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PR0VIDENC1 rHÉOLOGIK, L’INFAILLIBILITÉ

LOI i

les marchands ismaélites qui chetèrent Joseph étaient

passes une heurt" plus tôt ou plus tard, l’histoire de ce dernier eût été changée : mais, de toute éternité. Dieu

déridé qu’il irait ainsi en Egypte et deviendrait le bienfaiteur de ceux qui avaient voulu le perdre. De même, a plu-* forte raison, dans la vie et la passion de Jésus tout était ii< de toute éternité jusque dans les détails par la providence, et nul ne pouvait mettre la m. tin sur le Sauveur avant que son heure fût venue.

tniment la providence s’étend elle ainsi immédia tentent a toutes choses m intimes qu’elles soient, sans

imer la * « » ti i ingeuef des é énements, le i arnetère fortuit de plusieurs et sans être responsable du mal’.'

it Thomas a souvent traité cette question : Sum. tktol., I*, q. xxii. a. 2 ; q. ciii, a. 5 ; De veritate, q. v, I, 5, 6, 7 ; < ni. Genl., I. III, c. i, lxiv, lxxv, lxxxix, m. xcviii. etc. Voici comme il s’exprime I.

. a’_' : Comme tout agent agit pour une lin. l’ordination des effets à leur Un s’étend aussi loin que s’étend la causalité (efficiente) de l’agent premier. Si. en effet, dans ce qui est produit par une cause, quelque chose s’écarte de la fin pour laquelle elle agit, cela provient d’une autre cause qui opère en dehors de la finalité de la précédente. <>r la causalité (efficiente) de Dieu, agent premier, s’étend a tous les êtres, non seule ment quant a leur caractères spécifiques, mais quant à leurs caractères individuels, qu’il s’agisse dos êtres Incorruptibles <>u des êtres corruptibles. Donc, il est nécessaire que tout ce qui a l’être, de quelque manière que ce soit, soit ordonne par Dieu à une tin. OU soit munis à la providence.

Cette preuve est fondée, on le voit. SUT le principe de finalité : ["oui.ment agit pour une tin : or. la Mite (efficiente) de Dieu, agent premier, s’étend à toutes choses jusqu’aux moindres détails, qui sont encore de l’être, Jusqu’aux caractères individuels des corruptibles, caractères qui dépendent de la matière, laquelle explique la multiplicité des individus de chaque espèce et est elle-même causée par Dieu. Saint Thomas avait dit de même. l a, q. xiv. a. Il : l.i science de Dieu s’étend aussi loin que sa causalité ; or. comme la puissance active de Dieu s’étend non seulement aux formes, qni correspondent a nos idées universelles, mais a la matière. I a. q. xi.iv. a. 2, il faut que la science divine s’étende jusqu’aux êtres singuliers, qui sont individucs par la matière… Il en serait de même d’un artiste s’il produisait non seulement la forme de l’œuvre d’art, mais sa matière » : alors, il ne connaîtrait pas seulement en général les reproductions qu’on peut faire d’un de ses chefs-d’œuvre, il les connaîtrait chacune en particulier. Cf. Rég. Ganïgou i). P., Dieu, son existence et sa nature. 5’éd., _’. et append.

dons, comme le dit saint Thomas. I », ( |. ciii, rue la fin du gouvernement divin est la tnanifes i de la bonté divine ; or. rien de réel et de bon ne peut exister qui ni’soit ordonné a la manifestation tte divine bonté, dont il es ! la participation. Et, ainsi rien de réel et de bon n’échappe au gouvernement divin, tant du côté de la cause efficiente que de celui de finale. Cf. I a, q. xliv, a. I. et De veritate,

int aux événements fortuits, ils sont appelés

ainsi par rapports aux causes secondes : par exemple,

trouver un trésor en (relisant une tombe est fortuit

pour celui qui la creuse, c’< si en dehors de sa pré ision

intention. Mais « était prévu par Dieu. Ainsi

la rencontre de deux s, r deurs d’un mêm< m. dire peut

être fortuite par rapport.i eux et avoir été prévue par

>tre s il le. a envoyés, sans les prévenir, au même

t. Ainsi Dieu envoya les marchands ismaélites

ph vendu par. Aucune

i parin nlière en ce qu’elle a de réel ne peut être

soustraite a la causalité et a l’ordination de Dieu, cause première universelle. Dieu plus, le hasard, arrivant en dehors de l’intention ou (inalité s, . h de la nature, soit

de notre volonté, est a sa manière uni’pieuxe de l.i

finalité, car. si celle et n’existait pas. il n’existerait pas

non plus, tout comme il n’j aurait pas des exceptions

aux lois si les lois n’existaient pas. (.1. Sum. theol., D. q. i ni. a. : >. ad I"" 1.

Pour ce (pu est du mal, Il n’est pas comme tel quel

que chose de positif, il est la privation d’un bien. I ».

q. xlviii, a. 1 ; pourquoi est il permis par Dieu ? Les

théologiens répondent comme le lait saint Augustin,

Enchidirion, c. xi : Don tout puissant ne permettrait pas que le mal se glissât dans scs œuvres, s’il n’était

assez puissant et assez bon pour eu tirer un bien supe rieur : la corruption d’un corps sert a la génération d’un autre ; la mort de la gazelle, a la vie du lion, et la patience des martyrs n’existerait pas sans la persécu lion des tyrans. Voir ci dessous, col. 1018,

Sans doute, il e.l dit que Dieu, en créant Nioinnie, l’a laisse dans la main de son conseil. car il lui a donné une faculté de vouloir et d’agir qui n’est pas déterminée ad unum ; mais les actes de notre libre arbitre n’échappent pas pour cela à la providence.

Dieu plus. Dieu a un soin particulier des hommes a

raison de leur âme spirituelle et immortelle et, comme le dit saint Paul. Rom., VIII, 28, il fait que toutes choses concourent au bien de ceux qui l’aiment, el qui persévèrent dans cet amour. Ainsi la providence descend jusqu’aux choses les plus infimes, mais pour les subordonner à celles qui sont plus élevées et à la lin de tout l’univers.

Son ordination s’étend ainsi immédiatement aux moindres détails ; mais, pour ce qui est de [’exécution de cet ordre. Dieu gouverne les êtres inférieurs par les plus élevés, non par manque de puissance, mais au contraire pour communiquer aux créatures la dignité de la causalité. Cf. saint Thomas, I a. q. xxii, a. : t. Ainsi est exclue l’erreur de Platon ou des platoniciens, qui admettaient trois providences subordonnées, ne comprenant pas la différence qu’il y a entre la connais sauce et l’ordinal ion divines du plan providentiel, qui, pour n’être pas imparfaites, doivent s’étendre à tous les détails, et l’exécution de ce plan, qui, elle, admet des intermédiaires subordonnés. Il reste pourtant que certains effets ne peuvent être produits que par Dieu seul et immédiatement ; lui seul peut errer quelque chose de rien et conserver l’être en tant qu’être de toutes choses ; lui seul peut mouvoir ab intus nos intelligences et nos volontés ; elles sont en effet ordonnées au vrai universel et au bien universel, et l’ordre des agents doil correspondre a celui des tins ; seule la cause première universelle peut niouv oir ers une fin universelle. Cf. saint l homas, I », q. xi.v. a. "> ; q. civ, a. 1 et 2 ; q. (.v. a. i, S, I. 5, 6.

III. L’infaillibilité de la Providenci ei li LIBRI ARBITRE. Si la prov idence, qui s’étend ainsi aux choses les plus particulières et à nos actes intérieurs est infaillible, il semble qu’il n’v ;.i ! plus de contingence, ni de liberté. Aussi. Cicéron, De divinatione, I. 1 1. c vin. pour sauvegarder le libre arbitre de l’homme, a-t-il nié qu’il lui soumis à la providence, ce qui

faisait dire à saint Augustin, que, pour faire les hommes libres il les a faits sacrilèges.

L’infaillibilité de la providence est clairement affli

mec par la révélation, connue le dclinit le concile du

Vatican : Univena qu.ee condidit Deus providentiel sua imiiir alque gubernat, « attingens a fine usque ad finem fortilcr et disponens omnia suaviter. Sap., viii. L Omnta enim nuda et aperla sunt oculis ejus. Hebr. iv. 13, en etiam </u ; r libéra creaturarum aclione fulura sunt . Denz.-Bannw., n. 17X1. saint Thomas, a traité*

cette question. I’. q. xxii. a. I ; q I [II, a. 7 et 8 ;