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PRCM IDENCt I II ÊOl OG II. IV l’i ; I l I PRIORI

I mit ;

de ce qu’Us font et feront, ni de ce qu’Us feraient s’ils étaient placés on telles circonstances. Cf. ibid., ad 2

Déplus, Dieu connaît les choses > rééos non pas seule inouï d’une façon générale et confuse, mais d’une raçon distincte, précise, car, « lit saint Chômas, I’. q. xi> il ne se connaîtrait pas parfaitement lui même itl ne voyait comment. » perfection est participablc l>.ir les autres et il ne connaîtrait pas non plus parfai tement la nature de l’être-il ne voyait toutes K modalités de l’êtie

Enfin, la science >lr l » u-n >-i, ause des choses, comme colle de l’artiste est cause de l’œuvre d’art ; encore Haut il pour qu’elle les produise que la volonté divine joute, ou que Dieu veuille leproduire. Scientia l)ei est causa rerum, secundum quod habet voluntatan mnjunclam, dit saint Thomas, I », q. xiv, a. 8. I’esl la le fin n-i iliin qui suppose l’union de l’intelligence et de la volonté, tout comme chez l’artiste, qui, après avoir conçu une œuvre, décide de la réaliser. De la sorte, la science Ui ine par elle seule rend raison de l’intelligibilité <l>- choses, et la volonté divine de leur existence.

Mais Ici-e présente une seconde difficulté métaphj tique, qui semble elle au— i avoir.unie Aristote ; elle concerne la liberté divine. Comment peut il y avoir en Dieu, où tout est nécessaire, un acte libre qui pourrait ne pas exister ? Et comment cet acte ne se surajoute t-il pas à l’essence divine comme un accident contingent, ce t] ni supposerait que l’essence divine n’est pas pur. mais ultérieurement déterminable ou perfectible ?


Comme le montre saint Thomas, I 1. q. xix. a. 2, Dieu veut les autres êtres pane qu’il est le souverain Mien et que le bien de sa nature est communicable ou ditlusif de s » i. Ainsi. Dieu veut communiquer à d’autres que lui-même une participation du bien qui est en lui. Il s’aime lui-même comme lin. el les autres êtres comme ordonnes à lui. à la manifestation de sa bouté.

Platon et les néo-platoniciens l’avaient dit, mais sans distinguer suffisamment la cause efficiente (volonté divine) et la cause finale (le souverain Bien) ; ce qui les avait conduits à admettre que les choses émanent (sairement de Dieu, comme du soleil ses rayons. (.outre cette position et collfoi nu nient à ce que dit la révélation divine de la liberté du fiât créateur, saint Thomas, I*, q. i. a. : î. explique que Dieu veut librement les autres êtres. La volonté divine, dit-il. a un rapport nécessaire à la bonté divine infinie, qui m objet propre. Dieu veut donc ou aime nécessairement sa bonté, comme l’homme veut nécessaire ment le bonheur, de même que toutt faculté se porte nient v i rs son objet propre et principal. comme la vue vers la couleur, car il est de l’essence même de toute faculté de tendre vers l’objet qui la spémtres choses, Dieu les veut en tant qu’elles sont ordonnées à-a propre 1 ont » ( omme à leur lin. Or, on ne veut nécessairement les moyens en vue d’une lin que - ils sont indis| ensables à l’obtention de cette fin : ainsi que celui qui veut conserver la vie doit lin-ment vouloir manger et celui qui veul tra r la mer lirement besoin d’un navire,

lorsqu’un moyen n’est pas indispensable a l’obn d’une fin, il n’est pas nécessaire de le vouloir : il n’est pas n< i essairc par exemple de vouloir avoir un pour se promener lorsqu’on peut se promener à 1° r. la bonté infinie de I >ieu est parfaite par < ller -ans h-- choses c rcées. puisqu’elle une perfection. Dieu ne veut donc pas uent les chos< mais, supposé qu’il

mile, il ne peut pas ne pas les vouloir, cai -.. I immuable.

Il v a certes une haute convenance > ce que Dieu

crée, i.n le bien est de sa nature diffusil de soi, coin municable ; mais Dieu veul librement le communiquer de tait.

S’ensuit Il de la que l’ai te libre en I lieu-oit quelque chose de contingent ? Cela poserait une imperfection en Dieu, s.uni [bornas se pose cette difficulté, qui dut arrêter Vristote, I », q. i. a. 3, obj.’. Il répond, ibid.. ad.""’: Certaines causes nécessaires ont parfois un rapport non nécessaire à tel effet, par suite de l’im perfection de l’effet et non pas a raison de i imperfec

Lion de la cause. Ainsi le soleil a UI1 rapport non neces

saire avec certains phénomènes toul contingents qu’il

produit sur la terre, non pas que ses rayons manquent

d’énergie, mais parce que la mauvaise disposition de

certaines choses les SOUStrait a leur action (ainsi des raisins niai exposés au soleil n’arrivent pas a maturité).

De même, si Dieu ne veut pas nécessairement tout ce qu’il veut, nous ne devons pas l’attribuer à l’imperfec

lion de la volonté divine, mais a celle des choses voulues. , ar toutes les choses linies ne peuvent rien ajouter a l’infinie perfection, el la bonté suprême n’a pas

besoin de se répandre en elles pour être fin lime bonté. L’acte libre div in n’est pas contingent, car le contin gent, c’est te qui peut ne pas être, en raison de sa

propre inipei leel ion. el non pas ce qui peut ne pas être,

en raison de l’imperfection d’autre chose,

Aveimes objecte, lu II I. Physic, text. 48 : De ce qui est indifférent ad utrumlibet, ne provient aucune action, s’il n’est pas ultérieurement déterminé à la produire. Or, la volonté divine n’est pas ultérieurement déterminable, surtout par une autre cause. Saint Thomas, répond. I », q. XIX, a. 3, ad ôum : Une cause qui est de soi contingente (comme notre volonté) a besoin d’être déterminée par une cause extérieure à elle pour produire un elle ! déterminé ; mais la volonté divine, qui est de soi nécessaire, se détermine elle-même par elle seule à vouloir les choses qui n’ont pas de relation nécessaire avec elle.

On insiste encore : Il y aurait du moins l’imperfection d’une pluralité d’actes volontaires en Dieu : l’acte nécessaire par lequel il s’aime lui-même et l’acte libre créateur et conservateur, celui sans lequel ne se conçoivent | as la providence ni le gouvernement divin. »

Dans le Contra Génies, I, 1, c. ixxxii. saint Thomas répond : l.a volonté divine par un seul et même acte se veut elle même et veut les choses créées, mais son rapport à elle-même est nécessaire et naturel, tandis que son rapport aux créatures est seulement un rapport de convenance, ni nécessaire ou naturel, ni violent ou contre nature, mais libre. »

Il n’y a donc rien en Dieu de contingent ni de défectible : son acte libre est l’acte nécessaire d’amour de lui-même en tant qu’il-e termine à un objet qui pourrait ne pas être aimé et voulu. La défectibilité est seulement dans cet objet non en Dieu. La libellé divine esl l’indifférence dominatrice, non point d’une puissance ultérieurement déterminable, mais d’un pur acte d’amour éternellement subsistant. De plus, en 1 1 eu l’acte libre est éternel : il n’est pas sujet au chan gement. Dieu ne c< ence pas à vouloir ce qu’il ne

voulait pas hier, (.’est sans changer de volonté qu’il

veut le changement qui s’accomplil dans les choses s. I », q. xix. a. 7. On s’explique ainsi que l’action divine ad extra, formellement immanente et virtuellement transitive, - ;.ns être nouvelle. | roduise un effet nouveau. Saint Thomas dit très nettement, Cont. Cent. I. II. c. xv : Novitas divini effectus non demonslrat novilalem m tionis in Deo, < uni actio sua sit suc essentia… Sicul per intelleclum delerminatur rei faclio et qua cumqut aliii i onditio, ita et prtescribitur ei lempus… Nihil igilurprohibet dicere actionemDei » / a ternofuisse, tffectum autan îmn ab wterno, sed tune cum ab eeterno