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deux. Saint Thomas répond, ibid., ad : >’"’: La pro> I dence (comme prévision et ordination) est dans l’Intelligence, m. us elle présuppose la volonté de la Dn a atteindre. Nul en effet ne dispose et ne prescrit ce qui] faut faire en vue d’une Un, sans la vouloir. C’est pourquoi la prudence, en nous, présuppose les vertus mo raies, qui rectifient l’appétit (rationnel et sensitlf) vis du bien a réaliser, comme le dit le Philosophe, Éthique, I. n I. c. su. Aristote montre en effet que. l’intention droite et efficace de la Hn de la Justice, de la force et de la tempérance, la prudence ue peut commander avec droit un- « t efllcacité les moyens pour atteindre la fin de ces vertus morales.

1° La providence, selon cette réponse, est formellement un acte de l’intelligence divine, gui suppose un acte de volonté, l’intention de la fin. — Kt même, comme » lusteurs actes réellement distincts concourent a notre prévoyance, ainsi plusieurs actes virtuellement distincts concourent a la providence divine.

imif l’expliquent les Salmanticensea et plusieurs autres thomistes. Gonet Godol, etc. :

1. Dieu veut comme fin manifester sa honte, c’est La première intention divine ; ’J. // juge des moyens aptes à cette tin. et parmi les mondes possibles, connus par sa science de simple Intelligence antérieure a tout décret, il juge comme apte à la fin voulue ce monde p(>sstblc. où se subordonnent les ordres de la nature et de la grâce, avec permission du . et l’ordre d’union hvpostatiquc. // choisit librement ce monde possible et ses partie, comme moyens de manifester sa divine bonté.

I. // commande l’exécution de ces moyens, par un acte intellectuel, imperium, qui suppose les deux actes efficaces de volonté appelés intention de la fin et élection ou choix des moyens. La providence, selon les thomistes, consiste formellement dans cet imperium, ou commandement. Saint Thomas, dit, l a, q. xxii, ad lum : Pr.rcipere de ordinandis in finem, quorum reciam rationem habel, competit Deo secundum itlud Psalmi : Prieceptum posuit et non præteribit>. l’A secundum hoc competit Dec ratio pn.denliæ et proi’idenlitv. Ct ibid., ad 3 utn.

Des théologiens ont objecté : après l’élection divine des moyens, il n’y a aucune difficulté pour l’exécution, car rien ne peut résister à la volonté divine. L’imperium ou commandement, acte de l’intelligence, paraît donc superflu, et par suite la Providence consiste plutôt dans lion divine, qui est un acte de la volonté.

i. la. les thomistes répondent : Vimperinm ou commandement n’est nullement superflu après l’élection volontaire, il est nécessaire pour diriger l’exécution des moi/ens choisis, même s’il n’y a pas de difficultés à vaincre. Cette direction de l’exécution des movens déjà

s ne s’identifie pas avec celle qui est requise d’abord

pour le choix de ces movens. Hien plus, l’élection ou choix des moyens appartient à l’ordre d’intention qui descend de la fin voulue jusqu’aux moyens inférieurs, tandis que Y imperium ou commandement appartient à l’ordre d’exécution qu’il dirige en sens in. en remontant des moyens infimes jusqu’à la fin, qui n’est obtenue qu’en dernier lieu. Elle est première l’ordre d’intention et dernière dans celui d’exécution. Quant au gouvernement divin, il est l’exécution dirieéc par la providence, ou l’exécution du plan providentiel Cf. sain » Thomas, ibid., ad 2°™.

a > Que présuppose lu / rovidence du côté de l’intelligence divine ? Elle suppose la science de simple intelligence qui :, pour objet les possibles. Elle suppose aussi la teierer de vision, oui est, avec la volonté, cause des r la Providence est l’ordination des choses

1 leur fin. C’esl, , - que.lit s.iint Thomas. Dr

ffntnte, q. v, a. 1. ad J’: Providentia [’lus Imbet de luntatis qunn> tetentia practica absolute :

scientia enim practica absolute communiter se habet ad cognitionem finis et eorum qute sunt ad finem, unde » "/i prmsuppontt voluniatem finis. Voir aussi tbtd., ad ; >’"" :

SiCUt se : e : Uoi se habet ml seitum. prooldentta ml pnvi

sum. Ainsi, en nous la science morale, qui ne requiert

pas nécessairement la rectification de la volonté ou

l’intention droite, est présupposée par la prudence qui

requiert cette rectification.

l.a providence, dit encore saint Thomas, ibid., ail 9 nm, se distingue en un sens de l’art divin, qui

regarde la production d< s choses, plus que leur ordination à la fin île l’univers, qui est la manifestation de la

boute divine. Ainsi, en nous la prudence, recta rotin agibilium, est distincte de l’art, recto ratio factibilium,

La providence se distingue aussi de la loi éternelle. Comme le dit saint Thomas, ibid., ad i ; ’: l.a provi dence suppose la loi éternelle, connue son principe ainsi, en nous la prudence et la prévoyance supposent la connaissance des premiers principes pratiques ou de la loi morale : « il faut faire le bien et éviter le mal », etc.

b) Que présuppose la i rovidence du côté de la volonté divine ? Nous avons dil qu’elle présuppose la volonté de la lin. la volonté de manifester la bonté divine. Que suit-il de la ?

La providence divine présuppose l’amour de Dieu pour les créatures et ce qu’on peut appeler les deux vertus de l’amour Incréé, la miséricorde et la justice. Cela se déduit facilement de ce que nous avons affirmé plus haut avec saint Thomas. [ », q. XXII, a. 1, ad 3 UI " : « Nul ne dispose et ne prescrit ce qu’il faut faire en vue d’une lin. sans la vouloir. Aussi la prudence présiippose-t-elle les vertus morales, qui rectifient l’appétit (rationnel et sensitif) par rapport au bien à réaliser.

Ainsi apparaît mieux la différence de la prudence ou providence et de l’art. L’art n’a pas de soi une fin universelle, niais une fin particulière : produire l’œuvre d’art, peinture ou sculpture, tandis que la prudence, dirige nos actes vers la fin dernière de l’homme tout entier et suppose l’intention droite et efficace de cette lin. De même, analogiquement. Dieu n’est pas seulement le grand architecte de l’univers, mais le très saint ordonnateur de toutes choses à cette fin ultime, qui est la généreuse manifestation de sa bonté. Et, comme l’homme ne peut être prudent et prévoyant que s’il est juste et bienveillant envers les autres, de même la providence divine présuppose la miséricorde ct la justice et dirige l’exécution des œuvres divines qui manifestent ces perfections.

c) La i rovidence suppose-t-elle à la fois la volonté divine antécédente et la volonté divine conséquente ? — Comme l’explique saint Thomas, l a, q. xix, a. 6, ad lum, la volonté antécédente est celle qui se porte sur ce qui est bien en soi, indépendamment des circonstances de temps et de lieu, tandis que la volonté conséquente est celle qui se porte sur ce qui est bon hic et nunc. Kt comme le bien est non pas dans l’esprit, dans l’idée des choses, mais dans les choses mêmes, et que celles-ci n’existent que Aie et nunc, la volonté antécédente est une volonté conditionnée (si un plus grand bien ne s’y oppose pas), tandis que la volonté conséquente, qui se porte sur ce qui est bon hic et nunc, est absolue et efficace. Ainsi, le marchand pendant la tempête, voudrait de volonté antécédente, conserver ses marchandises, s’il n’y avait pas de danger, car en soi elles sont bonnes ; mais il veut efficacement, de volonté conséquente, /i/c e( nunc, les je 1er a la mer, pour sauver sa vie.

Analogiquement, Dieu veut de volonté antécédente que tous les fruits de la terre arrivent a maturité, si un plus grand bien ne s’y Oppose pas ; il veut de même que tous

limaiix trouvent le nécessaire à leur subsistance et a plus forte raison que tous les hommes soient satl-