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PISTOIE (SYNODE DE). LA BULLE, SUR LE CL’LTE


culte de l’humanité du Chris ! (propos. 61-63). — Propos. 61e. — a Adorer directement l’humanité du Christ, et encore plus, une partie de cette humanité, est toujours rendre un honneur divin à la créature > (De la foi, § 3). Par le terme direct, le synode prétend réprouver le culte d’adoration que les fidèles rendent à l’humanité de Jésus-Christ, comme si cette adoration, par laquelle l’humanité et la chair vivifiante du Christ est adorée, n'était pas un honneur divin rendu à la créature, non point pour elle-même et en tant que chair humaine, mais en tant qu’unie à la divinité ; comme si ce n'était pas plutôt une seule et même adoration, par laquelle on adore le Verbe incarné avec sa propre chair (IIe concile de Constantinople, Ve œc, can. 9). Cette proposition est fausse, captieuse ; elle déprécie le culte pieux dû et rendu à l’humanité du Christ par les fidèles, et elle est injurieuse. (Cette même doctrine, condamnée "par la bulle, se trouve dans la Lettre, pastorale de Ricci, du 3 juin ! 781 et au t. m du Recueil des écrits, imprimés par les soins du même évêque.)

Propos. 62e. — La doctrine qui rejette la dévotion au Sacré-Cœur parmi les dévotions qui sont notées comme nouvelles, erronées ou au moins dangereuses (De la prière, § 10), entendue de cette dévotion, telle qu’elle est approuvée par le Siège apostolique, est fausse, téméraire, pernicieuse, offensive des oreilles pies, injurieuse pour le Siège apostolique.

Propos. 6Ce. — Le synode reproche aux dévots du cœur de Jésus de ne pas remarquer que la chair très sainte du Christ ou une de ses parties ou même l’humanité tout entière ne peut être adorée du culte de latrie, quand elle est séparée de la divinité (De la prière, § 10, et appendice, n. 32), comme si les fidèles adoraient le cœur de Jésus, en le séparant de la divinité, alors qu’ils l’adorent comme le cœur de Jésus, c’est-à-dire le cœur de la personne du Verbe, avec qui il est inséparablement uni, de la même manière que le corps exsangue du Christ durant les trois jours de la sépulture est adorable dans le sépulcre sans aucune séparation, ni retranchement de la divinité. La proposition est captieuse et injurieuse pour les fidèles adorateurs du cœur de Jésus.

2. De l’ordre prescrit pour faire les exercices de piété (propos. 64-65). — Propos. 64e. — Le synode note comme universellement superstitieuse « toute œuvre dont l’efficacité est placée dans un nombre déterminé de prières et de pieuses salutations » (De la prière, § 14, et appendice, n. 34) ; ainsi, il faudrait regarder comme superstitieuse l’efficacité qui est tirée non du nombre en lui-même, mais du précepte de IT^glise prescrivant un nombre déterminé de prières et d’actions externes pour gagner des indulgences, pour accomplir des pénitences et, en général, pour un exercice saint et religieux devant être fait selon un rite et un ordre. La doctrine du synode est fausse, téméraire, scandaleuse, pernicieuse, injurieuse pour la piété des fidèles ; elle enlève quelque chose à l’autorité de l'Église et est erronée.

Propos. 65e. — Le synode énonce que « le tapage irrégulier des nouvelles institutions qu’on appelle exercices ou missions… n’aboutit presque jamais, ou du moins très rarement, à opérer une conversion absolue ; et les actions extérieures d'émotion qui apparaissent ne sont pas autre chose que des éclairs passagers d’un choc naturel ». (De la pénitence, § 10.) Cette proposition est téméraire, malsonnante, pernicieuse, injurieuse à une pratique pieuse, employée avec fruit dans l'Église et appuyée sur la parole de Dieu.

3. De la manière d’unir la voix du peuple à la voix de l'Église dans les prières publiques. — Propos. 66e. — « Il est contre la pratique apostolique et contre les conseils de Dieu de ne pas préparer des moyens plus faciles d’unir la voix du peuple à celle de toute l'Église »

(De la prière, § 24). Cette proposition, entendue de l’usage de la langue vulgaire à introduire dans les prières liturgiques, est fausse, téméraire, destructive de l’ordre prescrit pour la célébration des mystères, et elle peut facilement produire de nombreux maux.

4. De la lecture de l'Écriture sainte. — Propos. 67e.

— « Seule, une véritable impuissance excuse » de lire l'Écriture sainte (note à la fin du décret De la grâce) : on ajoute que de la négligence de ce précepte est né spontanément un obscurcissement sur les vérités premières de la religion. Cette doctrine est fausse, téméraire, perturbatrice du repos des esprits, et déjà condamnée chez Quesnel (propos. 80-85).

5. Des livres proscrits à lire publiquement dans l'Église. — Propos. 68e. — Le synode recommande grandement les commentaires de Quesnel sur le Nouveau Testament et les autres œuvres d'écrivains favorables aux erreurs de Quesnel, bien qu’elles soient condamnées, et il les propose aux curés, afin qu’ils les lisent avec soin, après les autres fonctions, chacun dans sa paroisse, parce qu’ils sont remplis des principes solides de la religion (De la prière, § 29). Cette louange est fausse, scandaleuse, téméraire, séditieuse, injurieuse pour l'Église, favorable au schisme et à l’hérésie, (voir l’art. 54 proposé à l’assemblée de Florence, xive session, le 23 mai 1787).

6. Des images saintes (propos. 69-72). — Propos. 69e.

— Le synode note les images de la Trinité incompréhensible, parmi celles qu’il faut écarter de l'Église généralement et indistinctement, parce qu’elles fournissent aux ignorants une cause d’erreurs (De la prière, § 17). Cette prescription, à cause de sa généralité, est téméraire, opposée à la coutume pieuse adoptée par l'Église, comme s’il n’y avait aucune image de la sainte Trinité qui fût communément approuvée et puisse être permise en toute sûreté (Sollicitudini nostræ, de Benoît XIV, 1745).

Propos. 70e. — De même, la doctrine et la prescription qui, en général, réprouve tout culte spécial que les fidèles ont coutume de rendre à une image particulière, en sorte qu’ils ont recours à l’une plutôt qu'à l’autre, sont téméraires, [.ernicieuses, injurieuses pour une pratique pieuse admise dans l'Église, et pour l’ordre providentiel, « par lequel Dieu n’a pas voulu, lui qui divise ses dons comme il veut, que tels ou tels faits se passassent dans tous les sanctuaires « (saint Augustin, lettre lxxviii au clergé, et au peuple d’Hippone).

Propos. 71e. — Le synode défend de distinguer les images, spécialement celles de la Vierge, par des titres, sinon par des dénominations, qui soient analogues aux mystères dont l'Écriture fait mention, comme si on ne pouvait attribuer à ces images les autres pieuses dénominations que l'Église, dans les prières publiques elles-mêmes, approuve et recommande. Cette prescription est téméraire, offensive des oreilles pies, injurieuse pour la vénération due spécialement à la bienheureuse Vierge.

Propos. 72e. — De même, le synode veut extirper comme un abus la coutume de conserver voilées certaines images. Cette prescription est téméraire, opposée a une pratique usitée dans l'Église, et qui favorise la piété des fidèles.

(Ces propositions condamnées par la bulle se trouvent dans de nombreux documents recommandés par Ricci, par son synode, et par l’art. 28 proposé à l’assemblée de Florence.)

7. Des fêles (propos. 73-74). — Propos. 7'Je. — La proposition qui affirme que l’institution des nouvelles fêtes tire son origine de la négligence de l’observation du passé et des fausses notions de la nature et de la fin de ces solennités (Mémoire proposé à Pistoie pour la réforme des fêtes, § 3) est fausse, téméraire, scanda-