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cernant le purgatoire n’ayant été publiés qu’en 1922. Aussi avons-nous voulu les résumer Ici.m^i complètemont que possible. Les éditions futures devront tenta 1 davantage compte du décret d’union nui. précisément pour permettre l’union, se t.iîi mula question du fou réel.

Enfin l’argument s’achèe par le rappel des liturgies diverses, qui toutes comportent la prière pour les défunts. Sur oo point l’argument proposé par nos théologiens posttridentins se ressent de la solidité et do l’antiquité do la t radition ecclésiast Ique elle-même. Los autours plus récents > ont apporté une érudition plus considérable et un souci plu-- marqué de la critique dos documents. Mais essentiellement l’argument demeure, gamme il l’a toujours été, le plus solide do tous.

3° La raison théologique. In certain nombre d’auteurs passent sous silence cet argument, par exemple Perrone, Palmieri, Ch. Pesch. D’autres no font que l’indiquer en passant, ou même la confondent avec l’argument do raison de convenance.

Il nous semble qu’un argument très solide et très convaincant do raison théologique doit être apporté on faveur de l’existence du purgatoire. C’est celui-là même quo nous avons développé dans le si i de la deuxième partio de cet article : l’expiation personnelle dans l'économie de la rédemption (col. 1179 sq.).

Bellarmin, sans remonter è ce principe général, en note cependant los applications à propos du purgatoire : il y a dos péchés véniels ne méritant qu’une peine temporelle ; il peut donc arriver qu’un homme meure ayant de tels poilus sur la conscience ; ils doivent donc être expiés dans l’autre vie, Lo même raisonnement vaut pour le pécheur réconcilié avec Dion mais ayant BCOre une peine temporelle à expier, l.oc. cit., c. x. p. 81. Entre los très bons, à qui la récompense éternelle est Immédiatement conférée, et los très mauvais, qu’attend le supplice éternel, il y a place pour les médiocres, qui doivent être purifiés axant d’entrer dans l'éternel bonheur. Ibid., p. 85.

Suarcz. plu^ théologiquement peut-être que Bellarmin. rappelle los trois principes qui commandent l’argument de raison théologique : l’existence des péchés véniels non expiés à la mort. op. cit., n. 3 I : l’existence d’une peine temporelle duo aux péchés mortels pardonnés, n. : ', .") ; la nécessite morale (ad divinss fustitiss sequitatem pertinere i d’une expiation pour que lo pécheur encore endetté envers la justice divine pilissc entrer au ciel. N. 36.

-t l’argument ébauché par saint Thomas dans les deux articles De purgatorio de l’appendice do la Somme théologique (voir col. il ; 10) et que l’on retrouve, plus ou moins écourté, dans la plupart dos manuels de théologie. Mazzella, op. cit., n. 1335 ; Hugon, op. cit., q. iv. a. 2. n. S. p. 791 ; Hervé, Monnaie, t. iv. n. 656 ; Lépicior.. n. S ; Diekamp. Monnaie, t. iv,

p. 518-519. Tanqueroy, à tort, y voit une simple raison de convenance, /". rit., n. 1 130 ; Billot se contente, dans son traité dos tins dernières, de parler en rai des raisons théologiques per se obvias ; c’est qu’il a développé cet argument ailleurs. De personali ri originali peccatn, Rome, 1924, De reatu panse, p. 77 sq. ; />< do veniali, th. vin. p. 109 sq.

4° Les raison » de convenance. On les trouve développées plus ou moins en connexion avec la raison théologique. Nulle part on ne les trouve mieux présenl’art. Purgatoire du Dictionnaire apologétique de la foi catholique, t. iv, col. 512-515. L’auteur envisage tout d’abord les convenances rationnelles ; ensuite ]rs ( r, T. enani es mort

1. Coni ' nani et rationnelles. — Pour les spiritualistes, le dogme du purgatoire n’a rien qui ne s’accorde pleinement ave( U - prin< i| di I i raison. L’ordre moral doit a mesure où il a été violé ;

or, lo rétablissement de la justice ne s’eflectue en ce mondo que d’une manière très imparfaite : il semble donc conforme a la Justice divine qu’une dette subsistant encore a son égard après la mort appelle une réparation dans l’au-delà. Ce qui différencie cet argument tlo la raison théologique, c’est que la raison théolo gique s’appuie, en dernière analyse, sur les vérités certaines que lui apporte la révélation touchanl la répa

ration duo au péché ; Ici, la simple raison naturelle ne fait état que de ses propres lumières. Dans le premier

cas, l’argument est de valeur contraignante ; Ici, il s’offre comme une simple convenance, Infiniment vraisemblable, mais qui ne s’impose pas à la raison d’une manière absolument certaine. Et c’est a ce point de vue de la convenance rationnel le que les auteurs rapport ont los croyances convergentes des peuples païens euxmêmes. Égyptiens, Babyloniens, Perses, qui, sous des formes différentes, ont promulgué la nécessité d’une expiation pour les péchés, voire d’une sorte de purgatoire préparant l’entrée dos âmes dans la félicité. Voir ici, col. 1167-1169. La doctrine de Platon confirme cotte convenance rationnelle du purgatoire : i A peine séparées de leur corps, les âmes arrivent devant le juge, qui les examine attentivement… Aperçoit-il une âme défigurée par le péché, il l’envoie aussitôt avec Ignominie aux cachots où elle doit subir les justes châtiments de ses crimes… Or il y en a qui profitent des peines qu’ils endurent ; ce sont ceux dont les fautes sont de nature à être expiées… Toutefois cet amendement no s’opère en eux que par la voie des douleurs et des souffrances, car il n’est pas possible d'être délivré autrement de l’injustice. Pour ceux qui ont commis les plus grands crimes et qui, en raison de cette perversité, sont devenus incurables, ils servent pour l’exemple. Leur supplice ne leur est d’aucune utilité parce qu’ils sont Incapables de guérison. » Gorgias, 522 sq. ; Pliédon, 113 sq.

2. Convenances morales.

Est-il besoin de montrer combien la doctrine du purgatoire est, pour le catholique, bienfaisante et douce ?

En nous donnant une si haute idée de la sainteté et de la majesté divine et en fortifiant en nous le sens de la justice, (cette doctrine j avive dans les âmes l’appréhension de toutes fautes, même des plus légères, si bien que la pensée d’un purgatoire ou se purifient les défunts est purifiante elle-même pour les vivants.

Elle répond en même temps aux sentiments les plus profonds comme aux aspirations les plus élevées du cœur humain, l'.n nous rendant familière la croyance à l’Immortalité de l'âme et en tournant le cours de nos méditations vers l’au-delà, en nous apprenant que le lien si fort et si doux qui nous attaciiait a nos chers disparus n’esl pas entièrement luise par le trépas, que nous restons en communion de pensée et de sainte charité avec eux ; que nous pouvons encore faire quelque chose pour eux. alléger leur

souffrance, leur ouvrir plus vite les ioies du ciel, elle maintient vivant et agissant le culte d’affection qui les entourait dans leur vie et qui s’exalte i la mort, it notre coeur nous

pousse : i leur donner, tant que nous leur survivons, le meilleur de nous mêmes, nos prières, UOS Sacrifices, nos

honnes (eus res. i, 'esi la suprême consol il ion dans le di chi renient des séparations cruelles. . iii, , col. 514.

Les objections.

La théologie posttrident ine complote ordinairement la question de l’existence du purgatoire par la réfutation des objections soulevées par

les protestants. A Bellarmin, "/<. cil., e. jcii, p. 86 sq., a Suarez, loc. <it.. n. 38-40, il faut ajouter ici Estius, In IV " » Sent., dist. l..? I, qui semble avoir donné d’une façon plus précise encore, le cadre de cette dis cussion. Les efforts des adversaires portent a la fuis sur le terrain scripturaire, patristique et ique.

l. Au point de vue scripturaire, l’apologiste catholique doit tout d’abord rétablir et défendre l’autoriti il le i iie tére canonique du ir livre des Machabées.

oii plus haut. col. 1 MUi. H lui faut ensuite établir le