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    1. PURGATOIRE##


PURGATOIRE. LE FEl in JUGEMENT

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l.i fin ilt >s temps, el saint Pierre te v oj ait contraint de justifier les longs délais du Christ. Il Petr., iii, 9. l>' « >ù l. « propension de la première génération à ne considérer comme temps propice a l’expiation pour le péché que le temps de la vuprésente, ou s’il tant rapporter une expiation a la vie future, le moment suprême du logement.

2. Le* feu du jugement <, première forme de la croyance au purgatoire. 1 'enseignement du Christ envisage la possibilité d’une expiai ion dans le siècle a venir. Mali h., xii, 31-32. Voir ci dessus, col. 1170. Mais quelle pourra être cette expiation si la parousic est proche et le Jugement imminent ?

(i / L’indication de saint Paul. - (est ici, semble-t-il, que 1 Cor., iii, ni i. intervient utilement. Nous avons texte donne plus haut (col. 1 17 h la doubleexégèse le. avec la preuve qu’en tirent les théologiens en laveur de l’existence du purgatoire. Mais, en replaçant te dans la ligne de l'évolution doctrinale de la croyance au purgatoire ; il paraît bien qne le mot feu Lirait ici désigner que le feu métaphorique du jugement. L'Écriture a toujours représenté le feu comme un élément des manifestations de la justice divine. oir li l DU JUGEMEN i. col. 2239. Sans doute, dans la pencomplexe des auteurs sacrés, à l’idée du feu métaphorique du jugement se mêle souvent l’idée du feu réel de la conflagration générale ou de l’enfer. Cf. II Petr., iii, 12 ; Matth.. xx, 24, 1Il hess., i, 8. Il est probable qu’en employant ici le mot feu, saint Paul fait une allusion au moins lointaine à tout cet ensemble. Mais, puisqu’il s’agit d’un feu qui éprouvera tout le inonde, il ne peut être question du feu de l’enfer ; puisqu’il s’agit d’un feu qui s’attaquera aux œuvres plus ou inoins bonnes de chacun, il ne peut être question du leu de la conflagration. Toutefois, le feu métaphorique du jugement, réduit à la simple illumination de l'âme projetant, sur le bien et le mal dont elle a à rendre compte, la sentence divine, n’explique pas encore le profond du texte de saint Paul. Ce feu métaphorique est aetif, il éprouve les actions des justes afin d’en manifester la valeur réelle, il corrige les défauts qui v sont encore attaches puisqut par cette rectification même, il procure le salut a l'âme jugée. Ainsi, dans saint Paul, le jugement paraît avoir une double raison B en ce qui concerne les ouvriers de l'Évangile, à-dire les justes : t, .ul il abord, éprouver la valeur tirs actions et, au besoin, purifier en elles ce qui est encore imparfait ; le feu éprouvera ce qu’est l’ouvrage de chacun : l’ouvrage peut subsister, il peut être consumé ; ensuite, accorder la récompense : si l’ouvrage subsiste, » n recevra une récompense ; si l’ouvraue est iime. la récompense pour cet ouvrage défectueux rdue. mais le jugement divin donnera cependant avricr une sentente de salut. En raison d’une unique perspective, ces deux effets sont présentes sur le même plan. En realite, ils devraient être sépari purification précédant la sentence d’admission tu bonheur du salut. C’estle travail théologique des siècles rieurs qui dégagera cette double perspective, te double action du jugement correspond d’ailleurs parfaitement a ce que saint Paul nous dit de l’objet du jugement, même lorsqu’il niparle pas de feu. Voir JuŒMl NT, col. 1758. Si chacun doit recevoir rie I selon ses <i u Ma formule qui résume le

mieux la pensée de l’Apôtre — il est bien évident que i uvres imparfaites devront d’abord être corrigées de leurs imperfections avant qui l’ouvrier puisse aspii la récompense. Le jugement divin sera donc recitif de toutes les anomalies, petites et grandes, rie Ire moral d’ici-bas.

Mime perspective unique chez / « ; autre » apôtres. — ' au jucement de Dieu que saint Jacques rapporte ivre ultime ri., salut ou île la damnation : Il n’y a

qu’un législateur et qu’un juge qui puisse perdre et sauv er. IV, 12. I.e jugement sera plus ou moins sevei v m. 1. sans miséricorde pour celui qui n’a pas fail

miséricorde, ii, 13, et cependant la miséricorde s'éU

vera encore au dessus du jugement, ///<I. Il il s’agil bien ici du jugement lin. il. qui coïncide avec l’avcuc ment du Seigneur, v..S 9.

Saint Pierrt, reprenant une formule de saint Paul, rappelle que I >icu juge sans acception de personne

selon l'œuvre de chacun, i Petr., i, 17. Bientôl se pro

dlllra ce jllgement qui commencera par la maison de Dieu, C’esl a dire par les justes. el. si le juste est a

peine sauve, l’impie et le pécheur ou se présenteront ils.' iv. 17 18. Cette difficulté du salul pour les justes

au moment du jugement attesterait que le jugement devra purifier leurs.'unes des restes d’imperfections.

la chose est dite equiv aleinmeut des le début de l'é pitre. OÙ l’apôtre déclare que lui et les liricles ont été régénères… eu vue du salul qui doit être révélé a la lin

des temps, Or, peu de jours les en séparent, el cepen

daut il leur faut encore être cont listes par diverses leu tations, afin que l'épreuve de leur loi, bien plus pré cicuse que l’or (qu’on éprouve par le feu), soit trouvée

digne de louange, de gloire et d’honneur, à la révélai ion

tau jugement) de Jésus-Christ, i. 5-7. La deuxième épttre, corrigeant l’impatience des chrétiens à l'égard du jour du Seigneur, fait de multiples allusions au feu du dernier jour ; mais. ici. de toute évidence, il s’agit d’un feu réel de la conflagration. Quant au jugement lui-même, il se produira après le temps que la patience divine laisse a tous pour faire pénitence, ni, 5-12.

l’eu d’indications dans les épttres johanniques ; toutefois, c’est encore au jour du Seigneur que l’apôtre rapporte la confusion des pécheurs, la confiance des justes, I Joa., ii, 28, et la manifestation publique de leur filiation divine, m. 2 ; cf. iv, 17.

L'épître de saint Jude contient, au contraire, un enseignement direct sur lu-livre tpii s’accomplira au jugement. Empruntant la prophétie d’Hénoch, elle annonce que le Seigneur vient exercer son jugement contre tous les hommes sans exception, convaincre les impies touchant les œuvres d’iniquité qu’ils ont faites. tandis que les justes pourront attendre la miséricorde rie Notre -Seigireur Jésus-Christ, 15, 21. Toutefois, les justes devront s’efforcer encore de sauver les pécheurs

en les arrachant au feu. Ici. l’allusion au feu du (1er nier jour — conflagration, enfer, jugement, qui sait '.' .si claire.

Dans l’Apocalypse, pas d’autre perspect ive que celle du jugement final. Voir JUGEMENT, col. 1 7li.'S. Du point rie vue qui nous occupe, une formule surtout est a nie nir a cause de sa généralité même : 1 >ieu rendra à cha i un selon ses uuv res. Cf. H. 2 : i : xx. 12. 13 ; xxii. 12. Dans cette généralité même, il y a place pour la proba lion des œuvres imparfaites.

i Les Pères apostoliques. On retrouve chez eux la même attitude. I.e feu de l'épreuve, dans la Didachè, xvi..">. ne se rapporte pas au jugement. Voir Fi.i iu .m ai mi xi. col. 22 il.

Parmi lis trois dogmes du Seigneur ». le pseudoBarnabe énumère i la justice du jugement, principe el fin de la foi. i. (i. Ce jugement sera accompagné de l.i peine éternelle du feu pour les impies. Mari. Polyc., xi. 2. (, )ui nie ce jugement est le premier-né de Satan. i.jiisi. Polyc, vu. i : ci. // Clan., rx, i : Barn. Bpist.,

iv, 12.

I.e jugement, ici encore, est présenté comme rectifiant les anomalies morales de la vie présente et de v a ni rendre a chacun selon ses œuvres. <i. / Clan., xxvii, i : I brinas. Simil.. I. m. 6. Dans la Suiiil.. IV. Herma ! établit une comparaison qui rappelle un peu I Cor.. m. 11-15 : le jugement futur révélera la valeur des

œuvres 'hchacun ; ces œuvres sont comparées.< de