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POLOGNK. SCIENCES SACRÉES, XIX* SIÈCLE


Sciences historiques.

Dans ce domaine, seule la

connaissance des Pères de l'Église est moins bien représentée. Joseph Szpaderski (1820-1876), professeur à l’académie de Varsovie, écrivit un grand manuel, La connaissance des saints Pères, 2 vol., édité de façon assez négligente, après la mort de lauteur, à Cracovie, en 1879. Le professeur de l’académie de Pétersbourg, l’abbé André Retke, mentionné plus haut, publia un Palrologiæ compendium, Varsovie, 1889. Outre cela, il n’a paru, dans ce domaine, que quelques traductions polonaises des saints Pères. La publication de Varsovie : Mémoires religieux et moraux, 1841-1862, en contient un certain nombre.

Les autres branches du domaine de l’histoire ecclésiastique sont beaucoup plus largement représentées. A côté de maints ouvrages populaires parurent un assez grand nombre, d’oeuvres d’allure scientifique, monographies sur des questions et des personnes particulières, ayant quelque importance dans l’histoire ecclésiastique de Pologne. De même, les nombreuses éditions imprimées qui parurent des sources concernant l’histoire de l'Église, l’histoire de la théologie et l’histoire du droit canon en Pologne satisfont, d’ordinaire, aux exigences scientifiques. Mais il y a deux côtés faibles dans l’activité des historiens polonais du xix B siècle. En premier lieu, ils ne réussirent pas à donner un aperçu général et synthétique, de toute l’histoire ecclésiastique de Pologne. Ensuite, et c’est encore plus grave, les écrivains polonais ne franchirent presque point, dans leurs travaux, les frontières de leur pays. La Pologne ne collabora que très peu à l'œuvre générale concernant l’histoire de l'Église. Cet état de choses s’explique si l’on se rappelle ce que nous avons dit de la situation générale de la Pologne au xixe siècle. Le sentiment patriotique occupait tous les esprits et les détournait des autres questions, ne leur faisait envisager que les malheurs de la nation, son passé, son avenir.

Ouant aux auteurs, c’est Melchior Bulinski (18181877), professeur à l’académie de Varsovie, puis au séminaire de Sandomierz, qui a essayé de présenter un aperçu de l’histoire de l'Église en général et de l’histoire de l'Église de Pologne en particulier. Il a publié une Histoire de l'Église catholique, 6 vol., Varsovie, 1860-1866, dans laquelle il présente les événements historiques jusqu’au concile de Trente (1563) et une Histoire de l'Église de Pologne, Varsovie, 1873-1874, où il va jusqu'à l’avènement du dernier roi polonais, Stanislas-Auguste Poniatowski (1764). Le premier de ces ouvrages est surtout fondé sur les Inslilutioncs historiée ecclesiaslicee Novi Fcederis, Pest, 1824, de l’abbé Jean-Nicolas Cherrier (1790-1862), un Français établi et enseignant en Hongrie. Bulinski a profité de cette œuvre en l'épurant de l’influence du joséphisme. Le second ouvrage s’appuie sur L’histoire et les lois de V Ég’ise polonaise (1793) du piariste Théodore Ostroski et elle en a les défauts. Bulinski a eu cependant le mérite de. susciter chez ses élèves une certaine ardeur au travail scientifique. Parmi ceux-ci, il faut mentionner comme ayant quelque mérite dans le domaine de l’histoire : Ignace Polkowski (1833-1888), directeur des archives diocésaines de Cracovie, auteur de quelques biographies, entre autres celle de Nicolas Copernic, Gniezno, 1873, ainsi que de Sources pour la biographie et pour les œuvres de Copernic, 3 vol., ibid., et d’une série d’articles et de courts traités de grande valeur scientifique ; les deux frères mentionnés plus haut, Zenon et Stanislas Chodynski, tous deux professeurs au séminaire de Wloclawek, qui ont édité des actes du Saint-Siège concernant la Pologne, des décrétales de synodes provinciaux et diocésains et des sources pour l’histoire de leur diocèse de Cujavie. .Il faut encore citer Jean-A. Wadowski (1839-1907), ex dominicain, auteur d’une série d’ouvrages concernant le diocèse de Lublin : Les églises de Lublin, Cracovie, 1907, et le savant professeur de sciences bibliques, Ladislas Knapinski, mentionné plus haut, qui publia une série de traités historiques.

Ni l’université de Vilna, ni l’académie ecclésiastique qui lui succéda ne donnèrent des historiens de l'Église en dehors de l’archevêque Holowinski qui, cependant, ne s’occupa de l’histoire que de façon discontinue. L’cx-jésuite, Stanislas Szantyr (f vers 1840), qui prit ses grades à Vilna sans en être élève, est auteur d’un Recueil d’informations concernant l'Église et la religion catholique dans l’empire russe, de 1763 à 1820, 2 vol., Poznan, 1843, dans lequel il a réuni de nombreux écrits et documents officiels, et qui donne à cette œuvre le caractère d’une source historique. L’académie de Pétersbourg fournit plusieurs historiens de l'Église, notamment : Mgr Ladislas Krynicki (1861-1926), professeur au séminaire de Wloclawek, plus tard évêque de Czestochowa, qui écrivit un manuel d’histoire ecclésiastique, basé sur des historiens allemands, à l’usage des séminaires : Histoire de l'Église universelle, Wloclawek, 1908, 1914, 1925, dernière édition revue et complétée par le rédemptoriste Ladislas Szoldrski, Mgr Ladislas Szezesniak (1858-1929), professeur au séminaire de Varsovie, puis coadjuteur dans cette ville, qui, en dehors de quelques ouvrages concernant les débuts du christianisme en Pologne, commença, à partir de 1902, à publier une Histoire de l'Église catholique. Découragé par une critique sévère, il se restreignit à 3 volumes allant jn qu’au Moyen Age. A l’académie même, l’histoire dt l'Église était enseignée d’abord par xMgr Boleslas Klopotowski (1848-1903), plus tard archevêque de Mohilôw qui, sans écrire luimême, encourageait les autres, et par Mgr Michel Godlewski (né en 1872), plus tard coadjuteur de Zytomierz, actuellement professeur à l’université de Cracovie, spécialiste de l’histoire ecclésiastique du xixe siècle en Pologne et en Russie. Il convient de mentionner encore ici Jean Kurczewski (né en 1854), professeur au séminaire de Vilna, epui fournit de nombreuses données sur l’histoire de l'Église en Lithuanie, dans une série d’articles, et découvrit de nombreuses sources historiques. L’actuel cardinal-archevêque de Varsovie, S. É. Mgr Alexandre Kakowski, né en 1864, mérite aussi une mention. Comme recteur du séminaire de Varsovie et, plus tard, de l’académie de Pétersbourg, il publia plusieurs œuvres relatives à l’histoire des lois ecclésiastiques en Pologne. Parmi les auteurs laïques, appartenant à l’annexion russe, il faut mentionner Julien Bartoszewicz (1821-1871), auteur de nombreux traités et d’articles de très grande valeur ; Théodore Wierzbowski (1853-1910), professeur à l’université de Varsovie, auteur d’une monographie sur Christophe Warszewicki, mentionné plus haut, Varsovie, en russe, 1885, en polonais, 1887, et d’une monographie sur Jacques Uchanski, archevêque de Gniezno au xvie siècle, Varsovie, 1895 ; enfin, deux Russes contemporains de Wierzbowski : Nicolas Lubowicz, auteur d’une série de monographies sur l’histoire de la Réforme en Pologne, et P. Zukowicz, auteur d’un travail sur le cardinal Hosius.

Dans l’annexion autrichienne, il y eut aussi plusieurs auteurs laïques de mérite. L’un des premiers fut le comte Maurice Dzieduszycki (1813-1877) qui, sous le pseudonyme de Rychcicki, écrivit une vaste monographie : Pierre Skarga et son siècle, 2 vol., Cracovie, 1853-1854 ; 2e éd., 1868-1869. Ce même Dzieduszycki publia la monogiaphie du cardinal Zbigniew Olesnicki, 2 vol., Cracovie, 1854, et d’autres. Parmi les éditeurs de sources historiques, ce sont les professeurs de Cracovie, François Piekosinski et Boleslas Ulanowski, qui eurent le plus de mérite. Ils publièrent de