divine. Le rôle des prières de l'Église et des bonnes œuvres accomplies par les vivants pour les défunts est de diminuer les souffrances de ceux-ci et d’accélérer leur entrée au ciel. Ces suffrages ne sont pas l’unique moyen de les délivrer : 'AXXà auvep-fet Tyj TX/uTépx xxOxpæt xal t<ï>v xcoX’j^âxwv àTCaXXayï ; xal tx vsvo|juo[iéva TaÙTa, |j.xXoaTX (i.èv yj Ouaîa. A Jean de Thessalonique. Sur le sort jutur des âmes et des corps, op. cit., 1. 1, p. 524. Cf. Lettre ou même sur l'élut des, imes intermédiaires ou du purgatoire, ibid., p. 533 : cov St ^uycôv rrpoç TX/orspav à-xXXayyiv toù tzzçà ttjv yîjv toùSe t6t : ou <rup.6xXXeTat tô t% 'ExxXï]aiaç è'Ooç. Ici encore on voit l’opposition avec la théorie de l'évêque d'Éphèse et la parfaite concordance avec la conception catholique.

3. Seholarios, du reste, le dit en propres termes : la divergence entre l'Église romaine et l'Église orientale sur la question du purgatoire se réduit à fort peu de chose. Elle ne regarde que des points accessoires, sur lesquels l'Écriture sainte n’a rien de clair et les docteurs opinent diversement. Ces points, il les énumère : il s’agit principalement du lieu de la purification et de la nature des peines. D’accord avec les Latins et avec plusieurs théologiens byzantins, il admet pour les [iicroi un lieu distinct de l’enfer ; mais tandis que Siméon de Thessalonique envoie ces âmes au paradis terrestre en compagnie du bon larron et que les Latins les placent dans le purgatoire, brasier situé au point de jonction de l’air et de l'éther (è'vOx r, xopfrj è-'.^xvE'.x T0Û iépoç, Tfl XolXfl toù atOspoç è-'.oavEtx rrjvà^TETai, loc. cit.. p. 512), lui, (iennade. préfère leur assigner comme séjour la région des télonies. c’est-à-dire cette partie de l’air infestée par une classe spéciale de dénions appelés TsXo’ma ou publicains des douanes d’outre-tombe. C’est là que ces âmes sont arrêtées pi us ou moins longtemps, selon la gravité de leurs dettes. Elles J soutirent non la peine du feu, mais plutôt des peines d’ordre moral, dont les démons, par leurs vexations et leurs tiraillements, sont les principaux agents : QdtSpOV ouv èv r}j yfj xal tô napaSelocp, ï é èv TiT) iépi, >, fcv ~<~> 'j-zy.y.r y)/->. Siapxoûaiv si tûv LÏn<, >-t y y/y., xal jtote pov OXtyèm ouvei&OToç xal auvrp16aïç èv -r/y, /, SpiLtû-njn - --.'. : &v -<> unexxa iuati, r, TeXcavitov iwoXxaû ; èv / ; -.'. -7, 1 èvoy/7, ; oCrai Xûovrat mxpaivou/vai. [uxpov I. :. ;. Loc. cit., p. 513. Cf. p. 524 525.