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    1. PSAUMKS (LIVRE DES)##


PSAUMKS (LIVRE DES). FORMATION

1100

les ps. i.xxiii -i.wxiii ; aux lils de Coré les ps. LXXXIV, LXXXV (le ps. i.xxxiii est attribué à David), i. xxxvii, i.xxxviii (le ps. i.xxxix est attribué à Éthan l’Ezrahite). Il n’j a, on’le voit, que deux exceptions. Dis lois on est en droit de reconstituer ainsi les deux recueils :

Fils de (.oie : ps. m. h. i.i-, i.i II. II).

ps. LXXXIV, LXXXV, I. XXXVII, I. XXXVIII (1. III).

Asaph : ps. i. (1. 11).

ps. i.xxiii-i. xxxiii (1. III ». Or il est facile de se rendre compte que les trois collections ; la seconde de David (LI-LXXIl), celle des lils de Coré, celle d’Asaph, primitivement indépendantes, se sont compénétrées de la façon suivante : Fils de Coré : ps. xi.ii, xliv-xlix. Asaph : ps. L.

David : ps. li-lxxii (fin du 1. II).

Asaph : ps. lxxiii-lxxxhi.

Fils de Coré : ps. LXXXIV, lxxxv. lxxxvii.

lxxxvih. Cette compénétration s’est donc faite avant la division en cinq livres qui vient séparer une partie des psaumes des lils de Coré et une partie des psaumes d’Asaph. Peut-être même, textuellement parlant, avons-nous eu d’abord un premier arrangement : . saph David Asaph puis un second avec la collection des fils de Coré qui aurait ainsi encadré un recueil existant déjà précédemment (Asaph, David, Asaph) pour aboutir à la disposition actuelle :

Fils de Coré

Asaph

David

Asaph

Fils de Coré.

5. Cette hypothèse d’un double arrangement successif semble trouver une confirmation dans le texte de II Par., xxix, 30 ; « Le roi Ézéchias et les chefs dirent aux lévites de célébrer Jahvé avec les paroles de David et d’Asaph le voyant, et ils célébrèrent avec joie, et, s’inclinant, ils adorèrent. »

La cérémonie prescrite par Ezéchias s’ouvrirait à merveille par le ps. l d’Asaph : [1 Jahvé [] convoque la terre Du lever du soleil au couchant De Sion, splendide en beauté, [] Il s’avance, notre Dieu, et ne se tait point, i., 1-3.

Les « paroles de David et d’Asaph le voyant » paraissent bien désigner les ps. l-lxxxiii, tels que nous le révèle le premier arrangement (Asaph, David, Asaph) avant qu’il ne fût encadré par la collection des fils de Coré.

C’est ainsi que se précisent les divers états successifs des trois premiers livres du psautier :

a) Le premier recueil de psaumes davidiques (ps. iii-xli).

b) Le second recueil de psaumes davidiques (ps. lii. xxii).

c) Le recueil d’Asaph (ps. l, lxxiii-lxxxiii).

d) Le recueil des fils de Coré (ps. xlii, xliv-xlix, LXXXIV, LXXXV, lxxxvii, lxxxviii).

e) La compénétration de b et de c (Asaph, David, Asaph).

f) La compénétration de d ete (fils de Coré, Asaph, David, Asaph, fils de Coré).

g) La juxtaposition de a et de /, qui aboutira à nos trois livres du psautier dans leur forme actuelle.

6. L’emploi différent des noms divins témoigne également en faveur d’une existence séparée des divers livres du psautier et de la mise a part spécialement des

deux derniers livres. Du sait que dans les psaumes Dieu est désigné tantôt sous le nom de Jahvé, tantôt sous celui d’Elôhîm. Le tableau suivant donne le total de ces désignations pour tout le psautier :

    1. JAHVÉ I I##


JAHVÉ I I.UIIIM

I. 1 27li 15

I. II 30 164

1. III Il 43

1. IV’103

I. V 236 7

L’on peut déduire de ce tableau que le 1° livre est jahvisic, le [Ie, élohiste, le IIIe, mi-partie jahviste, mipartie élohiste, le IVe, totalement jahviste, le Ve, presque entièrement jahviste (puisque, des sept Elôhim qu’il contient, six appartiennent au ps. cviii, qui est un amalgame des ps. lvii, 8-12, et lx, 7-11, du t. II, tous deux élohistes, et un au ps. cxliv. i », où il ne semble lias primitif, ce psaume étant jahviste).

Beaucoup de critiques sont d’avis que tous les psaumes ont employé primitivement le nom de Jahvé pour désigner Dieu et que, par un scrupule théologique, on aurait substitué, dans des remaniements ultérieurs du texte, le mot d’Elôhîm a celui de Jahvé : par exemple, le ps. xiv, 2. 4. 7 (1. I) emploie trois fois le terme de Jahvé, là où le psaume identique lui, 3, 5, 7 (1. II) se sert du mot Elôhim ; le ps. lxx, 1 (1. II) change en Elôhim le mot Jahvé qui se trouve dans le psaume identique xl, 14 (1. I).

D’ailleurs, la comparaison de certains versets de psaumes avec d’autres passages de l’Ancien Testament montre un phénomène de substitution semblable : dans le ps. L, 7, on lit : « Je suis Elôhim ; ton Dieu », alors que dans Ex., xx, 2, on lit : « Je suis Jahvé, ton Dieu ». La phrase d’Ex., xv, 11 : « Qui est comme toi parmi les dieux, ô Jahvé ? » devient dans le ps. lxxi, 19 : « O Dieu, qui est semblable à toi ? i

7. En outre, les deux derniers livres du psautier, que nous venons de mettre à part à cause de leur emploi exclusif du nom Jahvé pour désigner la divinité, se présentent avec certaines autres caractéristiques notables. Tout d’abord on y rencontre très peu de notations musicales dans les titres : cette rareté contraste avec l’abondance de ces notations dans les trois premiers livres. — En second lieu, c’est dans ces deux derniers livres que l’on constate le plus de psaumes privés de tout titre (on les appelle psaumes orphelins » pour les distinguer des psaumes qui, tout en ayant un titre, n’ont pas de noms d’auteurs et qu’on appelle pour cela « anonymes » ) ; sur les 34 psaumes orphelins que contient le psautier, 28 appartiennent aux deux derniers livres. — En troisième lieu, un certain nombre de psaumes des deux derniers livres sont attribués à David, 2 dans le 1. IV et 13 dans le 1. V. Or le ps. cvm (1. V) n’est que la juxtaposition des ps. lvii, 8-12 et lx, 7-14 (1. II). Cette attribution davidique et cette répétition de morceaux de psaumes constituent de sérieux indices que les psaumes dits de David, dans les deux derniers livres, ont eu une existence propre avant d’être insérés dans le psautier actuel, soit séparément, soit en groupe. Le groupement le plus important se remarque dans le t. V, ps. cxxxviii-cxlv. — Enfin d’autres groupements se discernent encore dans le 1. Y ; par exemple les cantiques des - montées » ou psaumes graduels, que l’on récitait en montant » à Jérusalem en pèlerinage, ps. ( xx-c.xxxiv. les psaumes alléluiatiques ainsi dénommés parce qu’ils commencent par Alléluia, ps. cxi-cxiii, et aussi les ps. cxlvi-cl, dont VAlleluia initial est à reprendre à la fin du psaume qui précède, la série si particulière des ps. xcm-c. Mais il est difficile de dire, sauf peut-être pour les cantiques des « montées. si ces groupes ont existé à l’état de recueils distincts.