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POLOGNE. SCIENCES SACRÉES, XIX* SIÈCLE


notamment Theologia dogmalica et moralis, Vilna, 1809, 4 vol. ; 1859, 3 vol. ; Jean Chodani (1769-1823), professeur à l’université de Vilna, auteur d’un ouvrage intitulé Enseignement de la religion chrétienne catholique en 3 parties…, Vilna, 1823, lequel donne un court aperçu général de la dogmatique, de l'éthique et de l’ascèse ; JosephIgnace Penka (1793-1855), professeur à l'.université de Cracovie, auteur de Prælecliones e.r theologia dogmalica, 4 vol., Cracovie, 1841-1845, et le jésuite Jacques Tylka (1857-1925) qui, avant d’entrer dans la Compagnie, écrivit, lorsqu’il était professeur au séminaire ecclésiastique de Tarnôw, sa Dogmatique catholique, 2 vol., Tarnôw, 1897, 1898 ; 2e éd., ibid., 1900.

La plupart d’es théologiens polonais du xixe siècle n’ont guère écrit ou se sont contentés de traduire des œuvres étrangères. Le plus profond théologien de l’université de Vilna, le basilien Augustin Tomaszewski (fl814), n’a laissé que quelques traités peu importants : De, l’insuffisance de la philosophie des peines…, Vilna, 1808, et Des résultais et des avantages des vérités révélées par Dieu aux hommes, Vilna, 1795 ; Mgr Henri Kossowski (1828-1903), d’abord recteur de l’académie ecclésiastique de Varsovie, ensuite évêque coadjuteur de Cujavie, ne donna comme preuves de son immense savoir que divers articles encyclopédiques, d’ailleurs fort remarquables, et d’excellentes traductions ; il traduisit entre autres les écrits de sainte Thérèse de l’original espagnol, Varsovie, 1898-1903. Parmi tous ces écrivains théologiques c’est Mgr Michel Nowodworski (1831-1896), professeur à l’académie de Varsovie, puis évêque de Plock, qui mérite d'être cité en premier lieu. Vivant à l'époque la plus pénible de l’esclavage polonais, il eut le mérite de demeurer seul à travailler dans le domaine des sciences sacrées et d’organiser autour de lui un courant scientifique très sérieux. Ce courant aboutit à l'édition d’une Encyclopédie ecclésiastique fondée sur le Kirchenlexicon de Wetzer-Welte (le t. r parut à Varsovie en 1883 ; la mort de l'évêque Nowodworski amena une interruption, le dernier volume n’a été édité qu’en 1933). Outre Mgr Nowodworski, il faut mentionner un des plus célèbres prédicateurs polonais du xixe siècle, Sigismond Golian (1824-1895), professeur de théologie dogmatique à l’académie de Varsovie, puis à l’université de Cracovie, qui publia dans la Przeglad katolicki ( « Revue catholique » ), de 1862 à 1864, des études dogmatiques sur l’immaculée conception. Deux moralistes suivent : l’abbé Antoine Marcinski (1821-1906), également professeur à l’académie de Varsovie, auteur de l'œuvre intitulée La voie qui mène à la véritable tranquillité de la conscience, Varsovie, 1857, 1866, 1873, parue en résumé en 1873, qui contient des principes très profonds de morale chrétienne, quelque peu rigoristes ; Mgr Casimir Ruszkiewicz (1836-1925), évêque coadjuteur de Varsovie, auteur de nombreux articles de théologie morale. Le successeur de Mgr Nowodworski, Antoine Szaniawski (1856-1909), fut, pendant de longues années, rédacteur de la Revue catholique et fondateur de la revue trimestrielle K.vartalnik leologiczny. Son grand mérite est d’avoir traduit en polonais les célèbres encycliques de Léon XIII. Il faut enfin mentionner ici le chanoine de Varsovie, Sigismond Chelmicki (1851-1922), homme d'énergie et d’initiative, fondpteur de la Bibliothèque d’auvres chrétiennes. Chelmicki, aidé d’un infatigable organisateur, l’abbé Jean Niedzielski (1859-1 925), publia dans ladite Bibliothèque (1904-1916) une Encyclopédie ecclésiastique plus courte que la précédente, mais plus complète. A Wloclawek, le commencement du mouvement scientifique est dû à deux frères jumeaux, élèves de l’académie de Varsovie et professeurs au séminaire ecclésiastique, Zenon (1836 1887) et Stanislas Chodynski (1836-1919), historiens de valeur dont il sera encore question. Ce mouvement s’est continué à partir de cette époque et a été couronné par la fondation de l’Athénée ecclésiastique, faite par Radziszewski en 1909.

Le même état de choses existait dans les autres annexions, prussienne et autrichienne, où l’on ne rencontre pas d'œuvres aussi remarquables. Il faut cependant mentionner divers auteurs qui ont fourni quelques ouvrages plus importants, notamment les professeurs de l’académie de Pétersbourg : Mgr Georges Matulewicz (1871-1927), Lithuanien d’origine, évêque de Vilna (1915-1925), auteur d’une précieuse étude de théologie comparée : Doclrina f.ussorum de statu jusliliæ originalis, Cracovie, 1903 ; Pierre Kremer (né en 1877), actuellement professeur à l’université catholique de Lublin, spécialiste de la théologie orthodoxe, auteur d’un précieux traité sur Y Assomption de la vierge Marie (dans Ateneum kaplanskie, Wloclawek, 1913 et 1914) ainsi qu’un professeur de l’université de Lwôw, l’abbé Jean Zukowski (1870-1911) qui a composé : De certitudine per revelationis demonslrationem ccmparala, Lwôw, 1898 ; Des sources de l’athéisme, Lwôw, 1903 ; La place de la sainte Vierge dans l’apologie du christianisme, Lwôw, 1912, et quelques autres articles et traités ; Mathieu Sieniatycki (né en 1869), professeur à l’université de Lwôw et, plus tard, à celle de Cracovie (depuis 1909), qui publia, en dehors de manuels scolaires, plusieurs traités avant 1914 : La Providence divine et le mal dans le monde, Lwôw, 1902 ; L’assomption de la sainteVierge, Lwôw, 1904 ; La preuve cosmologique de l’existence de Dieu, Lwôw, 1906 ; Les sources de la hiérarchie ecclésiastique, Lwôw, 1912, etc. ; Mgr François Lisowski (né en 1876), professeur à l’université de Lwôw, actuellement évêque de Tarnôw, auteur de traités approfondis sur l’eucharistie et enfin, les jésuites : Jean Urban (né en 1874), très au fait de la théologie orthodoxe et apôtre zélé de l’union, auteur d’une série d’articles remarquables concernant les sciences orientales et d’un excellent manuel populaire de controverses avec l’othodôxie, publié en russe sous le pseudonyme de I. Zabuznyj, et intitulé Pour la défense de la foi, Pétersbourg, 1908, 3e éd., sous le titre : Le catholicisme et l’orthodoxie, Constantincple, 1922, et Vladimir Piatkiewiez (1865-1933), dernièrement chef d’une mission de jésuites de rit oriental sur les confins orientaux de la Pologne, qui a publié Le corps mystique de JésusChrist et le caractère sacramentel, Cracovie, 1903.

En ce qui concerne les courants « modernes » en Pologne, leur introduction fut commencée par le pseudo-mystique André Towianski (1799-1878), qui, séjournant parmi les émigrés polonais en France, après l’insurrection polonaise de 1831, propageait les conceptions messianiques (la Pologne était considérée comme le Messie des nations, accomplissant par ses souffrances la rédemption de l’humanité entière), sous l’influence desquelles se trouva, un certain temps, le grand poète polonais Adam Mickiewicz ; Vincent Lutoslawski (né en 1863), grand connaisseur de Platon, également pénétré de ces idées, les propageait aussi ; Lutoslawski donna des cours d’abord à Kazan, en Russie, puis à Cracovie et à l'étranger. On doit mentionner encore un autre partisan d’idées « messianiques », Marian Zdziechowski (né en 1861), professeur de lettres à l’université de Cracovie, actuellement à l’université de Vilna. Les écrits de Towianski furent mis à l’Index, mais, avant sa mort, Towianski reçut les sacrements. On peut aussi affirmer que les deux professeurs Lutoslawski et Zdziechowski eurent toujours conscience d’appartenir à l'Église catholique et qu’il n’y a pas eu en Pologne de tendances modernistes ouvertement hostiles au catholicisme. L’activité