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    1. PRIÈRE##


PRIÈRE. EFFICACITÉ

même si, par conséquent, elle paraît ne pas l’être : une telle croyance ne repose pas évidemment sur l’expérience. Mais alors, quand ce que nous avons demandé IIOUS échoit, SOmmes-nOUS sûrs que c’esl à noire prière que nous le devons, sommes-nous sûrs que, si nous ne l’avions pas demandé, cela ne serait pas arrivé quand même ? En un mot : l’expérience démontre-t-elle qu’il y a un rapport de causalité entre notre prière et la pro duction de tel événement ? Oui, sans doute, s’il s’agil d’un événement tout à fait miraculeux : la résurrection de Lazare, la multiplication du blé dans les greniersdu curé d’Ars, etc. Mais si la réalisation de l’objet de notre prière n’exige pas une intervention particulière de Dieu, si nous demandons, par exemple, la réussite d’un examen, d’une entreprise quelconque, d’un* bataille ou d’une guerre, la pluie ou le beau tempi cf. Suarez, I. I, c. xxi, n 1 « , nous ne pouvons pas savoir si notre prière a contribué, et dans quelle mesure, à la réalisai ion de nos désirs. Cf. Chansou, l i sources et l’efficacité de la prière, Paris, 1927 p, 2

3° À quelles conditions la prière est elle infailliblement exaucée ? - 1. L’enseignement de faint fin ii, us, cf. In /V » " Sent., dlst. XV, q. iv, a, 7. qu. 3 ; Cont gent.. I. iii, < xevi ; M il’, q. i xxxiii, a. 15, Bd a. 7, ad 2°’". « La prière, lisons-nous dans les Sentences, n’a pas toujours une valeur impél rai oii c Infaillible, parce qu’il peut y avoir quelque chose qui s’oppose a ce que la providence de Dieu accorde ce qu’on lui demai L’obstacle à l’efficacité de la prière pi ul se trouver i i parte oranlis, s’il ne prie pas convenablement si oratio iirm inordinate emittat ; c’est pour écarter cel obstacle que l’on requiert de la prière qu’elle soil faite / ie : par quoi l’on entend qu’elle doil être un acte de religion, de latrie. L’obstacle peut se rencontre] du côti de la chose demandée, parce qu’il peut arriver qu’elle ne soit pas utile au demandeur ; el c’esl pourquoi l’on dit que la prière, pour être Infailliblement exaucée, doit avoir

rapport au salut, el sic ilicitur quod sil ad snliih m

L’obstacle peut se trouver ex parle efus pro quo petitur ; el cel obstacle peut existersoii dans l’instanl même où se Lui la prière, soil dans le temps qui s’écoule entre la prière et l’obtention de ce que l’on a demande. Dans

le premier cas, l’obstacle ne peut se rciicontn r quand

mu prie pour soi avec piété, mais seulement quand on

plie pour autrui, el c’est pourquoi l’une (les conditions (le l’efficacité de la prière, c’est qu’elle soit faite ; dans le second cas. l’obslæle est écarté par la qua 1 1 ièiue condition exigée pour que la prière soil efficace, à savoir qu’elle soi ! taite persévérantes C’esl la glose sur l.uc, xi, 5, qui a fourni a s. ont Thomas « es quatre conditions de l’efficacité de la prière. I es mêmes condl lions sont exigées dans la II » II 1, a 15, ad : -"" : et ideo ponuntur quatuor condiliones, quibus c ncurrentibus semper aliquis impelrat </ » < « / petit ni scilicet pro se pelât, « necessaria ad salutem », /"< et perseveranter. Remarquons le tout de suite : si ces quatre condl lions sont nécessaires pour que la prière obtienne Infailliblement ce qu’elle demande, il ne s’ensuil pas que toute prière a laquelle il manquera l’une de ces conditions sera infailliblement Inefficace : sed quia his posilis semper oratio efflcaciam habet impetrandi. In M"" Seul., loc. cit., ad l"". Remarquons aussi que

la prière lient clic exaucée sans que nous recevions

Immédiatement ce que nous avons demandé ; nous le recevrons quand le niouient opportun sera venu : indu bitanter accipit qw <l petit, sedquando débet accipen >i

esl des demandes, dit saint Augustin, que Dieu ne refuse pas, mais qu’il (libère d’exaucer pour le faire au moment favorable. Il’IL loc. cil.

Le pie de la première condition renferme, dil saint Thomas, In / »  » Sent., ad <">'"". toutes les conditions qui sont requises ex parte oranlisinquantum est orans,

c’est-à-dire toutes les qualités qui sont essentielles a la prière : la foi et la confiance, l’humilité, la ferveur de la dévotion. C’esl ce que répond saint Thomas a qui ferait remarquer qu’il y a plus de quatre conditions nécessaires a l’efficacité de la prière Tout a l’heure, ce mot pie ne désignait que medus lalriee, quæ alio ru mine / ielus dicitur, secundum quam oratio medifîcari <lel>ci : on voit qui la compréhension de ce terme est assez imprécise. D’après le <.’nt. gent., loc. cil., il faudrait J faire rentrer tout ce par quoi la créai ure raisonnable Dco appropinquat : a savoir conlemplationem, et dent, un aflectionem, et bumilem ni /imam intentionem : et

encore l’amour de Dieu, qui fait qu’on accomplit si loi. parce qu’il est écrit : qui décimal aurem -nain ne audial

legem, (ratio ejus erit exsecrabilis, I rov., nxmh.’.' : el

Cel amour de Dieu, (die Un oiniiilia. paraît bien

impliquer la « .race sanctifiante.

(Jue penser alors de la pri( rc i pél h( m" < 1 In 1 V" Sent, loc. cit.. ad L" ; Il II « , q. lxxxiii, a 16 ; q. ( i XXVIII, a’_'. ad 1 u’". Pour répondre a la question,

il faut distinguer dans le pécheur deui <lns ( s : la nature qui Diei me, el le pé< hé qu’il <l « t< ste. SI dans ., , , prière c’est le pécheur comme tel qui demande, , dire en suivant ses d( -us coupi bl< s Dieu fait miséricorde en ne l’écoutant p ; s.. Mais quand le |, , , i, ui piie -nus l’Inspiration d’un bi de la

nature, Dit a l’i on pai Justlci, cai i< pécheui

mérite pas. mais pai pure misi ricoide ; i ourvu t(.ut( fois que " ; ’m sauvi s i, - quatn no réi s plu l aut, n/ stilicet : salutem, pie et ; 1er. il Mali I

tions de le n (. iie de la pi h i. sont d( ne 11 pour b p< < ni m que i oui le ji i i li’di

n’est pas requis | oui que la pi a m si I nfailliblt nu ni , (, -. si l’on objecte que le pécheur ne peut pas remplir la pu mil ie condition, i > vide pas la VertU de pi< lé. saint 1 1 ( m : s n |

[es Sentences, la cit., que quandcq s pu’ « '/L

gui / irfafii en tut, m m n habet, sicut a

jusla iii, il qui justitite habilum non habet, sous lin

fluencc sans doute de la | :

ampb ment pour expliquer le caractère surnaturel de la

pi |i ie. au dire de Suarez, I. l c. viii, n.’.'.

.I. ; -. I I. (. NMII s W II. H

rejette l’une des conditions exigées par « nt n.oi

n que l’on n’est infailliblement i s. un qu< lorsque l’on prie pour sol. c. xxvii ; onesl a usa t> uji ursi i quand on prie pour autrui, a condition que celui pour qui l’on prie soit Idoine à recevoii ce que l’on « N i |, , , m bu. condition d’ailh uis qui I a la

pi, re que l’on fait poui sol : i ratio Pabet

subintelleclam illam conditionem, ni$i ipsi restUt 1 1 suerit m / ut un ni mu. a 3. ermeei >ch. op. cit., p 1 : et 21, adopte cette manière devoir : in/allibilis <l’habitue sin i ro U i n s si’i t i ro alio ul< nei ; et di i lare cette thèse probable : perfectam universalitaUm efficacité defendimus ut probabilem.

Suarez, c xxvi, maintient la condition qui a liait A la peis, vérance : la prière n’est infailliblement i FI que si l’on ne se lasse pas de prier Jusqu’à i.que l’on ait obtenu ce que l’on demande, selon les deux paraboles rapportées par s. ont l ne. xi, 5 8 ; xviii, I 5 Mais il estime qu’il est diil cite d’expliquel quanta et qualis debeat esse hsec perseverantia un a tjusdem m petilio nein. n.’-' : si Dieu diffère indéflniment de i der ce que nous demandons, devrons ncus continuel indéfiniment de le lui demander, sous peine de péchei par manque de confiance en Dieu ? El puis que

devient, dans ce cas. la promesse de Die u’Ne nous

parait ra t elle pas illusoire.’Pour répondre a ces ques lions. Suarez, n. : i. distingue entre la prière qui a pour objet des biens temporels et celle qui convoite des biens spirituels : pour la première, si Dieu diffère long