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PURGATOIR] LES PÈRES GRECS (IV » -VII « SIÈCLE)

I l'.IS

l partie chrétienne des Oracles sibyllins reprend d’une façon plus nette la conception d’Origène. Laruine tlu inonde a la Rn des temps sera réalisée par le feu ; mais les justes eux mêmes passeront, quoique s.ui’douleur, par ce feu, tandis >imles méchants, atteints par le feu dans leurs corps et dans leurs.'mus. en soûl friront éternellement. Il 5.1 certainement ici un écho de I Cor., m. 15. Voir lii Dt JVŒMBNT, t. v.

ool..'il : ci..1. Geiîcken, Die oracula sibylltna, Leipzig,

p. 10, H>8. On trouve également des allusions au feu purificateur dans les pseudo Clémentines, ftiiliones. I. IX. ". 13. /'. (… t. 1. col. 1404 sq. Cf. Mzl>i rgei. p. <"/L. p. 1

Parallèlement <i la doctrine du feu du jugement, on t déjà l’usaye de la prière pour Us défunts. — 1. Le texte du II* livre des Machabées devait exprimer une pratique déjà courante : rien d'étonnant que cette pratique trouve sa place dans le christianisme naissant. Elle y constituera un élément essentiel de la croyance m purgatoire, parallèlement a l’expiation d’outretombe.

Des eerits inspires du Nouveau Testament nous 'avons pu relever que II Dm.. 1. 18, qui doive vraisemblablement s’entendre d’un souvenir accordé devant Dieu à la mémoire d’Onésiphore. Mais, à part cette fugitive allusion, aucun autre texte ne peut être relevé a 1 âge apostolique, ni dans la [ démentis, ni dans la Didachè, ni dans les épttres Ignatiennes, ni chez frénée ou Justin. Le texte le plus ancien impliquant le souvenir îles défunts dans le culte se lit dans le Martyrium Polycarpi et nous reporte à l’année 155 : Nous plaçâmes ses ossements dans un lieu convenable. Ces ! là que nous nous réunirons, dés que nous le pourrons. dans la joie, et Dieu nous fera la grâce de célébrer le jour anniversaire de son martyre, tant pour honorer la mémoire de celui qui a combattu que pour exercer les générations futures à l’imiter. C. xviii. 2-3, l-'unk, Patres apostolici, 1. 1, p. 336. Ce texte est d’autant plus intéressant que certaines de se-, expressions, àyfltX- : et y ?~y. suggèrent la célébration d’une agape eucharistique. On en trouve une confirmation dans les S de saint PioniUS ( nr siècle) : ce dernier venait ne, et Asclépiade, au jour anniversaire de Polycarpe, priant et jeûnant, lorsqu’il fut averti en songe qu’il serait pris le lendemain. Adu sanctorum, fehr. t. 1. p. ::

_'. lis, ;  ; ryphes du Nouveau Testament apportent quelques indications non négligeables.

I es -tr/u l’tiuli et Theclæ sont d’inspiration catholique. Cf. Suppl. du Dict. tir la Bible, t. 1. col. 195. Leur date approximative est entre 160 et 170. Il y est raconté que la reine Tryphène entend, dans un songe, sa fille morte lui demander de recourir aux prières de Thèclc pour obtenu* d'être placée parmi les justes (Iva [xera. Sixalwv Torov). Trv phène s’en acquitte et formule sa demande en ces termes : « Prie pourmon enfant, afin qu’elle vive dans l'éternité. Acta Puuli et Therl.r. n. JK. 29 dans Acta apostolorum apocrgpha, éd. Lipsius-Bonnet, t. 1. p, 256.

- Aria Joannis, qui paraissent antérieurs (cf. Suppl.. col. 491 I, sont vraisemblablement l'œuvre d’un catholique sincère, mais plus ou moins touché par certaines erreurs : ils apportent un témoignage tout aussi significatif. Le troisième jour après la mort d’une chrétienne, l’apotre Jean se rend sur sa tombe et v célèbre la fraction du pain.ee qui est, sans contestation pos sible, le sacrifice eucharistique Acta Joannis, n. 72. dans Acta apostolorum apoerypha, t. Il a. p. 180.

3. Clément d' Alexandrie recommande au parfait iniostiqur la i ompassion envers les morts. Simm., VII, xii, 78, /' '-. t. ix. col. 508. Origine, a son tour donnerait-il un témoignage en faveur de la prière pour les morts dans son commentaire sur Itom.. xii. l.'i ? On

s. ut que le texte de ce verset esi discuté < 1 qu’un cor tain nombre de manuscrits portent, qu’un certain

nombre d’auteurs lisent, iivelïtç au lieu de /pciv. I 1

commentaire d’Origène, d’après la version latine que nous eu possédons, semble Indiquer qu’une commémo

raison des saints avait lieu dans l'Église de Ces. née ;

memini in latinis exemplaribus magts haberi : mbmoriis

s w, rORI H I OMMTJNN 1 1 s. et elle ajoute que l coin memorer les saints soit dans les collectes solennelles, soit pour mettre a profil leur souvenir, paraît elle une chose convenable et bonne ». /'. G., t. xiv, col. 1220.

Mais est-ce Origène ou Rufln qui parle'.' La chose esi discutée.

les Curions d’Hippolyte contiennent une fugitive allusion à la prière pour les défunts : Si /il ananinesis pro Us qui defuncti sunt, primum antequam consideant mysteria sumant, neque lumen die prima ; post oblationem distribuatur fis partis exorcismou antequam consideant. n. 169-170. Cf. Duchesne, Origines du culte chrétien, 4 r éd.. p. 544. l'.n plaçant les canons d’Hippolyte dans la tradition orientale, on pense demeurer ici dans les limites de la vraisemblance. Cf. A. d’Alès, La théologie de saint Hippolyte, Paris, 1906, p. 169 sq.

Enfin, l’ancienne version latine de la Didascalie.

contenue dans le palimpseste de Vérone, est très explicite : « Dans les commémoraisons, réunissez-vous, lisez les saintes Écritures et offrez des prières à Dieu ; offrez aussi la royale eucharistie qui est à l’image du corps royal du Christ, tant dans vos collectes que dans le cimetière : et le pain pur que le feu a purifié et que l’invocation sanctifie, ofïrez-le en priant pour les morts. Didascalie, fragm. de Vérone, dans Cabrol et Leclercq, Muniimenla Ecclesix lilurgica, t. i, 2*' part., p. 238. Cf. Dict. d’archéol.. t. iv, col. 1 13.

Cet usage de la prière pour les morls. bien plus explicitement attesté en Occident grâce aux inscriptions funéraires retrouvées en nombre considérable, était une de ces pratiques qui, sans aucune, solution de continuité, se relient aux ensi ignements apostoliques. C’est à coup sur le fondement le plus solide de la croyance chrétienne au purgatoire. A partir du rV siècle, même en Orient nous en trouverons des attestations nombreuses.

III. Profession plus explicite du dogme DANS les Églises orientales a partir du rve siècle. — Le dogme du purgatoire apparaît dans l'Église orientale

sous les deux aspects que mms lui connaissons déjà : une expiation purificatrice dans l’au-delà, la prière des vivants offerte à Dieu pour l’allégement des souffrances des morts. Sous son premier aspect, le dogme i rvera toujours plus ou moins les obscurités que nous avons relevées dans ses formules archaïques : projection de l’expiation future dans l’unique perspective du jugement et. par voie de conséquence, lorsque l’imminence de la parousie ne s’impose plus à l’attente religieuse, situation mal définie des âmes déjà séparées du corps mais non encore soumises au jugement final. Ces caractères inconsistants de l’expiation dans l’aude la provoqueront peu à peu entre l'Église Orientale et l'Église occidentale des malentendus qu’il sera difficile de dissiper.

I. L’EXPIATION PI BIFICATRICB DAKS L’AU-DELA. — l » SaintCyrille de Jérusalem ne se contente pas (comme

la plupart des pères que l’on va citer) d’inviter les Chrétiens à prier pour les défunts (voir plus loini : il

enseigne expressément qu’un fleuve de feu purifiera

nos œuvres inconsistantes, conformément à renseignement de I Cor., [Il, 15. L’archange le proclamera et dira

a dais : Levez-vous, au-devant du Seigneur. I >av Id l’a dit : Dieu viendra manifestement ; notre I lieu i v iendrai et il ne gardera pas le silence. I n feu s’allumera en sa présence, et, autour de lui, s'élèvera une tempête violente. l’s.. xi. ix..'i. (Dans le psaume, comme dans la