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    1. PSAUMKS (LIVRE DES)##


PSAUMKS (LIVRE DES). LE MESSIE

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compléter encore le texte sacré et ces réflexions ou changements sont passés comme gloses dans notre psaume actuel, mais sans en changer radicalement le sens et sans en fausser la signification.

.Jahvé est ma part d’avoir et ma coupe [] ;

Les cordeaux sont tombes favorablement pour moi.

Oui, ’mou’héritage est bien beau pour moi.

Je bénis Jalivé qui m’a inspiré ;

Même la nuit mes reins m’ont averti.

J’ai placé Jahvé devant moi toujours

Parce qu’il est à ma droite, je ne chancellerai pas.

C’est pour cela que mon cœur se réjouit

Et que mon’foie’a tressailli.

Même ma chair demeure dans la sécurité.

Car tu n’abandonneras pas mon âme au scheôl.

Tu ne permettras pas à’ton dévot’de voir l’abîme.

Tu me feras connaître le chemin de la vie :

Rassasiement de joies devant ta face.

Bonheur à ta droite pour toujours. (xvi, 5-11.)

Cette fois, on ne nous parle même plus d’un séjour de l’âme du juste au scheôl ; car la phrase : « Tu ne permettras pas à ton dévot de voir l’abîme » précise que le fidèle échappera au sche.ïï. Au lieu de se diriger vers ce lieu ténébreux il prendra le chemin de la vie ; d’un mot on nous dépeint le bonheur du juste devant la face de Jahvé : joie jusqu’au rassasiement, bonheur éternel. Le P. Lagrange, Noies sur le messianisme dans les psaumes. C. Les fins dernières des particuliers, dans Revue biblique, 1905, p. 191, écrit : « Il s’agit d’échapper au Chéol et de ne pas voir l’abîme, non pas en continuant de vivre, mais en prenant le chemin de la vie où on est avec Dieu pour toujours. L’auteur s’applique au plus grave problème religieux ; il faut peser ses paroles et les prendre pour ce qu’elles disent… Quelle était exactement sa pensée ? Opinait-il alors que le Chéol n’était pas pour les justes, lui donnait-il le sens d’enfer, de lieu de tortures ? Peut-être. L’auteur songeait-il à un lieu intermédiaire ? Non, puisqu’il sera pour toujours auprès de Iahvé. Il a conclu, de son union avec Iahvé, que cette union serait éternelle ; il serait toujours avec lui, et par conséquent échapperait au Chéol où on ne le loue pas. Rien de spécialement cosmologique ; il n’est question ni de l’Éden, ni du ciel, mais seulement d’être avec Iahvé. Le psalmiste pouvait avoir une espérance plus précise : ressusciter aussitôt ou peu après la mort, sans que son âme ait eu le temps de descendre dans le Chéol. C’est la déduction la plus naturelle du texte interprété d’après les idées reçues et le texte des Septante n’a fait qu’insister en disant : « tu ne laisseras pas ton saint voir la corruption », car la corruption ne peut plus s’appliquer qu’au corps. — De sorte que la seule explication littérale du psaume, surtout d’après le grec, est celle des Actes (ii, 25-32 ; xiii, 35-37) : celui qui parle dans le psaume espère ressusciter, avant même d’être descendu dans le Chéol. »

Voir aussi pour tout ce paragraphe sur la vie future A. Durand, S. J., Les rétributions de la vie future dans les psaumes, dans Études, t. lxxxi, 1899, p. 328-318, et surtout M.-J. Lagrange, Le judaïsme avant Jésus-Christ, Paris, 1931, p. 313-363 (La rétribution dans la vie future).

III. LE MESSIE.

On trouvera à l’art. Messianisme une étude analytique des textes messianiques contenus dans le psautier. Sont successivement passés en revue les ps. n et ex du temps de David, col. 14211426 ; les psaumes préexiliens, soit ceux qui se rapportent au Messie personnel, xlv, lxxii, lxxxix, cxxxii, soit ceux qu’on a prétendus être des psaumes d’intronisation de Jahvé, xlvi, xlvii, xlviii, lxxv, lxxvi, xciii, xcix, soit ceux qui contiennent des fragments messianiques, lxviii, lxxxi, lxxxvii. col. 14551465 ; les psaumes exiliens ou postexiliens xxii, xevi, xcvn, xcvni, ainsi que des passages dans les ps. i, xiv, lxvii, lxxxvi, en, cxxvi, cxlix, col. 1505-1510. Une étude synthétique rassemble ensuite et compare entre elles toutes les données messianiques contenues dans les livres de l’Ancien Testament, et, spécialement dans le psautier, col. 1535-1552.

Essayons cependant de dégager une vue d’ensemble des prophéties messianiques, en ne faisant appel qu’aux psaumes que la majorité des critiques reconnaît comme messianiques et en rangeant les idées principales sous quelques rubriques

La promesse du Messie.

Cette promesse, nous la trouvons danse ps. lxxxix. Ce psaume se compose de deux poèmes amalgamés, dont le rythme est différent, le premier est une louange de la toute-puissance divine ( ?. 2, 3, 6-19) : nous en avons cité quelques larges extraits plus haut ; le second célèbre la royauté de David et de ses descendants (ꝟ. 4-5, 20-53). Dans ce second poème, qui seul nous intéresse présentement, on entrevoit que le pays est désolé :

Et maintenant tu as pris du dégoût et de l’aversion ;

Tu t’es indigné contre ton Oint ;

Tu as répudié l’alliance de ton serviteur ;

Tu as profané, par terre, sa couronne.

Tu as démoli tous ses remparts ;

Tu as mis sa forteresse en ruines ;

Tous les passants de la route l’ont pillé ;

Il est devenu un opprobre pour ses voisins.

[(lxxxix, 39-42.)

Cependant, on aperçoit que pour le psalmiste les promesses divines dépassent ce temps de la désolation :

Jusques à quand, Jahvé, te cacheras-tu ?

Et ta colère brûlera-t-elle comme le feu ?…

Où sont tes faveurs d’antan [],

Que tu juras à David dans ta fidélité ? (lxxxix, 47, 50.)

C’est qu’en effet les promesses ont été formelles ; et par là, s’ouvre la perspective sur le Messie à venir :

Il (David) m’appellera : « Mon père, [] Mon Dieu et le rocher de mon salut. Et moi, je le ferai premier-né, Souverain des rois de la terre.

A jamais je lui garderai ma faveur. Et mon alliance lui sera fidèle. Et j’établirai pour toujours sa postérité, Et son trône comme les jours des cieux.

Si ses fds abandonnent ma loi,

Et selon mes jugements ne marchent pas.

S’ils profanent mes statuts.

Et n’observent pas mes préceptes,

[]Je châtierai avec la verge leur transgression. Et avec des fléaux’humains’leurs péchés. Mais ma faveur je ne’détournerai’pas de lui. Et je ne ferai pas mentir ma fidélité.

Je ne profanerai pas mon alliance,

Et la décision de mes lèvres je ne changerai pas.

Une fois, je l’ai juré par ma sainteté.

Non je ne tromperai pas David.

Sa postérité a jamais existera.

Et son trône, comme le soleil, sera devant moi.

Comme la lune, il subsistera à jamais.

Et’pour toujours, comme’la nue sera inébranlable.

[(lxxxix, 27-38.)

Le ps. cxxxii contient également des promesses de Jahvé. Il semble même que » tout en visant, lui aussi, la restauration du trône de David, il favorise plus l’idée messianique personnelle, en parlant au singulier de la « corne » et de la « lampe » de David ». Lagrange, Notes sur le messianisme dans les psaumes, dans Revue bi-